Je te remercie Christof de ton ressenti, de tes appréciations qui me vont droit au cœur.Christof a écrit : ↑dim. 23 févr., 2020 23:18 J'ai tenté de mettre une sélection de l'enregistrement depuis ce soir, mais rien n'y faisait, mon serveur était inaccessible. Et là, chouette, cela a l'air de marcher.
Ninoff s’assoit au piano, et c’est comme s’il devenait le seigneur de ce pays, en connaissait toutes les provinces et toutes leurs couleurs. La voix, les notes montent, d’une forme parfaite, se perchent de plus en plus haut, nous dessinant un merveilleux paysage. Le jeu si délicat, si nuancé, une énergie aussi qui vous emporte. La science des contrastes, coloriste prodigieux. Le plus merveilleux des musiciens. Ce concert m’a bouleversé.
Je ne sais comment tu as fait : terrassé par la grippe tu as pourtant réussi à mettre au diapason de la musique toute la machine physique et physiologique afin que l’étincelle se produise. A chaque instant. Où es-tu allé puiser cette énergie, ce souffle infini ? Dans quel mystère ? Le concert a duré deux heures, sans aucune pause. Don immense porté par la beauté du geste au service de cette Association exemplaire.
Pour moi, tu excelles en tout, trouvant tour à tour ton élément dans les chromatismes subtils et les aquarelles de Debussy, dans les orages et passion de Rachmaninoff, mais aussi dans ceux de Chopin, dans une autre forme, aussi tragique, compensée immédiatement par une réponse en douceur apaisante, le déchaînement virtuose (qui chez-toi est partout), la profondeur intérieure et la passion dans Scriabine, l’élévation au ciel qui attendrit les étoiles avec Bach, les libres rêveries avec Fauré, Liszt, la virtuosité rendue si élégante. Une si belle histoire.
Toute partition pour toi est comme un livre ouvert sur un monde subtil, une émotion, la musique pour toi comme liquide amniotique. J’imagine que tu y avais déjà baigné avant de voir le jour, les compositeurs t’ayant alors livré chacun de leurs secrets.
Tu es un maître. Un maître, c’est aussi cette si grande humilité et simplicité qui te caractérisent. Cette gentillesse dans tous tes mots sur ce forum, ton attention pour toutes et tous, tes conseils si éclairés.
Vive Piano Majeur, tous ici ensemble participant à la même passion, à la même vibration.
Écouter des parties du concert :
NB : Ninoff m'a confié la terrible mission d'opérer une sélection de moments de son concert, certains passages portant à son avis, moins d'intensité qu'il ne l'aurait voulu à cause de sa lutte avec le virus. "Mets les choses comme tu le sens" : j'ai donc fait en mon âme et conscience. Puis je lui ai envoyé mon choix. Ninoff a été d'accord sur tout. Et ensuite, m'a demandé de rajouter certains passages... pour notre plus grand bonheur.
Nous ne devons jamais abandonner l’idée en jouant (surtout devant un auditoire) de créer la surprise, la chose que l’on n’attend pas, l’émotion que l’on ne pensait jamais ressentir , et comme tu le dis si bien d’essayer de tendre vers le subtil.
C’est ce que je tente de réaliser et de comprendre dès que je le peux et nous avons tous ces capacités de saisir la musique, pas seulement jouer un texte même très bien mais de tendre l’oreille, de fermer les yeux, de respirer ... et la magie opère peu à peu.
Et encore un grand merci à toi d’avoir pu et du, tel un ingénieur du son de métier mettre en scène les parties les plus intéressantes de ce rendez-vous, je te suis infiniment reconnaissant