Merci Jazzy pour ton écoute et commentaires
jazzy a écrit : ↑lun. 06 nov., 2017 8:47
Bravo pour ce travail purement pianistique. Ce que tu fais, improviser en piano solo, est très difficile. Je ne sais pas le faire (ou très peu), c'est pourquoi je travaille la plupart du temps avec un accompagnement.
Oui, c'est pas simple et c'est ce que je conseille aussi de faire pour progresser. C'est vrai que c'est bien de travailler également avec un backing (fichier contrebasse + batterie) pour mieux maîtriser les standards et les chorus, sauf que cela peut être aussi un piège. Parce que le plus souvent, on va utiliser alors des accords sans basse (puisqu'on a le contrebassiste) et souvent, ce sont des automatismes et du coup, le piège est de faire toujours un peu la même chose... On voit marqué "G-7", alors hop, fa la sib ré à la MG (ou la sib ré fa)... mais rarement mi la sib ré (alors que cet accord amène une autre ambiance... (Miles adore faire ça par exemple dans Autumn leaves, il finit son premier A sur cette note mi... ). Et puis si le G-7 est suivi d'un C7, sans réfléchir on va jouer mi la sib ré MG... Alors ok, ça sonne, mais finalement, on joue toujours pareil. C'est d'ailleurs pour ça que dans un autre fil, j'avais parlé de l'importance du chant dans la mg... Parce que jouer avec des backing, c'est une aide pour le rythme (vu qu'on a le contrebassiste et le batteur qui mâchent tout le travail), mais du coup cela fait penser "vertical", du genre... accord sans basse mg, et mélodie ou chorus MD. Mais c'est vrai que c'est aussi un passage obligé (les backings), ou alors un groupe, pour se familiariser à d'autres choses que lorsqu'on joue seul.
Cela me paraît aussi fondamental de se mettre parallèlement au piano solo. Parce que là, il faut vraiment tout construire et arriver à ne pas être monotone. Arriver à sonner "ample", c'est à dire couvrir à la fois la basse, le médium et l'aigu, essayer de ne pas faire non plus de faute de goût en passant du coq à l'âne, et puis arriver à la fois à garder les plans sonores, la rythmique... tout en maniant l'improvisation sur la grille... [/quote]
jazzy a écrit : ↑lun. 06 nov., 2017 8:47
Le morceau que je préfère est "Lawns", où la mélodie ressort bien avec une main gauche bien ciselée.
Il semble que dans le morceau "improvisation" le tempo s'accélère. Est-ce volontaire?
Globalement, je me demande si tu ne devrais pas rechercher plus de variations dans l'intensité du son pour faire plus ressortir certains passages?
Pour le morceau
"Improvisation", oui c'est volontaire (mais un peu raté). Je pensais avoir dédoublé la pulsation de base (faire un C barré), mais en fait, c'est pas encore ça... Et c'est là que le piano solo ne pardonne pas. La pulsation est un des éléments essentiels et c'est si facile de la perdre.
Tu as raison pour ce que tu me dis concernant la recherche de variations dans l'intensité du son... C'est un chemin que je poursuis. Sauf qu'avant, j'ai plein de défauts à gommer, c'est mon travail actuel. En jazz, on a vite tendance à partir dans tous les sens, à s'emporter sans plus rien vraiment maîtriser, les phrases ne veulent plus rien dire. Cela ne respire pas assez. Du coup, je suis en train de revoir tout ça. J'en ai pour des mois (des années...). C'est pour cela que je reste très modeste dans les variations d'intensité, pour ne pas retomber dans mes travers d'avant. Pour l'instant, j'en suis juste à mieux équilibrer les plans sonores et cela me fait plaisir ce que tu me dis sur
Lawns, ton
"la mélodie ressort bien, avec une Mg bien ciselée", parce que c'est exactement le sens de mon travail actuel. J'essaie d'être plus dans le contrôle, de ne pas vouloir en mettre partout, de veiller à l'équilibre sonore.
Alors c'est sûr que cela peut aussi donner une impression de monotonie à l'écoute. C'est encore trop tôt pour moi de pouvoir faire plus de variations dans l'intensité parce que sinon, je sais que je vais retrouver très vite tous mes défauts. C'est pas simple de faire avec ce qui n'est pas écrit, en tous cas pas écrit comme de la musique classique.
Je travaille justement beaucoup de musique classique en ce moment, pour aller mieux vers ces variations dans l'intensité. Pour l'instant, c'est plus facile pour moi lorsque tout est écrit, que l'on n'improvise pas.
Le but est de retrouver "un son" à chaque fois que je joue. Cela ne va pas de soi. On en parle d'ailleurs rarement de ces choses-là (sauf sûrement à un certain niveau dans les conservatoires ?). Retrouver à chaque fois la manière dont on l'a originellement fait, ce son. Cela demande une grande attention et énergie. En plus rechercher toujours à éviter ce côté aimable qui voudrait flatter l'auditeur, ce qui est tellement difficile à réaliser. Avoir une sonorité contenue. Avoir la capacité de choisir la note et sa sonorité alors qu'on improvise, sorte de petite composition en temps réel. Quel programme ! Je pense que c'est celui de toute ma vie...
Urgence et choix serein... Pour cela, ne pas se presser. Le piano est une école de patience. Ne plus se jeter sur la note, mais sur la phrase, laisser emporter la note par la phrase. Choix serein vers la non précipitation, musique plus retenue. Unité de mesure : la phrase, mais sans se jeter dessus, laisser venir, prendre mieux le temps de dessiner un contour mélodique. Trouver le temps qu'il faut prendre pour choisir la note, la poser et faire chanter la phrase. Ne pas gaspiller. Faire au mieux avec ce qu'on est, ce qu'on peut jouer.
J'adorerais être un compositeur de l'instant, avec un son. Le principal ennemi, c'est le temps qui s'écoule vite dans un morceau ce qui accule aux facilités du simple remplissage. Trouver son espace, une exigence mais un lieu accueillant (on en avait parlé dans un fil, Sylviepiano en avait si bien parlé), y rester tout le temps quand on joue.
Je suis un éternel débutant...