Lee a écrit :J'ai réfléchi sur l'idée de ce concours, c'était autant une réfléxion sur moi et le piano que les concours en général, que j'ai déjà dit ne pas aimer. Mais pourquoi et comment cet appel, cette effronterie de même penser participer à un concours, en anticipant ne pouvoir / vouloir gagner? Bizarre. J'avais peur d'aveuglement vouloir suivre la parade de nos vaillants PMistes à qui je ne ressemble pas. Un concours est fait pour avoir un gagnant, on inscrit pour gagner, surtout si nous n'aurons aucun retour sur notre prestation. Alors complètement folle cette petite voix qui ne taisait pas !
En cherchant je me rendais compte qu'au fond de moi, c'était pas faire un concours ou ce concours. Ce n'était surtout pas pour gagner. Je voulais d'abord refaire mes mauvaises souvenirs, je voulais changer les moments de cette jeune fille qui avait pour dex mains des feuilles tremblants, qui sabotaient sa prestation par son attitude concernant l'occasion, ses mauvaises pensées, son acceptance de jouer les oeuvres qu'elle n'aimait pas - Bach, Shostakovitch. Je voulais prendre cette fille pour lui expliquer pourquoi c'était bien de remonter en confiance, de prendre en main elle-même, de jouer ce qu'elle aime pour raconter, de trouver enfin sa voix dans la musique, de prendre l'occasion pour être meilleure, au lieu de juste ne pas trop tomber.l
Ce matin, en me rendant au travail, en train de lire le roman "
Wunderkind", de Nikolai Grozni pendant le trajet en métro, je tombe sur ce passage, qui m'a fait penser à ce que tu as écrit :
"pour la toute première fois, je ne ressentis pas le besoin de me ruer sous les combles et de me perdre dans les études, les ballades ou les préludes. Plus étrange encore, j'éprouvai un véritable soulagement. Sans doute était-ce sentiment qui avait fait sourire Vadim lorsqu'il avait quitté le conservatoire, le jour de son exclusion. En un sens, nous avions gagné, lui, Irina et moi (tous trois exclus) :
nous n'aurions plus jamais à prouver notre valeur. Alors que tous les autres verraient leur importance décroître, à mesure qu'une nouvelle génération de musiciens réclameraient d'être sous les projecteurs, nous-mêmes, morts jeunes, dans la fleur de l'âge, resterions à jamais invaincus. Nous deviendrions légendaires. Ou pas."
Cela dit, participer à un concours peut-être une très bonne chose. L'important n'est pas le but, mais le chemin. Cela peut-être aussi une force, une confrontation à soi-même, à sa force de préparation, de planification, de projection, un levier, qui conduit à un autre chemin... (Comme le faisait remarquer Okay, maintenant quand on tape son nom sur le moteur google, les pages qui arrivent en premier sont celles liées à la musique, et pas celles liées à la banque).
D'illustres PMistes pourraient peut-être ici nous parler de ce qu'ont pu représenter les concours pour eux (par exemple, ceux qui ont été primés au concours International des Grands Amateurs de Piano, et tous les autres que je ne connais pas).