Bonjour à tous les membres du forum

J'avais posté mon premier message ici il y a quelques mois de cela en vous demandant conseils suite à des problèmes de tension et de douleur dans les bras.
Où est-ce que ça en est ? Avec quelques exercices de relaxation, du Hanon à doses modérées (n'entrons pas dans le débat pour/contre, disons que ces exercices m'apprennent à avoir une bonne stabilité/régularité) et surtout une concentration précise sur les causes de la douleur (mauvaise position, crispation,...) j'ai déjà senti de nettes améliorations ! En ce sens, merci énormément

Je viens à vous maintenant pour vous demander votre avis sur un deuxième problème que je rencontre voilà un ou deux ans maintenant. Cela fait environ 8-9 ans que je joue au piano, j'en ai 17 à l'heure actuelle.
Disons qu'en un an, j'ai du apprendre trois à quatre morceaux ("de travail", n'entrent pas en compte les petites transcriptions/jazzys que je fais "pour m'amuser"). C'est un choix, d'une part je suis encore (hélas) très lente au déchiffrage, et je tiens toujours à peaufiner au mieux un morceau, quitte à y passer 3, 4, 5 mois.
Je me rends compte que cette année, mon répertoire s'est restreint à Chopin. 2 valses, 2 nocturnes. Ouais. C'est bien joli ma p'tite dame, mais si tu regardais un peu ailleurs aussi, ça ne serait pas plus mal !
Il faut dire qu'au courant de l'année, j'ai lâchement abandonné une valse de Brahms (trop difficile ?), et un impromptu de Schubert (après 5 mois passés à n'en savoir que 3 pages à peu près, j'ai craqué, je ne pouvais plus le voir en peinture). Un mauvais coup sur le moral donc.
Ma professeur m'a conseillé pour les vacances Debussy : Children's corner, ou le prélude de Pour le piano. Et pour ainsi dire, "ils m'énervent". j'avance à vitesse tortue, je cafouille, j'ai l'impression de ne pas progresser, je suis comme une gosse qui n'arrive pas à faire son puzzle, je m'impatiente, et ça finit généralement par un "Rhaaaaaaaaaa ça m'énerve - claquement de couvercle".
Attitude honorable, n'est-ce pas ?
Après, Bach. Bach a toujours été un des compositeurs que j'admire le plus, pour les mêmes raisons que les amateurs de Bach aiment Bach (je ne tiens pas à m'éterniser là-dessus, là n'est pas la question). Bon alors pour commencer, on va faire doucement, les petites inventions, tiens invention n°8, pas de difficulté flagrante, et ça amorce en douceur la superposition de deux voix. Bon celle-ci je l'ai à peu près finie, je pourrais la boucler proprettement, mais j'ai trainé en longueur, et je paresse à la travailler. Pourquoi ? Parce qu'elle m'ennuie. C'est étrange, autant à l'écouter je l'aime bien, autant qu'est-ce que ça m'ennuie à la travailler, à mon grand désespoir. Bon. Tant pis.
Et puis j'ai une petite pile de partitions de morceaux qui me "whaou" mais que je sais encore inaccessibles pour mon niveau. Klavierstücke de Brahms, Toccatta n°5 de Bach (la fugue, notamment), le prélude le plus connu de Rachmaninov, de ce même la sonate pour piano et violoncelle (op. 16, rhaaa ce deuxième mouvement...), le Carmina Burana d'Orff version piano... Bref tous ces morceaux que j'aime tant et qui me font continuer à vouloir progresser pour peut-être les atteindre un jour.
Pfiouh, quel long blabla. Ma question, au final, est : que faire ? Est-ce que le fait de ne pas réussir à jouer les morceaux qui "me sont accessibles" n'est qu'une question d'impatience, de ne pas savoir prendre sur soi et se forcer un peu ? D'un autre côté, je ne tiens pas vraiment à me mettre au piano parce que "il faut" et pour "bonne conscience morale" uniquement, ça serait ridicule. Est-ce que je devrai toujours me limiter à Chopin, seul compositeur où je trouve plus ou moins satisfaction au jeu de ses pièces ^^ ?
A vrai dire je suis un peu perdue, j'aurais pu profiter de ces vacances pour bien travailler un nouveau morceau, et je n'ai fait que ressasser "mes vieux", en commançant le déchiffrage de quelques uns (inventions de Bach, Debussy) mais toujours en m'y énervant au final, donc évidemment aux résultats plus que mitigés.
Je tiens à préciser que bien sûr j'essaye de me forcer, de prendre sur moi, que je sais que tout ne vient pas sur un claquement de doigts, que tout travail mérite salaire, etc, etc, mais j'ai l'impression que c'est plus fort que moi, et pour l'heure cela me rend malheureuse au piano, c'est un vrai bloquage.
Vous appelleriez cela comment, vous, la "fougue de la jeunesse ?"

Bon allez pour vous récompenser d'avoir lu jusqu'ici, quelques citations bien appropriées.
Une petite impatience ruine un grand projet.
[Confucius]
Tant qu'on n'espère pas, on ne s'impatiente pas.
[Hazrat Ali]
C'est toujours l'impatience de gagner qui fait perdre.
[Louis XIV]
L'impatience - en n'importe quoi - est toujours signe de faiblesse.
[Swâmi Râmdâs]
Merci de votre lecture
