Lucas Debargue
Re: Lucas Debargue
merci Virgule pour ce très prenant , alletant compte rendu. Je me suis régalée.
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Re: Lucas Debargue
Merci pour ce très beau compte-rendu. La concentration de Debargue lorsqu'il se met au piano, c'est quelque chose qui m'avait frappé lors du concours et aussi quand je l'avais entendu à Lunel cet été. Personne ne bouge et attend. Ce silence là aussi est remarquable.
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Re: Lucas Debargue
Oui le silence lors de ses moments de concentration mais aussi lors de ses interprétations est quelque chose qui m'avait frappé; j'en avais parlé il me semble à propos de la Ballade de Chopin qu'il avait joué à Beauvais. Les silences de la partiion prennent vie avec Lucas.
C'est la marque des grands : Arturo Benedetti-Michelangeli savait "imposer" celà aussi (je pense à ses somptueuses ballades de Brahms sur YT ou le public est totalement subjugué et les toux quasi absentes)
C'est la marque des grands : Arturo Benedetti-Michelangeli savait "imposer" celà aussi (je pense à ses somptueuses ballades de Brahms sur YT ou le public est totalement subjugué et les toux quasi absentes)
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Re: Lucas Debargue
Tu as parfaitement raison. Bon si tu me lances sur Michelangeli… Il me souvient d'un concert à Strasbourg où il jouait la Hammerklavier. Il y avait ses 2 pianos. Il en avait choisi un des deux en fonction de la lumière, de la réverbération du son,... C'était juste exceptionnel comme concert. Déjà par le fait qu'il n'avait pas annulé. Et ensuite par l'atmosphère de tension qu'il avait su amener dans un silence quasi monacal. Je crois que Debargue est de cette trempe là.pianojar a écrit :C'est la marque des grands : Arturo Benedetti-Michelangeli savait "imposer" celà aussi (je pense à ses somptueuses ballades de Brahms sur YT ou le public est totalement subjugué et les toux quasi absentes)
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Re: Lucas Debargue
Et bien tu as bien de la chance parce que j'ai eu entre les mains un billet justement à Strasbourg pour un de ses concerts... qui n'a jamais eu lieuJean-Michel Verdier a écrit : Il me souvient d'un concert à Strasbourg ...... Déjà par le fait qu'il n'avait pas annulé.
Re: Lucas Debargue
je n'ai que dire que jamais les toux dans le public ne m'irritaient plus que pendant les concerts de Debargue... c'est comme un coup de poignard
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Re: Lucas Debargue
C'était en quelle année ? Si je me souviens bien le concert auquel j'ai assisté était en 82 ou 83 je crois.pianojar a écrit :Et bien tu as bien de la chance parce que j'ai eu entre les mains un billet justement à Strasbourg pour un de ses concerts... qui n'a jamais eu lieu
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Re: Lucas Debargue
Je m'y mets dès demainpianojar a écrit : Essaies d'écouter les divers liens dans les posts et je suis persuadé que tu trouveras la grandeur
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Re: Lucas Debargue
Merci beaucoup de vos réactions chers amis, ça me touche vraiment.
Pianojar, non seulement ce fut un très beau moment, mais je flotte encore… J'ai rejoué du piano aujourd'hui pour la première fois depuis une semaine et je n'ai jamais si bien joué... Je suis encore dans l'émotion.
Pochette, j'ai discuté de ta question du % de russophones avec mon conjoint, parce que moi je regarde très peu autour de moi alors que lui observe beaucoup les gens. Son avis: il y avait là beaucoup plus de 'russes' que dans un public standard, mais les russophones comptaient certainement pour moins que 50% du public. Ça parlait russe, oui, dans des groupes ici et là, mais beaucoup plus anglais, et même français près de nous. Mais surtout, il a remarqué la composition ethnique du public: c'était très diversifié, avec beaucoup d'asiatiques et pas seulement chez les étudiants.
Pour le rappel, j'en ai parlé avec mon conjoint, il est certain qu'il ne s'agissait pas de la reprise d'une des danses du début (mais ne sait pas plus que moi ce que c'était).
Pianojar, non seulement ce fut un très beau moment, mais je flotte encore… J'ai rejoué du piano aujourd'hui pour la première fois depuis une semaine et je n'ai jamais si bien joué... Je suis encore dans l'émotion.
Pochette, j'ai discuté de ta question du % de russophones avec mon conjoint, parce que moi je regarde très peu autour de moi alors que lui observe beaucoup les gens. Son avis: il y avait là beaucoup plus de 'russes' que dans un public standard, mais les russophones comptaient certainement pour moins que 50% du public. Ça parlait russe, oui, dans des groupes ici et là, mais beaucoup plus anglais, et même français près de nous. Mais surtout, il a remarqué la composition ethnique du public: c'était très diversifié, avec beaucoup d'asiatiques et pas seulement chez les étudiants.
Pour le rappel, j'en ai parlé avec mon conjoint, il est certain qu'il ne s'agissait pas de la reprise d'une des danses du début (mais ne sait pas plus que moi ce que c'était).
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Re: Lucas Debargue
Merci Virgule, c'est interessant de voir les points de vue de chacun durant un concert.
Ha tu n'as pas à rougir de ta plume tu t'en tire très bien !
Math
Ha tu n'as pas à rougir de ta plume tu t'en tire très bien !
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Re: Lucas Debargue
Merci chère Virgule encore une fois. Nous avons eu l'impression, selon la publicité, que c'était un événement privé de la communauté russe de Toronto, c'est un plaisir d'apprendre que l'impression était fausse
Modifié en dernier par pochette le mer. 04 mai, 2016 13:50, modifié 1 fois.
Re: Lucas Debargue
Un grand merci pour ce superbe compte-rendu Virgule. La mise en perspective des deux artistes est vraiment très intéressante, on ressent très bien leurs contrastes respectifs.
J'ai particulièrement relevé que Geniusas semblait plus libéré dans La Valse à la fin. Se retrouver à la fois en fin de concert après avoir géré sa partie solo, et en configuration musique de chambre, ça a vraiment du être salvateur. Geniusas fait partie de ses pianistes qui contrôlent énormément, mais qui savent également tout faire avec un piano. Blechacz par exemple, me fait exactement la même impression. Il ne faut pas s'attendre à de grands élans spontanés de la part de ces artistes, mais plutôt à être touchés par leur projet artistique qui peut être singulier et profond, même si finalement ils suivent soigneusement leur plan. Debargue a également son plan et son projet, mais ce projet est sûrement davantage vivant et encore évolutif sur scène, si bien que son rapport à la musique nous promet sûrement plus de hauts et de bas, des fulgurances et des à-côté.
Autrement, simple curiosité... ils ont donc joué à deux pianos sur deux marques différentes ?
J'ai particulièrement relevé que Geniusas semblait plus libéré dans La Valse à la fin. Se retrouver à la fois en fin de concert après avoir géré sa partie solo, et en configuration musique de chambre, ça a vraiment du être salvateur. Geniusas fait partie de ses pianistes qui contrôlent énormément, mais qui savent également tout faire avec un piano. Blechacz par exemple, me fait exactement la même impression. Il ne faut pas s'attendre à de grands élans spontanés de la part de ces artistes, mais plutôt à être touchés par leur projet artistique qui peut être singulier et profond, même si finalement ils suivent soigneusement leur plan. Debargue a également son plan et son projet, mais ce projet est sûrement davantage vivant et encore évolutif sur scène, si bien que son rapport à la musique nous promet sûrement plus de hauts et de bas, des fulgurances et des à-côté.
Autrement, simple curiosité... ils ont donc joué à deux pianos sur deux marques différentes ?
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Re: Lucas Debargue
Un événement privé ?!! Mais pas du tout ! Ça a été annoncé dans tous les médias, Lucas a été interviewé à la radio française de Radio-Canada, etc. L'aspect 'russe' c'est juste que le promoteur du concert, Show One Production, est la compagnie d'une Canadienne d'origine russe, Svetlana Dvoretskaia (voir http://www.showoneproductions.ca/pages-2-20.aspx) mais si elle invite beaucoup d'artistes russes, ce n'est pas exclusif et ses concerts sont des concerts publics.pochette a écrit :Merci chère Virgule encore une fois. Nous avons eu l'impression, selon la publicité, que c'était un événement privé de la communauté russe de Toronto, c'est un plaisir d'apprendre que l'impression était fausse
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Re: Lucas Debargue
Merci beaucoup cher Okay.Okay a écrit :Un grand merci pour ce superbe compte-rendu Virgule. La mise en perspective des deux artistes est vraiment très intéressante, on ressent très bien leurs contrastes respectifs.
J'ai particulièrement relevé que Geniusas semblait plus libéré dans La Valse à la fin. Se retrouver à la fois en fin de concert après avoir géré sa partie solo, et en configuration musique de chambre, ça a vraiment du être salvateur. Geniusas fait partie de ses pianistes qui contrôlent énormément, mais qui savent également tout faire avec un piano. Blechacz par exemple, me fait exactement la même impression. Il ne faut pas s'attendre à de grands élans spontanés de la part de ces artistes, mais plutôt à être touchés par leur projet artistique qui peut être singulier et profond, même si finalement ils suivent soigneusement leur plan. Debargue a également son plan et son projet, mais ce projet est sûrement davantage vivant et encore évolutif sur scène, si bien que son rapport à la musique nous promet sûrement plus de hauts et de bas, des fulgurances et des à-côté.
Autrement, simple curiosité... ils ont donc joué à deux pianos sur deux marques différentes ?
Oui, je suis assez d'accord avec ta description de Geniusas. Ce côté 'projet artistique singulier et profond' explique sans doute que ce pianiste impressionne tant… les pianistes . Mais moi qui suis indubitablement une intellectuelle, en musique c'est l'émotion qu'il me faut. Je suis insensible au projet artistique s'il ne me saisit pas aux tripes. Et je ne pense pas que le super-contrôle de Geniusas le mette à l'abri des hauts et des bas: il y a même eu des hauts et des bas dans sa prestation de samedi dernier ! Son Chopin était franchement décevant, difficile de comprendre qu'il ait eu un 2e prix à Varsovie. Son Prokofiev a eu des passages sublimes, son Ravel était presque débridé. Mais je n'ai pas du tout entendu cette capacité qu'on lui prête de pouvoir faire une infinité de nuances. Samedi il a joué entre mf et fff. Et à côté de ça, il y avait dans son attitude une assurance qui pour moi est difficilement compatible avec la subtilité de l'émotion. Alors que Lucas était… vulnérable (et donc complètement ouvert à toutes les émotions). J'ai d'ailleurs soupçonné que de jouer avec Lucas avait un certain impact sur Geniusas, que l'expressionisme de Lucas déteignait un petit peu sur lui dans les duos.
Et oui, oui, ils ont bel et bien joué à deux pianos sur deux marques différentes. Aucune idée de la raison, si c'était par manque de disponibilité de Steinways décents au conservatoire (déjà que le premier était étouffé), ou si peut-être c'était un choix de Lucas ? En tout cas le fait qu'il s'agissait d'un disklavier montre bien que ce piano n'a pas été acquis pour les récitals. Le journaliste qui parlait derrière moi à son collègue avant le début du concert en a discuté. Le collègue s'étonnait justement de la présence du Yamaha (il le savait donc d'avance) mais le journaliste lui a dit que pendant la répétition l'après-midi, il avait trouvé que le Yamaha sonnait vraiment très bien.
Re: Lucas Debargue
oui nous avons vu l'interview et elle est déjà traduite dans notre group, mais quant aux medias nos chercheurs peut être les ont raté, nous n'avons vu que la publicité en russe.Virgule a écrit : Un événement privé ?!! Mais pas du tout ! Ça a été annoncé dans tous les médias, Lucas a été interviewé à la radio française de Radio-Canada, etc. L'aspect 'russe' c'est juste que le promoteur du concert, Show One Production, est la compagnie d'une Canadienne d'origine russe, Svetlana Dvoretskaia (voir http://www.showoneproductions.ca/pages-2-20.aspx) mais si elle invite beaucoup d'artistes russes, ce n'est pas exclusif et ses concerts sont des concerts publics.
C'est pas ce sujet, mais je ne peux pas me taire: aujourd'hui la vente a commencé à Mariinsky pour le recital de 22 Juin, et nous avons observé les prix augmentés en 2 fois devant nos yeux aprés 2 heures de vente ils sont businessmen là (tout ça pour dire que la demande reste toujours très très grande)
Modifié en dernier par pochette le ven. 06 mai, 2016 10:29, modifié 1 fois.
Re: Lucas Debargue
Ca c'est vraiment un commentaire à longuement méditer par les pianistes !Virgule a écrit :Ce côté 'projet artistique singulier et profond' explique sans doute que ce pianiste impressionne tant… les pianistes . Mais moi qui suis indubitablement une intellectuelle, en musique c'est l'émotion qu'il me faut. Je suis insensible au projet artistique s'il ne me saisit pas aux tripes. Et je ne pense pas que le super-contrôle de Geniusas le mette à l'abri des hauts et des bas
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Re: Lucas Debargue
Une très courte entrevue ('110 secondes') de 'notre Lucas', dense et éclairante: http://www.radiovinciautoroutes.com/fr/page/musique
'Je ne me suis jamais senti aussi légitime'…
'La musique est une histoire d'amour' [Comparer au 'projet artistique' de Geniusas ]
'Je ne me suis jamais senti aussi légitime'…
'La musique est une histoire d'amour' [Comparer au 'projet artistique' de Geniusas ]
- Christof
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Re: Lucas Debargue
Oui, j'ai écouté et puis je suis tombé sur cela : https://www.youtube.com/watch?v=Rn1sBCHJAnIpianojar a écrit :Essaies d'écouter les divers liens dans les posts et je suis persuadé que tu trouveras la grandeur tChristof a écrit : Où est sa grandeur ici ? (et je parle aussi du classique [le dernier bis]) ??
C'est merveilleux
Christof
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Re: Lucas Debargue
C'est le morceau qui a tout déclenché (pour moi en tout cas)
J'étais en live devant la TV et je suis rellement resté scotché devant l'écran d'autant qu'à l'époque l'oeuvre m'était moins familière que maintenant. Il me l'a complètement dévoilé.
J'étais en live devant la TV et je suis rellement resté scotché devant l'écran d'autant qu'à l'époque l'oeuvre m'était moins familière que maintenant. Il me l'a complètement dévoilé.
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Re: Lucas Debargue
Lucas Debargue était chez Caroline Broué, sur France Culture, ce midi, pour la parution de son premier CD, avec une jeune romancière, Sarah Léon (Wanderer, 2016). À la fin du dialogue ils étaient intarissables sur Schubert en "grand frère"...