jeu en public, petites observations
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Bonjour,
A une petite réunion musicale samedi, j'ai joué devant un public bienveillant et j'ai fait une observation qui m'a paru intéressante et que je voudrais partager avec vous. Pour une fois il ne s'agit pas de trac! En fait c'est très bête, mais je n'avais pas assez d'expérience avant pour m'en rendre compte. On dit toujours qu'on joue au présent, ce qui est fondamentalement vrai; mais, j'ai senti aussi que la personne qui a joué samedi était, en termes de compétences, celle que j'étais il y a disons quatre ou cinq mois. C'est à dire que les couches de travail et de sensations que j'ai accumulées ces derniers mois ne se sont pas entièrement exprimées samedi. Par exemple, techniquement je n'ai pas retrouvé les sensations d'un bras libre; je suis revenue à la main, la main, la main. Le travail de libération du bras, du haut du corps, ça a commencé pour moi cet automne, mais ça n'a pas pu s'exprimer samedi, ce n'était pas vraiment disponible, donc pas encore installé. Je m'en suis aperçue assez vite, je l'ai noté dans un coin de mon cerveau pour y repenser plus tard. J'ai eu la sensation d'être faite de "couches", certaines actives, d'autres passives parce que trop récentes. Je ne parle pas de la connaissance du morceau, mais vraiment de ce que physiquement on peut mettre en toute liberté au service du jeu au moment T du jeu en public. C'est très étrange. Tout cela, se construit sur un temps si long!
Cette construction par couches explique sans doute pourquoi on joue "moins bien" quand on joue en public. Ce n'est pas seulement le trac, c'est ça que j'ai compris ce jour là; c'est vraiment la nécessité d'un temps plus long (et pour certains escargots, beaucoup beaucoup plus long) de ce que l'on pensait pour installer les choses. Je crois que l'impatience est vraiment le pire ennemi du pianiste-élève! Mais cela m'a donné en fait beaucoup d'espoir, parce que ça veut dire que si l'on se donne ce temps, normalement un jour ça ira beaucoup mieux (je ne sais pas quand!), ça d'une part, et d'autre part, ce côté assez structuré de ce qui est disponible et de ce qui ne l'est pas encore me fait penser qu'un apprentissage vraiment par étapes et vraiment méthodique installe les choses mieux, en tout cas dans mon cas, qu'un apprentissage un peu farfelu au petit bonheur la chance, comme je faisais avant. (c'est une grande lapalissade ce que je raconte mais tant pis, en gros c'est un hymne à la patience!)
A une petite réunion musicale samedi, j'ai joué devant un public bienveillant et j'ai fait une observation qui m'a paru intéressante et que je voudrais partager avec vous. Pour une fois il ne s'agit pas de trac! En fait c'est très bête, mais je n'avais pas assez d'expérience avant pour m'en rendre compte. On dit toujours qu'on joue au présent, ce qui est fondamentalement vrai; mais, j'ai senti aussi que la personne qui a joué samedi était, en termes de compétences, celle que j'étais il y a disons quatre ou cinq mois. C'est à dire que les couches de travail et de sensations que j'ai accumulées ces derniers mois ne se sont pas entièrement exprimées samedi. Par exemple, techniquement je n'ai pas retrouvé les sensations d'un bras libre; je suis revenue à la main, la main, la main. Le travail de libération du bras, du haut du corps, ça a commencé pour moi cet automne, mais ça n'a pas pu s'exprimer samedi, ce n'était pas vraiment disponible, donc pas encore installé. Je m'en suis aperçue assez vite, je l'ai noté dans un coin de mon cerveau pour y repenser plus tard. J'ai eu la sensation d'être faite de "couches", certaines actives, d'autres passives parce que trop récentes. Je ne parle pas de la connaissance du morceau, mais vraiment de ce que physiquement on peut mettre en toute liberté au service du jeu au moment T du jeu en public. C'est très étrange. Tout cela, se construit sur un temps si long!
Cette construction par couches explique sans doute pourquoi on joue "moins bien" quand on joue en public. Ce n'est pas seulement le trac, c'est ça que j'ai compris ce jour là; c'est vraiment la nécessité d'un temps plus long (et pour certains escargots, beaucoup beaucoup plus long) de ce que l'on pensait pour installer les choses. Je crois que l'impatience est vraiment le pire ennemi du pianiste-élève! Mais cela m'a donné en fait beaucoup d'espoir, parce que ça veut dire que si l'on se donne ce temps, normalement un jour ça ira beaucoup mieux (je ne sais pas quand!), ça d'une part, et d'autre part, ce côté assez structuré de ce qui est disponible et de ce qui ne l'est pas encore me fait penser qu'un apprentissage vraiment par étapes et vraiment méthodique installe les choses mieux, en tout cas dans mon cas, qu'un apprentissage un peu farfelu au petit bonheur la chance, comme je faisais avant. (c'est une grande lapalissade ce que je raconte mais tant pis, en gros c'est un hymne à la patience!)
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Re: jeu en public, petites observations
En situation de stress, on fait plus facilement appel à ce qui nous est déjà familier, il se peut qu'on revienne aussi à de mauvaises habitudes dont on essayait de se défaire. On a alors du mal à arriver à solliciter ce qui a été appris récemment, s'il n'est pas bien "ordonné" avec l'acquis existant. Néanmoins on peut toujours progresser jusqu'à la veille d'un concert.
Pour moi, il est courant qu'apprendre quelque chose de nouveau vienne tout d'un coup chambouler tout le reste, on se sent de nouveau fragilisé par rapport à ce qu'on savait (ou pensait savoir) déjà "faire bien", mais une fois que le nouveau ciment aura pris, on aura plus d'aisance avec les nouvelles possibilités qui s'ouvrent. Les progrès ne se produisent pas par "synthèse additive".
Pour moi, il est courant qu'apprendre quelque chose de nouveau vienne tout d'un coup chambouler tout le reste, on se sent de nouveau fragilisé par rapport à ce qu'on savait (ou pensait savoir) déjà "faire bien", mais une fois que le nouveau ciment aura pris, on aura plus d'aisance avec les nouvelles possibilités qui s'ouvrent. Les progrès ne se produisent pas par "synthèse additive".
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
https://www.instagram.com/penseesaupinceau
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Re: jeu en public, petites observations
Mes remarques sont bien moins profondes que Oupsi bien sûr.
J'ai remarqué que si j'apprend un morceau par coeur, il faut absolument mettre la partition sur le pupitre, sinon, trou de mémoire garanti !
Tant que la partition reste fermement ouvert pour pouvoir le consulter, pas besoin de le regarder, tout va bien.
Désormais, la partition est mon doudou, je la garde avec moi.

J'ai remarqué que si j'apprend un morceau par coeur, il faut absolument mettre la partition sur le pupitre, sinon, trou de mémoire garanti !
Tant que la partition reste fermement ouvert pour pouvoir le consulter, pas besoin de le regarder, tout va bien.

Désormais, la partition est mon doudou, je la garde avec moi.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: jeu en public, petites observations
Oui c'est normal on perd beaucoup de nos capacités en jouant dans des conditions stressantes, devant un jury, un publique ou une demoiselle que l'on veut séduire
Un de mes anciens profs de guitare disait que dans l'idéal qu'il fallait répéter les morceaux jusqu'à un tempo 25% plus élevé pour être sûr d'être à 100% en condition difficile, mais au tempo normal.

Un de mes anciens profs de guitare disait que dans l'idéal qu'il fallait répéter les morceaux jusqu'à un tempo 25% plus élevé pour être sûr d'être à 100% en condition difficile, mais au tempo normal.
Re: jeu en public, petites observations
Oupsi nous dit qu'il ne s'agissait pas d'une situation de stress puisque :
Oupsi a écrit :Pour une fois il ne s'agit pas de trac! En fait c'est très bête, mais je n'avais pas assez d'expérience avant pour m'en rendre compte.
[...]
Ce n'est pas seulement le trac, c'est ça que j'ai compris ce jour là; c'est vraiment la nécessité d'un temps plus long
Re: jeu en public, petites observations
oui ce n'est ni le trac , ni la peur.. .. peut-être simplement être en phase avec soi-même et bien se connaitre ?
- Kreisler
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Re: jeu en public, petites observations
Je suis quelqu'un de très exposé au trac.
-Si je joue devant des gens qui sont là pour m'écouter (personnes présentes pour un récital/audition, ou même famille), qui ont fait le déplacement pour m'écouter, qui arrête tout (de bouger, de regarder leur portable etc..), qui ont leur attention rivée sur moi, je sens que je suis "observé" et c'est là que les ennuis commencent
-Par contre, si je joue sur un piano mis à la disposition du public dans une gare ou dans la rue, je ne subis par le trac. Les gens ont leur vie, leur préoccupation, ils défilent devant moi sans me prêter attention, au pire, un regard, ils vont s'arrêter 30 secondes... Pas de stress car je sais que leur attention n'est pas rivée sur moi. Je fais partie du paysage, on ne me calcule même pas....
C'est vraiment paradoxal, il y a plus de monde, en tout plus que les quelques personnes venues spécialement m'écouter dans une salle, mais ces personnes là s'en fichent de moi donc peu voire pas de stress. J'ai par conséquent décidé de reprendre ce "paradoxe" à mon compte afin de vaincre en partie mon trac.
Ainsi, toutes les 2 à 3 semaines, je vais tester mon/mes nouveau(x) morceau(x) sur le piano mis à la disposition dans la gare de ma ville, ça me change du numérique que je suis obligé d'avoir dans mon appart pas très isolé phoniquement. C'est bien de tater un clavier "d'ivoire", avec une mécanique de cordes, de marteaux, qui répond différemment de mon Clavinova. Mais surtout, ça m'oblige à me confronter à ma peur de mon trac. J'ai fait quelques rencontres sympas avec des gens sensibles à la musique, avec quelques "pianistes" mais parfois, je vais jouer presque 1heure sans que personne ne fasse attention à moi, et je sens une multitude de pas autour de moi, de conversations, de souffles, de courants d'air comme des fantomes! En tout cas, je sens que ça m'aide pour le stress. Si je fais une fausse note, ce n'est pas la fin du monde, personne ne l'aura remarqué à part moi! Ça enlève beaucoup de pression et aide à changer notre rapport à la fausse note, aux ratés, terreau du trac.
-Si je joue devant des gens qui sont là pour m'écouter (personnes présentes pour un récital/audition, ou même famille), qui ont fait le déplacement pour m'écouter, qui arrête tout (de bouger, de regarder leur portable etc..), qui ont leur attention rivée sur moi, je sens que je suis "observé" et c'est là que les ennuis commencent

-Par contre, si je joue sur un piano mis à la disposition du public dans une gare ou dans la rue, je ne subis par le trac. Les gens ont leur vie, leur préoccupation, ils défilent devant moi sans me prêter attention, au pire, un regard, ils vont s'arrêter 30 secondes... Pas de stress car je sais que leur attention n'est pas rivée sur moi. Je fais partie du paysage, on ne me calcule même pas....
C'est vraiment paradoxal, il y a plus de monde, en tout plus que les quelques personnes venues spécialement m'écouter dans une salle, mais ces personnes là s'en fichent de moi donc peu voire pas de stress. J'ai par conséquent décidé de reprendre ce "paradoxe" à mon compte afin de vaincre en partie mon trac.
Ainsi, toutes les 2 à 3 semaines, je vais tester mon/mes nouveau(x) morceau(x) sur le piano mis à la disposition dans la gare de ma ville, ça me change du numérique que je suis obligé d'avoir dans mon appart pas très isolé phoniquement. C'est bien de tater un clavier "d'ivoire", avec une mécanique de cordes, de marteaux, qui répond différemment de mon Clavinova. Mais surtout, ça m'oblige à me confronter à ma peur de mon trac. J'ai fait quelques rencontres sympas avec des gens sensibles à la musique, avec quelques "pianistes" mais parfois, je vais jouer presque 1heure sans que personne ne fasse attention à moi, et je sens une multitude de pas autour de moi, de conversations, de souffles, de courants d'air comme des fantomes! En tout cas, je sens que ça m'aide pour le stress. Si je fais une fausse note, ce n'est pas la fin du monde, personne ne l'aura remarqué à part moi! Ça enlève beaucoup de pression et aide à changer notre rapport à la fausse note, aux ratés, terreau du trac.
- André Quesne
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Re: jeu en public, petites observations
+1Kreisler a écrit :Je suis quelqu'un de très exposé au trac.
-Si je joue devant des gens qui sont là pour m'écouter (personnes présentes pour un récital/audition, ou même famille), qui ont fait le déplacement pour m'écouter, qui arrête tout (de bouger, de regarder leur portable etc..), qui ont leur attention rivée sur moi, je sens que je suis "observé" et c'est là que les ennuis commencent
-Par contre, si je joue sur un piano mis à la disposition du public dans une gare ou dans la rue, je ne subis par le trac. Les gens ont leur vie, leur préoccupation, ils défilent devant moi sans me prêter attention, au pire, un regard, ils vont s'arrêter 30 secondes... Pas de stress car je sais que leur attention n'est pas rivée sur moi. Je fais partie du paysage, on ne me calcule même pas....
C'est vraiment paradoxal, il y a plus de monde, en tout plus que les quelques personnes venues spécialement m'écouter dans une salle, mais ces personnes là s'en fichent de moi donc peu voire pas de stress. J'ai par conséquent décidé de reprendre ce "paradoxe" à mon compte afin de vaincre en partie mon trac.
Ainsi, toutes les 2 à 3 semaines, je vais tester mon/mes nouveau(x) morceau(x) sur le piano mis à la disposition dans la gare de ma ville, ça me change du numérique que je suis obligé d'avoir dans mon appart pas très isolé phoniquement. C'est bien de tater un clavier "d'ivoire", avec une mécanique de cordes, de marteaux, qui répond différemment de mon Clavinova. Mais surtout, ça m'oblige à me confronter à ma peur de mon trac. J'ai fait quelques rencontres sympas avec des gens sensibles à la musique, avec quelques "pianistes" mais parfois, je vais jouer presque 1heure sans que personne ne fasse attention à moi, et je sens une multitude de pas autour de moi, de conversations, de souffles, de courants d'air comme des fantomes! En tout cas, je sens que ça m'aide pour le stress. Si je fais une fausse note, ce n'est pas la fin du monde, personne ne l'aura remarqué à part moi! Ça enlève beaucoup de pression et aide à changer notre rapport à la fausse note, aux ratés, terreau du trac.
Je me reconnais absolument dans ce que tu dis. J'ai remarqué aussi que si je ne sais pas à l'avance que je puisse avoir l'occasion de jouer et qu'une se présente, je joue le plus souvent sans trac. A mon avis le trac est plus intense quand on a le temps d'y penser. On se met la pression. Jouer dans une atmosphère de gens qui bougent et qui ne prêtent pas forcément attention est bien sûr plus rassurant. Dans cette situation, on peut donner l'impression que l'on tapote pour s'amuser ce qui est moins stressant.
Modifié en dernier par André Quesne le jeu. 30 juil., 2015 19:14, modifié 1 fois.
Ma chaîne youtube: https://www.youtube.com/user/AndreQuesne/videos
- jean-séb
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Re: jeu en public, petites observations
Je me reconnais bien dans le trac devant un public attentif mais pas du tout dans l'aisance à jouer dans les pianos de gare ou analogue. J'ai énormément de mal à y jouer et ne m'y sens pas du tout à l'aise.
- Kreisler
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Re: jeu en public, petites observations
C'est peut-être mieux ainsi car c'est très ingrat/frustrant comme lieu pour jouer. Si vous mettez le meilleur de vous-même dans l'interprétation d'un morceau (qui arracherait bien des larmes à une statue de pierrejean-séb a écrit :Je me reconnais bien dans le trac devant un public attentif mais pas du tout dans l'aisance à jouer dans les pianos de gare ou analogue. J'ai énormément de mal à y jouer et ne m'y sens pas du tout à l'aise.

Mais, cela reste un très bon exercice pour apprivoiser son trac. Tu pourrais réessayer de temps en temps, jean-séb, ce n'est pas si terrible que ça et c'est sans conséquence (par rapport à un bon vautrage sur scène)

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Re: jeu en public, petites observations
Je connais un piano qui est placé je trouve idéalement, il est exposé aux regards et aux oreilles mais pas trop : Gare du Nord au 1er étage, sur la passerelle d'accès à l'Eurostar.
Il y a quelques jours il y était encore, j'ai cru comprendre qu'il pourrait ne pas y rester. Mais il est pas trop mal, à queue et dans un coin, ce qui fait qu'on peut y travailler tranquille mais que quelques personnes s'arrêtent parfois malgré tout.
Il y a quelques jours il y était encore, j'ai cru comprendre qu'il pourrait ne pas y rester. Mais il est pas trop mal, à queue et dans un coin, ce qui fait qu'on peut y travailler tranquille mais que quelques personnes s'arrêtent parfois malgré tout.
- Kreisler
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Re: jeu en public, petites observations
Ah tiens, je ne savais pas que la Sncf avait également mis à disposition des pianos à queue. Moi qui pensait qu'il n'y avait que des droits... En tout cas, c'est un bon "spot" pour se mettre en condition "public" , essayer un morceau pour changer un peu du travail sur "numérique contraint".Provençal-le-Gaulois a écrit :Je connais un piano qui est placé je trouve idéalement, il est exposé aux regards et aux oreilles mais pas trop : Gare du Nord au 1er étage, sur la passerelle d'accès à l'Eurostar ... il est pas trop mal, à queue et dans un coin, ce qui fait qu'on peut y travailler tranquille mais que quelques personnes s'arrêtent parfois malgré tout.
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Re: jeu en public, petites observations
Oui, à ma connaissance c'est le seul piano à queue. Je suppose qu'il est placé à l'étage pour éviter un trop grand passage, comme pour les droits qui sont dans un triste état pour ceux que j'ai essayés.
Tant que le piano est y est, j'en profite de temps en temps, ça évite de prendre un studio quand on a que quelques minutes devant soi.
Tant que le piano est y est, j'en profite de temps en temps, ça évite de prendre un studio quand on a que quelques minutes devant soi.
Re: jeu en public, petites observations
Un bel article (en anglais) admirative des musiciens sur le trac (nous sommes tous des Promethée
) avec l'analyse intéressant que le trac est plus aggravé de nos temps, car éviter le public complètement est devenu un choix artistique et "raisonnable" (elle donne l'exemple de Glenn Gould qui a arrêté à 31 convaincu que le public était malveillant et apporter des microbes).
http://www.newyorker.com/magazine/2015/ ... cant-go-on
Alors bravo à tous qui se mettent à jouer en public, nous sommes plus braves et forts que Gould.

http://www.newyorker.com/magazine/2015/ ... cant-go-on
Alors bravo à tous qui se mettent à jouer en public, nous sommes plus braves et forts que Gould.

Modifié en dernier par Lee le sam. 01 août, 2015 9:28, modifié 1 fois.
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Re: jeu en public, petites observations
Alors bravo à tous qui se mettent à jouer en public, nous sommes plus braves et forts que Gould.



- jean-séb
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Re: jeu en public, petites observations
Gould le méchant ! 

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Re: jeu en public, petites observations
Je me suis imposé de jouer devant une cinquantaine de personne lors de l'audition de fin d'année, spectacle sans aucun enjeu.
Tous les élèves des deux profs de piano passent, de 7 à 77 ans.
Pour faire plaisir à ma prof, qui n'hésite pas à largement dépasser les durées des cours, et pour être cohérent vis à vis de mes enfants qui doivent le faire dans leur cursus musical. Et aussi comme un défit personnel.
J'ai donc enchaîné la première invention de Bach et la Marche Turque.
J'ai décidé de prendre ça en restant "Zen".
Jusqu'à ce que mon tour arrive (après avoir écouté une quinzaine de prestations...), je pensais être resté calme et imperméable au trac.
Finalement je me suis levé comme une mécanique et j'ai installé mes partitions sur le piano.
La première invention est passée avec une petite erreur mais sans m'arrêter.
Le seul problème c'est que je pense que mon muscle cardiaque battait à au moins 160 pulsations/minute, alors que je suis sportif (47 au repos).
Mais là, impossible de contrôler quoi que ce soit. Avec plus de 30 °C dans la salle, mains moites. L'impression que c'était quelqu'un d'autre qui jouait.
Pour La Marche Turque j'ai tenté un tempo pas trop rapide que je savais pouvoir passer.
Je trouvais le clavier à la fois meilleur que celui de mon piano mais aussi caoutchouteux, alors que c'est le piano que j'ai en cours et habitude je n'ai jamais cette impression.
Bref c’est passé sans interruption, ouf. (j'avais travaillé dans ce sens, ça a marché)
Un grand soulagement quand c'est fini, pas vraiment un grand plaisir pendant.
Mais après en revanche gros applaudissements et des spectateurs qui viennent spontanément me féliciter, ça fait chaud au cœur, et finalement cela donne envie de recommencer.
Sur Mozart je me serais donné 7/20, mais finalement personne ne semble avoir remarquer mes multiples erreurs (à part les profs !).
Bilan positif, mais j'avais sous-estimé les effets psychologiques qui se traduisent bel et bien par des "somatisations" qui peuvent être incontrôlables.
Gros effet sur la qualité du jeu, très difficile de passer des nuances, (trop de choses à penser avant), j'ai bien perdu 30 % de mes capacités voire plus. Conclusion : il faut être prêt à 200 % pour jouer à 100 % !
Tous les élèves des deux profs de piano passent, de 7 à 77 ans.
Pour faire plaisir à ma prof, qui n'hésite pas à largement dépasser les durées des cours, et pour être cohérent vis à vis de mes enfants qui doivent le faire dans leur cursus musical. Et aussi comme un défit personnel.
J'ai donc enchaîné la première invention de Bach et la Marche Turque.
J'ai décidé de prendre ça en restant "Zen".
Jusqu'à ce que mon tour arrive (après avoir écouté une quinzaine de prestations...), je pensais être resté calme et imperméable au trac.
Finalement je me suis levé comme une mécanique et j'ai installé mes partitions sur le piano.
La première invention est passée avec une petite erreur mais sans m'arrêter.
Le seul problème c'est que je pense que mon muscle cardiaque battait à au moins 160 pulsations/minute, alors que je suis sportif (47 au repos).
Mais là, impossible de contrôler quoi que ce soit. Avec plus de 30 °C dans la salle, mains moites. L'impression que c'était quelqu'un d'autre qui jouait.
Pour La Marche Turque j'ai tenté un tempo pas trop rapide que je savais pouvoir passer.
Je trouvais le clavier à la fois meilleur que celui de mon piano mais aussi caoutchouteux, alors que c'est le piano que j'ai en cours et habitude je n'ai jamais cette impression.
Bref c’est passé sans interruption, ouf. (j'avais travaillé dans ce sens, ça a marché)
Un grand soulagement quand c'est fini, pas vraiment un grand plaisir pendant.
Mais après en revanche gros applaudissements et des spectateurs qui viennent spontanément me féliciter, ça fait chaud au cœur, et finalement cela donne envie de recommencer.
Sur Mozart je me serais donné 7/20, mais finalement personne ne semble avoir remarquer mes multiples erreurs (à part les profs !).
Bilan positif, mais j'avais sous-estimé les effets psychologiques qui se traduisent bel et bien par des "somatisations" qui peuvent être incontrôlables.
Gros effet sur la qualité du jeu, très difficile de passer des nuances, (trop de choses à penser avant), j'ai bien perdu 30 % de mes capacités voire plus. Conclusion : il faut être prêt à 200 % pour jouer à 100 % !
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- Enregistré le : jeu. 25 juin, 2015 17:44
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Re: jeu en public, petites observations
Oui mais dans le cas de Gould ce n'est pas du trac, à proprement parler. Je ne crois pas qu'il ait jamais mentionné une phobie de la fausse note, du trou de mémoire etc....
Par contre j'avais lu (je crois que c'était dans dictionnaire amoureux mentionné dans l'autre fil) que Martha Argerich avait un trac très important avant d'entrer en scène et pourtant si il y a bien une pianiste qui a une technique phénoménale.... Par contre elle disait qu'une fois avoir joué les premières notes c'était passé.
Par contre j'avais lu (je crois que c'était dans dictionnaire amoureux mentionné dans l'autre fil) que Martha Argerich avait un trac très important avant d'entrer en scène et pourtant si il y a bien une pianiste qui a une technique phénoménale.... Par contre elle disait qu'une fois avoir joué les premières notes c'était passé.
Re: jeu en public, petites observations
Dans un documentaire Gould disait que c'est le public qui "attend" la chute; d'après lui une partie du plaisir de certaines personnes dans le public c'est de guetter passionnément la faute, comme des spectateurs de jeux de cirque romain qui attendent avec des frissons de délectation anticipée le moment où le lion se jettera sur la victime. Un goût du sang, en somme. Pas du tout le plaisir noble et altruiste de l'amour de la musique.
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- Enregistré le : jeu. 25 juin, 2015 17:44
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Re: jeu en public, petites observations
Lorsque cela arrive je n'éprouve vraiment aucun sentiment de délectation, ma jalousie pour leur technique ne va pas jusque là ! Avant le début de certains récitals je serais même plutôt angoissé alors que je vais être simple spectateur/auditeur.
Je me souviens d'un concert au parc floral de Vincennes ou le pianiste avait fait une fausse note sur le dernier accord du morceau (ce qu'il peut y avoir de pire). Le public a très bien réagi et lui a fait une ovation car le morceau avait été magnifique.
Je me souviens d'un concert au parc floral de Vincennes ou le pianiste avait fait une fausse note sur le dernier accord du morceau (ce qu'il peut y avoir de pire). Le public a très bien réagi et lui a fait une ovation car le morceau avait été magnifique.