Un clavier lourd est-il meilleur pour progresser?

[jean-séb]

Pourquoi tes interventions poseraient-elles problème ? Plusieurs ici touchent l'orgue et d'autres s'y intéressent sans en jouer. Tes observations sont bienvenues.

[jlaangry]

Pourquoi tes interventions poseraient-elles problème ? Plusieurs ici touchent l'orgue et d'autres s'y intéressent sans en jouer. Tes observations sont bienvenues.

Merci !
Dans ce cas là ma formulation a dû être maladroite, car j'ai cru percevoir un peu de ressentiment dans ton précédent message. Mais ce n'est pas toujours facile de percevoir exactement l'intention de l'auteur par l'écrit seul.

Pour en revenir au sujet : à l'orgue, les différents touchers existent souvent au sein du même instrument, et cela peut être dans certaines conditions un atout.
Un exemple typique, sur les tractions mécaniques, est le clavier du Récit. Il présente souvent des jeux solistes (hautbois, flûte d'orchestre, voix humaine...) mais a tendance à être alourdi par l'usage de pressions élevées (en particulier à partir du XIXè siècle). Sur ce type de toucher lourd, avec une mécanique assez lente, on peut obtenir de très beaux effets de legato, et une très grande précision dans l'attaque. La contrepartie est que si l'on n'y porte pas assez d'attention, on peut devenir rapidement très baveux.
Au contraire, dans le même instrument peut cohabiter un clavier de Grand-Orgue avec assistance pneumatique. Dans ce cas là, le toucher devient très léger, ce qui permet de grands traits rapides "pianistiques" sur ce clavier particulièrement présent à l'écoute.

Au final, une partie de la finesse du jeu consiste à user intelligemment des particularités de chaque plan sonore pour aboutir à un tout cohérent.

[BluePhoenix05]

Oui c'est tout à fait intéressant.

J'ai vu sur un harmonium, en variant l'action sur la soufflerie avec les pieds/genoux, qu'on pouvait faire des cresc./dim. (même sur une note tenue)
Est-ce que ça fait aussi varier la lourdeur du toucher ?

[jean-séb]

L'harmonium fonctionne avec des languettes métalliques comme l'harmonica et effectivement on doit théoriquement pouvoir faire varier l'intensité du son en y mettant plus ou moins de pression ; sur l'harmonica, c'est clair qu'on y arrive ; sur l'harmonium, que j'ai pourtant pratiqué des années, je ne me rappelle plus bien ; je pense que sur certains modèles, il y a un régulateur de pression en aval des pédales qui ne permet peut-être pas d'agir aussi facilement.

[Val]

J'ai l'occasion de jouer de temps en temps sur l'harmonium de Gabriel Fauré, qu'il a joué à l'été 1881, et je crois qu'il est possible, bien qu'avec très peu d'amplitude, de faire quelques nuances.

[jlaangry]

L'harmonium fonctionne avec des languettes métalliques comme l'harmonica et effectivement on doit théoriquement pouvoir faire varier l'intensité du son en y mettant plus ou moins de pression ; sur l'harmonica, c'est clair qu'on y arrive ; sur l'harmonium, que j'ai pourtant pratiqué des années, je ne me rappelle plus bien ; je pense que sur certains modèles, il y a un régulateur de pression en aval des pédales qui ne permet peut-être pas d'agir aussi facilement.

La plupart des harmoniums offrent les deux possibilités :

- soit on utilise un réservoir intermédiaire entre les pompes et les anches, et dans ce cas le son est quasiment aussi stable que celui d'un orgue. On peut faire quelques nuances mais à 5m, on n'entend pas de grande différence.
- soit on utilise le jeu expressif, dans ce cas, il n'y a pas de réservoir tampon entre les pompes et les anches. On peut alors faire des nuances allant du ppp au fff, sur un accord tenu c'est très impressionnant. Mais attention, car tout les à-coups dans la soufflerie s'entendront : il faut pomper très régulièrement, et passer du pied gauche au pied droit de façon égale requiert un peu d'entraînement au début. Pour dire, les très bons joueurs peuvent imiter le vibrato de la voix !

Il existe également un système de genouillères : plus on écarte les genoux, et plus l'harmonium appelle de jeux, un peu comme les systèmes de crescendo sur les orgues (sauf qu'à l'orgue on pousse une pédale ou on fait tourner un rouleau). Il existe même des systèmes qui ajoutent automatiquement des octaves aigues et graves (chapeau pour l'ingénierie, tout est mécanique !). C'est un instrument très attachant, qui ne se désaccorde quasiment pas, mais sans un belle acoustique, le côté accordéon décourage vite une partie de l'auditoire .

Je ne crois pas avoir remarqué de variation de dureté très importante selon la pression qu'on exerce sur les pédales, mais je suis loin de maitriser toutes les subtilités de cet instrument.

[interprete]

Bonsoir,

J'ai joué sur un clavier (son propriétaire me dit que c'est un CME UF80) qui est beaucoup plus lourd que mon Yamaha U1...