Je ne comprends pas très bien non plus toutes ces critiques envers les conservatoires qui prodiguent un enseignement de qualité
passage obligé des 2 ans (?) en ne touchant pas l'instrument et en ne faisant que du solfège.
pratiquer plusieurs instruments en même temps, je trouve que c'est fort difficile et très ambitieux.
Peut-être qu'il n'y a pas de déterminisme profond quant au fait d'avoir cette vision des choses et le mode d'enseignement par lequel on est passé, en tout cas, rares sont ceux qui finissent par comprendre comment leur enseignement académique les a enfermés dans des modes de pensée limitatifs (tout en leur apprenant la musique, certes.) Le principal mode de pensée limitatif véhiculé par les académies concernant la musique étant qu'il s'agit d'un jeu sérieux qu'il faut jouer selon les règles. On sait ce que c'est le jeu sérieux, c'est une histoire d'adultes aux prises avec des enjeux de pouvoir, et la musique est un jeu d'enfant, et doit être maintenue dans ce désintéressement pour s'épanouir. Toute création musicale est d'ailleurs le fruit d'une libéralité face à la règle, implicite ou non, explicitement connue ou non. Ainsi, faute d'enseigner cette libéralité, on la qualifie de talent et de mystère, tandis qu'elle pourrait très bien être le moteur de curiosité au principe de l'apprentissage des formes établies, et on apprend aux musiciens principalement l'interprétariat. Appellerait-on écrivains des traducteurs strictement?Les gestes et la technique ne sont pas les mêmes, la seule passerelle est que l'on est musicien
Or le cerveau ne fonctionne pas ainsi à coup du travail spécifique et de cloisonnement spécialisant, on le découvre peu à peu comme étant surtout beaucoup plus souple que ne le contraignent les formes sédimentées dans des académismes. Régler un mouvement sur tel instrument pour l'exécuter à la perfection, se répercute dans l'apprentissage d'une autre mouvement sur un autre instrument. On apprend ainsi autant le piano en s'exerçant à la flûte traversière qu'en pratiquant les exercices spécifiques au piano, et inversement, tout en augmentant la compréhension profonde qu'il y a, par exemple (de circonstance) sur ces deux instruments, à la composition du concerto et à l'accompagnement au piano. Et il n'est pas besoin d'entamer un cursus parallèle pour bénéficier de cela, ni de considérer qu'il faut du sérieux et du travail et des résultats, car le bénéfice est immédiat, la prochaine fois que vous jouez avec un soliste, vous comprenez mieux son point de vue, ce qui vous éclaire sur le votre en retour.
Mais gageons qu'il ne faudra pas 50 ans pour que ces réalités du système nerveux soient mises à profit dans les écoles de musique...
Bon allez ce n'est pas tout de deviser abstraitement, il faut quand même travailler, zou!