Bach_addict, ce que j'ai compris de ton post c'est que sauf exception, ingénieur = suffisamment de temps pour jouer du piano en bon voire très bon amateur (ça oui), mais surtout une vie de "winner", du fric, des meufs (parce que du fric), bref..
Et en opposition, professionnel dans la musique (tant bien que mal) = vie de "loser", pas d'argent, les meufs te fuient (parce que pas d'argent), Tanguy à 40ans.
Eh bien c'est toi le démagogue. Si nous n'étions pas sur un forum de pianistes, les avis auraient étés bien plus souvent du même sens que le tien. Le portrait que tu fais du mec qui réussit sa vie, il me fait directement penser au cadre sup qui habite dans une belle maison en quartier résidentiel, qui change de voiture (allemande évidemment) tous les 6 mois, qui a trois gosses et une merveilleuse chaîne HiFi/télé/ordinateur/cafetière/tondeuse/etc. dont il ne sait de toute façon pas se servir... bref, ça évoque un cliché énorme et constamment rebattu... et c'est justement pourquoi ce que tu dis est ridicule : ça y colle parfaitement.
Attention, je n'ai pas dit que tous ceux qui lui ont conseillé une carrière d'ingénieur sont du genre "bétonneur d'avenir" régurgitant cliché sur cliché. C'est évident que si samsam
veut faire une carrière d'ingénieur, ça peut être très enrichissant.
Juste une petite remarque par rapport à un autre cliché, celui de l'ingénieur qui sera forcément embauché à la sortie de son école pour un salaire énorme... mon frère est ingénieur (chimie). Même en étant loin d'être le dernier des idiots, il s'est jeté sur le premier travail qu'il a eu la chance de trouver (peu d'autres élèves ont trouvé de travail dans leur domaine). Et ça n'a pas été aussi bien qu'il espérait.
A côté de ça tu nous dis que d'encourager à prendre un gros risque, un grand virage, s'orienter vers une voie qui demandera beaucoup de travail (et tout au long de ta vie si on va jusque au bout des choses), faire délibérément une croix sur un certains nombres d'avantages en tous genre, c'est démagogue...
Je me joins aux autres membres qui t'encouragent. Je suis dans une situation un peu différente mais pas tant que ça (17ans, Terminale L opt. musique et CSP). C'est une période de questionnement assez intense ; il faut vraiment que tu sois sûr de ce que tu veux. Personnellement je tiens parce que je veux simplement faire de la musique. Sur ça mon ambition n'a pas de limite je l'avoue... mais en revenant un peu sur terre, je constate vite que : malgré mon envie de transmettre, mon caractère fait que je me vois mal enseigner à des mioches de 9ans ce qu'ils ne veulent pas apprendre, que de toute façon je risque de ne pas avoir le choix, que les "places au soleil" sont peu nombreuses (en guitare classique,au niveau mondial, on peut compter sur les doigts d'une main les concertistes "purs") et que la concurrence est très rude (et bien meilleure que moi pour 90% des cas), que même la vie de concertiste ça peut vite tourner à de la merde pas enrichissante, bref...
Si tu t'orientes vers ça, de mon modeste avis mais aussi de ceux d'autres membres qui ont posté, il ne faut pas t'attendre à une vie très riche matériellement, et peut-être à "perdre" ta passion encore récente si j'ai bien compris. Mais prendre le risque vaut le coup.
Il faut vraiment savoir ce que tu veux. Et avoir de la chance. Mais ce ne sera de toute façon pas un choix irréversible.
Tiens juste pour le plaisir, le genre de personnes qui me redonnent "la foi" (et ce n'est pas un concertiste virtuose qui est passé au CNSM à 13ans.)
1)
http://www.youtube.com/watch?v=Ol3MaGxZXvQ (Desprez transcrit par un espagnol au XVe)
2)
http://www.youtube.com/watch?v=xI_1mAt9M9w (Dowland, luthiste et compositeur anglais de la renaissance. et une pavane inégalée.)
Et je vous incite à regarder son channel. Ce type est amateur (en fait il est prof de musicologie à Edinbourg), et pourtant peu importe quel grand guitariste j'écoute, je reviens toujours à lui ^^
Il n'aura jamais une telle virtuosité, et pourtant... bref, je pense que ce genre de personnes sont une leçon de vie à eux même. ca fait du bien de penser qu'on peut jouer une musique aussi belle sans être (ni viser) le concertiste virtuose classique. (et se taper la vie qui va avec).