Je l'ai vu également. J'ai beaucoup aimé. C'est passionnant de voir l'un des plus grands connaisseurs techniques du piano au monde !
Ce que j'en ai principalement retenu c'est quand il dit que c'est surtout la perception du pianiste qui change avec le temps. C'est saississant avec Aimard qui lui dit que le piano est beaucoup mieux que la fois d'avant alors qu'il n'a touché à rien entre temps
J'y suis aussi allé la semaine dernière, et j'ai découvert avec surprise que l'essentiel du film retrace "l'histoire" de l'enregistrement de l'art de la fugue par Aimard .... il se trouve que j'avais écouté ce CD en boucle quand il est sorti, et que je m'étais dit comme ça sans plus que le timbre était un peu plus métallique dans certains contrepoints .... ce qui m'avait étonné (et un peu déplu). Si j'avais pu me douter une seule seconde qu'il y avait toute cette recherche derrière !!! comme quoi ....
Caprices? non exigences, perfectionnisme. Quand même
Je suis d'accord avec Bergamotte dans la très grande majorité des cas.
Cependant, dans le film l'impression que m' a laissé Pierre Laurent Aimard n'est pas du tout celle-là. Contrairement aux autres pianistes que l'on aperçoit ( Alfred Brendel et Lang Lang ) j'ai vu un artiste qui ne semblait pas vraiment savoir ce qu'il voulait tout en étant très très exigeant avec le technicien. En plus, il m'a laissé une impression assez désagréable de supériorité, ce qui m'a fait d'autant plus admirer le caractère et le travail de technicien de Stefan Knüpfer qui prends énormément de pression sur lui, je trouve.
Les deux autres pianistes laissent une impression très agréable sur le rapport pianiste-technicien, malheureusement ils ne sont pas assez présents dans le film.
Ceci dit, c'est un ressenti personnel après avoir vu un film, donc je ne me permet en aucun cas de juger M. Aimard ni sur son caractère ni sur son travail ( vous l'aviez compris, j'en suis sur ).
C'est rigolo, je n'ai pas eu ce sentiment concernant P-L Aimard. Je l'ai trouvé extrêmement exigeant en effet, mais ni méprisant ni supérieur vis à vis de Stefan Knupfer. Il est certain qu'il ne dégage pas la bonhommie de Lang Lang et A. Brendel, c'est un personnage plus austère. Mais il m'a semblé très respectueux du travail du technicien. Et il m'a paru au contraire savoir ce qu'il voulait : atteindre "sa" sonorité, celle dont il avait l'idée sans parvenir à l'obtenir. D'où cette exigeance, non pas dirigée contre Knupfer, mais mise au service de cette recherche sans concession. Et c'est d'ailleurs dans la bouche de Knupfer que l'on apprend à la fin du film qu' Aimard a trouvé sa sonorité (je ne sais plus comment il l'évoque) : pas la sonorité la plus parfaite, la plus sensationnelle, mais celle qu'il cherchait.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce film, le personnage de Knupfer est atypique et attachant, sa passion est communicative. Il n'est jamais agacé ou découragé par les demandes des pianistes, il les reçoit comme un défi à relever. Il se montre extrêmement inventif, c'est parfois un vrai travail d'artiste. Et tout ça avec humour, ce qui ne gâche rien.
Nous sommes au moins d'accord sur le personnage de Stefan Knüpfer.
Ceci dit, je n'ai pas dit méprisant ( je trouve ça trop ) et je l'ai aussi trouvé respectueux du travail du technicien, mais supérieur un peu quand même .
Je suis d'accord avec l'exigence mais encore faut-il savoir précisément où on veut aller.
J'ai eu l'impression qu'il avait bien des idées ( un peu extravagantes ? ) mais qu'il ne savait pas vraiment jusqu'où il voulait ou pouvait aller.
Je pense aussi que son "indécision" peut être un effet du stress de l'artiste. Je vois au moins deux moments du film où c'est très remarquable : quand SK lui demande ce qu'il recherche comme son et aussi quand il fait ressortir un piano pour rien ( peut être juste pour se rassurer ).
Encore une fois c'est un sentiment personnel.
Aimard est un "monsieur" extrèmement particulier, très exigeant ( et il sait exaaaactement ce qu'il veut, toujours, ce qu'il ne sait pas forcément c'est comment l'obtenir , dans le film ).
Il recherche en permanence une espèce de perfection impossible, mais ce ne sont pas des caprices. Il est juste un peu "fou", pour lui il n'y a pas de limites dans cette recherche, et je pense qu'au contraire pour le technicien, c'est un bonheur quelqu'un comme ça, car pour le technicien non plus il n'y a pas de limites à cette recherche. Même si il change un peu d'avis, même si par moment Aimard parait vraiment " chiant", pour le technicien, je pense que c'est le rêve, enfin ce pour quoi il a choisi ce métier, l'aspect défi artistique, perfection, innovation, et non pas juste accorder vaguement un piano avant un concert.
Cela dit Aimard est aussi quelqu'un de trèès gentil, qui sait s'adapter , et sait parfaitement s'accomoder d'un piano pas extraordinaire , avec ses défauts, etc. Mais il est un peu "bizarre" de façon générale, timide, peu sûr de lui, exigeant avec lui même ( plus qu'avec les autres encore) .
Comme je l'ai dit : je ne veux vraiment pas juger M. Aimard !
Merci de m'avoir éclairé sur ce personnage, hors du commun pour le moins.
Je suis aussi d'accord avec le challenge pour le technicien .
Je vais me pencher sur ses enregistrements pour me faire une idée de lui musicalement parlant en laissant de côté mon sentiment un peu désagréable envers lui.
Bonsoir
J'ai vu ce film ce soir. J'ai aimé d'autant que j'accorde des pianos tous les jours. Bon, pas que des Steinway bien sur..!
Je trouve que le rapport entre Aimard et Knüpfer est assez représentatif. En général, l'artiste a tendance a faire confiance au technicien. Il faut dire que le métier d'accordeur de pianos reste très mystérieux pour la majorité des pianistes.
Totalement indispensable car rien ne peut se faire sans lui et en même temps complètement invisible, l'accordeur est dans l'ombre de la scène musicale. Cela participe à son mystère et j'avoue que, comme Knüpfer, j'aime laisser la scène au pianiste et écouter derrière le rideau.
Bon sinon, moi aussi je trouve les demandes d'Aimard un peu délirantes... l'affirmation de Knüpfer comme quoi le piano garde la trace du pianiste dans sa table d'harmonie jusqu'au lendemain relève aussi du fantasme mais ça fait partie du folklore..!
Bien à vous...
chnikov a écrit :Bonsoir
l'affirmation de Knüpfer comme quoi le piano garde la trace du pianiste dans sa table d'harmonie jusqu'au lendemain relève aussi du fantasme
C'est sans doute un fantasme, mais bien séduisant... Et puis, il faut bien un peu de croyances dans ce monde très rationnel, où la science remplace les dieux!
annaivar a écrit :[
C'est sans doute un fantasme, mais bien séduisant... Et puis, il faut bien un peu de croyances dans ce monde très rationnel, où la science remplace les dieux!
alex2612 a écrit :la pianiste le film de heinecke avec Benoit Magimel? si c'est lui il est sorti il y a au moins dix ans.
Je n'ai pas trop aimé . des scenes un peu avilissante je trouve. Mais j'ai bien aimé revoir Annie Girardot, qu'on ne voit plus beaucoup
elle n'est pas morte je viens de vérifier . ouf!!!
Cette fois-ci, elle est partie. C'est bien triste, encore une page de tournée.
Ca n'est pas si courant, je vais courir le voir ! Le dernier film sur la musique que j'ai vu au cinema était "Le silence avant Bach", qui a été très peu diffusé en France. C'était pourtant un film magnifique et très singulier, qui est malheureusement passé inaperçu.
Mona.
Bonjour quelqu un aurait il un lien pour voir ce film ?
Ca n'est pas si courant, je vais courir le voir ! Le dernier film sur la musique que j'ai vu au cinema était "Le silence avant Bach", qui a été très peu diffusé en France. C'était pourtant un film magnifique et très singulier, qui est malheureusement passé inaperçu.
Mona.
Bonjour quelqu un aurait il un lien pour voir ce film ?