Aux Folles Journées JM Luisada a donné un trés beau récital avec partition, on m'a dit qu'il donnait pratiquement tout ses concerts avec partition d'ailleurs, ...
Quant à JM Collard, il jouait sans partition et il m'a également beaucoup impressionné, j'avais comme souvenir qu'il avait un jeu un peu "rude", mais là il y avait de très beaux pianissimo, et c'était très expressif... bref, Vive les Folles Journées sans lesquelles jamais ces artistes de renommée internationale ne se produiraient dans des petites villes comme la notre
( et jamais je n'aurais joué sur un Steinway D
)
Pour ce qui me concerne, en fait je joue cette ballade par coeur depuis plusieurs semaines déja, mais là c'est psychologique, même si je ne regarde pas la partition, cela me rassure de l'avoir à dispo "au cas où" (même si je sais pertinemment que ça ne sert pas à grand chose en cas de "problème") , et puis la présence de ma prof à mes cotés pour me tourner les pages, me rassure également beaucoup ...
Concernant l'expérience du jeu en public, je rejoins Ashiro lorsqu'il dit que c'est une expérience très formatrice, car, d'une part cela demande un travail de préparation exigeant et le plus rigoureux possible, et d'autre part comme en effet on ne peut pas tricher, à la fin de sa prestation on a une bien meilleure vision de là où on en est de son travail: on sait où sont les parties les plus faibles et qui, avec le trac, se révèlent à coup sur source de plantage en tout genre , celles qu'il convient de simplement consolider, ou celles qu'il faut reprendre en profondeur, et puis ça permets d'analyser avec sa prof a posteriori l'ensemble de ces points ..
D'ailleurs, je suis très sensible et j'ai été sincèrement très touché parfois
par les compliments reçus ici, mais je suis également preneur de toutes les critiques et de toutes les remarques concernant les points négatifs de cette prestation ( et il y en a !), car cela m'est vraiment précieux dans mon travail
mais je rejoins également MC3 lorsqu'il parle d'une expérience assez traumatisante !, où on a le sentiment , lorsqu'on rentre sur scène, de rentrer dans une arène (Glen Gould assimilait le concert à une version moderne des jeux du cirque romain ...) et par conséquent, étant donné l'état dans lequel on se trouve (confusion, respiration perturbée, rythme cardiaque anarchique
...) , on ne joue plus du tout de la même façon qu'en répétition... et fondamentalement, on ne joue plus pour soi, mais pour les autres... c'est une expérience totalement différente , du moins pour un amateur comme moi. Je pense que cela peut avoir 2 conséquences diamétralement opposées, ou bien on arrive à utiliser ce stress pour le transformer en quelque chose de positif au service de la musique, de l'expressivité et du partage avec le public, et , de façon, quasi inconsciente, on réalise une prestation bien au dessus de ce que l'on fait habituellement en répétition, ou bien on n'y arrive pas et là, ... ça dégénère rapidement et on réalise une prestation bien en deça de ce qu'on fait en répétition. Je crois que les pros ont appris a se ranger quasiment à tout les coups dans la catégorie n°1, tandis que moi dans la plupart des cas je vais me retrouver dans la 2eme situation
D'où l'intérêt de tenter l'expérience du live si l'occasion se présente à vous, c'est somme toute très enrichissant et, après tout le public sait à quoi s'en tenir (il sait qu'il n'assiste pas à une prestation de professionnel) et la plupart du temps les gens sont plutot gentils et bienveillants