Votre passion pour le piano

[nox]

Mais non, il ne faut pas être aussi strict, ça ne fera que tarir les discussions.
On discute pendant 6 pages sur un sujet intéressant, il est normal que ça dérive. De plus, rien n'empêche les personnes qui le souhaitent de revenir au sujet initial.

[zarathoustra]

Retour au sujet initial:

Pour moi, le piano et surtout la musique a remplie ma vie. La musique m'a apporté des rencontres, des joies, des efforts, des moments de fierté, des doutes aussi... Depuis toutes les années où je la pratique et l'écoute elle m'a construit et j'ai même fini par en faire mon métier.

Souvent quand je dis ce que je suis pianiste on me répond: "mais ton vrai métier c'est quoi?"
Comme si le travail de l'instrument ne pouvait constituer qu'une passion sans perspective...

Je me rends compte qu'il y a tellement de gens qui n'ont pas eu la chance d'avoir une vraie passion; quelque chose qui donnait un sens à la vie, seulement le boulot, la popote, la télé, le dodo. Je me dis que cette vie doit être bien triste et j'encourage tous les gens autour de moi à s'ouvrir l'esprit, à presser la vie comme un citron et à sans cesse découvrir de nouvelles choses.
Pour moi, mon épanouissement s'est développé autour de ma passion. Comme il a été dit dans le premier post, ça vient de manière toute bête au début. Puis en persévérant, quelque soit le chemin qu'on puisse prendre, on fini par se découvrir au travers de l'instrument qui nous renvoi une image de nous même. D'abord vis à vis de nos sentiments et de nos impressions au travers de l’interprétation, puis par le travail, on grandi, on galère, puis on réussi... Ça forge l'esprit et le caractère.

Voilà en bref ce que m'a apporté ma passion: me construire, m'épanouir, donner un sens à ma vie... Je ressens aujourd'hui que la musique est entré dans ma vie comme une grande chance car sans ça, je ne sais pas du tout ce que j'aurai pu être.

[Gracou]

C'est bien dit tout ça (je ne vais pas refaire le coup "c'est bien parlé, Zarathoustra"... Mince, perdu ) et tellement vrai.

Et pourquoi le piano, il y en avait un à la maison?

[zarathoustra]

J'ai commencé par jouer du violon, le piano est arrivé par hasard quand je suis entré en horaire aménagé. A l'époque je voulais faire de la composition. Le directeur des études m'a dit ok mais il faut se mettre au piano.
Au début je n'étais pas très enthousiaste à l'idée de jouer d'un instrument qui me paraissait mécanique (t'appuie ca sonne, il y a des vis partout, pas dingue tout ça).

Puis de fil en aiguille, ça m'a plu, je n'ai pas pu continuer les deux instruments (plus assez de temps), j'ai fini par arrêter le violon car un peu dégouté de l'enseignement du conservatoire et le piano ne m'a plu quitté.

[Gracou]

L'enseignement du conservatoire t'a dégoûté du violon mais pas du piano (ce n'est pas un interrogatoire hein, c'est juste pour savoir, je n'ai jamais fait de violon, ni au conservatoire ni ailleurs)?

[zarathoustra]

J'ai peut être été un peu fort avec le mot "dégout".
C'est un vaste sujet pour moi que l'enseignement proposé par les conservatoires français et je voudrais pas entrer dans le hors sujet ici, on peut ouvrir un fil là dessus si tu veux.

Disons pour faire court que j'ai un œil très critique. Je suis entré en classe à horaire aménagé à 7 ans, donc très jeune. A cet âge là, on ne se pose pas la question de ce qu'on fera dans 20 ans, on prend la pratique de l'instrument comme une distraction (et mes parents qui ne sont pas musiciens ont toujours abondé dans ce sens).
J'ai simplement ressentie qu'entre ces murs on n'enseignait pas la musique comme une passion mais souvent plutôt comme un sport de compétition. Le simple fait de passer des examens, des concours, d'imposer des morceaux, des matières, et d'enseigner tout ça avec une validation des acquis où: soit on réussi, soit on pleure, parce qu'on se sent nul, un système complètement anti productif...
Ceci est vrai pour les CRR mais aussi pour tous les autres conservatoires (même si on peut trouver de très bons profs, je critique juste le système).

Pour moi au début, j'ai vécu ça avec un vrai plaisir et ai complètement marché dans cette démarche compétitive. J'ai très vite avancé et sauté des années (et je ne regrette pas du tout ce que j'ai appris à cette époque, assez paradoxalement).

Mais la crise d'ado venu, j'ai fini par en avoir un peu marre et le rythme exigé m'a un peu cramé à cette époque.

En bref, ce que je dis plus haut sur la passion s'est éloigné et je crois absolument vital aujourd'hui de ne jamais perdre de vue cette notion de plaisir. Pour répondre à ta question donc, à l'époque où j'ai quitté le CNR le violon était beaucoup plus impliqué dans ma vie car c'était mon instrument principal et que j'avais un niveau beaucoup plus avancé que le piano (et donc des exigences plus hautes de travail). Je n'ai pas arrêté tout de suite les cordes mais petit à petit le piano représentait plus la sensation de plaisir pour moi et a donc prit le pas sur l'autre instrument.

[Gracou]

Je vois, intéressant ce récit d'expérience et oui, je suis pour l'ouverture d'un fil méga archi polémique sur "l'enseignement au conservatoire: conservatisme ou panacée?". On peut aussi l'envisager plus sereinement que ça, cela dit.

[nox]

je suis pour l'ouverture d'un fil méga archi polémique sur "l'enseignement au conservatoire: conservatisme ou panacée?"

Je vous attends ! Come get some !

[degvero]

Retour au sujet initial:

Pour moi, le piano et surtout la musique a remplie ma vie. La musique m'a apporté des rencontres, des joies, des efforts, des moments de fierté, des doutes aussi... Depuis toutes les années où je la pratique et l'écoute elle m'a construit et j'ai même fini par en faire mon métier.

Souvent quand je dis ce que je suis pianiste on me répond: "mais ton vrai métier c'est quoi?"
Comme si le travail de l'instrument ne pouvait constituer qu'une passion sans perspective...

Je me rends compte qu'il y a tellement de gens qui n'ont pas eu la chance d'avoir une vraie passion; quelque chose qui donnait un sens à la vie, seulement le boulot, la popote, la télé, le dodo. Je me dis que cette vie doit être bien triste et j'encourage tous les gens autour de moi à s'ouvrir l'esprit, à presser la vie comme un citron et à sans cesse découvrir de nouvelles choses.
Pour moi, mon épanouissement s'est développé autour de ma passion. Comme il a été dit dans le premier post, ça vient de manière toute bête au début. Puis en persévérant, quelque soit le chemin qu'on puisse prendre, on fini par se découvrir au travers de l'instrument qui nous renvoi une image de nous même. D'abord vis à vis de nos sentiments et de nos impressions au travers de l’interprétation, puis par le travail, on grandi, on galère, puis on réussi... Ça forge l'esprit et le caractère.

Voilà en bref ce que m'a apporté ma passion: me construire, m'épanouir, donner un sens à ma vie... Je ressens aujourd'hui que la musique est entré dans ma vie comme une grande chance car sans ça, je ne sais pas du tout ce que j'aurai pu être.
je crois absolument vital aujourd'hui de ne jamais perdre de vue cette notion de plaisir.

Je partage tout à fait ton point de vue

[degvero]

Je vois, intéressant ce récit d'expérience et oui, je suis pour l'ouverture d'un fil méga archi polémique sur "l'enseignement au conservatoire: conservatisme ou panacée?". On peut aussi l'envisager plus sereinement que ça, cela dit.

Rhoooooooooooo! Gracou ! Vilain! Après avoir chatouillé les adorateurs de chats, tu titilles stillnox!