Bonjour à tous,
Voilà c'est la dernière ligne droite : mon piano arrive samedi !
Je l'ai acheté dans un lieu hors du temps, une parenthèse dans le monde du piano. On passe la porte avenue de Clichy, pour découvrir un passage privé pavé, loin des bruits de la rue. Des plantes vertes en pots et des vélos accrochés aux grilles. Au bout du chemin il y a plein de portes, vitrées pour la plupart, et des pianos partout. Un certain nombre d'entre eux sont désossés, et on voit des hommes penchés à l'intérieur, concentrés sur la magie d'un travail que je rêverai de savoir faire moi aussi.
Cet après-midi, j'ai joué deux frères. Il y a le Yamaha C2X SH que Adam Laloum a présélectionné lors de sa visite chez Yamaha France. Et il y a le Yamaha C2X SH précédent, qu'il avait finalement préféré pour lui... avant de se rendre compte qu'il était impossible de le faire passer dans l'escalier. De ces deux frères, je n'ai plus qu'à choisir celui que je préfère.
J'ai déjà joué le premier, celui qu'il était allé sélectionner à Yamaha France. Il m'est a priori réservé. Je commence par découvrir le deuxième... celui qu'Adam Laloum avait préféré. Il est dans une petite salle, avec des tentures aux murs, au son très feutré.
Je commence avec le troisième mouvement de la sonate au clair de lune (tient? encore ce morceau? on en parle dans tous les posts...) D'abord lentement pour m'échauffer, puis j'accélère petit à petit. C'est joli, très doux, mais un peu juste dans les basses, je ne suis pas très à l'aise. Je change de salle, retrouve "mon" C2X dans une pièce au son plus ample, avec plus de résonance. Une pièce finalement plus proche de chez moi que la première. Je rejoue mon troisième mouvement avec un petit sourire de plaisir. C'est mieux de ce côté du mur.
J'enchaîne sans changer de piano, avec le prélude 15 de Chopin, à la goutte d'eau. J'aime ce prélude, comme il fait ressortir les basses. Je repasse sur le piano d'Adam Laloum... et les basses ne sont plus si étouffées, elles savent se faire entendre et me charmer... mais surtout, comme les médiums aigus sont beaux et chantants...
Me revoilà au point de départ : c'est le dernier qui chante qui a raison !
Je continue avec l'étude n°9 de Chopin. Davsad, si tu passes par ici, c'est l'opus 10. Une fois dans la petite salle, une fois dans la plus grande. Je suis distraite, j'ai de la visite. Paule me fait entendre les deux pianos... j'en perds les souvenirs de mes préférences.
Je reprend avec la danse macabre de Saint Saens, partie haute uniquement, puisque je n'ai que deux mains. D'abord dans la grande salle, puis dans la petite... et là je me rend compte que je m'ennuie un peu : j'attend la fin du morceau au lieu de m'investir pour l'interpréter.
Je sors ensuite docteur gradius de Debussy. Il est toujours un peu saccadé, il faudrait vraiment que je refasse un travail lent dessus. Je le repasse ensuite dans la grande salle... ah ce final, j'adore ! Ca sonne, ça rit, c'est espiègle !
Je sors ma bonne vieille sonate Pathétique, premier mouvement. Je joue, je m'amuse, je butte un peu, je continue... je m'arrête dans un essoufflement ! Hard ! Ca aussi faudrait le refaire mûrir avec patience. Je pense un peu au jumeau de mon piano dans la petite salle, mais plutôt que de me lever, je tourne les pages : prestissimo de la sonate en Fa mineur. Les deux pour trois... je me régale !
Je ne pense plus tellement à l'autre piano, je fouille un peu dans ma sacoche. Chic, j'ai la danse du feu de Manuel de Falla. Celle-là non plus elle ne tient pas pleinement la route, mais j'ai passé une soirée dessus la semaine dernière, c'est suffisant trouver quelques sensations.
Quentin repasse, il me dit : "on dirait bien que c'est celui-ci en fait". Je répond oui
C'est l'heure de retourner dans la vie réelle : il faut être à temps à la sortie de l'école.
Je confie le bichonnage de Mon Piano à Quentin. Il transmet la responsabilité d'installer des enceintes à Marin. Grégoire rentre juste à temps pour que je lui raconte mon choix. Et je file, de bonne humeur jusqu'à nouvel ordre.
Vivement samedi !