D'une certaine façon, je trouve que l'expression «quand on aime, on ne compte pas» s'applique assez bien au piano.
La musique, ça prend du temps. Énormément de temps. Mais on peut se faire plaisir très vite, et heureusement!
Quant aux
limites, j'ai bien du mal à dire. Au départ, je pensais qu'il n'y en avait pas vraiment, en ce sens que l'élément limitant quand on est amateur est bien plus souvent le temps et l'énergie que le «talent». Mais il est bien évident que certains ont des facilités que d'autres n'ont pas et qu'il ne faut pas le même temps à chacun pour réussir les mêmes choses. Et bien sûr qu'on ne peut s'attendre à jouer comme un professionnel en tant que débutant. Mais j'ai l'impression que l'on peut prétendre aborder un jour le même répertoire qu'un professionnel, un peu de la même façon qu'avec un peu d'entrainement, je pourrais courir un marathon. Certes pas à la vitesse d'un coureur olympique, mais je serais capable de faire la distance à la course. Partant de mon état de pantouflarde, ça prendrait un sérieux entraînement, progressif et régulier, pendant probablement au minimum un an. Mais je vois le piano de la même façon : apprendre de façon progressive et régulière, en commençant par des morceaux plus faciles pour aborder graduellement des choses plus difficiles.
J'ambitionne peut-être gros au piano. J'aimerais être capable de jouer les ballades de Chopin un jour.
Mais en même temps qu'avoir ce vague objectif en tête, j'ai aussi plein de pièces plus faciles qui me font envie. Et j'aime généralement toutes les pièces que mes profs m'amènent à travailler (les inventions de Bach, mon Rameau actuel, mon Debussy de l'an dernier, ...). Et honnêtement, l'objectif n'est pas si important que ça. Ça oriente un peu mon travail en ce sens que j'essaie d'être un tant soit peu rigoureuse (bon, il reste qu'en musique, souvent, on ne sait pas ce que l'on ne sait pas. Donc je compte aussi sur mon prof

). Mais si je ne jouais QUE dans le but d'apprendre les ballades de Chopin, je serais découragée bien avant d'atteindre mon objectif! Si un jour, je m'entraîne pour courir un marathon, j'aurai des objectifs intermédiaires. Arriver à faire un jogging dans le pâté de maisons, courir 1km, 2, 5, 10... Il faut arriver à décomposer en petites bouchées assimilables qui nous permettent de constater des progrès à court terme pour garder la motivation et le plaisir. Enfin, parce que pour moi, l'un des plaisirs de jouer de la musique, c'est aussi de m'améliorer.
Je vous dirai dans 10 ans, 15 ans, 20 ans, 30 ans quelles sont les
limites que je constate à ma progression.
En attendant, j'ai plein de belles années devant moi à me faire plaisir avec un répertoire riche et inépuisable!