Bechstein R6 ou Yamaha YUS5 (silent)

[pacclerouge]

Je suis désolé Nick… mais je n’ai pas réussi à me retenir. La visite parisienne n’aurait pas pu se faire avant septembre ou octobre et j’ai aussi craint que le processus de reprise de l’ancien et de la livraison soient trop problématiques. Je suis quasi certain de passer à côté de quelque chose avec l’ancienne série berlinoise. Si j’avais eu cette option à Marseille je n’aurais pas hésité même si la personne de Beaumarchais n’était pas hyper enthousiaste pour balafrer un tel instrument.

Et vu que le budget n’était pas extensible, je pars sur un R4. Le fétichisme du neuf… la proximité marseillaise… la reprise sur 10 ans au prix d’achat si montée en gamme … l’avoir vers la mi-juin… la remise spéciale de Bechstein.

Mais merci encore mille fois pour vous échanges. Je garde des beaux noms de pianos en tête et des détours obligés quand je reviendrai à Paris.

Belles émotions pianistiques à toutes et à tous !

[Koll]

Tu n'as rien perdu, l'instrument récent dont tu parles est âgé de 40 ans (sur mon conseil un ami a téléphoné) et le coup du "c'est un vrai berlinois" est à mourir de rire, voire de pleurer...

[Nick Borderline]

Je suis désolé Nick… mais je n’ai pas réussi à me retenir.

Hey, ne sois surtout pas désolé @pacclerouge. Comme dit, je n'ai aucun intérêt dans la boutique que je t'ai indiquée.
L'important est que tu sois serein avec ton choix et ravi de ton piano ? Bravo
Je pense que tu as eu raison de prendre un plus petit modèle que le R6, car il devrait être bien assez sonore pour ta pièce.
Bonne musique.

[pacclerouge]

Tu n'as rien perdu, l'instrument récent dont tu parles est âgé de 40 ans (sur mon conseil un ami a téléphoné) et le coup du "c'est un vrai berlinois" est à mourir de rire, voire de pleurer...

C’est amusant (ou pas) mais j’ai lu que les années 80 justement c’était pas la panacée de Bechstein par rapport à un âge d’or situé à la première moitié du XXeme. J’avoue que ma culture ne me permet de valider ou de trancher certains discours commerciaux…

@nick oui bien sûr que je suis très heureux. Même sans l’avoir essayé, pour avoir mis les mains sur quasiment toute la gamme actuelle, j’ai hâte de pouvoir repartir sur un nouveau cycle de travail et de plaisir. Merci encore

[Koll]

C’est amusant (ou pas) mais j’ai lu que les années 80 justement c’était pas la panacée de Bechstein par rapport à un âge d’or situé à la première moitié du XXeme. J’avoue que ma culture ne me permet de valider ou de trancher certains discours commerciaux…

A cette époque tout allait bien, c'est surtout à l'issue de la guerre que c'était la catastrophe. Tout était détruit et les américains (Baldwin) avaient obligé Bechstein d'utiliser leur bois pour fabriquer des cercueils...
Il a fallu quelques années pour sortir des instruments, d'abord en petit nombre, et tout est rentré dans l'ordre à partir des années 70 : la production a augmenté.

Mais insinuer qu'un concert 8 était meilleur que les autres parce qu'il provenait de l'usine de Berlin (voire que les suivants étaient fabriqués en DDR) est un argument totalement fallacieux !
Tout ça pour faire passer qu'un piano de 40 ans - annoncé récent - est peut-être meilleur qu'un neuf...
Le concert 8 a toujours été un instrument exceptionnel !

[piano bien tempéré]

Certaines légendes ont la vie dure . Quoiqu’il en soit tout piano ne vaut que par son état réel ... Mais aussi absolument rien ne nous renseigne sur la qualité des matériaux utilisés ni de leur provenance... Quand on consulte les catalogues des pièces et fournitures , les descriptions et photos sont vagues et sans cotes ! Ne serait-ce que pour les agrafes de pianos à queue que de surprises sur les filetages ....

[pacclerouge]

Je profite de vos réponses pour relancer un débat vieux comme le monde (neuf vs ancien) mais en le circonscrivant à Bechstein.

Si une entreprise comme C.B investit des millions d’euros dans ses usines et la R&D, c’est qu’il doit quand même y avoir un intérêt à proposer quelques innovations ici et là. Je comprends l’idée de coller aux attentes d’un marché en évolution sans trop perdre la signature musical du piano, mais est-ce que les améliorations pour vous sont réelles et justifient à ce qu’on valorise toujours plus le piano neuf ?

Autrement dit :
- Est-ce que les romantiques de l’ancien ont raison de penser que Bechstein dévoie la rondeur et la chaleur historique ?
- Est-ce que le marketing moderne a raison d’ériger les dernières sorties comme la maîtrise ultime du fabriquant à l’instant T ?
- Ou y a-t-il une position médiane qui voit dans chaque changement une proposition autre qui ne rend pas obsolète la précédente ?


Pardon si c’est confus, mais j’avoue que ce sont des interrogations qui ont habité ma réflexion dans l’achat

[Koll]

A mon avis il y a deux choses :

1) Un modèle existant qui évolue - sans se renier - et tenant compte de résultats de recherches.
Exemple : les nouveaux marteaux fabriqués par Bechstein dont on dit le plus grand bien, mais qui ne rendent quand même pas les anciens obsolètes, surtout quand on sait l'importance du travail d'harmonisation !

2) Un nouveau modèle, afin de satisfaire - et séduire - une clientèle autre, modèle qui pourra effectivement apparaître comme différent de la "patte" habituelle du facteur... mais que l'on retrouve un peu quand même !
Exemple les Yamaha "européanisés"...

[Blaq]

Bonjour, je me permets de faire appel à vos expériences. J’envisage fortement de monter en gamme et j’hésite entre deux pianos. (Le piano de mes rêves est le concert6 de Bechstein mais c’est compliqué ).

Ayant beaucoup aimé le toucher Bechstein, le R6 est une belle option (je l’ai essayé, complètement conquis). Néanmoins le YUS5 est une sérieuse option. J’ai toujours été satisfait de la qualité de leurs pianos de concert, et visiblement le YUS5 est s’en rapproche. Vraiment Yamaha j’adhère, j’avais mis les mains sur un SE, et c’est un bon compromis. Le système silent est aussi indispensable à ma pratique (appartement) et je ne peux pas me permettre d’avoir un double équipement (numérique + acoustique))

J’aurais donc deux questions :
- pour 10000 euros de plus, est-ce que le Bechstein va mettre une « gifle » au Yamaha. Je sais qu’un essai est indispensable mais c’est aussi compliqué d’avoir les deux instruments côte à côte.
- Est-ce que le système vario va nuire à la mécanique du Bechstein ? Le vendeur de Nebout et Hamm m’avait fortement déconseillé de prendre un système silencieux sur un Steingraeber, en disant que ça « détruisait » le son. Peut-être que le vario est plus au point en version usine. Mais visiblement Yamaha est en avance sur cela.

Merci d’avance pour vos retours et votre aide !

Bonsoir !
Voici mon expérience récente ayant "opposé" ces 2 modèles.
J"ai passé plusieurs mois en 2024 à rechercher mon nouveau piano. Je sortais d'un Hoffmann P122 acheté neuf en 1995, fabrication tchèque. Mon premier piano. Je cherchais à monter sérieusement en gamme, avec à la fois un piano "exhausteur de niveau", via un clavier supérieur. Et un son plus beau. Habitant en région parisienne, les magasins ne manquaient pas. Je les ai écumés durant plusieurs mois. Sur les conseils d'un vendeur de Nebout & Hamm, après de nombreux essais progressifs, je suis assez rapidement arrivé sur le YUS5 : un choc ! ce piano a un clavier absolument extraordinaire. Tout passe avec une facilité déconcertante. La capacité à nuancer laisse la sans voix. Je l'ai essayé sans les semaines suivantes dans plusieurs magasins, et toujours la même évidence : c'est ce clavier qu'il me faut. Pour autant, le son, bien que puissant et équilibré, ne m'avait jamais fait vibré, dans aucun de mes essais.
Tout prêt de signer, je me retrouve à essayer un jour un Grotrian G118, toujours chez Nebout. Et là...comment dire...un son magnifique me prend au tripes et aux oreilles. Je passe de l'un à l'autre pendant un certain temps avant de me rendre à l'évidence : le son du Grotrian 118 est tellement plus riche, plus beau, plus plein. A côté, le son du YUS5 est tristement plat.
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai multiplié les essais comparatifs entre les 2, dans différents magasins. A chaque fois le même constat.
J'ai multiplié par la suite les essais de modèles très haut de gamme, pour voir si je trouvais un modèle qui offre la synthèse des 2. Steingräber, Bosendorfer, Steinway, Yamaha SU118, SE122, SU7... Aucun n'avait le clavier démentiel du YUS5.
J'ai fini par conclure que j'allais finir par m'ennuyer avec le son du YUS5. J'ai fini par tomber sur un Grotrian 124 récent chez Baumarchais, avec silencieux.J'ai signé direct. C'était il y a un peu plus d'un an.
Le son du Grotrian est magnifique, dans tous les registres. Il suffit d'y poser les mains, parfois juste quelques doigts, pour que la magie s'enclenche.
Par contre je le trouve difficile à jouer. Clavier très exigeant, qui ne pardonne pas. Il se mérite. Et la présence d'un silencieux SH3 limite beaucoup les possibilités de réglage du clavier.
Avec le recul, les seuls modèles avec lesquels j'ai senti un coup de foudre, quoique pas immédiat, ont été les Bechstein. Je pense que le R4 essayé neuf dans la foulée des C8, C6, A2, A4, A6, R2, et avant le R6, m'a le plus impressionné par la beauté du son et l"efficacité de son clavier.
J'ai hésité avec le R4, mais finalement le Grotrian a un caractère bien à lui qui le distingue du reste de la production, et c'est très agréable à jouer.
Dommage pour le YUS5, que j'aurais quand même bien ajouté dans un coin de mon salon pour galoper sur son clavier !

[Koll]

Bonsoir !
Voici mon expérience récente ayant "opposé" ces 2 modèles.
J"ai passé plusieurs mois en 2024 à rechercher mon nouveau piano. Je sortais d'un Hoffmann P122 acheté neuf en 1995, fabrication tchèque.

Euh je ne pense pas que ce soit un "P", modèle "professionnel", mais plutôt un "T" modèle "tradition", qui est un bon piano d'interprétation, mais pas prestige.

Sur les conseils d'un vendeur de Nebout & Hamm, après de nombreux essais progressifs, je suis assez rapidement arrivé sur le YUS5 : un choc !

Je suis allé plusieurs fois dans ce magasin et il faut reconnaître qu'il ne conseillera pas des instruments qu'il ne vend pas, ce qui est logique : donc pas ceux de chez Bechstein.
Les rares qu'il ait pu un temps proposer, étaient des pianos placés par la marque.
Et à chaque fois il me détournait (il y avait un B212 magnifique au début, mais comme il ne l'entretenait pas...) et Bechstein a fini par retirer les instruments placés chez les vendeurs qui ne conseillaient que les autres marques (moins bonne marge ?).
Bref, Yamaha surtout et aussi Grotrian, mais que je n'ai jamais aimés en raison de leur timbre beaucoup trop brillant.

Tout cela pour dire, que les goûts et les couleurs n'ont pas forcément à voir avec la qualité des instruments.

Merci en tout cas pour le publi-reportage.

[Blaq]

Oui, tout à fait, le Hoffmann était dans la catégorie "bon piano d'interprêtation".
Concernant la brillance des Grotrians, le G118 était effectivement brillant, dans tous les sens du terme !
Pour mon G124, mes goûts de jeunesse (brillance...) ayant évolué, je l'ai fait sérieusement arrondir, et ça nous va tous les 2 très bien !
Il faut juste le refaire à chaque accord.