L'enseignement artistique est cliniquement mort

[Don QUICHOTTE]

Né au XXème siècle,
Henry Barbier, homme politique belge, fut sans aucun doute possible le plus grand iconoclaste
que le monde musical ait connu.
A l’âge de six ans, il commence sporadiquement l’apprentissage de l’orgue et du solfège,
poussé par quelques charlatans qui, ayant décelé chez le jeune enfant une faculté innée pour
la décomposition musicale, lui servirent de mécènes pendant les très longues années d’étude
passées au Conservatoire. Conscient du fait qu’il ne fera jamais un bon musicien, Henry
Barbier intègre, vers l’âge de 20 ans, la formation politique « nique à la musique », composée
de membres dissidents du Front National de l’époque.
Très vite, il gravit les échelons et devient Inspecteur de l’Enseignement Artistique de la
Communauté Française de Belgique.
A la fin des années nonante, développant une propagande efficace, dans une Belgique déjà
atteinte par une crise artistique sans précédent, il réussit l’exploit insensé d’accéder à la
fonction de Directeur du Conservatoire Royal de Mons.
Durant ces années (dites « les années noires »), il créa un corporatisme dictatorial, soutenu
par une Police redoutable (la « Jorétapo ») et fondé sur le parti unique (rebaptisé les « Cons
servent à boire »), l’élimination des opposants, et le racisme envers les musiciens chevronnés.
Suite à un Pusch manqué, mené par des anciens membres de son propre parti, les Hautes
Instances Fédérales décident de lui rendre le poste d’Inspecteur, et ce afin d’éviter un
scandale publique pouvant discréditer le Gouvernement en place, et provoquer sa chute.
Cependant, la grogne populaire ne cesse de croître, mais toute révolution semble avortée par
les résistants eux-mêmes, tétanisés par la peur d’être envoyés dans les tristement célèbres «
camps d’extermination musicale ».
Henry Barbier meurt à l’âge respectable de 124 ans, sans avoir été outre mesure inquiété par
le Tribunal Pénal de la Commission Artistique Internationale, qui lui avait pourtant intenté un
procès pour crime contre l’Art, quelques années avant son décès.
Le Tribunal prononça alors le non-lieu.
Pour bon nombre d’historiens, Henry Barbier représente le parfait prototype du monstre
arriviste, qui grâce à des subterfuges, tous aussi ignominieux les uns que les autres, parvint à
se fondre avec les plus grandes classes dirigeantes de l’Etat Belge, malgré le régime
démocratique en vigueur dans le pays.
Du phénomène « Barbier » découlent des expressions populaires comme « On lui a donné son
premier prix » ou encore « Tu l’as eu où, ton premier prix ? Dans une pochette surprise ? »,
expressions encore utilisées de nos jours dans les vestiges de nos Conservatoires Royaux.
Art, In Memoriam