Si je comprends bien, pour la route vous souhaitez un equilibre entre les mesures coercitives et le nombre de morts. Oui, je suis d'accord. C'est une philosophie qui me va bien. On fait ce qu'on peut faire raisonnablement, la vie est précieuse, on y fait attention. Mais on ne va pas tout interdire, il faut admettre que la vie comporte une part de risque.
On pourrait aussi conserver cette même philosophie pour le covid. On met en place les mesures raisonnablement possibles : travail a distance pour ceux qui le peuvent et le souhaitent, distanciation sociale, aeration, horaires de magasins reservés aux personnes fragiles avec faibles coefficients de remplissage. J'adhere sans réserve a toutes ces propositions.
Mais pourquoi cette philosophie de bon sens et d'equilibre se rompt elle sur le covid ? Pourquoi y a-t-il un "No Limit" sanitaire avec assignation a residence de 60 millions de francais ?
C'est pour cela que je rappelais les piétons et les cyclistes. Petit ordre de grandeur: environ 200 cyclistes et 400 pietons tués par les voitures tous les ans. Soit environ 600*45=27 mille annees de vie perdues chaque année. Il faut ajouter les morts en voiture de ceux qui sont impactés par un conducteur imprudent en face.D'autre part, je ne mets pas sur le même plan une cause de décès qui est de notre responsabilité et avec une maladie causée par un agent extérieur dont on subit les effets.
Je peux essayer de dire ce qui me semble rationnel en termes d'intervention publiques.Vous me dites avoir une démarche scientifique mais mais vous allez sur des terrains où je ne vous suivrais pas.
- on intervient davantage si le nombre d'années de vie en jeu est plus grand
- on intervient davantage si les mesures qu'on peut prendre sont faciles a mettre en oeuvre et respectent les libertés individuelles
- on intervient d'autant plus qu'on a confiance dans le fait que nos mesures ont un impact positif sur l'esperance de vie
Quand je compare notre attitude vis a vis des accidents de la route et du covide, il me semble que ces règles sont largement transgressées.