L'histoire : Anna Bronsky est professeur de violon dans un lycée spécialisé en musique de Berlin. Lors des examens annuels d’entrée à l’école, Anna est subjuguée par le talent qu'elle perçoit dans un des candidats, Alexander, à tel point qu’elle s’oppose aux autres enseignants pour qu’il soit admis.
Avec beaucoup d’implication, elle le prépare à un concours et néglige de ce fait son jeune fils Jonas, lui aussi élève violoniste (alors que c'est elle qui l'a poussé à en jouer) et passionné de hockey sur glace. Elle s’éloigne de plus en plus de son mari, si aimant à son égard, le luthier français Philippe Bronsky. Frustrée de ne pas être devenue concertiste, incapable de résister à la pression du trac, insatisfaite et doutant de tout, y compris d’une liaison avec l’un de ses collègues (violoncelliste), Anna reporte sur son métier d’enseignante toute la passion qui l’habite.
Elle a six mois pour faire d’Alexander l’artiste qu’elle ne sera jamais et s'ennferme dans ce projet prométhéen. En délaissant mari et enfant elle ne voit pas le drame arriver. A l’approche de l’audition, Anna pousse Alexander vers des performances de plus en plus exceptionnelles. Le jour décisif, un accident se produit, lourd de conséquences…
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Il n'est jamais simple de recréer le monde et la vraie teneur de la musique au cinéma. A défaut d’être d’un niveau musical vraiment enthousiasmant, ce film s'avère particulièrement prenant, ne s'abandonnant jamais à la facilité ou à la grandiloquence superflue, dépeignant une femme tellement stricte et déterminée à suivre ses propres règles qu’elle est devenue prisonnière du monde qu’elle s'est créé. Un film assez tragique sur le désir artistique maladif et la jalousie.
Le rythme du film suit avec justesse l’évolution de l'héroïne (tout le film tourne autour d'elle) de même que la musique, les compositions baroques de Bach servent de contrepoint aux batailles modernes de cette enseignante mère et femme, qui ne demande rien de moins que la perfection. En se servant d’Alexander comme intermédiaire, le poussant de fait au-delà de ses limites, l'héroïne satisfait inconsciemment ses propres besoins, voulant se construire une vie nouvelle où elle peut trouver le "succès". Une tentative de réalisation par autrui qui ne peut s'avérer, dès la base, finir en belle réussite.
On peut dire que c'est un film sur l’éducation et spécifiquement sur la manière, dans une telle histoire, dont la violence peut se développer.
Un film qui donne une bien triste image de la musique, comme si finalement celle-ci, pour passionner le spectateur au cinéma, ne saurait exister sans une anomalie ou vice cachés (on a déjà vu ce ressort-là avec les films "La pianiste" ou "Whiplash").
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