les disques de vos insomnies

[denis_h]

quand je n'arrive pas à dormir, j'écoute un disque, en ce moment c'est ceci. et vous ?

[jean-séb]

En cas, assez fréquent, d'insomnie, je n'écoute pas de disque mais généralement France-Musique ou Radio-Classique, ou encore mieux France-Culture avec des rediffusions de vieux programmes merveilleux des années 50 ou 60, mais dans ce dernier cas, je perds toute chance de me réendormir.
Par contre, j'ai longtemps utilisé un disque pour m'endormir heureux, c'étaient des trios de Félicien David, et un disque pour me réveiller heureux, sur de la musique de piano de Debussy.
Il y a de bien belle choses chez Janacek.

[Oupsi]

"heureux" est un mot qui fait plaisir à lire, par les temps qui courent...

moi aussi j'écoute la radio la nuit, j'ai toujours adoré ça, et j'adore les vieilles émissions, avec cette langue française merveilleuse du temps où l'on prononçait les doubles consonnes et où mille subtilités d'intonation faisaient de la radio un véritable transmetteur d'émotions.

(ça change de la laideur des césures désormais appliquées avec un acharnement pseudo-chantonnant insupportable par pratiquement tous les journalistes télé ou radio à qui l'on a probablement expliqué que les auditeurs d'aujourd'hui ne comprennent les phrases que par petits bouts).

(l'insomnie me permet d'être moins grognon. Je préfère la nuit au jour, pour ça)

[jean-séb]

moi aussi j'écoute la radio la nuit, j'ai toujours adoré ça, et j'adore les vieilles émissions, avec cette langue française merveilleuse du temps où l'on prononçait les doubles consonnes et où mille subtilités d'intonation faisaient de la radio un véritable transmetteur d'émotions.

Oui, cette langue française goulument prononcée était une musique et du miel pour les oreilles. Quel bonheur de la réentendre surgie du passé. Et ce qui est incroyable, c'est de se rendre compte qu'elle n'était pas l'apanage des seules classes les plus cultivées ; on entend parfois dans les interviews d'ouvriers ou de simples femmes de ménage de l'époque un discours construit et articulé qu'on n'entend plus guère même dans la bouche des bacheliers. Peut-être n'est-ce qu'un effet de décalage nostalgique, et que dans cinquante ans, ceux qui écouteront des archives sonores de la langue d'aujourd'hui seront également admiratifs. Je ne serai plus là pour le constater !

[denis_h]

maintenant avec les podcast on peut écouter toutes les émissions quand on veut, donc la nuit, oui.

encore faut-il avoir internet chez soi.

[denis_h]

je ne connaissais pas félicien david.

[jean-séb]

En très bref, sa musique de chambre est très belle, ses grands œuvres orchestrales et chorales comme Le Désert formidables, et sa musique pour piano... un peu insignifiante.