L'école française et la confiance en soi

Hors-sujet, questions sur l'utilisation du forum...
Galadrielle
Messages : 335
Enregistré le : mer. 10 mai, 2017 19:26

Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Galadrielle »

... je n'ai pas tout lu, mais pour ma part, je n'ai connu le classement qu'en primaire... et en prépa! Pas entre les deux. Cela dit être classée en terminale ne m'aurait en rien préparée au choc de la prépa, puisque de première en maths, je suis passée à... eh bien je ne sais plus trop, mais un truc comme 15ème je suppose. Donc classement ou non j'aurais subi une sorte de traumatisme. Je rejoins ici la position de certains concernant le fait que de toute façon on a des chances de se retrouver classé un jour ou l'autre, bien que ce classement ne soit pas forcément explicite, mais on sera en tout cas dans la compétition avec les autres. Après, il me semble que si cela arrive alors qu'on est très jeune (au collège donc), ça a des chances d'être plus destructeur que formateur, car on a tendance à généraliser, à juger et à se juger sans nuances, donc je me demande si on ne risque pas à la moindre mauvaise note de se dire "Je suis nul(le)"?
Pour finir, dans le collège de ma fille, il n'y a pas de classement; et la concernant, elle mettrait plutôt un point d'honneur à ne pas être dans les premiers (dont tout le monde sait qui c'est, car comme il a aussi été dit dans ce fil, les élèves savent très bien comment ils se situent les uns par rapport aux autres, même si ce n'est pas dit.)
Line-Marie

Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Line-Marie »

:D mais oui bien sûr La Finlande !!!
Ce pays, grâce à des politiques publiques très fortes, a modifié en profondeur toute la société finlandaise depuis 1972 ! Et malgré ce système très compétent en matière d'éducation scolaire, ce pays a constaté son échec à éduquer des populations immigrées en 2016 ! Avec seulement 5'5 millions d'habitants....
En France c'est la société dans son entièreté qu'il faut modifier. L'ensemble des parents d'élèves est loin de prôner un système scolaire sans notation , avec moins d'heure de cours et l'éducation parentale est également élitiste maus aussi parfaitement ignorante dans son ensemble de ce qui se passe dans les établissements scolaires .
Lazur84
Messages : 557
Enregistré le : ven. 17 févr., 2017 15:02

Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lazur84 »

C'est intéressant ce modèle finlandais (je découvre).
Dans cet article du Monde diplomatique (qui date un peu), le journaliste explique que les Anglais, les Américains et les Français s'y sont intéressés mais n'ont retenu que ce qui les arrangeait...
Je mets quelques extraits car l'article est réservé aux abonnés :
https://ensortantdelecole.wordpress.com ... lomatique/

En Finlande, la quête d’une école égalitaire, par Philippe Descamps, janvier 2013
[…] Or ces enquêtes ont révélé la Finlande comme un modèle inattendu. […] C’est aussi le pays (avec la Corée du Sud) dont les résultats sont les plus homogènes et où les corrélations entre le milieu socio-économique et les performances scolaires s’avèrent les plus faibles. 93 % des jeunes obtiennent par ailleurs un diplôme du niveau bac, contre seulement 80 % en moyenne dans les nations occidentales. Le pays se distingue, il est vrai, par des inégalités sociales parmi les plus faibles des membres de l’OCDE.

Les résultats du PISA ont attiré une nouvelle sorte de touristes. A la suite d’une visite au mois d’août 2011, le ministre de l’éducation nationale de l’époque, M. Luc Chatel, expliquait : « Il y a un nombre de recettes, que j’ai vues fonctionner ici, qui sont transposables », notamment « la grande autonomie donnée aux établissements ». Un an plus tard, la revue britannique Socialist Review saluait un système « dépourvu d’évaluations » et où « chaque enfant reçoit un déjeuner sain le midi ». Qu’il provienne de la droite libérale française ou du trotskisme anglais, chaque observateur étranger vient faire son marché, à la recherche de telle ou telle innovation qui, isolée du reste, validera son propre projet.
Le plus souvent, la presse internationale ignore les conditions spécifiques de la genèse du « modèle » (lire « Une lutte politique menée par les parents »), auquel plusieurs ouvrages captivants ont été consacrés. Pourtant, ici, décentralisation ne rime pas avec mise en concurrence des territoires, parler de l’implication des professeurs ne se résume pas à vouloir accroître leurs heures de présence dans les établissements, et promouvoir la modération des dépenses ne maquille pas le souhait de promouvoir des prestataires privés. […]

Le succès finlandais prend racine dans la tradition politique des pays nordiques, attachée aux réalisations concrètes de l’Etat-providence davantage qu’à une doctrine. Sommé de dévoiler la bonne recette pédagogique sur un plateau de la chaîne de télévision américaine PBS, le 10 décembre 2010, le Pr Pasi Sahlberg répond avec un large sourire : « Vous savez, chez nous, l’école est gratuite pour tous, du cours préparatoire à l’université ! » Difficile, sur la base de tels présupposés, de poursuivre les comparaisons avec le modèle américain… […]

Le gouvernement dissuade également l’ouverture d’établissements privés. Ils ont quasiment disparu dans les années 1970 (moins de 2 % des effectifs, contre 17 % en France), à l’exception d’écoles associatives à pédagogie alternative, type Steiner ou Freinet.
Ce service public unifié n’apparaît pas particulièrement onéreux, bien au contraire. En parité de pouvoir d’achat, la Finlande dépense moins d’argent par élève du primaire et du secondaire que la moyenne des pays occidentaux, et beaucoup moins que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.
L’accent a été mis sur la qualité de l’encadrement, le nombre et la formation des professeurs. Le métier d’enseignant est devenu hautement considéré et très convoité, même s’il requiert une formation longue (au minimum cinq ans d’université, généralement davantage) et si les salaires suivent grosso modo la moyenne occidentale : nettement plus élevés que les salaires français en début de carrière (36 % de plus dans le primaire, 27 % dans le secondaire), ils s’en rapprochent en fin de carrière. Seul un candidat à l’enseignement sur dix parvient à son but. […]

Alors que le modèle international promeut les indicateurs de performance, les audits et les classements, les pédagogues finlandais défendent un autre usage des évaluations. Elles doivent demeurer un outil de réajustement des moyens ou des méthodes au service de l’épanouissement des enseignants et des enfants, jamais un outil de contrôle ou de concurrence. C’est pourquoi les évaluations sont réalisées par échantillons et pas au niveau national. Chacun connaît ses résultats, mais pas ceux des autres écoles. Plusieurs municipalités ont d’ailleurs attaqué en justice les journaux qui voulaient publier des classements. Et même quand les tribunaux ont donné tort à l’administration, une bonne partie de la presse a préféré garder le silence.[…]

Après avoir longtemps dirigé une école puis le service éducation de la ville de Vantaa, voisine d’Helsinki, M. Eero Väätäinen résume un sentiment largement partagé chez les enseignants finlandais : « Nous devons garder en tête que les enfants ne sont pas à l’école pour passer des tests. Ils viennent apprendre la vie, trouver leur propre chemin. Est-ce que l’on peut mesurer la vie ? »


Je crois qu'en France, on fait à peu près exactement tout l'inverse.
Répondre