L'école française et la confiance en soi

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Terpsichore
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Terpsichore »

Je ne connais que la russe et "vaguement "la française mais j'ai piètre opinion de la seconde.

J'aimerais bien savoir comment ça se passe outre atlantique.
Lazur84
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lazur84 »

Lee a écrit : mar. 29 janv., 2019 20:55 Bravo Lazur, tu avais pigé exactement ce que je n'aurais pas imaginé que les enfants fassent. J'ai posé plusieurs questions à mon fils et effectivement ils se sont comparés entre eux, et finalement il y a une question sur si son copain qui se déclarait numéro 2 était réelement 2. Alors je te remercie (beaucoup), tu m'as sauvé non seulement tout ce travail RDV avec le Principal et les parents etc., mais l'air assez bête en me rendant compte m'être trompée de la politique du collège. :oops:

J'ai demandé si on annonce les notes, son prof d'histoire lit quand même à haute voix les noms des élèves et les notes de chacun/e quand il rend leur copie, en se justifiant qu'ils ne doivent pas avoir honte de leurs notes et ce que l'élève "a fait". C'est un de ses profs préférés, je n'ai pas trop commenté. Mon mari (un peu plus jeune que moi) m'a parlé des profs qui distribuaient les copies avec un ordre connu (meilleur au pire ou l'envers) ou disaient les notes ou pas, selon le prof. Je n'ai jamais subi cela à l'école, mais juste les classements de numéro 1 et 2 de la classe et mention bien en lycée, donc c'est assez choquant.
:D Je crois très sincèrement que les élèves (du moins les bons, qui n’ont rien à craindre) se classent plus entre eux que les profs eux-mêmes ne les classent. Quand on est en conseil de classe, on distribue des « tableau d’honneur » ou des « félicitations » aux bons élèves, certes, mais on ne cherche absolument pas à distinguer qui est « le meilleur », parce que ça ne veut pas dire grand-chose. Et d’ailleurs dans ma matière, l’élève qui a la meilleure moyenne n’est pas toujours celui à qui je trouve le plus de qualités littéraires… Donc de ce point de vue, il n’y a pas de concours, vraiment.

Ne t’en fais pas pour le prof d’histoire-géo : si ton fils l’aime bien, c’est qu’il a des qualités pédagogiques et humaines, c’est l’essentiel. Les élèves ne s’y trompent pas ! En France, on n’a pas d’autre choix que de rendre les copies en classe, donc devant tout le monde, pour la seule raison que nous n’avons pas d’autre moment pour le faire. Mais tu sembles ne pas avoir connu ça : je suis vraiment curieuse de savoir comment on fait aux Etats-Unis.

Je ne suis pas étonnée que ton mari ait eu droit aux copies classées dans l’ordre croissant ou décroissant quand le prof les rend, moi aussi j’y ai eu droit. C’est un vieux truc qui permet de solenniser le moment où on rend les copies (certains profs sont de bonne foi et pensent sincèrement créer ainsi une émulation) ou tout simplement d’avoir un silence quasi religieux pendant cet instant parce que chaque élève attend sa note dans l’espoir, l’angoisse ou la résignation, selon l’idée qu’il a de son travail (c’est un de ces moments où le prof jouit d’être tout puissant...)

L’école française a évolué, c’est certain et c’était nécessaire. Je ne suis pas sûre pour autant que les écoliers d’aujourd’hui soient plus heureux que ceux de naguère. Disons qu’en France, on a un point de rupture pour lequel on peut choisir une date symbolique : mai 1968. Avant : Classements, prix, récompenses (livres, bons points, etc.) ; c’était la norme donc cela ne choquait pas, l’époque où les enfants n’avaient pas le droit de parler à table, où le concept d’adolescence prenait à peine naissance. Et puis aussi l’époque du plein emploi : même ceux qui ne réussissaient pas à l’école avaient un avenir. Pas étonnant que les PMistes de cette génération, qui pour la plupart étaient de bons élèves (à vous lire !), qui pour d’autres ont de toute façon réussi à tracer leur chemin, ne soient pas offusqués par les classements. Après : massification de l’enseignement, les travaux salvateurs de Françoise Dolto sur l’enfance et l’adolescence, l’époque où le repas du soir est devenu le moment de parler avec ses enfants (certains vitupéreront contre "l'enfant roi"). Et puis aussi le chômage de masse… et tous les regards portés sur les faillites de l’école...

... Pour autant, et même s’il n’y a plus de classements, j’ai quand même l’intuition, parce que je ne connais pas suffisamment les fonctionnements des autres pays, que l’école et la société française restent très focalisées sur les notes et sur l'excellence. Je ne dispose d’aucun chiffre mais il est évident que les cas de refus scolaire ou d’anorexie chez les élèves sont de plus en plus fréquents ; je ne pense pas qu’ils soient directement imputables au système scolaire, mais à une somme des responsabilités qui passerait par la violence de la société actuelle, la pression parentale et par ce que l’école accepte lâchement de perpétuer. ( Quand je réfléchis trop, j’ai presque le vertige de me dire que je participe à tout cela.)
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JPS1827
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par JPS1827 »

Lazur84 a écrit : sam. 02 févr., 2019 21:10 ... Pour autant, et même s’il n’y a plus de classements, j’ai quand même l’intuition, parce que je ne connais pas suffisamment les fonctionnements des autres pays, que l’école et la société française restent très focalisées sur les notes et sur l'excellence. Je ne dispose d’aucun chiffre mais il est évident que les cas de refus scolaire ou d’anorexie chez les élèves sont de plus en plus fréquents ; je ne pense pas qu’ils soient directement imputables au système scolaire, mais à une somme des responsabilités qui passerait par la violence de la société actuelle, la pression parentale et par ce que l’école accepte lâchement de perpétuer. ( Quand je réfléchis trop, j’ai presque le vertige de me dire que je participe à tout cela.)
Je ne suis pas sûr que l'école accepte lâchement de perpétuer un système basé sur l'excellence. Je pense qu'elle ne voit pas comment en sortir, subissant la pression d'une partie minoritaire mais très influente de la société. Beaucoup d'acteurs de l'Education nationale se rendent compte que le système basé sur l'orientation des meilleurs dans des filières dites d'excellence s'est usé lui-même (il n'y a qu'à voir comment pensent une bonne partie de nos énarques…), mais les changements en cours prennent beaucoup de temps. Les professeurs font ce qu'ils peuvent, et les enfants se sentent souvent complètement déphasés, sauf dans quelques familles (j'ai des exemples proches) où on arrive (à peu près) à maintenir une tradition d'avant mai 68 envers et contre tout.
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Lee
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lee »

Lazur84 a écrit : sam. 02 févr., 2019 21:10 Mais tu sembles ne pas avoir connu ça : je suis vraiment curieuse de savoir comment on fait aux Etats-Unis.
Bizarrement, je ne me souviens pas bien comment on distribuait des papiers avec les notes, sauf quand j'avais 8 et 9 ans (la même prof les deux années), on était obligé de faire des jolies dessins sur un papier cartonné qui tenait tous nos papiers comme un dossier. C'était dans ces dossiers que l'institutrice mettait nos tests et nos papiers avec des marques, et on a même fait des petits concours sur les dessins, on votait pour les plus jolis couvertures !

Sinon, je ne sais pas pourquoi je n'ai aucun souvenir des notes des autres ou des comparaisons, rétrospectivement j'imagine que les profs distribuaient nos tests ou nos papiers avec des résultats discrètement quand on était en train de faire une autre tâche, pour qu'on ne fasse pas attention aux papiers des autres. Parce que je n'ai aucun souvenir d'une distribution des papiers devant tout le monde, ni des comparaisons des papiers et des résultats entre élèves, c'est étrange. Juste une fois, je me souviens que ma prof de français a annoncé une note parfaite d'une élève, mais ensuite la prof avait un air bête quand elle a commencé à distribuer des papiers, elle se rendait compte qu'elle s'est trompée d'élève. :mrgreen:

Mais il y avait toujours des notes, même si en primaire, on n'avait pas des notes pour nos bulletins, juste satisfaisant ou pas. Au collège on avait des notes de A à F sur tout. C'est remarquable qu'on saute le E, qui fait penser à "excellent" pour F comme "fail". La grande différence au collège et au lycée avec ce que mon fils vit, on ne calculait jamais le moyen de la classe, on n'annonçait pas cela, on ne connaissais jamais, je ne sais même pas si les profs calculaient juste pour eux-même, pour savoir. Je crois qu'à l'école aux Etats-Unis (au moins dans mes cours) il y avait ce qu'on appelle un "high B curve" c'est à dire que la grande partie des élèves avaient des notes B.
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Terpsichore
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Terpsichore »

Tiens c'est curieux de sauter le E. En primaire, j'avais aussi des notes "lettres" mais elles allaient de A+ à F- sans occulter le E (bon E et F étaient rares, je crois que qu'il n'y a eu qu'un élève doté d'un F dans toutes mes années primaires.)

Mais ça n'empêche pas les comparaisons et les classements , officiels ou officieux, venant des profs, des élèves...ou des parents.
Même faire un concours pour élire la plus jolie couverture ...est un classement (Machin est super forte dessin mais Bidule est trop nul).
roulroul
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par roulroul »

Beaucoup d'acteurs de l'Education nationale se rendent compte que le système basé sur l'orientation des meilleurs dans des filières dites d'excellence s'est usé lui-même (il n'y a qu'à voir comment pensent une bonne partie de nos énarques…), mais les changements en cours prennent beaucoup de temps. Les professeurs font ce qu'ils peuvent,
+ 1 mais les solutions tardent vraiment a venir, trop d'inertie ?...

Quand un élève se fait traiter de nul, justifié ou pas, il est traumatisé, c'est sur mais d' un autre coté faut bien se préparer et s' armer
éventuellement a recevoir des coups, des torpillages de collègues, et des pressages de citron de ses supérieurs dans sa future carrière pro, qui arrive plus vite qu'on ne le pense. L' école de la vie ?
Jerome.A
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Jerome.A »

Je ne me pensais pas si vieux etant ne dans les annees 80, pourtant en primaire le classement etait indique sur le bulletin de classe.
Des le college toutes les copies dans toutes les matieres etaient classes de la meilleure a la plus mauvaise avec quelques commentaires a la distribution en plus, certaines copies n'etaient parfois meme pas corrige ou pas rendu leur qualite ne meritant pas le temps de les corriger. Ou la distribution de copies s'arretait après 10-15 eleves suivi du commentaire ''pour les autres de toute facon vous n avez rien compris vos copies valent 0''
Mais il me semble que c'est la vie, on classe, repertorie, prepare pour les grandes ecoles (ds certaisn etablissement), la note et le classement ne veulent rien dire en soit, ce qu on en fait est bien plus interessant, et de memoire il etait bcp plus insupportable au 1er de la classe d etre la 5eme copie d un DS de math qu'a un anonyme du classement qui oscille entre les 5-10 dernieres places...
Sur le bulletin il y avait le classement par matiere et total.
L ecole fait ce qu elle veut/peut. J'apprend a mes enfants a ne pas se laisser juger par une note ds quelques matieres qui n ont rien a voir avec qui ils sont et ce don't ils sont capables si ils s en donnent les moyens...
''Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est stupide'' :)

Je me souviens d une video Lee d un coach americain qui a fait le tour d internet expliquant qu il en avait marre de donner une medaille aux derniers, de ne pas attrister les perdant..... en gros il expliquait quelque chose proche de cette phrase:
Failure should be our teacher, not our undertaker. Failure is delay, not defeat. It is a temporary detour, not a dead end. Failure is something we can avoid only by saying nothing, doing nothing, and being nothing.” - Denis Waitley
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lazur84 »

Lee a écrit : dim. 03 févr., 2019 11:03 La grande différence au collège et au lycée avec ce que mon fils vit, on ne calculait jamais le moyen de la classe, on n'annonçait pas cela, on ne connaissais jamais, je ne sais même pas si les profs calculaient juste pour eux-même, pour savoir.
Merci pour ta réponse, Lee ; je comprends mieux ton « choc des cultures ». Les profs ne tiennent pas une feuille de route des moyennes de chaque élève, ils s’en moquent assez, je pense, mais il n’en reste pas moins que chaque devoir donne lieu à une note et que la somme des notes donnera lieu à une moyenne et que les élèves investis suivent de manière très attentive (il n’est pas rare, quand je rends un devoir, qu’un élève sorte sa calculatrice pour voir ce que ça va donner sur sa moyenne)… La notation chiffrée fait débat depuis longtemps (faut-il lui substituer des lettres, des couleurs, des compétences ?) Je n’ai jamais su me positionner par rapport à cela car je ne sais pas si c’est si important (mais ça l’est peut-être).
JPS1827 a écrit : sam. 02 févr., 2019 23:09 Je ne suis pas sûr que l'école accepte lâchement de perpétuer un système basé sur l'excellence. Je pense qu'elle ne voit pas comment en sortir, subissant la pression d'une partie minoritaire mais très influente de la société. Beaucoup d'acteurs de l'Education nationale se rendent compte que le système basé sur l'orientation des meilleurs dans des filières dites d'excellence s'est usé lui-même (il n'y a qu'à voir comment pensent une bonne partie de nos énarques…), mais les changements en cours prennent beaucoup de temps.
En fait, je suis d’accord avec toi. Mon « l’école perpétue lâchement » était global, je n’ai pas pris le temps de développer : il faudrait faire la part des acteurs de terrain (les profs, les CPE, les documentalistes, les psychologue, les médecins scolaires, les conseillers d’orientation- en voie de disparition…) au contact des élèves mais qui ne décident de rien, de ceux qui décident de tout mais n’ont jamais vu d’élève, à savoir les ministres, un ou deux tous les cinq ans, et leurs courroies de transmission, les recteurs et les chefs d’établissement (la dernière mode est de recruter ces derniers dans le privé). Disons que les ministres réfléchissent comme les énarques modernes dont tu parles (on sait bien que l’ENA a totalement dévoyé la mission pour laquelle elle a été créée) : ceux-là pensent en termes de concurrence, de coût et d’ « efficacité ». On est aux antipodes de la notion de service public et l’on en vient à cette conclusion orwellienne : le service public de l’Education Nationale est gouverné par des gens dont la mission est de le réduire à moins que rien.
Toute l’hypocrisie, il me semble, est de faire croire que non, pas du tout. Le discours, en apparence, est extrêmement bienveillant : le meilleur offert au plus grand nombre, l’égalité des chances, la culture qui forme des citoyens, l’évaluation formative, le dialogue avec les parents, etc.
Dans les faits, je trouve extrêmement difficile de concilier cette feuille de route, qui me convient très bien, avec cette autre réalité, très prégnante au lycée et qui me fait penser qu’on me prend pour une machine à évaluer (je n’ai pas fait ce métier pour ça) et que les élèves doivent rentrer dans des cases, le plus tôt possible, et qu’ils ne doivent surtout pas trop rêver : les évaluations de début de seconde téléportées du ministère et parfaitement inutiles, l’orientation, les dossiers scolaires, parcours sup et bientôt le nouveau bac, à 40% en contrôle continu, c’est-à-dire que la plupart des évaluations en cours d’année ne seront plus formatives mais certificatives.
Bref, les élèves n’ont pas fini de stresser, et je n’ai pas fini de me dire que je suis lâche de participer à tout ça.
Jerome.A a écrit : lun. 04 févr., 2019 15:07 Je me souviens d une video Lee d un coach americain qui a fait le tour d internet expliquant qu il en avait marre de donner une medaille aux derniers, de ne pas attrister les perdant..... en gros il expliquait quelque chose proche de cette phrase:
Failure should be our teacher, not our undertaker. Failure is delay, not defeat. It is a temporary detour, not a dead end. Failure is something we can avoid only by saying nothing, doing nothing, and being nothing.” - Denis Waitley
J’ai longtemps cru que ce genre de mantras à l’attention de cadres dépressifs qui cherchent un sens à leur vie et énoncés à grand renfort d’anaphores gouroutisantes n’étaient que d’innocentes lectures à la mode destinées à remplir le rayon « développement personnel » des librairies. Ce qui ne fait pas de bien ne fera pas de mal.
C’était avant de lire le passionnant essai d’Eva Illouz et Edgar Cabanas (Happycratie), qui m’a appris que tous ces ouvrages s’inscrivent dans le courant de la « psychologie positive », initié par l’américain Martin Seligman, sorte de psychologue-gourou dont l’objectif principal fut et est encore de gagner beaucoup d’argent. On y apprend que ses « travaux » sont contestés par tous les universitaires un peu sérieux mais que malheureusement, cette idéologie du bonheur à construire soi-même, tout seul et en toutes circonstances s’infiltre partout, en particulier dans des programmes destinés aux écoles et à l’armée américaines. On apprend aux soldats stressés, aux élèves angoissés, à reprendre le contrôle d’eux-mêmes, à dépasser leurs émotions par tout un tas d’exercices. La conséquence à tirer de cette nouvelle psychologie, c’est que s’ils ne parviennent pas à dominer leurs échecs malgré tout, ce sont eux les seuls responsables (et non pas l’ineptie du « système »). Les premières études sérieuses qui évaluent la mise en œuvre de ces dispositifs dans les écoles américaines font le constat d’élèves encore plus stressés et centrés sur eux-mêmes qu’auparavant. Comme je sais que tout ce qui vient d’Amérique nous arrive fatalement 20 ans plus tard, je prie très fort pour que ce genre de truc n’arrive pas chez nous. Le chewing-gum et le Coca, c’était très bien, mais là, non [-o<
Denis Waitley, tu disais... Un petit tour sur Google nous permet d'apprécier sa bibliographie pour nous redonner confiance en nous-même :
"The psychology of winning"
"Seeds of Greatness : The 10 Best-Kept Secrets of Total Success"
"Winner's Edge: The Critical Attitude of Success"
"Being the Best"
etc, etc.
Ah, et pour nous les femmes, parce que notre psychologie n'est pas la même que celle des hommes :
"The Psychology of Winning for Women: What Every Woman Needs to Know--What Every Man Needs to Understand"
On est sérieux, là ?
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par leLama »

Lazur84 a écrit : lun. 04 févr., 2019 20:52 (on sait bien que l’ENA a totalement dévoyé la mission pour laquelle elle a été créée) : ceux-là pensent en termes de concurrence, de coût et d’ « efficacité ».
[...]
Dans les faits, ’on me prend pour une machine à évaluer (je n’ai pas fait ce métier pour ça)
J'ai peur que les deux faits soient liés. On fait allusion un peu dans ce fil au cout de la concurrence pour ceux qui la perdent. Mais il y a le cout aussi pour ceux qui la gagnent (dont les enarques, mais pas que) et dont certains adoptent cette pensée simpliste qu'on pourrait classer les gens, ordonner toute chose, tout évaluer. Je crois qu'on se convainc d'autant plus facilement de cette idée qu'on pense être dans ceux qui auront la bonne note.

Cette comparaison des personnes par une note me semble absurde, parce que soit c'est évident pour tout le monde, soit ça ne veut rien dire. Par exemple, certains intervenants de ce forum jouent du piano bien mieux que d'autres et il n'y a pas besoin d'evaluation notée pour valider ces évidences. Il y a d'autres intervenants pour qui la situation sera moins nette. L'un aura davantage de rythme tandis que l'autre aura un meilleur toucher. Et finalement, mettre une note "globale" n'a aucun sens factuel, cela contribue juste à nourrir un imaginaire hierarchique au delà des différences évidentes que tout un chacun constate.

On peut relire Ivan Illich ( "Une société sans école") qui explique que l'ecole est une institution dont le but est de hierarchiser, contraindre, et sélectionner, et que si on voulait transmettre, on s'y prendrait autrement. C'est un peu exagéré, je ne vais pas avec lui jusqu'au bout, mais il y a quand même une part de vérité, et son livre tres anticonformiste est source de questionnements passionnants me semble-t-il.
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par JPS1827 »

Lazur84 a écrit : lun. 04 févr., 2019 20:52 Ah, et pour nous les femmes, parce que notre psychologie n'est pas la même que celle des hommes :
"The Psychology of Winning for Women: What Every Woman Needs to Know--What Every Man Needs to Understand"
On est sérieux, là ?
Malheureusement oui !!!
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Jerome.A »

Lazur84 a écrit : lun. 04 févr., 2019 20:52 Denis Waitley, tu disais... Un petit tour sur Google nous permet d'apprécier sa bibliographie pour nous redonner confiance en
Oui et non, je ne dis pas grand chose au sujet de Denis Waitley, sa phrase allait ds l'idee de la video a laquelle je faisais reference. Je ne voulais pas citer quelqu un sans le nommer. Si je retrouve la video en question je mettrais le lien.
J aurais pu egalement citer la video du Marine qui parle de faire son lit le matin :) https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q= ... g7ec251SnY

En tout cas je constate professionellement que les francais n'ont que tres peu de confiance en eux a la sortie de leur ecoles, compare au anglosaxons, par contre pour ce qui est de l arrogance la il n y a aucun probleme les francais sont sur la marche la plus haute du classement (dans mon secteur).
Les francais sont egalement bcp plus cassant/humiliant/devalorisant quand ils doivent commenter une presentation, ne relevant que le negatif avec une approche tres dure, les angalosaxons globalement vont mettre en avant toute la partie positive avant de commenter certaines partie qui pourraient etre ameliore...en tout cas en entretien c'est flagrant.
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Arabesque44 »

Jerome.A a écrit : mar. 05 févr., 2019 9:08 En tout cas je constate professionellement que les francais n'ont que tres peu de confiance en eux a la sortie de leur ecoles, compare au anglosaxons, par contre pour ce qui est de l arrogance la il n y a aucun probleme les francais sont sur la marche la plus haute du classement (dans mon secteur).
Bel oxymore... :roll:
Alors évidemment on va dire que les arrogants sont en fait de grands timides complexés qui cherchent à compenser en humiliant les autres
Je pense surtout qu'il ne faut pas généraliser et qu'il faut de tout pour faire un monde.
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lazur84 »

Arabesque44 a écrit : mar. 05 févr., 2019 12:29
Jerome.A a écrit : mar. 05 févr., 2019 9:08 En tout cas je constate professionellement que les francais n'ont que tres peu de confiance en eux a la sortie de leur ecoles, compare au anglosaxons, par contre pour ce qui est de l arrogance la il n y a aucun probleme les francais sont sur la marche la plus haute du classement (dans mon secteur).
Bel oxymore... :roll:
Alors évidemment on va dire que les arrogants sont en fait de grands timides complexés qui cherchent à compenser en humiliant les autres
Je pense surtout qu'il ne faut pas généraliser et qu'il faut de tout pour faire un monde.
Oui puis si on complète le raisonnement, on comprend que les arrogants sont de grands timides complexés à cause des brimades qu'ils ont subies à l'école.
Jerome.A a écrit : lun. 04 févr., 2019 15:07 Je ne me pensais pas si vieux etant ne dans les annees 80, pourtant en primaire le classement etait indique sur le bulletin de classe.
Des le college toutes les copies dans toutes les matieres etaient classes de la meilleure a la plus mauvaise avec quelques commentaires a la distribution en plus, certaines copies n'etaient parfois meme pas corrige ou pas rendu leur qualite ne meritant pas le temps de les corriger. Ou la distribution de copies s'arretait après 10-15 eleves suivi du commentaire ''pour les autres de toute facon vous n avez rien compris vos copies valent 0''
Jérôme A., tu confirmes ton expérience ? Où as-tu suivi ta scolarité ?
Jerome.A
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Jerome.A »

A paris ds un etablisement publique ds lequel si on allait pas en prepa on ne vallait pas grand chose.
Autant dire que les profs ne se souviennet pas trop de moi :) hahahaha
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lazur84 »

Mmh... Je doute que même à Louis-le-Grand on ne distribue pas les copies des 10-15 derniers élèves sous prétexte "qu'elles valent 0"... et puis tu parlais de l'école primaire, et aussi du collège, où selon toi "certaines copies n'étaient même pas corrigées"... On ne prépare pas à la prépa dès le collège, encore moins dès la primaire.
Jerome.A
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Jerome.A »

De toute evidence on avait pas ca en primaire. Mais au college bien plus souvent qu au lycee. Encore que en maths le prof ne distribuait jamais les copies sous les 12, il fallait venir les recuperer sur le bureau en quitant la classe.
Par contre je ne pense absoluemnt pas qu il y ai la moindre mechancete la dedans. Une habitude c'est tout.

Lazur peut etre que tu ne fais pas cela mais je peux t assurer que tres tot au college certains profs insistaient sur qui poura ou non aller en prepa/faire de grande etude, avoir le travail qu il veut. (enfin ils expriment ce qu ils pensent)
Je pense qu on a tous connu des profs humiliant et d autre simplement maladroit. Mais bon au final ces classements n impactaient que les meilleurs qui etaient stresse par leur classement.
Les copies non rendu pas note c'est surtout en francais, philo et histoire. Les autres matieres ayant un bareme plus objectif.
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lee »

Arabesque44 a écrit : mar. 05 févr., 2019 12:29
Jerome.A a écrit : mar. 05 févr., 2019 9:08 En tout cas je constate professionellement que les francais n'ont que tres peu de confiance en eux a la sortie de leur ecoles, compare au anglosaxons, par contre pour ce qui est de l arrogance la il n y a aucun probleme les francais sont sur la marche la plus haute du classement (dans mon secteur).
Bel oxymore... :roll:
Alors évidemment on va dire que les arrogants sont en fait de grands timides complexés qui cherchent à compenser en humiliant les autres
Je pense surtout qu'il ne faut pas généraliser et qu'il faut de tout pour faire un monde.
"When overseas you learn more about your own country, than you do the place you're visiting." — Clint Borgen

C'est difficile de ne pas généraliser quand on constate des différences culturelles entre pays en vivant à l'étranger. On n'aime pas trop entendre ce qui semble les critiques envers son propre pays. Mais pouvoir critiquer en souhaitant les améliorations est une forme d'amour de pays...
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lee »

En fait l'histoire de confiance anglo-saxon me rappelle mon mari qui aime suivre les sports. Il m'a dit plusieurs fois que souvent les Français sont meilleurs, mais qu'ils perdent les concours contre les Américains, les Jeux Olympiques. Il pense que c'est lié à la culture et l'education.
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Line-Marie

Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Line-Marie »

Le ressenti et le vécu scolaire de quelques personnes sur le forum ne permet pas de généralisation sur l'enseignement reçu dans l'ensemble des établissements publics français.
En tant qu'enseignants nous obéissons tous aux même lois éducatives. Mais comme n'importe quel ensemble de salariés , il y a toutes sortes de personnes et parmi elle des êtres humains qui ont un don pour l'enseignement et d'autres non.
Pour moi la note fait partie de l'émulation , mais la bienveillance et le développement de l'estime de soi donne de bien meilleur résultats.
J'ai beaucoup lu et beaucoup étudier d'autres système éducatifs d'autres pays que le nôtre et il n'y a rien de parfait ailleurs !
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Lee
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Re: L'école française et la confiance en soi

Message par Lee »

Je crois que la France et les Etats-Unis peuvent s'inspirer de Finlande.
https://www.challenges.fr/monde/europe/ ... nce_442246
En Finlande, les notes sont quasi inexistantes en primaire et ne descendent jamais en dessous de 4 sur 10 au collège. Les emplois du temps sont près d'un quart moins chargés qu'en France et les redoublements rarissimes. Dès qu'un élève décroche, il est pris en charge par un enseignant spécialisé, doté d'une formation en pédagogie de deux ans plus longue que celle de ses collègues. Et si besoin, il passe des tests d'orthophonie, de dyslexie…

Et ça marche ! Le 6 décembre, la Finlande est à nouveau sortie dans le peloton de tête du classement Pisa, loin devant la France, élève plus que moyen (voir graphique). Le tout avec une dépense de 5,7 % de sa richesse nationale, à peine plus élevée que la nôtre (5,3 %). Même si elle reste de 20 % supérieure dans le primaire. Une fierté nationale pour ce pays de 5,5 millions d'habitants. " Chaque Finlandais a conscience que l'éducation est un élément-clé de notre indépendance, souligne Anita Lehikoinen, secrétaire d'Etat au ministère de l'Education. L'école n'est pas un sujet de clivage chez nous, mais de rassemblement. " Un consensus qui n'empêche pas de profondes réformes : accent sur l'enseignement professionnel au début des années 2000, promotion d'enseignants chargés de plusieurs disciplines, récemment.

« La principale leçon du modèle finlandais pour la France, c’est sa formidable capacité à se remettre en cause sans se perdre dans des querelles politiciennes », relève Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE. Au moindre signe de faiblesse, le gouvernement finance des équipes de chercheurs pour en comprendre les causes, comme il l’a fait début 2016 pour analyser l’échec scolaire des enfants d’immigrés.
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