Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

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Terpsichore
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Terpsichore »

Je rappelle que ce n'est pas l'école qui est obligatoire jusqu'à 16 ans mais la scolarisation.
Ça peut paraître subtil mais la différence est énorme.
Et ensuite, plus que la charge de travail des écoliers c'est la longueur des journées qui est complètement absurde car faites pour les adultes.
Lee oh que tu as raison! J'ai eu la chance davoir des horaires aménagés en primaire et ensuite j'étais au cned.
bigrounours
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par bigrounours »

roulroul a écrit : ven. 11 janv., 2019 12:02 pourvu que votre enfant ne ruine pas ses journées sur les écrans.
Est ce que tu ne vas pas trop rapidement dans ton jugement sur les fameux "écrans". Par exemple on peut être mordu d'informatique et donc passer ses journées "sur les écrans" sans pour autant ruiner ses journées. Si un enfant ne veut faire que du piano, tout le temps, alors il se "ruinera" aussi, non ? Tout est une question de mesure.

Lorsque je te lis, j'ai l'impression de revivre des discussions avec mes parents qui sont plutôt réfractaires aux fameux "écrans", et qui me reprochaient donc d'être "tout le temps fourré sur l'ordinateur", sauf que j'étais en étude d'informatique... :roll:
Modifié en dernier par bigrounours le ven. 11 janv., 2019 15:16, modifié 1 fois.
Lazur84
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Lazur84 »

Bonjour Aurèle,
Comme tu le dis, chaque enfant est différent et ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à l’autre… Je te dis ce qu’il en est pour mes deux fils, qui font de la musique (guitare classique pour l’un, saxophone pour l’autre) depuis le CE1 et qui sont maintenant en 4ème, cela fera un témoignage de plus. Alors comme ta fille, ils détestent depuis toujours le solfège et y vont chaque semaine la mort dans l’âme, ils me disent qu’ils s’y ennuient à mourir (je ne sais vraiment pas pourquoi). Mais quand même, en grandissant, ils le prennent de manière plus « philosophe » (c’est-à-dire résignée ?) et traînent moins les pieds. L’instrument, c’est différent ; pour l’instant, ils ne m’ont pas encore demandé d’arrêter et je ne vais pas devancer l’appel ; j’ai l’impression qu’ils y prennent quand même du plaisir ou y voient en tout cas une activité gratifiante, même si ce ne sont pas des forçats du travail (au bout de toutes ces années, ils ne travaillent environ que 4 fois 20 minutes dans la semaine, ce qui a suffi pour l’instant pour réussir les examens de fin d’année). C’est sûr qu’ils ne développent la même passion pour la musique que pour le sport mais je me dis que tant que ça tient, c’est une richesse à cultiver, pour plus tard aussi, parce très certainement, ils arrêteront un jour mais auront ensuite comme beaucoup d’entre nous sur le forum envie de reprendre à un moment de leur vie.
Leurs semaines, effectivement, sont très chargées : 40 minutes d’instrument, 1h30 d’orchestre, 1h30 de solfège (ils n’ont pas de chorale par contre), deux entraînements de basket et match le week-end. En clair, ils n’ont chacun qu’une soirée tranquille dans la semaine.
Pour les devoirs, ce n’est pas encore gênant malgré le fait qu’ils soient au collège. Si ta fille a des facilités à l’école, je ne crois pas que ce soit un problème. Reste à savoir si ce genre de rythme lui conviendrait (et à toi aussi parce que tu dis que le conservatoire n’est pas tout près : cela peut vite devenir infernal !) ; pour nous, ça fonctionne parce qu’on est deux parents, qu’on habite en ville donc que les activités sont à proximité et que mes enfants sont plutôt du genre « actif» (je pense qu’à moi étant enfant, ça ne m’aurait pas du tout convenu parce que j’aimais bien mes moments de tranquillité).
A part ça, je sais qu’à l’école de musique où ils sont inscrits, si l’orchestre (la « pratique d’ensemble ») est obligatoire sur le papier, il y a moyen de négocier avec le directeur pour en être dispensé ; je ne sais pas si c’est possible pour toi de négocier sur la chorale, par exemple, en arguant du fait que tu habites loin ou autre…
roulroul
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par roulroul »

Par exemple on peut être mordu d'informatique et donc passer ses journées "sur les écrans" sans pour autant ruiner ses journées.
Moi j' aime bien l' informatique, Win 10, Linux et même Mac, mais ça me bouffe pas mes journées. je fais bien d' autres choses.
Je comprends pas trop les accros du smartphone, déjà avec un téléphone basique, j'ai l' impression d' avoir un fil a la patte.
Enfin ,c'est affaire de goût.

Oui si c'est une passion constructive, ou même pratiquer des réseaux sociaux de manière raisonnable, mais la plupart du temps c'est pas ça..
c'est passer sa vie sur les réseaux ou des jeux a la con sur les smartphones jusqu' a des heures pas possible, j' ai fais pas une fixette, ni une généralité, mais a mon avis c'est plus fréquent qu' on ne le pense, de ce point de vue, mieux vaut en effet les inciter, même fortement a pratiquer une activité. Mais pour moi la musique n'est pas une obligation, une fin en soi, il y a une quantité d' activités différentes, il faut laisser le gamin faire son choix.
Aurele27
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Aurele27 »

Lazur84 a écrit : ven. 11 janv., 2019 15:13 Bonjour Aurèle,
Comme tu le dis, chaque enfant est différent et ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à l’autre… Je te dis ce qu’il en est pour mes deux fils, qui font de la musique (guitare classique pour l’un, saxophone pour l’autre) depuis le CE1 et qui sont maintenant en 4ème, cela fera un témoignage de plus. Alors comme ta fille, ils détestent depuis toujours le solfège et y vont chaque semaine la mort dans l’âme, ils me disent qu’ils s’y ennuient à mourir (je ne sais vraiment pas pourquoi). Mais quand même, en grandissant, ils le prennent de manière plus « philosophe » (c’est-à-dire résignée ?) et traînent moins les pieds. L’instrument, c’est différent ; pour l’instant, ils ne m’ont pas encore demandé d’arrêter et je ne vais pas devancer l’appel ; j’ai l’impression qu’ils y prennent quand même du plaisir ou y voient en tout cas une activité gratifiante, même si ce ne sont pas des forçats du travail (au bout de toutes ces années, ils ne travaillent environ que 4 fois 20 minutes dans la semaine, ce qui a suffi pour l’instant pour réussir les examens de fin d’année). C’est sûr qu’ils ne développent la même passion pour la musique que pour le sport mais je me dis que tant que ça tient, c’est une richesse à cultiver, pour plus tard aussi, parce très certainement, ils arrêteront un jour mais auront ensuite comme beaucoup d’entre nous sur le forum envie de reprendre à un moment de leur vie.
Leurs semaines, effectivement, sont très chargées : 40 minutes d’instrument, 1h30 d’orchestre, 1h30 de solfège (ils n’ont pas de chorale par contre), deux entraînements de basket et match le week-end. En clair, ils n’ont chacun qu’une soirée tranquille dans la semaine.
Pour les devoirs, ce n’est pas encore gênant malgré le fait qu’ils soient au collège. Si ta fille a des facilités à l’école, je ne crois pas que ce soit un problème. Reste à savoir si ce genre de rythme lui conviendrait (et à toi aussi parce que tu dis que le conservatoire n’est pas tout près : cela peut vite devenir infernal !) ; pour nous, ça fonctionne parce qu’on est deux parents, qu’on habite en ville donc que les activités sont à proximité et que mes enfants sont plutôt du genre « actif» (je pense qu’à moi étant enfant, ça ne m’aurait pas du tout convenu parce que j’aimais bien mes moments de tranquillité).
A part ça, je sais qu’à l’école de musique où ils sont inscrits, si l’orchestre (la « pratique d’ensemble ») est obligatoire sur le papier, il y a moyen de négocier avec le directeur pour en être dispensé ; je ne sais pas si c’est possible pour toi de négocier sur la chorale, par exemple, en arguant du fait que tu habites loin ou autre…
Merci beaucoup pour ton témoignage.
En fait actuellement on fait un peu de route mais il n’y a que 30 min d’instrument et 1h45 orchestre + FM (on ne se déplace que 2 fois au conservatoire, 25 min de trajet).
L’an prochain ma fille sera dans le conservatoire de notre ville donc moins de route (5 min pour y aller en voiture), mais planning plus chargé avec 30 min instrument + 1h30 orchestre + 1h30 FM et il y a de la chorale aussi incluse dans l’un de ces 2 modules mais je ne sais plus lequel.
Donc on ne pourra plus clamer la distance :-/
Mais 3h de conservatoire en plus de l’instrument je trouve cela parfaitement démesuré ! 1h45 en une fois cela se défend mieux.

Pour le moment ma fille ne m’a pas demandé d'arrêter alors je ne vais pas chercher plus loin (à part ici et dans ma tête 😆).
Je pense que dans un premier temps, lui proposer de jouer ce qu’elle veut à chaque séance de travail en plus du morceau donné par le prof, (propose par Lee) peut être un pas en avant pour l’aider à y trouver du plaisir.
Lazur84
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Lazur84 »

Oui,c'est vrai que 3h en plus de l'instrument, ça fait beaucoup (mes enfants diraient qu'il faut supprimer la FM :mrgreen: ) et autour de nous, ça décourage pas mal de parents qui inscrivent leurs enfants dans une école privée de la ville trois fois plus chère, qui promet monts et merveilles comme "apprendre la musique sans solfège" et où les cours de piano, d'accordéon et de guitare sont assurés... par le même prof (sans doute un génie poly-instrumentiste)...
Belle route à ta fille, en tout cas !
roulroul a écrit : ven. 11 janv., 2019 12:02 ( chez nous ) une école a la ramasse et pas du tout adaptée au monde d' aujourd'hui, totalement déconnectée du monde industriel(...) L' école n'est pas loin d' être nulle, et rate sa cible...
Voilà un point de vue radical que l'on entend pourtant de plus en plus souvent. Le malentendu vient peut-être en partie de l'erreur qui consiste à penser que l'école devrait être une antichambre de l'industrie alors que ce n'est pas sa vocation.
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par roulroul »

Voilà un point de vue radical que l'on entend pourtant de plus en plus souvent. Le malentendu vient peut-être en partie de l'erreur qui consiste à penser que l'école devrait être une antichambre de l'industrie alors que ce n'est pas sa vocation.
Pour moi, l' école a une double vocation : rendre l' instruction accessible a tous, et bel et bien préparer l' avenir en général et donc par définition professionnel, qui certes n'est pas limité a la seule industrie. Il n' y aucun malentendu, elle ne remplit pas ( ou plus sa mission ), il est vrai que c'est facile -et pratique- de faire l' amalgame entre la société et l' enseignement dispensé a l' école, mais les deux sont étroitement liés.
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Lee
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Lee »

Débat large et donc trop hs pour ce fil d' Aurele, je vous invite à continuer sur un autre crée par vous si vous voulez, et en ce cas là, je commenterai sur le sujet...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Lazur84
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Lazur84 »

J'ai réagi au premier message de roulroul parce que je l'ai trouvé tout à fait trollesque sur ce fil sans aucun rapport, et aussi parce que je trouve que le minimum, quand on émet un avis aussi peu nuancé, à savoir, "l'école est nulle et faillit à sa mission", c'est de l'argumenter. C'est presque une question de politesse, pour ceux qui lisent et accessoirement pour ceux dont le métier est lié à l'école et qui peuvent à peu près tout entendre et sont prêts à débattre de tout dès lors qu'on sort des assertions de comptoir.
Comme je n'ai pas compris la réponse (surtout la deuxième phrase), je n'ai pas souhaité insister.
roulroul
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par roulroul »

J'ai réagi au premier message de roulroul parce que je l'ai trouvé tout à fait trollesque sur ce fil sans aucun rapport,
Pas d' accord = trollesque, et de surcroit impoli, c'est la première fois qu'on me la fait ici, faut bien un début a tout.
Donc allez, on pousse les gamins a faire de la musique, on tourne bien en rond, on cadre bien le sujet, et on n'en parle plus.
Fil terminé pour moi, de toute façon j' ai du boulot.
Modifié en dernier par roulroul le ven. 11 janv., 2019 22:25, modifié 1 fois.
Terpsichore
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Terpsichore »

Il faudrait en parler avec ta fille en fait. Essayer de savoir ce qu'elle ressent, ce qu'elle aimerait dans sa pratique musicale et si parfois elle se dit qu'elle aimerait arrêter.
Ensuite examiner les contraintes car il y a un point que je n'ai pas vu évoqué : lemploi du temps. De nombreux projets d'activités extra scolaires sont bouleversées en septembre avec la découverte de l'emploi du temps de l'élève
Parce que si elle quitte le collège à l'heure où commence la musique ça va etre un peu compliqué.

Et pourquoi pas, commencer à regarder ailleurs qu'en conservatoire, ce sera une pratique différente (mais pas forcement moins bonne).
Jerome.A
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Jerome.A »

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JPS1827
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par JPS1827 »

Pour répondre à la question posée, je dirais qu'il faut les pousser en espérant que ça démarre vraiment tant que ce n'est pas trop pénible à la fois pour l'enfant et pour les parents. A un certain stade on peut se dire qu'il pourrait peut-être montrer plus d'assiduité dans une autre activité.
6gale13 Jr.
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par 6gale13 Jr. »

Mon père, pianiste amateur, m'a beaucoup poussé, mais parfois assez pour me faire craquer et me donner envie d'arrêter, quelques temps après je me rendais compte que ça m'avais fais plus avancé qu'autre chose. Bref, il faut les pousser mais ne pas atteindre la ligne rouge.

Je suis en 6°CHAD (Classe Horaires Aménagés Danse) depuis cette année et j'ai bcp d'amis CHAM ,ils me disent presque tous que, comme ils passent beaucoup de temps ensemble ça soude les liens et le temps passe vite. Par contre entrer en CHAM violon il parait que c'est coton.

Bonne chance.
Lazur84
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Lazur84 »

Merci à toi, petite cigale, de nous donner ton avis « de l’intérieur ». Le plus dur pour les parents que nous sommes, c’est de sentir qu’on approche de cette fameuse ligne rouge ; on fait de notre mieux mais on n’a jamais l’assurance de ne pas se tromper !

Comme toi, ma mère m’a « poussée » quand j’étais petite et que je lui ai demandé d’arrêter le piano pour au moins deux raisons : d’abord, j’avais eu deux profs successifs qui ne me plaisaient pas du tout, et puis aussi, il était devenu évident après les premières années « faciles » qu’on ne progressait pas sans s’entraîner régulièrement et je dois dire que je n’étais pas très courageuse sur ce plan-là !
J’ai repris le piano il n’y a pas si longtemps, après vingt ans d’arrêt, et devant le plaisir que j’y prenais, j’ai tout récemment remercié ma mère de m’avoir poussée quand j’étais enfant. Je suis convaincue que si j’avais arrêté aussi tôt que je le voulais quand j’étais enfant, je n’aurais même pas eu l’idée de m’y remettre une fois devenue adulte.
Finalement, une pratique artistique ou sportive bien ancrée dans l’enfance, c’est une corde de plus à son arc, qu’on a la possibilité de faire vibrer à un moment ou à un autre pour embellir la vie :D

Je te souhaite de bien t’épanouir cette année en danse dans ta classe aux horaires aménagés et souhaite de tout cœur que l’école conserve ainsi les moyens de faire vivre et de favoriser ces passions essentielles :)
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quazart
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par quazart »

Et bien moi, mes parents ne m'ont pas poussé à en faire, j'en avais vraiment envie tout gamin, mais quand la saturation est arrivée au début de l'adolescence, ils n'ont pas insisté et m'ont dit que j'y reviendrai peut-être, sans doute, tout seul, et qu'alors j'aurai une base sur laquelle reprendre.
Je suis certain qu'ils sont pris la bonne décision. J'étais saturé, mais pas dégoûté, et cet arrêt m'a fait du bien. Continuer en me forçant m'aurait peut-être dégoûté pour de bon. Je suis revenu au piano naturellement, ça me manquait.
Mes filles n'ont pas été attirées, jeunes, par la musique. Le solfège au collège a fait office de repoussoir. L'ainée y est venue toute seule sur le tard et fait maintenant de la guitare classique. Elle regrette parfois de ne pas avoir fait de piano...
J'ai longtemps essayé de les intéresser au classique (en dehors des pubs...), sans succès.
Je pense pour ma part que si l'enfant n'accroche pas à l'idée d'en faire, il est inutile d'insister. Par contre insister pour qu'il continue alors qu'il traine les pieds dépend essentiellement de lui, de ses aptitudes au travail, de ses résultats scolaires, des autres activités qu'il peut avoir par ailleurs, de sa résistance aux arguments... de tellement de choses que donner une réponse à la question d'Aurèle nécessiterait d'avoir toutes les cartes en main... L'avis du prof aussi doit être pris en compte, ll doit bien avoir une idée du potentiel de l'élève, de ses aptitudes, il est le mieux placé pour juger de l'intérêt ou non de persister.
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Cadenza
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Cadenza »

Mon avis est que c'est effectivement délicat.

D'une part, j'ai déjà évoqué ici ma propre histoire, où je regrette un peu que mes parents ne m'aient pas poussés davantage étant petite (résumé : cours de clarinette à 8 ans. Parents qui ne mettent aucune structure, me laissant gérer quand je décide de pratiquer. Aussi bien dire qu'à 8 ans, c'était jamais. Arrêt des cours au bout de 2 ans car ils avaient l'impression de payer dans le vide). J'aimais la musique et j'aurais certainement bien répondu à un peu plus de structure puisque j'étais performante au niveau académique. Si la musique avait eu la même importance pour mes parents que les devoirs, je suis certaine que j'aurais bossé plus. Là, c'était juste trop libre.

Bref.

Mais d'un autre côté, ma mère avait décidé de m'inscrire aux cadets lorsque j'avais 12 ans (ça ressemble un peu aux scouts). J'y suis allée chaque semaine pendant 1 an pour lui faire plaisir avant de lui avouer que je n'aimais pas ça. Elle avait été fâchée d'apprendre cela, me disant qu'elle s'était arrangée pour que je puisse aller là-bas chaque semaine, même quand elle était absente. Mais elle m'avait inscrite à ça sans me demander mon avis (quoique pour les cours de musique aussi) et j'avais l'impression que je devais y aller pour lui faire plaisir.
J'ai été contente qu'au moins elle m'écoute quand j'ai dit que je n'aimais pas ça et que je voulais arrêter. Et que je voulais reprendre la musique plutôt (et j'ai recommencé les cours, après 5 ans d'arrêt).

Donc la question est de savoir si ta fille aime vraiment la musique.
J'ai l'impression que oui.
Dans ce cas, je pense que c'est bon de la «pousser» à continuer, mais peut-être qu'une discussion sur les modalités pourrait être une bonne idée pour éviter de l'épuiser et/ou de l'écoeurer (temps de travail chaque jour, répertoire abordé, etc.). Les pistes ont plutôt été évoquées ici, donc je ne répéterai pas. Ça me semble être de bonnes pistes à explorer.

Pour la théorie et la formation auditive, il est peut-être possible de rendre ça un peu ludique, ou du moins, de lui faire prendre conscience que c'est grâce à cela qu'elle arrive à pianoter des airs connus. Si elle n'avait pas fait de formation auditive, elle n'arriverait pas à retrouver des mélodies à l'oreille (j'ai un mal fou à y arriver! Je regrette de ne pas avoir travaillé cela plus jeune). Aussi, je ne sais pas si elle y serait sensible, mais il y a aussi la notion d'arriver à continuer à jouer malgré des blancs de mémoire : si on se souvient de comment ça sonne et qu'on est capable de savoir ça correspond à quelle note, ça peut aider à se rattraper ou à mémoriser. Mon prof me parle aussi parfois de comment comprendre ce qui se passe dans la musique aide à décider de l'interprétation (repérer les cadences rompues pour y faire quelque chose de particulier). Mais il est peut-être un peu tôt pour ce genre de notions.

Je pense que, vu le thème de ce forum, tu risques de trouver plus de témoignages de gens qui regrettent ne pas avoir été poussé davantage vers la musique étant jeune que l'inverse. Donc je pense qu'il faut faire un peu la part des choses. Tu es la personne la mieux placée pour connaître ta fille et savoir ce qu'elle aime.
J'espère que tu trouveras la solution qui vous satisfera tous deux.
Mon parcours musical, du jour 1 (février 2016), avec ses hauts et ses bas. ;)
Aurele27
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Aurele27 »

Merci vraiment à tous pour vos différents témoignages.
Je sais bien que je ne trouverai pas la réponse à ma question dans ce fil (ce n’était évidemment pas le but) mais échanger avec vous permet de prendre un peu de recul.
J’ai proposé à ma fille ce soir (de retour de week-end chez son père), de partager les séances de travail en y intégrant un morceau qu’elle aime, et elle a l’air de trouver ça bien « sur le papier ».
(petite parenthèse, sa prof lui a dit qu’il faudrait idéalement pratiquer 20 min par jour, sa question a donc été immédiate « et le morceau que j’aime bien il fait partie des 20 minutes, hein maman, ce n’est pas en plus ? » 😆🤣😜?

On commencera à procéder ainsi dès demain.

J’adore vraiment ce forum où les expériences diverses et variées de chacun sont très enrichissantes, merci pour votre partage 😄
arg

Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par arg »

On peut sans doute dire que j'ai été poussée. J'aimais vraiment jouer mais comme pas mal d'enfants, ce qui était une contrainte c'était de travailler. J'aurais bien déchiffré (je déchiffrais beaucoup), joué ce qui me faisait plaisir (avec les erreurs, pourquoi s'astreindre à les changer, ça sonnait plutôt bien à mes oreilles...), quand je voulais et j'aurais bien fais autre chose lorsque je préférais. Donc oui, "faire mon piano" était, en partie, une contrainte. Mais ave clé recul, c'était vraiment associé aussi au plaisir de l'effort, au plaisir de la musique, au plaisir de progresser.
Si je reprochais quelque chose aujourd'hui à mes parents, ce serait les années avec leur présence trop lourde, trop proche, pendant les cours et après les cours, qui me privait de quelque chose de personnel, quelque chose qui n'aurait appartenu qu'à moi. Cela s'est bien sûr installé différemment lorsque j'ai grandi, mais au début, l'entrée au conservatoire était pour eux quelque chose de spécial, qu'il fallait absolument honorer en retour, et ils se sentaient investis de la mission de surveiller, c'était aussi une façon de participer et de comprendre car ils n'étaient pas musiciens. (d'ailleurs notre éducation était comme ça... ils étaient profs et avaient besoin de contrôler... je le dis sans rancune ! et sans généralisation)
Après, plus tard, pas besoin de pousser davantage, je n'ai jamais eu envie d'arrêter. Ou plutôt, j'ai espacé adulte et repris ensuite quand le moment est venu.
Voilà pour mon histoire personnelle. La notion de quelque chose qui appartient à l'enfant et seulement à lui me parait aujourd'hui essentielle. J'ai moi-même assisté à quelques-uns des cours de mes enfants (qui sont tous trois musiciens sans pour autant avoir choisi le piano) mais ai tenu à respecter la relation privée qui s'établit entre un prof apprécié et son élève. J'ai poussé mes enfants c'est à dire guidé un peu, aidé sur certaine notions musicales, et indiqué quand travailler lorsqu'ils étaient plus jeunes, le reste est à charge du prof (à lui de faire comprendre ce qu'il attend) et de l'élève (à lui de jouer le jeu). La présence parentale est en effet plus problématique lorsque cela ne s passe pas idéalement: il peut y avoir une difficulté relationnelle avec le prof, ou un enfant qui n'accroche pas autant qu'on le souhaiterait, et là en effet il n'est pas facile de connaitre la limite du positionnement parental.
Je crois quand même qu'expérimenter des aménagements comme ce que tu proposes à ta fille, ou bien comme ce que Lee a finalement choisi avec son fils, permet de mieux savoir où on en est, avec un peu de temps... donc encouragements !
Aurele27
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Re: Dans quelle mesure doit on pousser son enfant à continuer la musique ?

Message par Aurele27 »

arg a écrit : dim. 13 janv., 2019 21:53 On peut sans doute dire que j'ai été poussée. J'aimais vraiment jouer mais comme pas mal d'enfants, ce qui était une contrainte c'était de travailler. J'aurais bien déchiffré (je déchiffrais beaucoup), joué ce qui me faisait plaisir (avec les erreurs, pourquoi s'astreindre à les changer, ça sonnait plutôt bien à mes oreilles...), quand je voulais et j'aurais bien fais autre chose lorsque je préférais. Donc oui, "faire mon piano" était, en partie, une contrainte. Mais ave clé recul, c'était vraiment associé aussi au plaisir de l'effort, au plaisir de la musique, au plaisir de progresser.
Si je reprochais quelque chose aujourd'hui à mes parents, ce serait les années avec leur présence trop lourde, trop proche, pendant les cours et après les cours, qui me privait de quelque chose de personnel, quelque chose qui n'aurait appartenu qu'à moi. Cela s'est bien sûr installé différemment lorsque j'ai grandi, mais au début, l'entrée au conservatoire était pour eux quelque chose de spécial, qu'il fallait absolument honorer en retour, et ils se sentaient investis de la mission de surveiller, c'était aussi une façon de participer et de comprendre car ils n'étaient pas musiciens. (d'ailleurs notre éducation était comme ça... ils étaient profs et avaient besoin de contrôler... je le dis sans rancune ! et sans généralisation)
Après, plus tard, pas besoin de pousser davantage, je n'ai jamais eu envie d'arrêter. Ou plutôt, j'ai espacé adulte et repris ensuite quand le moment est venu.
Voilà pour mon histoire personnelle. La notion de quelque chose qui appartient à l'enfant et seulement à lui me parait aujourd'hui essentielle. J'ai moi-même assisté à quelques-uns des cours de mes enfants (qui sont tous trois musiciens sans pour autant avoir choisi le piano) mais ai tenu à respecter la relation privée qui s'établit entre un prof apprécié et son élève. J'ai poussé mes enfants c'est à dire guidé un peu, aidé sur certaine notions musicales, et indiqué quand travailler lorsqu'ils étaient plus jeunes, le reste est à charge du prof (à lui de faire comprendre ce qu'il attend) et de l'élève (à lui de jouer le jeu). La présence parentale est en effet plus problématique lorsque cela ne s passe pas idéalement: il peut y avoir une difficulté relationnelle avec le prof, ou un enfant qui n'accroche pas autant qu'on le souhaiterait, et là en effet il n'est pas facile de connaitre la limite du positionnement parental.
Je crois quand même qu'expérimenter des aménagements comme ce que tu proposes à ta fille, ou bien comme ce que Lee a finalement choisi avec son fils, permet de mieux savoir où on en est, avec un peu de temps... donc encouragements !
Merci Arg de partager ton expérience.
Au début j’assistais aux cours.
J’ai voulu récemment y assister ponctuellement et m’a fille a protesté énergiquement. Je n’ai évidemment pas insisté.
Peut être suis je trop présente aussi lors du travail quotidien. Je ne m’étais jamais posée la question jusqu’ici mais en tant que musicienne je l’aide sur le rythme et la justesse notamment (plus haut, plus bas..).
Une ou 2 fois par semaine elle est autonome car c’est le planning qui l’oblige, mais le reste du temps je suis derrière elle. Peut être trop finalement...
Mais je me dis que c’est une chance pour elle que je sois musicienne et que je puisse l’aider au quotidien. Peut être ne le voit elle pas comme ça finalement...
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