Ce que l’on doit à nos parents

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Namache
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Ce que l’on doit à nos parents

Message par Namache »

Bonjour à toutes et tous, pour reformuler le sujet, quelle part (ou non) ont eue nos parents dans notre pratique musicale. Mes parents n’étaient pas musiciens du fait de leur jeunesse modeste et sans doute que pour mon père, cela a été un regret. J’ai bien essayé de l’initier à sa retraite mais comme dit Roulroul, c’est pas une vraiment bonne idée. En tout cas, il aimait énormément le jazz et la musique brésilienne, ma mère, c’était la chanson française (elle était assez défricheuse dans son genre) et quand le piano est arrivé à la maison dans l’espoir d’y mettre les garçons de la famille (les filles c’était la danse, à mon grand désespoir), j’ai trouvé qu’ils l’avaient choisi bien grand (quart de queue sauter). Bref, à 11 ans, à force de reproduire la mélodie des chanteurs, j’ai pris mes premiers cours, et ça a été un choc émotionnel. Et j’ai une pensée émue pour mon père qui a enduré pendant un certain nombre d’années les auditions annuelles de façon stoïque, alors que le classique et l’environnement un peu bourgeois qui entouraient un peu tout ça n’étaient pas sa tasse de thé... Enfin quand je joue, je pense souvent à eux, ce qui n’est pas très bon pour le travail [-X . Et pour vous ?
roulroul
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par roulroul »

Pour ma part, je ne viens pas d'un milieu de musiciens, ça ne faisait pas dans la campagne profonde, et on n' y pensait guère.
Initier quelqu'un, oui, mais lui donner le virus de la musique ( ou d'une autre passion ) je ne pense pas que cela soit possible, c'est une démarche qui vient de l' intérieur, de soi même. Bien sur on peut avoir un piano a disposition de tous dans son salon, laisser trainer quelques partitions, mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour qu'un enfant ou même un adulte se mette au piano, surtout si c'est a contre cœur, et pire en ronchonnant, au final on risque de faire plus de mal que de bien.
Les enfants "se cherchent" dans leurs activités, cheval, tennis, rugby, piano, danse, il passent du coq a l' âne d'une année sur l' autre, et c'est bien ainsi, il faut les laisser choisir, tant qu'ils ne passent pas la sainte journée sur ces p.... d' écrans...
Tu associe souvent la pratique du piano a des personnes chères ou disparues ? Tant mieux ! cela prouve, s' il en était besoin que tu es une personne bien, et douée de sentiments. Ça parait un peu exagéré de dire que la musique nous met en émoi, et pourtant.....
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Lee
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Lee »

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
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Namache
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Namache »

Merci Lee pour la référence au fil, tu es une encyclopédie vivante du forum et Vlad m’a bien fait rire. Et merci Roulroul pour la sensibilité que tu me prêtes...
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coignet
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par coignet »

Je leur suis redevable de leur écoute.
Au CM2 il y avait un piano dans la salle de classe.
L'institutrice a informé mes parents que je passais les récréations au piano, ce qui a eu pour conséquence qu'ils m'ont offert des cours, puis, après confirmation que je continuais à ne pas sortir en récréation pour travailler au piano, un petit piano droit Rippen.

Ils n'étaient pas du tout musiciens, ni personne d'autre dans la famille, mais écoutaient de la musique sur un beau tourne-disque en bois de marque La voie de son maître.

J'ai ensuite eu tout ce dont je pouvais avoir besoin, aide et écoute, pour préparer le concours d'entrée au conservatoire, et même plus tard un petit quart queue Weinbach. J'ai toujours travaillé comme et quand j'en avais envie, ils ont accepté et supporté, même lorsqu'il m'arrivait de jouer la nuit.
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Namache
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Namache »

Merci Coignet pour ton beau témoignage.
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mh_piano
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par mh_piano »

En fait c'est d'abord à une amie de mes parents que je dois l'orientation vers le piano. Elle vivait une relation de couple épouvantable, et comme elle jouait bien du piano, ma mère avait trouvé comme prétexte pour la faire venir chez nous régulièrement de me donner des cours de solfège (il n'y avait pas encore de piano à la maison). Elle a dû encourager mes parents à acheter le piano et ensuite j'ai pris des cours avec une professionnelle.
Je dois à mes parents de m'avoir payé les cours et incitée à me mettre quotidiennement au piano, alors qu'à 10 ans les premiers pas au piano ne me passionnaient pas encore. C'est seulement au bout de 3 ou 4 ans que j'ai commencé à faire un peu le lien entre ce que je pouvais jouer et ce que j'entendais à la radio ou avec les disques, et à trouver intéressant ce que je pouvais jouer.
Mon père était guitariste autodidacte mais avec une très bonne oreille, capable d'accompagner n'importe quoi à l'improviste. J'ai beaucoup admiré cela et n'en n'ai malheureusement pas hérité.
Mes parents écoutaient de la musique, j'ai été biberonnée aux 4 saisons de Vivaldi et aux concertos brandebourgeois de Bach, et à France Musique. Ensuite avec ma mère et ma prof on allait à des concerts de classique. Tout cela a du créer un contexte favorable à une certaine compréhension de la musique. J'ai quand même l'impression que ma culture musicale est restée très superficielle et bien sûr très partielle.
J'ai donc l'impression d'avoir bénéficié de circonstances plutôt favorables mais de ne pas les avoir exploitées pleinement.
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Lee
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Lee »

Comme mes parents m'ont poussée, je suis toujours émerveillée par la motivation des autres...ne pas sortir jouer au recrée, ça alors !
roulroul a écrit : mer. 19 déc., 2018 10:19 mais lui donner le virus de la musique ( ou d'une autre passion ) je ne pense pas que cela soit possible, c'est une démarche qui vient de l' intérieur, de soi même. Bien sur on peut avoir un piano a disposition de tous dans son salon, laisser trainer quelques partitions, mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour qu'un enfant ou même un adulte se mette au piano, surtout si c'est a contre cœur, et pire en ronchonnant, au final on risque de faire plus de mal que de bien.
Les enfants "se cherchent" dans leurs activités, cheval, tennis, rugby, piano, danse, il passent du coq a l' âne d'une année sur l' autre, et c'est bien ainsi, il faut les laisser choisir
Oui et non...je crois que si je n'avais pas insisté beaucouo, mon fils aurait décroché il y a longtemps. Son dernier cours était sympa, ils ont formé des groupes, donc dans sa classe ils ont mis un autre animateur ou prof que son prof d'hab, lui, un bassiste débutant et un batteur. Il a appris jouer Imagine (d'une façon très rudimentaire) mais il a pu jouer Mission Impossible qu'il a "trouvé" sur piano lui-même.

L'année prochaine sera autre chose, je n'insisterai pas qu'il continue, je lui ai expliqué cela. Il trouve qu'il a trop d'activités actuellement ce qui est vrai. "Mais tu serais déçue si j'arrête piano," il a répondu. Non, je lui ai dit, tu as fait des années de piano pour avoir des bases et si un jour tu veux reprendre, tu peux. (Je pense tout bas qu'il a très peu évolué en piano pour les années qu'il a fait #-o mais bon, il joue toujours, c'est ce qui compte.)
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mdpiano
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par mdpiano »

Je dois à ma mère mon perfectionnisme et le goût du travail bien fait. Mais aussi... le stress et le manque de confiance en moi... L'avantage c'est que je fais toujours le maximum pour y arriver et je vais toujours essayer de me dépasser. Très utile pour travailler la technique dont je parle si souvent!

Mes parents ne sont pas musiciens (et ma famille non plus).

Pour me rapprocher du sujet reformulé: ma mère m'a fait faire trois ans de cours particuliers de piano pour développer mes oreilles, étant sourde profonde. J'aimais les cours et jouais un peu à la maison sur un synthé, mais je ne travaillais pas sérieusement. ma mère ne me forçait pas, mon père au contraire me mettait la pression. Bref trop de travail après l'école (avec ma surdité, c'était plus difficile et je devais travaillais plus que les autres pour un résultat moyen, ce qui m'a toujours frustrée).
J'ai arrêté. Je regrette aujourd'hui de n'avais pas réalisé plus tôt ce que je pouvais aire avec la musique (jouer à plusieurs, jouer des musiques de films, ou un répertoire varié...) J'ai repris il y a 7 (déjà!) une fois mes études terminées et mon poste à la bibliothèque obtenu. Je vis les choses autrement aujourd'hui et ma passion pour mes deux instruments est de plus en plus intense!

J'ai lu vos témoignages, très intéressants... J'ai bien apprécié l'histoire de Coignet :D
Aurele27
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Aurele27 »

Mes parents ont tous 2 joué un peu de piano étant jeunes, et ma mère avait hérité du piano familial. Donc avec un piano à la maison, ils ont vite vu que j’étais attirée par l’apprentissage de cet instrument (j’étais sans arrêt dessus !).

Mes 2 frères aînés ont chacun fait 6 mois de piano avec une prof en cours particulier, mais leur désintérêt a rapidement mis fin à leur apprentissage.

J’ai eu la chance d’avoir une ouverture de CHAM (classe à horaires aménagés musique) dans la ville où j’étais, je l’ai intégrée en CE2 et ai pu débuter dans un environnement très propice cet apprentissage de la musique et du piano.
Cela m’a fait changer d’école et quitter tous mes amis mais j’étais tellement motivée que ça n’a pas été si difficile.
Je suis restée dans cette CHAM jusqu’en classe de 3ème et notre quotidien était ponctué de musique, nos spectacles de fin d’année étaient sous forme de concerts, j’ai vraiment eu une chance immense.
Je ne suis en outre tombée que sur des profs excellents.
J’ai un très bon souvenir de ces belles années et je remercie encore mes parents de m’avoir donné cette chance d’intégrer cette école.
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Valéry
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Valéry »

*Vis ma vie, épisode 745*

Du côté musique... Pas grand chose... J'ai rarement connu quelqu'un chanter aussi mal que ma mère (à part ma fille qui chante vraiment, mais vraiment très faux). A part ça c'est un amour la meilleur [-o< !! Côté instrument... Pas d'instrument à la maison, juste mon père qui a bercé mon enfance de morceaux en tout genre, cassetophil CDphil de la première heure dès leurs sorties, j'ai beaucoup écouté de musique en voiture et à la maison... Type "nights in white satin" des moody blues ou Vaya con Dios, wicked game de Chris Isaak , pink floyd, et plein plein plein mais plein d'autres... Des slows "crapulo adhésifs" comme il dit... :lol: Ce n'est qu’âgé de 16 ans que je me suis aperçu que dans sa tonne de CD il y avait aussi des symphonies de Mozart (Jupiter) des compils de Chopin et Bethooven (que je lui ai raquetté depuis et que j'ai depuis quasi 20 ans xD) J'ai regretté ne pas en connaitre l'existence avant, et je vais d'ailleur lui demander à noël pourquoi il ne les passait à la maison :twisted: .

Mon frère(2 ans plus vieux) a commencé la guitare acoustique et électrique vers 16 ans mais a abandonné assez vite comme tout ce qu'il a entrepris. Pas qu'il soit mauvais mais il est incapable de finir quelques chose. Je ne l'ai malheureusement jamais entendu terminer un morceau en entier. Ce qui est dommage car au fond il joue bien. Pendant plusieurs années, la porte de ma chambre a donc vibré au son de ses basses branché sur ampli avec baffle surdimensionné. Je me rappel un jour être allé le trouvé car la porte de ma chambre vibrait dans ses gons à un point que je la voyais trembler et remonter petit à petit...

Comme d'autre, j'ai grandi dans la pure campagne. Pour que les potes aies fini plus tôt, on fanne, on porte les ballots, on nourri les veaux, on bouge les vaches de champs à un autre... On va jouer dans les bois, on construit des cabanes, on vend des pommes ramassées dans les vergés à la va vite, on balance des œufs qu'on a fait faisander sur la façade de la vielle en bas du village qui nous insulte chaque fois... on organise des matchs de foot entre village clandestin (sur la route, y avait 1 voiture à l'heure avant) xD... Mais jouer un instrument... C'est quoi musique? A part la cassette des pets que le gros manu avait enregistré grâce à sa grand mère (ok on avait participé aussi) jamais entendu :O.

Je dis ça mais iIl y avait juste un pote d'enfance avec qui j'ai fais les 400 coups qui m’impressionnait. Sa famille tout entière était musicienne, je les admirais. Lui faisait trompette à l'époque et sa sœur flûte traversière. Son frère guitare et batterie son père et sa mère prof à l'académie et jouais (et joue toujours) dans des fanfares... Lui il joue et chante dans un groupe maintenant, Dalton télégramme. Dans son clip https://www.youtube.com/watch?v=rZZPubVYzGs (il chante et joue guitare) on voit quasi tout de mon enfance (le terrain de foot, l'école maternel et primaire où on est allé, la rue qui remonte devant chez lui, le chemin qui mène au bois, son verger...).

Sinon il y a mon oncle (mon parrain) qui jouait de la guitare et qui s'y ai remis une fois pensionné (il était instituteur primaire). Il est fan de François Béranger et joue et chante de temps à autre dans des événements de chanson française cool raoul. C'est le gros barbu qui chante à 1:45!! https://www.youtube.com/watch?v=nhmz_0rFTasC'est pas un dieu, on est d'accord, mais je suis fière de lui et de ce qu'il ose faire =D> . Il est passionné et je respecte! J'aimerais bien lui proposer une fois de jouer un truc ensemble mais on ne se voit que 3-4 fois l'an... #-o

Moi bein il a déjà fallu attendre que j'aie bien 18 ans (année au Japon et la page blanche sans jugement) avant de comprendre que, non je n'étais ni une tapette ni une sous merde et que je pouvais faire quelques chose de bon de ma vie si je voulais (pas à cause de mes parents, à cause des gamins de merde). Je n'aurais même jamais imaginer même ne serait-ce qu'imaginer faire de la musique. Je vous passe la phase brimé blablabla je suis loin d'être le seul et c'est pas le sujet. Si ce n'est que ça a retardé mon passage à l'acte :evil: . Il fallu attendre 32 ans :roll: ! Résultats... Happy ! [-o<
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jean-séb
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par jean-séb »

J'ai trouvé assez sympa ces tranches de vie, notamment la tienne, Valéry, jusqu'à ce que je lise ça :
Valéry a écrit : sam. 22 déc., 2018 22:30Moi bein il a déjà fallu attendre que j'aie bien 18 ans (année au Japon et la page blanche sans jugement) avant de comprendre que, non je n'étais ni une tapette ni une sous merde et que je pouvais faire quelques chose de bon de ma vie si je voulais (pas à cause de mes parents, à cause des gamins de merde).
Tu veux nous en dire plus ? Parce que là, je veux bien croire que tu n'es pas une tapette, mais j'ai eu des doutes pour la deuxième option.
Mais j'ai peut-être mal compris.
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Arabesque44
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Arabesque44 »

J'ai grandi dans une famille assez mélomane. Surtout mon grand-père qui habitait l'étage au dessous, qui était un discophile fanatique, mais il est mort quand j'avais 6 ans...IL ne fallait pas trop le déranger lorsqu'il écoutait un opéra...Il avait encore pas mal de 78 tours qu'il fallait changer toutes les 5 mn :shock:
Mes parents écoutaient aussi des disques, et la musique classique m'était donc familière. Mon père fredonnait souvent du classique ( ses préférés: concerto avec orgue de St Saens , "la pince à linge" ( la Vème) de Beethoven :lol: et Espana de Chabrier.
Ils avaient un abonnement à la "Guilde Internationale du disque" et c'est ainsi qu'on recevait les livres-disques pour enfants du "petit Ménestrel" consacrés aux grands compositeurs, ou aux bases du solfège. J'adorais ces disques que je connaissais par coeur ( nous n'avions pas la télé)
Ado, quand j'ai commencé à prendre des cours de solfège et de guitare, nous allions en famille aux concerts des JMF ( jeunesses Musicales de France) et je me suis mise à explorer la discothèque familiale.
Même si je n'ai pas été plongée "dans le bain" très tôt, j'avais tout de même un environnement favorable.
Du coup je n'ai découvert la musique de variétés qu'en 6 eme, et me suis sentie un peu honteuse de ne pas connaitre Mireille Mathieu ou Johnny.. :oops:
Je faisais bien la distinction entre la musique entendue à la maison et tout le reste ( variété, jazz, ambiance) que j'appelais: "musique de grand magasin" car il n'y avait que là que je l'entendais!
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katy
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par katy »

Réponse compliquée pour moi... et sans doute peu consensuelle...
Mes parents avaient peu de moyens. Quand j'avais 7 ans, ils ont quand même acheté un piano neuf (un Zimerman certes mais quand même) et m'ont payé des cours, probablement sous l'influence d'une tante que ma mère admirait beaucoup, dont le fils faisait du piano et qui avait elle d'importants moyens. Cela a représenté pour mes parents un effort financier conséquent que je mesure très bien maintenant.
Par contre ils ne se sont pas du tout intéressés à ce que je faisais ni à l'enseignement que je recevais. Jamais. Donc j'ai eu des mauvais profs, sans qualification, ou sans pédagogie au point qu'à l'âge de 15 ans j'ai moi-même recruté un prof, un pianiste de la ville qui avait et a toujours sa petite réputation. Les cours étaient de ce fait plus chers mais ils les ont payés sans broncher, toutefois sans davantage s'y intéresser : le prof aurait pu me faire faire des saltos arrière, ça n'aurait rien changé.
Et pourtant bizarrement, mes parents écoutaient de la musique, mélangée à de la variété allemande, ils avaient quelques disques, allaient un peu au concert : mais je crois que cette activité représentait pour eux plus un marqueur social qu'autre chose, une modeste imitation d'une famille bien plus bourgeoise et aisée que la nôtre.
Autre point délicat très bizarrement géré : pas mal d'années plus tard, que faire pour ma soeur, avec qui j'ai 8 ans de différence d'âge... : pas les moyens de faire donner des cours aux deux... Ma mère a eu alors le sentiment d'une forte injustice et a eu la désastreuse idée de me forcer (quasi par la torture :shock: ) à donner des cours de piano à ma soeur, car il FALLAIT selon elle qu'elle aussi apprenne le piano, pas un autre instrument et encore moins une autre activité. Cela fut source... de pas mal de tensions dirons-nous...
Il y avait pourtant des solutions, comme tout simplement l'école de musique de la ville (où enseignait mon prof, celui que j'avais choisi et où je prenais en catimini mes cours..) .qui aurait certainement coûté moins cher, surtout si l'on y inscrit 2 enfants, mais ils sont toujours restés braqués sur l'idée de cours particuliers...comme le fils de la tante ???
Bref... ils ont fait ce qu'ils ont pu, avec des blocages, a priori ou erreurs qui leur appartiennent :?
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Valéry
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Valéry »

jean-séb a écrit : sam. 22 déc., 2018 23:33 J'ai trouvé assez sympa ces tranches de vie, notamment la tienne, Valéry, jusqu'à ce que je lise ça :
Valéry a écrit : sam. 22 déc., 2018 22:30Moi bein il a déjà fallu attendre que j'aie bien 18 ans (année au Japon et la page blanche sans jugement) avant de comprendre que, non je n'étais ni une tapette ni une sous merde et que je pouvais faire quelques chose de bon de ma vie si je voulais (pas à cause de mes parents, à cause des gamins de merde).
Tu veux nous en dire plus ? Parce que là, je veux bien croire que tu n'es pas une tapette, mais j'ai eu des doutes pour la deuxième option.
Mais j'ai peut-être mal compris.
Coucou, j'ai peux être mal formulé.
En gros entré au collège on m'a traité de tapette car j'étais petit et maniéré (j'ai pas été le seul) et au fond j'ai toujours eu une grosse part de féminité dont je suis fière actuellement ^^. Genre dès que je courais en sport "owwiiiiiii va y valooooche couuuurs", tu vois le genre quoi. Ca tien à ce qu'on appel maintenant du harcèlement.
Et on m'a toujours fait passé pour un bon à rien en tout à l'école. Note moyenne (je faisais le minimum), nul en foot, nul en basket (le cliché du mec qui lève le bras avec la balle en main et moi qui saute et qui n'arrive pas à la toucher je l'ai vécu xD), le dernier choisi à chaque fois quand on fait les équipes quoi. A force tu finis toi même par penser que tu n'es bon à rien. C'est ce que je voulais dire en me traitant de sous merde plus haut. Je n'avais aucune estime ni confiance en moi et passait le plus clair de mon temps à lire des mangas et jouer aux jeux vidéo.
Au Japon les gens ne me connaissaient pas et ne me jugeaient pas. C'est comme si j'étais quelqu'un d'autre, quelqu'un de nouveau, et c'est là que j'ai appris à avoir confiance en moi.
Ne rien voir de déplacé dans mes propos donc :wink:
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jean-séb
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par jean-séb »

Merci Valéry pour tes explications. J'ai compris ton point de vue.
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Valéry
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par Valéry »

jean-séb a écrit : dim. 23 déc., 2018 7:41 Merci Valéry pour tes explications. J'ai compris ton point de vue.
Ouf, j'avais peur que tu aies pris mes propos de manière négative ce n'était absolument pas le but. Je pensais pas m'étaler sur le sujet car c'est pas le but du fil et ça appartient au passé. Même si ça a façonné le présent (suffit de voir mon avatar xD).
Autre point délicat très bizarrement géré : pas mal d'années plus tard, que faire pour ma soeur, avec qui j'ai 8 ans de différence d'âge... : pas les moyens de faire donner des cours aux deux... Ma mère a eu alors le sentiment d'une forte injustice et a eu la désastreuse idée de me forcer (quasi par la torture :shock: ) à donner des cours de piano à ma soeur, car il FALLAIT selon elle qu'elle aussi apprenne le piano, pas un autre instrument et encore moins une autre activité. Cela fut source... de pas mal de tensions dirons-nous...
Ça c'est le piège effectivement. Je me rappel qu'on en a déjà parlé dans un autre fil. Donner des cours à un membre de la famille, c'est pas souvent gagnant... J'ai essayé avec ma fille :lol: ... C'est resté à l'essai... #-o
Par contre ils ne se sont pas du tout intéressés à ce que je faisais ni à l'enseignement que je recevais
Ça c'est marrant car autant chez moi aussi ils sont contents que j'ai commencé le piano, autant jamais ils ne se sont intéressé à ce que je jouais. Jamais un "tien joue nous un truc pour voir" ou quesque tu aimes bien jouer ou comment ça se passe ton apprentissage. Ils ne s'y intéresse pas du tout non plus. Une partie de moi serait fière de le montrer et ça me rend un peu triste ce manque d’intérêt mais comme je suis pas du tout démonstratif hors internet, je n'ai jamais vraiment organisé une écoute.
De toute façon, l'important c'est qu'on apprécie jouer, les autres on s'en fout! :o

C'est super intéressant ce fil, de voir un peu le passé de chacun et comment le piano est arrivé dans vos vie :D .
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jean-séb
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par jean-séb »

Mes deux parents ont été orphelins de bonne heure et ont vécu une enfance modeste et très austère, d’où la musique était exclue hormis peut-être quelques retransmissions de concert le dimanche après-midi à la T.S.F. qui était alors la seule distraction (c’était avant la 2e guerre mondiale). Mon grand-père paternel étant mort des suites de son gazage pendant la 1ère guerre mondiale, mon père était « pupille de la nation » ; ses instituteurs ont su remarquer qu’il était très doué, et ils ont pu l’orienter, après son CAP de serrurier, vers des études d’ingénieur, où il a brillamment réussi à être Gadzart (Arts et Métiers). C’était l’ascenseur social de la 3e République ! Le bonus, c’est que c’était toujours mon père qui refaisait les clefs à la maison ! Et la musique dans tout ça ? Euh, non, rien.
Un mien cousin, chez qui nous allions souvent passer l’après-midi du dimanche, apprenait le piano, parce que sa mère, quoique ouvrière-cartonnière dès l’âge de 14 ans, l’avait appris un peu, jeune. Il était de 6 ans mon aîné, et j’entendais donc régulièrement sa marche turque de Mozart, sa valse-minute de Chopin et son troisième mouvement de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven, le tout un peu bâclé, mais ça me plaisait plutôt. Mais parents ont fait affaire avec la vieille demoiselle qui donnait des leçons à mon cousin pour qu’elle vienne aussi me donner des leçons, à domicile. Mes parents ont acheté un piano droit d’occasion Frantz tout à fait semblable à celui-ci :
Image
https://fr.shopping.rakuten.com/offer/b ... liers.html
si ce n’est qu’il avait été modernisé (je dirais en vérité « vandalisé ») en supprimant les deux chandeliers ; les deux panneaux qui les supportaient avaient été remplacés par des panneaux de bois pleins, mais d’une autre essence et d’une autre couleur que le reste du meuble, ce que j’ai toujours déploré).
Comme mes deux parents travaillaient, ils ne pouvaient pas vraiment surveiller le travail que j’étais censé fournir à la maison, et je regrette de leur avoir tant menti à ce sujet ; je ne faisais rien d’autre que de m’amuser au piano, sans travailler mes morceaux, et la trop grande gentillesse de ma prof de piano m’a permis de durer ainsi des années sans vraiment beaucoup progresser puisqu’au fond ; je ne faisais sérieusement que l’heure de cours hebdomadaire. Je regrette maintenant ce laisser-aller originel qui fait que mon niveau aujourd’hui n’est que ce qu’il est.
Je dois donc à mes parents de m’avoir donné accès au piano et à la musique mais je ne peux pas dire qu’ils m’ont vraiment encouragé non plus par leur exemple. Ils n’écoutaient quasiment jamais de musique classique à la maison, malgré quelques disques de grands classiques achetés au Prisunic ; nous ne sommes jamais allés à un concert ensemble, mais ils m’ont payé, à l’école, des séances de concert présentées par Bernard Gavoty, que j’ai adorées. Ils m’ont autorisé à squatter une pièce de leur maison de campagne pour y mettre le premier piano à queue que je me suis acheté, un Gaveau, et ils ont supporté que j’en joue à n’importe quelle heure, mais ils n’ont jamais commenté mes morceaux, en dehors des morceaux légers, polkas et valses, que je savais faits pour leur plaire. Pire, j’ai fait plus tard partie, pendant près de trente ans, d’une excellente chorale qui donnait de très nombreux concerts avec orchestre. Ils ne sont venus m’écouter qu’une seule fois en trente ans, quand j’ai chanté dans une salle à cent mètres de chez eux et que je les ai vraiment forcés à venir. Je n’ai jamais vraiment compris ce désintérêt complet pour la musique, et pour la passion de leur fils unique.
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quazart
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par quazart »

Aucun musicien dans ma famille. Le piano est venu à l'occasion d'un déménagement lorsque j'étais bébé, les locataires précédents avaient proposé à mes parents de laisser leur vieux piano, si on peut appeler ça comme ça... et ma soeur ainée a commencé à prendre des cours.
A 3 ans je crois j'ai eu le mien, un jouet qui devait couvrir une octave ou à peine plus, que j'utilisais pour imiter ma frangine avec un son pas plus désagréable finalement.
Assez rapidement, l'épave a laissé la place à un Schindler moderne. Il était joli, couleur acajou. Pas un super piano, mais c'était un progrès plus qu'appréciable ! Par bonheur, je ne me souviens pas avoir vraiment joué sur le vieux au cadre en bois, sinon pour y faire n'importe quoi évidemment.
Mon père était curieux de nature, il a découvert tout seul les joies de la musique classique à la radio (France 4 à l'époque), et en achetant quelques disques 33T dont 1 au moins m'a beaucoup marqué : les valses de Chopin par Sanson François, une vraie merveille.
C'était méritoire pour un fils d'ouvrier qui a pu faire des études simplement parce qu'il était l'ainé de 5 garçons... il était passionné de culture, il a passé sa trop courte vie à étudier, lire, découvrir... passant de Rabelais à la Bible, de Georges Daninos à Emile Zola, des Negro Spirituals à Beethoven, suivant à la trace toutes les découvertes scientifiques et techniques.
Il n'a jamais cherché à apprendre la musique ni jouer d'un instrument, à l'époque je crois que c'était un peu incongru pour un adulte, et l'écoute suffisait à son bonheur. Mais il m'a tout de même inoculé le virus !
roulroul
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Re: Ce que l’on doit à nos parents

Message par roulroul »

J' ai longtemps cherché les années "charnières" ou les ouvriers , non de manière occasionnelle, mais plus régulière, pouvaient aller a la montagne faire du ski, s' inscrire dans un club de tennis, ou pour le sujet qui nous intéresse ici, de pratiquer un instrument, et apprendre a en jouer :
je dirais grosso modo les années 80, ou tout s'est vraiment démocratisé. Avant ceux qui n' étaient pas issus d' une famille de musiciens,
ne baignaient pas dans ce contexte, et n' en avaient de toutes façons pas les moyens physiques ( souvent pas de voiture ) ou financiers ( familles plus nombreuses qu' aujourd'hui).
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