ce que la société attend de nous...

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leLama
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par leLama »

BM607 a écrit : mer. 28 nov., 2018 22:32 Mais si tu connais les positions de M. Onfray et celle d'E. Plenel, tu peux comprendre que ce dernier laisse passer de tels ramassis d'inepties si ils descendent le premier.
Je crois qu'il s'agit d'un blog hebergé par mediapart sur lequel mediapart n'a pas son mot a dire. Je suis d'accord avec toi que cette critique de Onfray est a charge sur l'homme et purement gratuite. Les articles de mediapart sont d'une toute autre tenue, nettement plus documentés et fouillés que ceux de libé,le monde ou le figaro par exemple.
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Lee
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Lee »

BM607 a écrit : mer. 28 nov., 2018 22:32 Après il faudrait avoir lu Carol Gilligan pour avoir une position plus tranchée (chose que je ne ferais pas) et juger de ce qu'il dit (il y avait sûrement des critiques intelligentes à faire de son texte en tout cas).
coignet a écrit : mer. 28 nov., 2018 22:43
Je n'ai pas vu évoquer BB dans ce texte du Monde de 2010, mais je suis plutôt très d'accord avec son auteur lorsqu'il évoque l'idée qu'il n'y a pas une pensée féminine et une pensée masculine.
Non, il évoque Bardot ailleurs, j'étais en train de faire une recherche, j'ai vu cette citation poubelle d'Onfray, je n'ai pas cherché plus loin parce que c'est exactement le genre de chose qu'il aime affirmer pour encore se vendre. La polémique se vend et il aime se vendre.

Je ne crois pas que Gilligan affirme que les différences entre les femmes et les hommes soient innées. Comme de Beauvoir a dit, "On ne naît pas femme, on le devient." Nous avons déjà constaté les différences des jouets proposés pour les filles et les autres pour les garçons, c'est rien de naturel que les poupées soient dans le rayon fille alors que les Legos dans le rayon garçon, mais dans la société on aime encore nier que ça élève les filles et les garçon pour devenir différents. C'est exactement ce qu'elle explique dans son livre Dans une voix différente. Dans cette oeuvre de Gilligan, ce n'est pas inné que la femme et l'homme pensent différemment, c'est comment nous sommes élevés, par les jouets et les jeux différents, cette "formation" est encore plus marquante que les études différentes en science ou littérature, c'est tout au longue de l'enfance et en continue dans nos vies. Elle affirme en plus que les valeurs typiquement considérés feminine et masculines doivent être les deux partagés dans la société, que la société (ainsi que les filles et les garçon chacun.e) seraient mieux en ayant les deux voix et les deux perspectives. Mais en défaut, comme nous étions élevés pour être différents, il faut considérer les deux, et il faut faire attention et prendre en compte cette voix feminine. L'étude très intéressante dans le livre regarde les réactions des filles et les garçons à un problème : la loi interdisait ou a mis à un prix trop cher un medicament pour quelqu'un aimé. De très loin et d'une façon très marquante, les filles n'acceptaient pas cette loi ou ce prix, elles voulaient trouver une solution hors la loi. Alors que les garçons voulaient trouver une solution en restant dans la loi. Bon, ce sont mes souvenirs de lecture il y a 26 ans, vous me pardonnez s'ils sont inexactes...

Je n'ai pas encore lu Care mais maintenant ça ne va pas tarder, je suis actuellement persuadée que Onfray l'a détourné pour écrire cet article, en refusant toute théorie féministe de genre, car il sait que comme BM, la majorité des gens ne vont pas lire Care. Du coup, il accuse Gilligan du sexisme quand en fait elle est probablement (comme l'oeuvre que j'ai lue) en train de décrire les différences qui sont inculqués depuis la naissance, que ça soit par les vêtements (les jupes ne sont pas très pratiques pour grimper les arbres) ou comment nous sommes formaté.es dans les rôles précises et prescrits selon le sexe. C'est pourquoi je dis que soit il n'a pas compris, soit il fait semblant ne pas comprendre et le fond et la raison de cette différence, mais du coup, il le traite de sexiste.
bernard183 a écrit : mer. 28 nov., 2018 22:25 j'ai lu l'article ( du Monde), je ne vois pas en quoi Onfray peut être taxé de réactionnaire, sexiste et nationaliste
As-tu déjà remarqué qu'on utilise facilement les prénoms pour les femmes et les noms pour les hommes ? Est-ce qu'on serait un peu perplexe si le titre était "Emmanuel, Michel, Jean-Paul et les autres" ? La vérité qu'on ne veut peut-être pas admettre c'est qu'on adresse souvent les femmes par leurs prénoms mais les hommes par leurs noms parce que les hommes sont considérés plus importants et plus sérieux. C'est un traitement inégale qui passe mieux qu'une lettre à la poste. Le fait qu'il utilise à la léger comme ça en titre, il suit le même chemin, que ça soit le sexisme ordinaire ou la provocation ou un pied à nez au féminisme ou une façon d'être réactionnaire, je ne sais pas, mais c'est probablement une des solutions là. Je considère quand même tout refus de théorie de genre - qu'on est plutôt élevé.e d'être différent.e.s et non pas intrinsèquement différent.e.s - très réactionnaire.

Je trouvais particulièrement odieuse et sophiste ce passage de l'article par Onfray :
"Quand une femme est nulle, on doit pouvoir le lui reprocher sans s'entendre dire qu'on ne le lui en aurait jamais fait la remarque si elle n'avait été une femme, un argument sexiste qui vaut celui des hommes phallocrates. Les femmes ne sont ni supérieures ni inférieures, mais égales aux hommes et différentes indépendamment du genre : chacune étant une exception - comme chaque homme…"
Bien sûr on doit pouvoir dire qu'une femme est nulle sans être accusé de sexisme, mais avec cette phrase, il nie habillement la réalité qui est souvent l'opposé : on accuse les femmes d'être nulles parce qu'elles ne sont pas assez belles ou autre rôle qu'on aime prescrit pour les femmes, et quand on est un homme connu comme "philosophe", on peut dire des bêtises ou détourner les écrits des femmes, et ça passe beaucoup plus facilement que l'invers. Je ne sais pas comment vous lisez sa dernière phrase concernant genre, mais j'ai compris que pour lui, nous sommes différents par la nature, pas à cause de comment nous étions élevés pour être (genre).

Je ne sais pas si c'est nationaliste d'encourager qu'on lise les auteurs de notre nationalité quand on critique l'oeuvre de quelqu'un d'un autre pays. Mais je trouve inapproprié et hors sujet et au moins chauvin.

Quant à être nationaliste et assez pertinent sur le sujet d'Onfray (peut-être les autrices de l'article Mediapart avait en tête ses autres écrits), je vous propose cet article :
https://www.franceculture.fr/histoire/r ... -annees-30
Je trouve que les affirmations d'Onfray concernant Islam une partie des forces derrière comment on est en train de façonner des nouveaux boucs émissaires comme l'article décrit. Mais c'est encore complètement hors sujet, je ne vais pas débattre cela.
Modifié en dernier par Lee le jeu. 29 nov., 2018 7:53, modifié 1 fois.
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coignet
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par coignet »

Alors, il faut lire Care pour savoir.
Depuis quelques années Onfray semble en effet souvent chercher surtout à se montrer sur tous sujets et j'ai tendance à me méfier de ses déclarations. Dans ce cas ancien, je n'ai pas été choqué, peut-être par méconnaissance.
Je ne pense néanmoins vraiment pas que la chute de l'article soit nationaliste, et considère moi aussi le deuxième sexe de 1949 comme fondateur.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Lazur84 »

Lee a écrit : jeu. 29 nov., 2018 1:52
Je trouvais particulièrement odieuse et sophiste ce passage de l'article par Onfray :
"Quand une femme est nulle, on doit pouvoir le lui reprocher sans s'entendre dire qu'on ne le lui en aurait jamais fait la remarque si elle n'avait été une femme, un argument sexiste qui vaut celui des hommes phallocrates. Les femmes ne sont ni supérieures ni inférieures, mais égales aux hommes et différentes indépendamment du genre : chacune étant une exception - comme chaque homme…"
Bien sûr on doit pouvoir dire qu'une femme est nulle sans être accusé de sexisme, mais avec cette phrase, il nie habillement la réalité qui est souvent l'opposé : on accuse les femmes d'être nulles parce qu'elles ne sont pas assez belles ou autre rôle qu'on aime prescrit pour les femmes, et quand on est un homme connu comme "philosophe", on peut dire des bêtises ou détourner les écrits des femmes, et ça passe beaucoup plus facilement que l'invers. Je ne sais pas comment vous lisez sa dernière phrase concernant genre, mais j'ai compris que pour lui, nous sommes différents par la nature, pas à cause de comment nous étions élevés pour être (genre).
A mon sens, la dernière phrase veut dire que les femmes sont des êtres humains au même titre que les hommes ; ce qui fonde l'égalité homme / femme, c'est l'évidence de l'humanité. L'autre évidence, c'est que chacun(e) est différent et "exceptionnel", également parce qu'il est un être humain.

J'ai déjà entendu une conférence d'Onfray à la radio avec un passage sur le féminisme. Ses arguments ne m'avaient pas semblé choquants ; la seule chose qui m'avait paru un peu suspecte, c'est qu'il semblait avoir besoin de "recadrer le féminisme" en quelque sorte, comme si celui-ci mettait les hommes en danger (mais c'est vieux, je n'ai plus d'exemples précis). Je trouve qu'on sent un peu cette intention dans le passage que tu cites (mais je n'ai pas le contexte).
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par roulroul »

JPS1827 / Le problème c'est qu'un homme politique pris dans un conflit d'intérêt même gravissime risque en général moins qu'un voleur de bonbon…
Je crois que JPS1827 a un peu raison la dessus, on touche même un point essentiel, même si ça n' excuse pas, je prends n'importe quel ado, ou jeune au hasard, loin d' être con, il découvre dans l' actu que Monsieur Duchmoll déjà blindé de pognon au départ, a en sus détourné pour sa pomme, 800 millions d' euros en 6 minutes, juste le temps de rédiger un courrier, que croyez vous qu'il va penser ? Ah ben j'vais vous l'dire : il va penser -peut être a tort-, j'insiste, mais c'est ainsi la même chose que moi, je ne dis pas "nous" car je ne pense pas a la place des autres, bref, il va penser que filmer un truc banal a ses yeux c''est pas grave, tout comme moi je vais penser que me faire flasher dans le même temps a 57 km/h sur une route a 3 heures 36 du mat' ou y a pas un chat, c'est pas grave non plus, et c'est disproportionné a mort par rapport a la magouille fictive du début de l' histoire.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Lee »

@ Coignet Oui je suis d'accord que le Deuxième Sexe est fondateur, et je crois aussi qu'on peut d'emblée qualifié un homme mettant Brigitte Bardot devant de Beauvoir macho ou réactionnaire sans l'écouter s'expliquer ses raisons.

@ Lazur Merci, oui on peut comprendre comme tu décris, c'est vraiment sa phrase "independamment du genre" qui me gêne, comme s'il balayait son importance et essentiellement le sujet des travaux de Gilligan et les études de féminisme.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par coignet »

Lee a écrit : jeu. 29 nov., 2018 8:38 je crois aussi qu'on peut d'emblée qualifié un homme mettant Brigitte Bardot devant de Beauvoir macho ou réactionnaire sans l'écouter s'expliquer ses raisons.
S'il a vraiment dit cela, je suis un peu curieux de connaître les raisons. Je crois discerner de la provocation... dans quel but ?

Mais, comme Lazur84 qui l'évoque plus haut, je préfère lire de vrais auteurs dans de vrais livres construits, plutôt que ce genre de polémiques provocatrices pour magazines.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Koll »

a écrit : jeu. 29 nov., 2018 1:52
Je trouvais particulièrement odieuse et sophiste ce passage de l'article par Onfray :
"Quand une femme est nulle, on doit pouvoir le lui reprocher sans s'entendre dire qu'on ne le lui en aurait jamais fait la remarque si elle n'avait été une femme, un argument sexiste qui vaut celui des hommes phallocrates. Les femmes ne sont ni supérieures ni inférieures, mais égales aux hommes et différentes indépendamment du genre : chacune étant une exception - comme chaque homme…"
Bien sûr on doit pouvoir dire qu'une femme est nulle sans être accusé de sexisme, mais avec cette phrase, il nie habillement la réalité qui est souvent l'opposé...
Donc on doit, pour pouvoir exprimer une idée, tenir compte du contexte.
Selon ce contexte, on va moduler son expression ?
Dans le cas présent cela revient à dire qu'on ne peut jamais dire à une femme qu'elle est nulle, sous prétexte que dans la réalité on parle surtout de son physique...ou d'autre chose !
C'est vrai qu'on peut reprocher à Onfray de ne pas pratiquer l'auto-censure pragmatique...
Quelle mascarade !
a écrit : jeu. 29 nov., 2018 7:30
J'ai déjà entendu une conférence d'Onfray à la radio avec un passage sur le féminisme. Ses arguments ne m'avaient pas semblé choquants ; la seule chose qui m'avait paru un peu suspecte, c'est qu'il semblait avoir besoin de "recadrer le féminisme" en quelque sorte, comme si celui-ci mettait les hommes en danger (mais c'est vieux, je n'ai plus d'exemples précis). Je trouve qu'on sent un peu cette intention dans le passage que tu cites (mais je n'ai pas le contexte).
Méfions-nous des sensations.
Elles sont diverses, changeantes, dépendantes d'un contexte, etpeuvent être aussi le fruit des suggestions faites par d'autres, par exemple sur un forum :mrgreen: : je ne connais personne qui ne puisse être influencé par la tournure que prend une conversation.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Galadrielle »

leLama a écrit : mer. 28 nov., 2018 20:47
En l'occurence, pour ta fille galadrielle, je trouve ca assez grave de filmer les autres, mais pas pour des raisons reglementaires. C'est d'une grande violence envers celui qui se fait filmer a son insu. Ta fille est intelligente et elle peut tout a fait comprendre ca. Aimerait elle etre filmée a son insu quand elle va aux toilettes ? Quand elle se met les doigts dans le nez ? Et plus generalement. est elle d'accord pour que des gens publient des images d'elles prises a son insu ? Je ne crois pas que ce soit tres strategique de jouer la confiance des copains contre celle des parents. En discutant suffisamment longtemps, je suis sur qu'elle va comprendre que son comportement est violent et qu'il y a une plus value a respecter les autres.
Ma fille soutient qu elle même n'a filmé que les élèves et que les films avec les profs étaient pris par d'autres... Je ne sais pas si c'est exact, je n'ai pas eu le temps hier d'aller explorer le snapchat de la classe. D'ailleurs je n'y ai pas accès donc il me faudrait passer par elle. Je ne sais même pas si je dois le faire... D'une façon plus générale, je trouve qu'on est souvent bien démuni en tant que parent quant à la bonne réaction à adopter. En tout cas je suis d'accord sur l utilité de lui faire prendre conscience de la violence de filmer autrui.
J'ai l'impression avec ce petit sujet anecdotique (mais sans doute révélateur de dysfonctionnements, à la fois actuels et anciens, dans la façon dont on enseigne aux enfants, et dans la façon dont ceux ci essaient d'y échapper, parce que c'est le plus souvent une corvée pour eux hélas), bref j'ai l'impression d'avoir suscite des échanges assez passionnés... Heureusement il règne en général un bon esprit sur ce forum je trouve et les gens semblent en général prêts à amender et modérer leurs propos si besoin, donc je ne pense pas qu'il y ait risque d empoignade généralisée :-)
Koll
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Koll »

Galadrielle a écrit : jeu. 29 nov., 2018 9:46
Ma fille soutient qu elle même n'a filmé que les élèves et que les films avec les profs étaient pris par d'autres... Je ne sais pas si c'est exact, je n'ai pas eu le temps hier d'aller explorer le snapchat de la classe. D'ailleurs je n'y ai pas accès donc il me faudrait passer par elle. Je ne sais même pas si je dois le faire... D'une façon plus générale, je trouve qu'on est souvent bien démuni en tant que parent quant à la bonne réaction à adopter. En tout cas je suis d'accord sur l utilité de lui faire prendre conscience de la violence de filmer autrui.
Cela voudrait-t-il dire que le groupe est "fermé" et que ne peuvent y aller que les élèves de la classe ?
roulroul
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par roulroul »

Quand une femme est nulle, on doit pouvoir le lui reprocher sans s'entendre dire qu'on ne le lui en aurait jamais fait la remarque si elle n'avait été une femme, un argument sexiste qui vaut celui des hommes phallocrates. Les femmes ne sont ni supérieures ni inférieures, mais égales aux hommes et différentes indépendamment du genre : chacune étant une exception - comme chaque homme…"
Lee / Bien sûr on doit pouvoir dire qu'une femme est nulle sans être accusé de sexisme, mais avec cette phrase, il nie habillement la réalité qui est souvent l'opposé : on accuse les femmes d'être nulles parce qu'elles ne sont pas assez belles ou autre rôle qu'on aime prescrit pour les femmes
Pas assez belle, j' ai beau chercher, j' ai pas vu un tel truc dans la phrase d' Onfray, ni supérieures, ni inférieures, je suis assez d' accord avec lui.
Il brode une phrase de 3 lignes, alors qu'on pourrait exprimer la même chose en 12 mots, sinon rien a redire, pour moi.
Galadrielle
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Galadrielle »

leLama a écrit : mer. 28 nov., 2018 20:47
Pour l'ennui en classe, je compatis (je me suis moi aussi ennuyé profondément au college). Nous connaissons aussi l'ennui en tant qu'adultes. Est-ce que pendant les reunions nous ecoutons tous les details d'exposés soporifiques ? Quelle strategie adoptons nous ? On peut reflechir a voix haute sur ces sujets avec nos enfants, exprimer nos certitudes quand nous en avons, mais ne pas avoir peur de dire qu'on ne sait pas.

En général, je trouve qu'on aide peu les enfants a être responsables en leur assenant des regles toutes faites simplistes que nous n'appliquons pas a nous memes ( "tu dois ecouter sagement, tu dois respecter les reglements")
Sur les stratégies pour faire face à l'ennui en tant qu adulte : ben la je suis en plein dedans, je subis une journée de formation dont je pense qu'elle n'a pas d'intérêt (en tout cas c'est présente de telle sorte que c'est très ennuyeux, même si le sujet pourrait être intéressant ou du moins utile dans mon boulot). Eh bien. Je fais quoi ? Je sors mon tel et je lis les échanges sur le forum et en plus je réponds. Donc qui suis-je pour blâmer ma fille (sauf que moi je ne filme pas, car ce ne serait pas super fun à partager). Comme je le fais depuis mon tel ça prend des plombes donc ça m'occupe bien.
Par ailleurs ma situation présente illustre bien également l autorité top down que l'on subit aussi parfois en tant qu adulte : mon chef a dit à toute l'équipe que cette formation était obligatoire. Rien que le fait que l'on me présente la chose ainsi a pour conséquence que je n'ai pas envie d'y aller...! Qu'est ce que ce serait si je me retrouvais au collège avec tous ces cours, tous obligatoires. A la réflexion je me demande comment j'ai pu le supporter à l'époque (mal, d'ailleurs, sauf pour les quelques rares combinaisons matière /prof qui parvenaient à me donner envie...)
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Arabesque44 »

Pour revenir au sujet principal et d'autres l'ont déjà exprimé,filmer un prof avec le portable et diffuser les images à la classe seulement ( groupe fermé) ne découle pas ici d'une volonté de nuire au prof mais plutôt d'une volonté de transgression qu'on pourrait qualifier de gratuite mais qui ne l'est pas tant que ça, puisque le but est de montrer qu'on est bien "intégré" dans le groupe et qu'on y occupe une place importante.
J'ai fait des choses de ce genre avec les moyens dont je disposais à l'époque (plutôt le genre caricature, parodie de chanson à la mode: "Gaston y a le téléfon qui son" l'année de ma 4 ème, se prêtait très bien à la mise en boite -pas bien méchante- des profs et des élèves
J'en tirais des satisfactions en terme de "popularité" , et ces "faits d'armes" transgressifs gommaient un peu mon image un peu encombrante de "première de la classe à perpète"
Mais si un tel texte avait été saisi circulant en plein cours je n'aurais pas trouvé anormal d'être sanctionnée . Dans ma boîte l'ambiance était plutôt relax, ça ne serait probablement pas allé jusqu'au conseil de discipline ( du moins avec le genre de texte que je pondais...)
Le problème c'est qu'aujourd'hui le portable peut servir à des choses innocentes comme ici, mais comme il peut aussi être utilisé pour des faits de calomnie ou de harcèlement très graves, je comprends qu'on puisse se montrer sévère ( quitte à jeter le bébé avec l'eau du bain, et c'est un peu dommage car le portable est tout de même une merveilleuse invention. Donc tout le monde est puni à cause des abus d'une minorité, c'est (trop) souvent ainsi dans ce pays.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par roulroul »

Par ailleurs ma situation présente illustre bien également l autorité top down que l'on subit aussi parfois en tant qu adulte : mon chef a dit à toute l'équipe que cette formation était obligatoire. Rien que le fait que l'on me présente la chose ainsi a pour conséquence que je n'ai pas envie
Moi aussi on m'imposait des formation tableur/formules Exel, ou je pigeait rien, sur les relation humaines, de vraies inepties, ou la sympathie et la déconne n’étaient pas prise en compte, pas de ça au boulot, surtout pas de copinages ! c'est bien mieux de dézinguer ses collègues, grâce a ça, on avance vachement . Ou avec des logiciels bugués a mort, ça me gonflait grave, car au retour sur mon poste de travail, personne n' avait fait mon boulot, mais par respect pour le formateur, j' écoutais a peu près le cours.
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Galadrielle »

roulroul a écrit : jeu. 29 nov., 2018 10:28 mais par respect pour le formateur, j' écoutais a peu près le cours.
Moi aussi en général, mais la nous sommes 40 dans la salle, la nana à ma droite fait des trucs sur son pc, le mec à ma gauche parle de son projet avec son voisin... Donc bon, comme ma fille d'ailleurs en somme, je ne culpabilise pas trop parce que "tout le monde le fait" :-)
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Galadrielle »

Koll a écrit : jeu. 29 nov., 2018 9:51
Galadrielle a écrit : jeu. 29 nov., 2018 9:46
Ma fille soutient qu elle même n'a filmé que les élèves et que les films avec les profs étaient pris par d'autres... Je ne sais pas si c'est exact, je n'ai pas eu le temps hier d'aller explorer le snapchat de la classe. D'ailleurs je n'y ai pas accès donc il me faudrait passer par elle. Je ne sais même pas si je dois le faire... D'une façon plus générale, je trouve qu'on est souvent bien démuni en tant que parent quant à la bonne réaction à adopter. En tout cas je suis d'accord sur l utilité de lui faire prendre conscience de la violence de filmer autrui.
Cela voudrait-t-il dire que le groupe est "fermé" et que ne peuvent y aller que les élèves de la classe ?
Oui, je crois... Après je suppose qu un élève doit pouvoir télécharger la vidéo et la mettre sur un réseau ouvert s'il le souhaite (je n'ai pas snapchat, c'est trop jeuns pour moi...!)
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Jerome.A »

c'est possible mais pas si simple. Mais bon ado pour faire une annerie mon imagination n'a jamais eu de limites, je pense que c'est toujours le cas pour les ado
Koll
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Koll »

Galadrielle a écrit : jeu. 29 nov., 2018 10:53
Koll a écrit : jeu. 29 nov., 2018 9:51 Cela voudrait-t-il dire que le groupe est "fermé" et que ne peuvent y aller que les élèves de la classe ?
Oui, je crois... Après je suppose qu un élève doit pouvoir télécharger la vidéo et la mettre sur un réseau ouvert s'il le souhaite (je n'ai pas snapchat, c'est trop jeuns pour moi...!)
Oui c'est possible maintenant, alors qu'au départ on pouvait visionner pendant 10 secondes maxi, après, si j'ai bien compris, tout était effacé. Mais ce n'est pas facebook ni instagram.
Maintenant, j'aimerais savoir comment cela est-il arrivé aux oreilles du principal.
Je suppose qu'il a pu te montrer la vidéo.
Galadrielle
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Galadrielle »

Non je ne l'ai pas vue. Je vais d'ailleurs quand même demander à ma fille de me montrer la chose. En fait la dénonciation est venue de parents d autres élèves de sa classe. Le principal a demandé à ma fille si d'autres élèves se livraient également à cette occupation transgressive, elle n'a pas répondu car m a-t-elle dit, "ça ne se fait pas de dénoncer". En fait je ne sais pas trop s'ils sont deux ou trois à avoir filmé ou si c'est la moitié de la classe. Il faut que j'en sache plus..
Sans vouloir du tout l excuser, c'est un autre sujet en fait, mais ils l ont fait dans deux cours parce que les profs sont nouveaux (remplacements qui ont été très longs à trouver pour des profs absents depuis le début de l'année) et si j en crois les anecdotes rapportées par ma fille (et par un autre parent d'élève que je connais bien), ils sont mauvais : non seulement au niveau de la discipline mais aussi de la connaissance de la matière. La prof de français l'autre jour ne savait pas écrire "cimetière"... C'est quand même bizarre pour une prof de français... En fait je soupçonne qu elle n'est pas plus prof que moi. Dans le prive les exigences de diplôme ne sont pas les mêmes... Et c'est tellement dur maintenant de trouver des personnes désirant exercer ce métier que, plutôt que de laisser une classe sans prof, ils prennent parfois n'importe qui ou presque...!
Lazur84
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Re: ce que la société attend de nous...

Message par Lazur84 »

Koll a écrit : jeu. 29 nov., 2018 9:40
a écrit : jeu. 29 nov., 2018 7:30
J'ai déjà entendu une conférence d'Onfray à la radio avec un passage sur le féminisme. Ses arguments ne m'avaient pas semblé choquants ; la seule chose qui m'avait paru un peu suspecte, c'est qu'il semblait avoir besoin de "recadrer le féminisme" en quelque sorte, comme si celui-ci mettait les hommes en danger (mais c'est vieux, je n'ai plus d'exemples précis). Je trouve qu'on sent un peu cette intention dans le passage que tu cites (mais je n'ai pas le contexte).
Méfions-nous des sensations.
Elles sont diverses, changeantes, dépendantes d'un contexte, etpeuvent être aussi le fruit des suggestions faites par d'autres, par exemple sur un forum :mrgreen: : je ne connais personne qui ne puisse être influencé par la tournure que prend une conversation.
Ah zut, je pensais avoir suffisamment de jugeote pour ne pas me laisser influencer par les suggestions des autres (celles de Lee, je suppose).
Ma sensation, c’est que je ne vois pas l’intérêt, quand on est un philosophe, de formuler un truisme aussi évident que « Quand une femme est nulle, on doit pouvoir le lui reprocher sans s'entendre dire qu'on ne le lui en aurait jamais fait la remarque si elle n'avait été une femme » ; je m’interroge donc sur les raisons qui entraînent ce rappel à la platitude de comptoir : les femmes seraient-elles trop vindicatives ?
J’ai conscience aussi de la vanité qui consiste à essayer de tirer une citation de son contexte et, à partir de sa seule lecture, de chercher à savoir si 1/ Onfray est un odieux sexiste 2/ Onfray est un philosophe génial.

Mais je poursuis quand même, pour enter d'aller au-delà des sensations :
La suite de la citation « Les femmes ne sont ni supérieures ni inférieures, mais égales aux hommes et différentes indépendamment du genre : chacune étant une exception - comme chaque homme… », fait écho à l’une de ses conférences dont je parlais plus haut : il y expliquait que les femmes ne devaient pas se revendiquer en tant que femmes avant tout mais en tant qu’êtres humains, donc je ne pense pas qu’ici le mot « genre » fasse référence aux études de genre évoquées par Lee. C’était dans le cadre d’une réflexion plus large sur le groupe, les formes de communautarisme, qui pour Onfray exacerbent davantage les différences, au risque de laisser de côté les solidarités humaines et tout ce qui nous rassemble. Réflexion intéressante sur un plan idéaliste, mais dont la quasi aporie conduit presque à ignorer qu’il y a malheureusement de nécessaires combats, ceux de toutes les formes de domination, et que ceux-ci ne peuvent se lancer la bataille des idées qu’avec un minimum d’affrontement. Quand Rosa Park en a eu assez d’être humiliée, elle n’a pas demandé au chauffeur « S’il vous plaît, monsieur, laissez-moi m’asseoir à côté d’un blanc », elle a pris sa place, revendiqué, été condamnée pour désordre public, et mis en avant le traitement différent dont les noirs faisaient l’objet.

Alors voilà, quand une femme dénonce les brimades courantes, elle est bien obligée de dire « on me fait ça parce que je suis une femme », et force est de constater que ce « parce que je suis une femme » agace beaucoup et souvent, et qu’on a tôt fait de vilipender une certaine forme d’extrémisme. Les combats pour le pouvoir ne se sont jamais faits dans la finesse et les circonlocutions lexicales. Je trouve qu'on vit dans un discours dominant dont la forme de démocratie la plus aboutie consiste à accepter que les opprimés revendiquent des droits, un salaire décent, de l’estime, à condition qu’ils soient polis et maîtrisent parfaitement la conjugaison du subjonctif. Bref, à condition que rien ne soit remis en question : ultime paradoxe, ou plutôt ultime moquerie.
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