floyer a écrit : ↑mar. 11 sept., 2018 15:47
Un peu curieux comme définition. Définir des lois physiques (loi d’Ohm, équation de Shroedinger, équation de Maxwell, etc) n’a pas de rapport avec la nomenclature.
Ce n'est pas ce que je voulais dire
il faut lire "la définition qu'on donne au mot science, c'est juste de la nomenclature : chacun peut avoir une définition différente du mot science" et pas "science = nomenclature"
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
Jerome.A a écrit : ↑mar. 11 sept., 2018 14:46
Donc pour Pluton c'est le critere''n'a pas fait place nette dans le voisinage orbital'' qui en fait une planete naine?
Eh oui ! Quazart avait la bonne réponse !
Alors, l'histoire que vous attendez tous (
) :
En 1930, Pluton est le tout premier objet transneptunien découvert, c'est à dire que son orbite est au delà de Neptune, ou au même niveau. En fait, Quazart a raison, Pluton croise parfois l'orbite de Neptune, mais c'est pas exactement pour ça qu'il a été déclassé.
Avant 2006, la définition officielle d'un planète, c'est de respecter ces critères :
- L'objet doit être en orbite autour du Soleil (la Lune n'est donc pas une planète, puisqu'elle orbite autour de la Terre)
- L'objet doit être en équilibre hydrostatique. Bon, c'est un mot compliqué pour dire qu'il est assez gros pour être tout rond ! Un astéroïde en forme de patate n'est donc pas une planète
- L'objet ne doit pas être assez lourd pour générer de la fusion nucléaire dans son cœur (sinon c'est une étoile !)
Il faut savoir que Pluton est petite, très petite, pour une planète. Pluton est bien plus petite que la Lune, par exemple. MAIS au vu de la définition du dessus, Pluton a tous les critères pour être une planète. On annonce donc la découverte de la 9ème planète du système solaire.
Ce qui a changé entre temps, c'est que depuis la fin des années 90, les astronomes ont découverts beaucoup d'autres objets transneptuniens ayant à peu près la même orbite que Pluton. La plupart sont beaucoup plus petits que Pluton, mais certains ont une taille comparable (comparable en science = au maximum 10 fois plus petit). Les scientifiques commencent à se demander quel statut donner à tous ces nouveaux corps : si Pluton est une Planète, pourquoi pas ces quelques autres objets ?
Ce qui a vraiment jeté un pavé dans la mare, c'est la découverte d'Eris en 2005 : Un objet transneptunien à première vue plus gros que Pluton ! (on sait maintenant que Eris est légèrement plus petite que Pluton de quelques km, mais est plus lourde que Pluton). Bien évidemment, la personne qui l'a découverte se vante d'avoir découvert une planète (la première depuis 75 ans !) et réclame toute la gloire qui va avec ! Puis, petit à petit, ce sont littéralement des dizaines d'objets de taille comparable à Pluton qui sont découverts sur la même orbite.
Alors, les scientifiques sont confrontés à deux possibilités : soit reconnaitre ces dizaines d'objets comme des planètes, soit admettre que la définition de "planète" n'est plus adaptée aux nouvelles connaissances et qu'il faut revoir la définition.
Ils choisissent la deuxième option (sinon aujourd'hui les enfants apprendraient 30 ou 40 planètes à l'école
) et en Août 2006, décident à l'issu d'un vote que la nouvelle définition de Planète serait :
- L'objet doit être en orbite autour du Soleil.
- L'objet doit être en équilibre hydrostatique.
- L'objet ne doit pas être assez lourd pour générer de la fusion nucléaire dans son cœur.
- L'objet ne doit pas avoir d'autres objets de masse comparable sur son orbite, hormis ses satellites.
Et avec cette nouvelle définition, Pluton n'est plus une planète ! (Jusqu'à preuve du contraire, comme toujours en science)
Enfin, il faut bien comprendre que ce n'est pas un fait scientifique qui a été voté, rien n'a changé, juste la "case" dans laquelle on met Pluton.
Là où je voulais attirer votre attention, c'est dans la démarche qui a été adoptée par les scientifiques (En fait, le fait que Pluton soit une planète ou non, on s'en moque un peu
). Ils avaient un système bien établi depuis des siècles, et puis de nouvelles découvertes sont arrivées et ont montré que le système avait atteint ses limites. Eh bien, plutôt que de s'accrocher à un ancien système dépassé et ignorer les nouveautés, ils ont admis que les nouvelles découvertes avaient mis à mal leur système et l'ont changé. Et ça, c'est exactement la démarche adoptée partout en sciences !