Capacité et passion

[Unevieaujardin]

J'ai des capacités en course à pied (32'10" au 10 km il y a quelques années) je n'ai jamais été passionné et là je suis à saturation . Je voudrais me consacrer au piano mais je n'ai aucun don. Je ne sais plus où j'en suis j'ai peur de gâcher mes dernières possibilités en sport.

[Lee]

Ça fait un moment, je suis contente de te relire, Unevieaujardin.

Un jour on m'a fait un constat : que j'ai appris par mes parents qu'il faut avoir un certain niveau ou être un des meilleurs pour faire quelque chose...mais comment ça, ça ne suffit pas d' aimer faire, ça ne compte pas ? J'étais contente d'avoir regarder ce que j'entreprends autrement. Du coup je fais suffrir des Français avec mes écrits en français sans gêne.

Mais très sérieusement non seulement qu'il faut oublier ses arguments décourageants, mais la musique apporte ce que aucun autre loisir apporte : regarde les études scientifiques sur la musique, le cerveau et comment dire... la lucidité en vieillissant...mes excuses pour la maladresse des termes...il FAUT apprendre jouer de la musique.

Bon, je te souhaite alors bon piano !

[Lee]

Mon explication de pourquoi il faut de la musique étant trop light, je propose cet article en français :
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015 ... ur-cerveau

Et cela en anglais que j'ai fait traduire automatiquement :

Il n'est pas trop tard pour gagner des bénéfices même si vous n'avez pas pris d'instrument jusqu'à plus tard dans la vie. Jennifer Bugos, professeur adjoint d'éducation musicale à l'Université du Sud de la Floride, à Tampa, a étudié l'impact de l'enseignement du piano individuel chez les adultes âgés de 60 à 85 ans. Après six mois, ceux qui avaient reçu des leçons de piano ont enregistré des gains plus solides : la mémoire, la fluidité verbale, la vitesse à laquelle ils ont traité l'information, la capacité de planification et d'autres fonctions cognitives, par rapport à ceux qui n'avaient pas reçu de leçons.

http://news.nationalgeographic.com/news ... roscience/#

[VIX]

Considéré comme nul au golf, je me suis accroché et ayant progressé, j'y prend beaucoup de plaisir et de profit sur mes vieux jours. Idem pour le piano. Donc pas de complexe, et quant au regard des autres et soi-disant experts...

[JPS1827]

Bonjour Unevieaujardin, tu soulèves un problème que j'ai du mal à appréhender. Je me rappelle avoir essayé de jouer au tennis étant jeune, avec un certain intérêt, pour me rendre compte qu'entre des défauts visuels réels et des difficultés de coordination, je n'y avais strictement aucun don ; j'ai donc assez rapidement trouvé que ça manquait d'intérêt n'ayant même pas l'espoir d'y atteindre un niveau qui puisse me rendre le jeu simplement agréable. En plus j'étais confronté à des adversaires dont l'envie de gagner la partie était bien supérieure à la mienne… Plus simplement j'ai l'impression qu'il est difficile de continuer à se passionner dans une activité où on ne progresse pas.

J'ai l'impression que pour une activité comme le piano, qui n'est pas simplement une activité de maîtrise ou d'affrontement, mais une activité dans laquelle on investit et/ou révèle à soi-même beaucoup de facettes de sa personnalité, les problème ne se posent pas aussi simplement, d'autant plus qu'on peut y atteindre un niveau de réalisation élevé (dans des pièces pas trop compliqué) sans avoir un niveau technique très élevé. Si on a l'ambition de jouer toutes les études de Liszt ou de Chopin ou de Scriabine, il est préférable d'avoir quelques "dons" au départ. Si on a l'ambition d'arriver à jouer de façon expressive et parfois émouvante les innombrables pièces dites "accessibles" du répertoire, ta démarche me paraît tout à fait soutenable, d'autant que ton intérêt pour la musique et le piano montre clairement que tu sous-estimes probablement tes capacités en la matière.

Il ne faut pas croire aux mirages, mêmes les gens doués ont eu besoin de beaucoup travailler, la maîtrise d'un instrument de musique suppose toujours un chemin complexe et assez long. Au cours de mes études de piano et après, j'ai connu beaucoup de "faux maladroits" qui souffraient au départ d'une inhibition certaine, et qui se sont littéralement révélés après quelques années de travail.

[Spianissimo]

En ce qui me concerne, la passion est le moteur de toute activité, peu importe les capacités qu'on a ou qu'on a pas. Il ne s'agit pas de réussir mais de faire ce qui nous intéresse et nous apporte quelque chose, la satisfaction est une notion toute relative en piano. Chaque étape est un aboutissement supplémentaire, une vie ne suffit pas pour en faire le tour...et je suis certain que même les meilleurs pianistes du monde diraient la même chose, c'est une quête sans fin, et le voyage est plus important que la destination.

[jean-séb]

Mon explication de pourquoi il faut de la musique étant trop light, je propose cet article en français :
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015 ... ur-cerveau

Et cela en anglais que j'ai fait traduire automatiquement :

Il n'est pas trop tard pour gagner des bénéfices même si vous n'avez pas pris d'instrument jusqu'à plus tard dans la vie. Jennifer Bugos, professeur adjoint d'éducation musicale à l'Université du Sud de la Floride, à Tampa, a étudié l'impact de l'enseignement du piano individuel chez les adultes âgés de 60 à 85 ans. Après six mois, ceux qui avaient reçu des leçons de piano ont enregistré des gains plus solides : la mémoire, la fluidité verbale, la vitesse à laquelle ils ont traité l'information, la capacité de planification et d'autres fonctions cognitives, par rapport à ceux qui n'avaient pas reçu de leçons.

http://news.nationalgeographic.com/news ... roscience/#

Un peu dans cet ordre d'idées, ce reportage sur ce jeune homme de... 93 ans qui s'entraîne encore au piano pour un concert !
https://www.facebook.com/ABCNews/videos ... f=NEWSFEED

[Unevieaujardin]

Merci pour vos réponses. je pense également que la passion est le moteur de toute activité, mais tourner une page de sa vie n'est pas une chose facile.
Peux t'on s’imaginer un pianiste refermer définitivement le couvercle de son piano car la passion l'a quitté? que ce pianiste se rend compte qu'il n'a jamais vraiment aimé cela, que seul le regard admiratif des autres était plus important pour lui que la musique même.

En ce qui me concerne, la passion est le moteur de toute activité, peu importe les capacités qu'on a ou qu'on a pas. Il ne s'agit pas de réussir mais de faire ce qui nous intéresse et nous apporte quelque chose, la satisfaction est une notion toute relative en piano. Chaque étape est un aboutissement supplémentaire, une vie ne suffit pas pour en faire le tour...et je suis certain que même les meilleurs pianistes du monde diraient la même chose, c'est une quête sans fin, et le voyage est plus important que la destination.

Très belle façon de voir la réalité

[huizinga]

Je trouve aussi qu'il te serait préférable de te laisser guider par ce que tu as envie de faire plutôt que par tes dons supposés dans tel ou tel domaine. Puisque sans le travail, personne n'a vraiment de don. Et avec le travail suscité par le désir, tu ne feras que découvrir des dons insoupçonnés.
Sinon, pour répondre à ta question, je suppose que tout est possible: il y a sans doute des pianistes qui se mettent à délaisser le piano car la passion les a quittés. Je suppose que c'est comme pour les couples: Il y en a qui durent toute la vie, ou juste quelques mois, quelques années... Mais je suppose aussi que comme les couples (c'est juste une hypothèse), il est toujours question de sa propre image dans la musique que l'on fait: on fait de la musique qui nous ressemble, ou celle qui comble un manque, une aspiration... Mais aussi d'un certain rapport à un tiers, même immatériel, bref à un regard: comme tout langage, la musique qu'on fait est vouée à être entendue par quelqu'un. Or il peut y avoir mille façons d'être entendu et à certains moments d'une vie, cela peut passer par d'autres formes plus satisfaisantes que la musique ou le piano, d'où un possible abandon de cette forme d'expression.

[Oupsi]

Je ne peux pas répondre à la question que tu poses mais juste une remarque, je ne suis pas sûre que le sport soit quelque chose que l'on puisse arrêter agréablement du jour au lendemain, je veux dire un arrêt total. Je me trompe peut-être, ton corps te le dira! Il vaut peut-être mieux changer de sport, ou de manière de faire du sport. Moins intense, autre chose. Ne plus mesurer l'effort dans une recherche exclusive de dépassement, chercher d'autres sensations.

HS de belles idées de jardinage et d'aménagement de jardin dans ton bloc!

[bigrounours]

Bonjour Unevieaujardin, tu soulèves un problème que j'ai du mal à appréhender. Je me rappelle avoir essayé de jouer au tennis étant jeune, avec un certain intérêt, pour me rendre compte qu'entre des défauts visuels réels et des difficultés de coordination, je n'y avais strictement aucun don ; j'ai donc assez rapidement trouvé que ça manquait d'intérêt n'ayant même pas l'espoir d'y atteindre un niveau qui puisse me rendre le jeu simplement agréable. En plus j'étais confronté à des adversaires dont l'envie de gagner la partie était bien supérieure à la mienne… Plus simplement j'ai l'impression qu'il est difficile de continuer à se passionner dans une activité où on ne progresse pas.

Peut être que si tu avais continué le tennis et atteints un niveau correct, tu y aurais trouvé un intérêt, mais il aurait fallu que tu changes l'état d'esprit dans lequel tu étais : passer à un état d'esprit "jouer pour jouer", et non "jouer pour être compétitif". Je trouve ça plus difficile dans le cadre d'un sport que dans le cadre d'une activité ludique comme la musique.

Dans mon cas, mon sport est la natation. Sans vouloir paraître prétentieux, j'ai toujours eu des prédispositions pour ce sport, techniquement parlant. J'ai appris à nager très vite, très jeune : à 6 ans je nageais les 4 nages dont le papillon. Après ça s'est gâté car le sport est très ingrat . Je n'ai pas hérité d'un physique pour faire des performances en natation : on peut toujours s'améliorer en travaillant beaucoup, mais ce n'était pas mon cas, et ce n'est pas non plus un hasard si les nageurs de haut niveau font tous minimum 1m90. Après mes courtes études, j'ai complètement abandonné la natation, pour m'y remettre il y a tout juste 1 an et demi.

A contrario, en ce qui concerne la musique/le piano, sans vouloir paraître modeste, je n'ai absolument aucune prédisposition pour cette activité. Si j'arrive à jouer du piano convenablement aujourd'hui, c'est simplement du travail et/ou de l'expérience. Pourtant contrairement à la natation, je n'ai jamais complètement abandonné.

Qu'est ce que je peux tiré de ma propre expérience ? L'envie de continuer une activité dépend de l'état d'esprit dans lequel on la pratique.
- Si j'ai repris la natation, c'est parce que je l'ai repris dans une optique différente d'avant. Avant c'était la compétition et la camaraderie avec mes potes de club. Maintenant c'est juste faire du sport, la compétition passe en second plan et elle est surtout contre moi même.
- Si je n'ai jamais abandonné la musique/le piano, c'est parce que l'état d'esprit dans lequel j'ai toujours pratiqué cette activité est le plaisir, et me mesurer moi même sans me mesurer aux autres. Il n'y a jamais eu d'esprit de compétition autour de cette activité.

[André Quesne]

jean-séb a écrit:
Un peu dans cet ordre d'idées, ce reportage sur ce jeune homme de... 93 ans qui s'entraîne encore au piano pour un concert !
https://www.facebook.com/ABCNews/videos ... f=NEWSFEED

Ah ! Ben moi je suis un gamin alors... Si je pouvais encore avoir une bonne vingtaine d'années devant moi et être en forme... Je croise les doigts !...