Ma vocation: pianiste/compositeur/prof ?

[Rockmaninov]

Bien le bon soir.

Le sujet est dans le titre.

J'hésite à exercer ma vocation vers le piano. Vu que vous m'avez entendu sur la Vallée d'Obermann et sur ma composition, ai-je le niveau pour devenir pianiste, ou et compositeur ?
C'est quand même mon avenir, c'est important. Alors vous avez la parole.
Sinon je me penchais aussi sur le médical, mais la musique m'attire plus.

[Doubidoudom]

Bah je dirais vise les 3 et le choix, si les 3 ne sont pas compatibles, se fera tout seul en grandissant. Perso c'est comme ça que ça c'est passé, même si dans les années 80 la vie était plus facile que maintenant. J'étais fana de math mais la musique a pris toute la place. Après je ne sais pas trop ce que je suis: pianiste, compositeur, chef de chœur, chanteur, fanfaron, prof… Musicien comme ça j'englobe tout dedans

[Lee]

Il n'y a plusieurs PMistes qui ont étudié medicine :

viewtopic.php?f=9&t=13792&p=216096&hili ... ur#p216096

[bach_addict]

un conseil pragmatique: il faut toujours un plan B qui permette de payer le loyer si le plan A foire.

donc sauf si tes parents sont blindax et sont ok pour te financer ad vitam aeternam en cas de plantage complet dans une carrière artistique...assure bien tes arrières.

Après, c'est ta vie, et les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.

[Val]

En plus, ton niveau actuel que ce soit en composition ou en interprétation n'est peut-être pas du tout représentatif de celui que tu auras peut-être d'ici 5 ans. Trop tôt pour savoir, donc. Il faut tout assurer. L'école et les dossiers d'un côté, la musique de l'autre.

[bach_addict]

médecine : études longues+++, difficiles du début à la fin, un concours en fin de 1ere année, un concours classant en fin de 6e année pour choix de ville/spécialité puis internat = enfer sur terre en première approximation (c à d sauf si internat en médecine G ou santé pub) pendant 4 - 5 ans puis incertitudes++ sur point de chute final et stress induit. Des responsabilités morales et éventuellement pénales lourdes à assumer, dès l'internat, donc fort stress, accentué par la fatigue chronique (gardes...). Confort financier relatif (en fonction du point de chute final) vers 30-35 ans, avant tu manges des pâtes ou tu vis chez tes parents, surtout en région parisienne. Reconnaissance des patients aléatoire et souvent faible. Mais en revanche, un des rares domaines où les connaissances doublent tous les 20 ans, hyper productif au niveau recherche/innovation/nouvelles technologies, et bien sûr très riche sur le plan humain, où tu n'as pas besoin de te poser la question de ton rôle sur la planète tellement c'est évident au quotidien.

après tu parlais de médical, et il y a bien sûr d'autres professions (infirmier/kiné/sage femme...), qui sont peut-être plus adaptées à tes attentes et ton profil, mais de toute manière, ça commence aussi par une PACES.

[Rockmaninov]

Mes parents sont médecins, une de mes sœurs en est à sa 2ème année de médecine, donc je sais ce que c'est c'est médecine... Et justement... Ça me fait un peu peur... J'envisage plus kiné (si je fait dans la médecine).

Quand je vois les profs de mon école de musique qui s'amusent comme des fous, qui font des morceaux entre eux, organisent des concerts, ça me donnent envie.

Bon, après il y a le salaire, mais mieux vaut faire quelque chose qui me plait et m'épanouir dans un métier plutôt que de faire un métier qui gagne bien mais sans que je prenne plaisir.

Donc pour l'instant je penche plus pour la musique... pour l'instant...

[bach_addict]

Mes parents sont médecins, une de mes sœurs en est à sa 2ème année de médecine, donc je sais ce que c'est c'est médecine... Et justement... Ça me fait un peu peur...

Et encore, en 2e année, ta soeur n'est pas encore vraiment dans le "dur"...mais son cuir va s'épaissir et elle s'en sortira
Mon conseil: si tu veux être réellement utile, être stimulé intellectuellement dans un milieu en constante évolution, que tu as du courage, des facilités pour apprendre, et que tu ne fais pas ça pour l'argent (parceque ça paye beaucoup moins qu'à l'époque de tes parents), prends le risque et fonce, ça ne t'empêchera pas de composer ou de jouer du piano.

[rachmaninoff]

Je suis un peu dans le même cas que toi Rocky, sauf que pour moi, les études, c'est pour l'an prochain
J'essaierai de concilier, si je suis accepté là-bas, mes études d'ingénierie à l'INSA (en section Musique-Études : horaires aménagés, accès à des pianos sur le campus pour répéter...), et études au CRR. Il faut selon moi vraiment assurer les cursus moins risqués (du moment que ton niveau scolaire te le permet, mais je n'ai pas de doute pour toi là-dessus), car chercher à vivre de la musique, on le dit et le redit, mais c'est bien vrai : c'est très difficile. Et rien ne t'empêche, à un moment donné de tes études, si tu n'as pas arrêté le piano entre temps, de te dire qu'en fait, tu préfères tout abandonner pour la musique, il y en a quelques-uns qui font ça... Dans l'autre sens, en revanche (partir sur des études musicales d'abord, pour revenir dans des études plus "classiques"), c'est je pense bien plus difficile (impossible, probablement ?). Et puis un ingénieur peut aussi avoir l'espoir de devenir un très bon amateur (c'est par exemple que ce j'espère). Je connais un astrophysicien que j'ai vu enchaîner en concert 3 Sonates de Beethoven, et pas jouées n'importe comment, ça non... Comme quoi, tout est possible !

[Rockmaninov]

Il y a aussi des médecins pianistes, ui ui !

[rachmaninoff]

C'était un exemple évidemment !

[bach_addict]

un autre point, rapidement : assurer le confort matériel minimum, c'est bien, mais avoir un job humainement riche et intellectuellement stimulant, c'est encore mieux. De ce point de vue là, médecine est très bien. Je vois beaucoup de trentenaires qui en ont marre d'avoir un job au contenu superficiel, même si c'est très bien payé (certains ingénieurs, mais aussi des commerciaux...); on évolue avec le temps et certains auront besoin que leur métier ait un réel "sens" et du contenu humain (et je soupçonne que pour un musicien, c'est souvent le cas, nous sommes certainement plus sensibles à ce besoin que la population générale). Après, il faut être capable de gérer la quantité "d'humain" générée par le job mais si tu as des parents médecins, tu es en terrain connu et tu dois avoir une petite idée de ton appétit pour ça.

[Arabesque44]

Par les temps qui courent, je ne sais pas s'il existe beaucoup de professions où près de la moitié des individus envisagent sérieusement de continuer à travailler au delà de 65 ans, et pas seulement pour des raisons financières.( enquête récente lue un média professionnel)
Ce que dit bach_addict est très juste , et le restera encore pour longtemps sans doute, même si les conditions d'exercice se dégradent progressivement ( revenus, mais également moins de prestige, augmentation de la charge de travail administratif etc...)
Je n'ai jamais regretté de m'être engagée dans cette voie.

[Val]

Mais souviens-toi de toujours faire passer l'école avant le piano si tu n'es pas sûr. Une année de piano manquée, ça se rattrape, un dossier pourri, non.
Surtout si tu décides d'aller étudier à l'étranger (Oxford, par exemple).

[Rockmaninov]

Mais souviens-toi de toujours faire passer l'école avant le piano si tu n'es pas sûr. Une année de piano manquée, ça se rattrape, un dossier pourri, non.
Surtout si tu décides d'aller étudier à l'étranger (Oxford, par exemple).

Oui: l'école avant tout, car ça ne se rattrape pas, tu as raison.

Bon, pour Oxford, ça peut attendre .

[Lee]

Dans vos cas, j'imaginerais peut-être un métier spécialisé et plus "sûr" mais toujours dans la musique. Avec tes dons et tes intérêts, Rachmaninoff, par exemple, je peux t'imaginer dans les recherches pour produire un meilleur son, pour créer une salle de concert ou comment adapter les anciens endroits, ou rechercheur de Fazioli, ou ingenieur pour produire des meilleurs sons de l'équipement electronique, quelque chose comme ça.

Rocky il y a un ancien fil qui parle de comment soigner des patients avec la musique mais j'oublie le nom du métier...

[Line-Marie]

Musicotherapeute.
Je suis devenue une fan des podcasts et dans une émission de France Inter, La Tête au carré, du 4 mars 2014 , il était question de : Le pouvoir thérapeutique de la musique, Le cerveau mélomane
(Dans l'émission du 22 mars : effet placébo et addiction (çà peut peut-être aider pour surmonter le trac?))

[bach_addict]

et plus généralement Art-thérapeuthe, c'est le métier de la femme d'un de mes amis (pas en France); elle s'occupe d'enfants avec des pathologies psy type autisme et essaye d'améliorer leur état en leur faisant pratiquer du dessin, de la musique, des chants...elle avait étudié ça aux Pays Bas, à l'époque il n'existait pas de formation en France, c'est peut-être toujours le cas.
La pratique de plusieurs arts me semble plus bénéfique car susceptible de faire travailler plus de régions du cerveau et de stimuler encore plus de zones associatives du cortex.
Même si je suis convainu de l'intérêt de l'approche, ça reste cependant une formation aux débouchés aléatoires par rapport à médecine (d'autant que ce n 'est pas un métier connu en France).
Dans le même ordre d'idées, une amie a commencé par faire l'école de commerce la plus connue en France, puis a tout plaqué pour s'inscrire en première année de médecine, aujourd'hui elle est neurologue et elle s'occupe principalement de rééducation. Je pense que même si son compte en banque est aujourd'hui bien moins rempli que si elle avait poursuivi dans le commerce/management après H*C, elle a donné un véritable sens à sa vie et ça valait la peine.

Une année de piano manquée, ça se rattrape, un dossier pourri, non.
Surtout si tu décides d'aller étudier à l'étranger (Oxford, par exemple).

idem en France avec les CPGE : il y a une fenêtre temporelle pour y être admis, pas deux.

ingenieur pour produire des meilleurs sons de l'équipement electronique

ça devient difficile aujoutrd'hui de trouver un métier d'ingénieur véritablement passionnant; les grandes avancées technologiques du 20e siècle commencent à être bien derrière nous et beaucoup trop d'ingénieurs se tournent vers des jobs non techniques (à base de réunion, de gestion de projet, de blabla)...même si on continue à être bien payés (quand on sait mener sa barque), l'intérêt du métier...souvent c'est bof. Une exception notable : les biotechnologies, en innovation constante et où les enjeux sont très motivants. Mais là encore, il est plus sûr de l'aborder avec un doctorat en médecine en poche qu'en se surspécialisant dans un domaine de la biologie ou de l'ingénierie.

[rachmaninoff]

Ingénieur en recherche & développement dans les énergies renouvelables, ça aussi, ça peut être intéressant, et il y a toujours des progrès à faire dans ce domaine !

[Serge]

Moi je dis que dans 30 ou 40 ans on sera 10 milliards sur la planète... donc c cuit. Alors autant se faire plaisir!