Vos derniers concerts...

[Moonlight85]

Merci beaucoup, Envrac, pour tes ajouts / modifications.
Je vais compléter la liste du coup !

[Envrac]

Je t'en prie !

Le second, j'imagine qu'on parle des variations d'Horowitz ?

Le dernier c'est un assemblage bizarre.
Mozart-Say-Volodos-Wang ?

Je connaissais la version de concert de Volodos (je n'oserais déjà plus dire "Mozart-Volodos"...), je connais la jolie petite version jazz de Fazil Say, mais je n'ai jamais entendu de version unifiant les deux ? C'est le travail qu'a réalisé Yuja Wang ? "Allez pour le même prix je vous mets aussi la version de Say, cadeau de la maison".............Ou elle a elle même rajouté des choses en plus ?
Ca devient un peu risible je trouve...Mais bon on parle d'un 7ème bis

Tu peux l’écouter ici:

[Lee]

Woohoo, c'est fun ! Merci Envrac. (Je trouve au contraire de Nox que ça aurait été risible de jouer Marche à la Turque hyper sérieusement, c'est trop un cliché chargé pour ne pas inventer autre chose.)

[pianojar]

Un petit détail, elle a utilisé une tablette pour Ligetti

[Bastien]

Andreï Korobeinikov, Samedi 9 juin, à l'auditorium du conservatoire de Lille, dans le cadre du Lille Piano Festival.

Korobeinikov-Andrei-IreneZande-Ol.jpg (29.26 Kio) Vu 5637 fois

Prokofiev sonate n°9 : Hypnotique, racée, envoûtante musique. Sur ce magnifique Yamaha au son si chaleureux, le pianiste russe de 32 ans rend justice à l'oeuvre en nous offrant une interprétation empreinte d'un lyrisme et d'une plénitude très touchants. Superbe !

Beethoven sonate Waldstein : premier mouvement prix à un train d'enfer, un peu sec. Bien sûr c'est maîtrisé de bout en bout, le phrasé, les nuances, les inflexions, du grand piano assurément. Mouvement lent bien plus éloquent et expressif. Mais je ne suis pas un grand fan de cette sonate donc difficile de juger pour moi. Le public est en tous cas conquis et applaudit à tout rompre à la fin de l'oeuvre.

Scriabine sonate n°5 : Je viens surtout pour ça et je vais être servi. Vision extrême d'une oeuvre qui l'est par essence, l'interprétation est foudroyante, incandescente, complètement débridée. Placé au premier rang, les ffff m'incommodent. Une folie contrôlée par une technique ébouriffante, peut-être parfois au détriment du mystère intime présent dans certaines sections de l'oeuvre.

En bis, le pianiste, chaud bouillant, donnera une des bagatelles op.126 de Beethoven et l'étude n°12 op.8 de Scriabine, romantisée à l'extrême, avec force rubato. Le pianiste est en nage, le public exulte, je reste sonné après cette deuxième partie. Un concert très impressionnant.

[Virgule]

Merci Bastien pour ce compte rendu très vivant et saisissant du concert de Korobeinikov ! Jamais entendu en live pour ma part.

Je reviens à Yuja Wang, donc j'avais écrit ailleurs que même si je déteste comment elle s'habille, cela ne m'empêcherait pas d'aller l'entendre en concert (en fermant les yeux si nécessaire). J'avais effectivement des billets pour un récital à Montréal, le 15 mai dernier, et sans être hyper emballée, j'ai bien apprécié le concert.

Finalement ses robes ne m'ont pas dérangée. En personne, ce qui dominait pour moi, c'était sa présence, toute simple. Je l'ai trouvée à la fois décidée et vulnérable, gamine humble et touchante qui prend visiblement plaisir à sa popularité (et a peut-être même besoin de plaire ?) mais sans la moindre trace d'arrogance, qui a des moyens techniques impressionnants mais qui est aussi une pianiste sérieuse et une vraie musicienne.

Le programme était apparemment le même qu'à la Philharmonie où plusieurs ici l'ont entendue. A Montréal, j'ai eu l'impression qu'elle se sentait un besoin de démontrer son incroyable maîtrise technique, au point de ne se laisser vraiment prendre par la musique, en oubliant l'auditoire, que vers la toute fin, une fois bien engagée dans le troisième mouvement de la sonate #8 de Prokofiev. Son jeu est alors devenu poignant, saisissant, convainquant. Là, elle s'est oubliée et elle m'a vraiment émue, et cette émotion à fleur de peau était toujours là lorsqu'elle a joué son premier rappel, une superbe romance sans paroles de Mendelssohn (la même qu'à Paris).

Malheureusement, le public ne lui avait guère permis de s'oublier avant... Elle a débuté le concert par 7 préludes et études-tableaux de Rachmaninov (et non 9 comme rapporté par Huss dans Le Devoir) et une partie du public l'a applaudie après chacune des 7 pièces, malgré qu'elle s'en soit montrée très visiblement irritée. Elle était nerveuse au début et a attaqué le premier prélude beaucoup trop vite (pas un problème pour elle mais c'était évident). Ça s'est calmé ensuite et je crois bien que son Rachmaninov aurait pu me plaire si le public l'avait laissée s'y plonger. Cependant, il m'a semblé que certains pianistes que j'admire dans Rachmaninov auraient pu lui en remontrer, côté utilisation de la pédale (son Rach était noyé) et côté étagement des plans sonores... Pas le point fort du récital donc.

Le point fort pour moi, il est venu ensuite, dans 3 études de Ligeti. Je ne connaissais pas cette musique, d'une difficulté ahurissante mais qui m'a beaucoup plu. Christophe Huss en a fait une bien meilleure description que je ne le pourrais:
Voilà une pianiste qui fait se lever un public montréalais pour acclamer trois Études de György Ligeti! Nous étions en fin de première partie et ce que Yuja Wang venait d’accomplir dans Touches bloquées, Vertige et Désordre était tout simplement phénoménal, tenant quasiment de la prestidigitation puisqu’il lui fallait assumer, par exemple dans Désordre, en molto vivace, une dissociation des mains avec polymétrie et accentuations décalées. Jamais l’auditeur n’avait l’impression d’un exercice ou d’un défi : Yuja Wang avait l’air de s’amuser ! https://www.ledevoir.com/culture/musiqu ... ymphonique.

Bon, s'amuser, non. D'abord, à Montréal comme à Paris:

Un petit détail, elle a utilisé une tablette pour Ligetti

Ensuite, je ne sais pas où Huss était assis, mais moi j'étais au centre droit et je voyais très bien son visage, ses yeux rivés sur sa tablette avec un expression de concentration extrême. Alors non, elle ne s'amusait pas. Elle maîtrisait complètement mais cela lui demandait un énorme effort cérébral (je ne parle pas des doigts), très visiblement. Mais c'était époustouflant, aride mais magnifique. Elle a réussi, pour moi au moins, à faire entendre de la musique dans ces études, en particulier dans Vertiges, où on entendait l'eau couler sous ses doigts. Mais l'ovation debout des Montréalais, c'était surtout pour la prouesse technique, pas pour la musique, et aussi, parce qu'on savait que c'était la pause. Mais quand même, la prouesse, elle l'a accomplie et ce n'est pas rien.

Par contre, sa sonate de Scriabine (#10) m'a surtout donné très très envie de l'entendre... sous les doigts de Jean-Paul Gasparian, qui a récemment enregistré une superbe sonate #2 et des études op. 65 absolument magiques. En gros, je ne lui ai pas trouvé un beau toucher, pas d'enchantement de ce côté, donc pour me ravir, elle devra plutôt faire davantage montre de cet engagement si poignant qu'elle a su montrer dans la fin de sa sonate de Prokofiev et dans son premier bis. Les trois autres bis sont donnés précisément dans l'article de Huss cité plus haut: ce n'était plus qu'esbroufe et démonstration, des 'crowd-pleasers' qui provoquent des applaudissements déchaînés mais ne sont pas ce que j'apprécie dans un récital. C'était bien la Yuja qui a besoin de plaire, et elle a plu. A d'autres surtout, mais elle m'a quand même amusée aussi.

Quant aux fameuses robes, en première partie c'était une robe longue tout ce qu'il y a de classique, rien à dire. Après la pause, on passe à une robe (jaune canari selon Huss, beige pour moi) très très courte et moulante, qui a surtout eu le grand défaut de se tacher d'un fond noir sur le banc du piano, très élégant lorsqu'elle s'est relevée toute en sueur. Elle n'a pas du en être enchantée... Mais je ne lui en tiens pas rigueur.

Je ne referais pas un voyage à Montréal pour l'entendre à nouveau donc, mais cela ne sera pas nécessaire: en principe elle sera au Club musical l'an prochain, ici même à Québec, en duo avec Gautier Capuçon. Si c'est lui qui m'attire d'abord dans ce récital, sa présence à elle ne devrait pas me décevoir.

[pianojar]

La Trinité selon Brad Mehldau

Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°3 en do dièse majeur, BWV 848
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 1 : Rondo
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Prélude n°1 en do majeur, BWV 870
Improvisation 1
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Fugue n°16 en sol mineur, BWV 885
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 2 : Ostinato
Entracte
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°6 en ré mineur, BWV 851
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 3 : Toccata
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°7 en mi bémol majeur, BWV 852
Improvisation 2
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude et Fugue n°20 en la mineur, BWV 865
Improvisation 3

L'artiste a endossé trois costumes différents pour son récital de la philharmonie même s'il a rapidement tombé la veste !
- Interprète dans ces divers préludes et fugues de Bach dont il livre des versions très convaincantes : technique sans failles et belle musicalité.
- Compositeur dans ces 3 pièces after Bach avec notamment un ostinato qui m'a beaucoup plus, ce qui n'est pas très étonnant car il utilise l'ostinato à merveille dans ses improvisation jazz habituelles
- Improvisateur dans un cadre bien établi, le matériau de la pièce de Bach qu'il joue avant l'impro

Une salle archi-comble pour un concert assez audacieux et sans concessions qui permet de réunir public classique et jazz, chacun peut trouver son compte dans ce programme très construit mais qui nécessite une écoute attentive de la part de l'auditeur pour ne pas perdre le fil dans des pièces quelquefois assez longues

Un retour au jazz pour la trilogie d'impros finale avec Radiohead, John Coltrane et le célébrissime Misty d'Erroll Garner réharmonisé par Mr Brad

Un artiste aussi à l'aise dans le répertoire classique, que dans l'utilisation de standards ou de pop-music, qui à l'instar d'un Enrico Pieranunzi, Thomas Enhco, Keith Jarrett, Edouard Ferlet ou Lucas Debargue , pour ne citer que ceux là, sont persuadés que la musique est une et font tout pour partager leur passion et créer des passerelles entre des mondes quelquefois éloignés.

Pour ceux qui n'y étaient pas et désirent se faire une opinion personnelle
https://www.arte.tv/fr/videos/081886-00 ... -de-paris/

[katy]

J'en parlais, et on y est : ouverture cette semaine du festival international de Colmar, avec une affiche particulièrement prestigieuse cette année.
J'ai été obligée de faire des choix difficiles, en raison de problèmes acoustiques, ou on prend des places de première catégorie, ou on peut faire une prière pour entendre quelque chose...
J'ai donc des billets pour :
- deux concerts de Martha Argerich (un grand moment d'émotion pour moi, je ne l'ai jamais vue jouer et faudrait quand même plus trop attendre, elle ne rajeunit pas...) : concerto et musique de chambre
- deux concerts de Kissin (en fait tout le festival est conçu comme un hommage à Kissin, qui donnera plusieurs concerts) : concerto et récital
- Seong Jin Cho : concerto
- George Li : concerto
(j'ai sacrifié Sokolov qui vient chaque année... et bien d'autres )
Bilan : 400 euros
Je tâcherai d'en rendre compte ! En plus, ma prof, qui travaille pour le festival, va tourner les pages de Martha... Quand je parlais d'elle dans d'autres posts, du fait qu'elle connaisse si mal la musique française et que certains trouvaient cela louche... ma prof fait une grande carrière en France... de tourneuse de pages (et elle m'en a raconté de belles à ce sujet... )

[katy]

Donc ce soir, ouverture du festival international de Colmar, thème "Hommage à Evgeny Kissin", avec un récital de ...Kissin.
Malheureusement, d'année en année, les mêmes problèmes se répètent : l'acoustique des lieux est désastreuse... par contre le festival est plutôt huppé et les places sans être inaccessibles ne sont pas données : on paye donc un bon prix pour ne rien voir et mal entendre...
Et là ce soir j'ai décroché le gros lot : non pas un pilier, mais deux dans l'axe... donc absence totale de visibilité... pour 40 euros. Ce qui représente la 2ème catégorie (et pas la dernière...) Et avec ça, un piano totalement noyé dans une église protestante très, très vaste et large, inaudible au-delà des premières rangées. Le top...Par chance, j'ai pu me décaler un peu, pour entrapercevoir vaguement quelque chose.
Kissin proposait en première partie 3 nocturnes de Chopin, et la 3ème sonate de Schumann (concerto sans orchestre), puis en 2ème partie 8 préludes de Debussy et la 4ème sonate de Scriabine.
Je ne suis pas une grande fan de Kissin, dont je n'ai pas un seul CD. Le récital ne m'a pas totalement fait changer d'avis, même si c'est un très grand pianiste de toute évidence. Dans la première partie, de ce que j'ai pu en entendre (à quoi s'ajoutent des portables, bruits d'éventail et bavardages....) je l'ai trouvé sur la réserve, le Schumann notamment dans une approche étonnamment classique et tenue. Il a incontestablement un sens supérieur de l'architecture, c'était admirablement construit mais où étaient la passion, la folie schumannienne...
Dans la 2ème partie il a plus lâché la bride, avec des préludes de Debussy plutôt musclés et énergiques, puis la 4ème sonate de Scriabine qui fait toujours son effet... Du piano impressionnant, assez démonstratif et extérieur. Pour autant, j'ai été surprise par sa science du son, que je n'avais jamais remarquée jusque là, il ne cogne pas, il a une splendide palette sonore.. mais il me manque quelque chose, un supplément d'âme...
Très raide, peu avenant, il est quand même revenu saluer de multiples fois de bonne grâce, et a donné 3 bis qu'il a tous annoncés : la Rêverie de Schumann, très délicate, la dernière pièce des Children's corner (à nouveau très musclée), et la dernière étude de Chopin dans laquelle il s'est lâché complètement au prix de quelques fausses notes, les seules de la soirée. A sa manière, il devait être à l'aise et a été très applaudi.
Au programme demain, l'entrée en scène d'Argerich, dans le concerto pour piano et trompette de Chostakovitch. (et plein d'autres choses... enfin pour moi il n' y a qu'elle qui compte ! )

[katy]

Grand grand moment d'émotion pour moi... je peux mourir en paix : j'ai vu Martha
Si on me demande quel est mon pianiste préféré, je dirais spontanément, Martha, même si ce n'est pas forcément dans tout... et je ne l'avais jamais vue, et m'étais un peu faite à cette idée. Voilà qu'il y a une dizaine de mois, ma prof de piano, qui travaille pour le festival, m'annonce que Martha est programmée, ce qui sera confirmé par le programme officiel. Je n'y ai pas cru un instant. Surtout qu'elle a annulé des concerts cette année. Aucun contre- ordre n'est jamais arrivé, mais il a fallu que hier, ma prof de piano m'envoie des photos de Martha foulant le sol colmarien pour que je me dise que j'ai quand même de bonnes chances de la voir...
J'ai donc prêté une oreille relativement distraite au Capriccio italien de Tchaïkovski, aux Variations Rococo jouées par le flamboyant Misha Maïsky, à la 9me symphonie de Chostakovitch, Spivakov dirigeant l'orchestre de Russie, et enfin on installe le piano, il est déjà 22h30 et la salle toute entière retient son souffle, les smartphones surgissent de partout : Martha fait son entrée sur scène, plutôt péniblement. Installée au piano, elle rajeunit instantanément de 40 ans et attaque le concerto pour piano et trompette de Chostakovitch comme si elle improvisait chaque phrase, fantasque, libre, mutine, fourrageant ses cheveux, se mouchant en plein milieu, très attentive néanmoins au trompettiste, Sergei Nakariakov et à l'orchestre.
Et moi qui croyais la connaître je me suis rendue compte que je n'avais jamais vraiment entendu sa sonorité, toute en légèreté et en grâce : c'est comme si elle avait à peine besoin d'effleurer le piano. Sa musique scintillait, rebondissait, virevoltait : je la connaissais ainsi, je l'aime pour ça mais c'est encore tellement plus fort en vrai...
Elle semblait totalement réinventer l'oeuvre, ou c'est comme si elle l'avait écrite... et tout le monde la suivait.
Malheureusement, dès qu'elle quitte son piano, l'âge reprend le dessus, elle marche difficilement et les quelques marches qu'elle doit descendre lui posent problème.
Puis, grande surprise : un méga bis assez improbable, les fantasiestücke op. 73 de Schumann jouées au piano... et à la trompette, avec la même liberté souveraine.
Bon je souhaiterais quand même vivre jusqu'à samedi tant qu'à faire ... où elle doit donner un récital de musique de chambre...

[jean-séb]

En tout cas, ne meurs pas avant d'avoir fini cette très agréable série de comptes rendus. Merci.

[BM607]

Merci sur ce compte-rendu sur l'immense Martha, ma pianiste préférée, que j'aimerais tant voir jouer (mais je n'ai jamais réussi à entraîner ma femme pour la voir, hélas).

BM

[pianojar]

Très intéressant compte rendu merci
J'espère que les concerts prévus à la philharmonie la saison prochaine auront bien lieu car je ne l'ai jamais entendu en live non plus

[katy]

20180705_204544.jpg (81.27 Kio) Vu 5151 fois

Aujourd'hui pas de concert pour moi… mais un petit reportage fait à l'arrache et avec les moyens du bord : pour la première et sans doute la dernière fois de ma vie j'ai fait la groupie… Alors que je passais dans le centre ville, une camionnette du festival s'est arrêtée sous mon nez, et a déposé Martha flanquée de Misha Maïsky devant l'église protestante : le planning affiché indiquait qu'ils devaient y répéter leur concert de demain avec Spivakov.

Alors qu'est-ce que j'ai fait : comme une idiote, j'ai collé l'oreille contre une porte latérale Et qu'ai-je entendu ? La sonate de Franck jouée intégralement… apparemment Martha ne se prend pas beaucoup la tête, et la répétition n'était pas bien longue
Sur la 3ème photo on la voit à la sortie de l'église, par une porte latérale, la tignasse blanche c'est Maïsky, la jeune femme brune c'est Stéphanie Argerich, qui ne quitte pas sa mère, l'auteur du documentaire Bloody daughter, le jeune garçon il me semble que c'est un petit-fils.
Petite déception, en fait j'espérais, grâce à ma prof qui tourne les pages et a donc pris part à cette répétition, avoir un petit privilège, mais rien de rien finalement, j'ai même bataillé ferme pour qu''elle me fasse signer un disque (et c'est pas gagné…)
Sinon Martha, de près, semble bien fatiguée, même pour une personne de 77 ans et marche mal, elle est d'ailleurs très entourée en permanence, miraculeusement quand elle joue ça ne s'entend absolument pas… Maïsky est très farceur, dixit ma prof... et vous pouvez constater que Kissin est venu les écouter hier soir.
(bon, mon smartphone fait ce qu'il peut...)

[katy]

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[katy]

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[katy]

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Derrière Maïsky (toujours content, lui ), Vladimir Spivakov, les cheveux blancs courts, Stéphanie Argerich de dos, et les petits-enfants (d'après ce que m'a dit ma prof...)

[Virgule]

Grand grand moment d'émotion pour moi... je peux mourir en paix : j'ai vu Martha
Si on me demande quel est mon pianiste préféré, je dirais spontanément, Martha, même si ce n'est pas forcément dans tout... et je ne l'avais jamais vue, et m'étais un peu faite à cette idée.
[...]
Bon je souhaiterais quand même vivre jusqu'à samedi tant qu'à faire ... où elle doit donner un récital de musique de chambre...

Merci Katy pour ces supers comptes rendus ! Quelle chance tu as eue d'entendre Martha dans le concerto de Chosta, et avec Nakariakov en plus. Elle est sublime dans ce concerto, la meilleure ! Pour moi aussi, si on me demande qui est mon pianiste préféré, c'est Martha, spontanément ou autrement. Et j'ai eu la chance de l'entendre deux fois en concert, ici même à Québec (où elle était déjà venue deux fois avant, quand je ne suivais pas les concerts... ). La directrice d'alors de notre Club musical s'était liée d'amitié avec elle alors elle venait. Malheureusement, jamais en récital, mais en musique de chambre, en 2005 dans un programme à deux pianos, ce que je n'apprécie guère - mais quand même, avec Nelson Freire c'est pas si mal; et en 1996, en sonates piano-violoncelle avec Misha Maïsky - l'un des meilleurs concerts entendus de ma vie. Elle le dominait complètement, niveau musicalité (même s'il est très bon aussi), mais jouait dans le plus grand respect de son partenaire - et je n'écoutais qu'elle. Un immense souvenir.

Ah ah ! pendant que j'écrivais tu as posté ces photos, très drôle (de te découvrir groupie ! ) et très émouvant. Oui, pourvu qu'elle vive encore longtemps.

[katy]

Deuxième et dernier concert à Colmar de Martha hier soir : retour dans cette magnifique église… à l'acoustique déplorable.
Kissin est de nouveau présent, flanqué de sa manman… et Stéphanie Argerich est tout près de moi, avec un de ses fils.
Au programme une première partie avec Misha Maïsky : 5ème sonate de Beethoven et sonate de Debussy. La 5ème deviendra la 2ème… Le jeu de Maïksy d'une grande générosité me semble parfois à la limite du "trop", comme c'est aussi le cas dans ses enregistrements, et paradoxalement c'est la fougueuse Martha qui le cadre, mais il arrive quand même à la surprendre et à la faire sourire dans Debussy : très passionné, extravagant, l'œil rieur, le personnage est très sympathique. On sent le duo complice et extrêmement proche.
Entre les pièces un curieux ballet : Martha s'éloigne du piano, mais s'arrête devant les marches et revient, elle toussote, et ne descend les marches que pour l'entracte.

2ème partie consacrée à la sonate de Franck : à l'engagement extrême de Maïsky succède le violon bien plat et non dépourvu de scories de Spivakov (qui fait très jeune mais a quand même 73 ans…) J'avais espoir que la fougue de Martha le dynamiserait un peu, mais...non, ses élans et foucades le laissent de marbre. Chacun joue un peu dans son coin, et Martha laisse échapper quelques fausses notes : ça reste très bien, mais des nombreuses sonates de Franck qu'elle nous a laissées, avec violonistes, violoncelliste, flûtiste, ce n'est pas la meilleure. Et elle est étrangement rivée à sa partition. Suit une ouverture de Prokofiev sur des thèmes hébreux (jamais entendue…) rassemblant Martha, Maïsky, Spivakov et des musiciens de l'orchestre de Russie : c'est assez drôle et bien enlevé. L'œuvre sera intégralement bissée.
S'en suit pour moi une impression un peu de gueule de bois, j'avais tant attendu ce moment, tant craint, et voilà, c'est fait, en plus 55 euros la place des artistes de cette trempe... on a quand même de la chance, à Paris les prix sont généralement bien plus élevés...
Voilà que j'apprends ce matin l'envers du décor : en fait on a frôlé l'annulation (ce que je craignais tant...), enfin le remplacement, Martha était malade, avait dû être soignée d'urgence et in extremis a assuré le concert Comme quoi elle n'annule pas si facilement...

Le festival continue maintenant sans Martha, qui doit se soigner pour aller à Verbier, ce soir au programme deux concertos, le 20 de Mozart et le 1er de Chopin par Seong Jin Cho.

[katy]

J'adore ce type… C'est une photo qui vient de la page facebook du festival, faite par le photographe officiel (c'est qund même autre chose )