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[minet]

Concert Pollini 9 oct 2017

Promesse tenue, comme tous les ans,
son piano Steinway - Fabbrini était atterri sur la scène de la Philharmonie. ( et autrefois, sur celle de Pleyel, de Théâtre de Chatelet...)

Schummann :
Arabesque op18 ,
Kreisleriana

Chopin :
Deux Nocturnes op.55
Sonate no 3

Bis :
scherzo no 3
Ballade no 1

Son piano Fabbrini, est ce qu'il est parce que, tellement parfaitement "ｔune-up"que quelques fois, j'ai eu l'illusion ? d'entendre le son comme proche d'un instrument électronique ?
Expressions, chants, étincellements,résonances, Le son que tisse et dessine Pollini, avec cet instrument est vraiment hors du commun.

Hier soir, nous avons eu le bonheur d'avoir la séance de dédicace après le concert.

Je ne sais que de prier que cette heureuse rencontre avec le Grand pianiste se renouvelle encore et encore...

[jean-séb]

Merci Minet pour ton compte rendu. Est-ce que la salle de la Philharmonie était remplie, pour ce concert exceptionnel. Est-ce bien le piano qui avait presque cette acoustique d'instrument électronique ou bien peut-ile s'agir de l'acoustique de la salle elle-même qui déforme un peu le son du piano ? Où étais-tu placée ?

[minet]

J'étais à parterre (orchestre) mais près de la scène, ce n'est pas une meilleure place, mais j'aime là bas.
Je ne peux pas dire si cette impression était due à l'acoustique de philharmonie ou juste personnelle....
le moins que je puisse dire est que c'était une sensation particulière, pas forcément dans le sens du défaut,
mais quelque chose qui est affinée. C'était la première fois que j'ai entendu pareil, pourtant très court, juste une ou deux fois quelques mesures.Cela m'a fait penser à une sorte de synthétiseur contemporaine.

[Dogane]

.

[pianojar]

Petit compte rendu rapide du concert de samedi soir à la maladrerie de Beauvais
http://maladrerie.fr/
Un concert à 2 pianos par le duo Jatekok
Duo Jatekok
qu a débuté par un création à savoir 3 pièces pour 2 pianos de Baptiste Trotignon avec un clin d'oeil appuyé au minimalisme américain et une citation de la Waldstein
Ensuite le concert s'est poursuivi avec le poinrs of jazz de Dave Bubeck que maintenant tout le monde connait depuis qu'il a été mentionné dans le fol "raretés à 2 pianos"
Après l"entr'acte programme plus classique...... quoique comme dirait Devos
La sonate de Poulenc pour 2 pianos qui alternent harmonies très avant-gardistes avec accords "clusters" et des passages extrêmement lents d'une somptueuse beauté. Je ne connaissais pas cette sonate qui est une des dernières oeuvres de Poulenc.
Pour terminer la plus classique valse de Ravel dans une interprétation très dynamique
En bis un 4 mains une magnifique transcription de Bach/Kurtag
Le petit plus du concert avec les explications sur le fil conducteur du programme puisque Poulenc dédie sa sonate au duo "les boys" qui a été l'un des premiers a jouer le points of jazz de Brubeck.
Le rapport avec la valse de Ravel est que Arthur Gold et Robert Fizdale (les boys) ont écrit une biographie de Misia Sert a qui Ravel a dédié sa pièce.
Voilà très beau concert loin de la cohue parisienne dans un endroit charmant et paisible

Merci pour les compte rendus Pollini qui me font regretter de ne pas y être retourné cette année bien que l'ayant vu au même endroit il y a quelques mois

[lookingforthepianist]

Valentina Lisitsa le dimanche 15 octobre.

Même si certains m'avaient déconseillé ce concert, j'ai tenté l'expérience quand même ...
Mon compte rendu du concert : https://lookingforthepianist.wordpress. ... s-elysees/

[pianojar]

Je n'étais pas au concert mais c'est ce que je pressentais au vu du programme et je pense que le concert du 19 à St Germain en Laye sera bien plus intéressant

[Envrac]

J'étais au concert d'hier soir à Saint-Germain-en-Laye.
Le programme était bien plus intéressant qu'une soirée de nocturnes, par contre à propos du jeu pianistique, mieux vaut ne rien dire.

[Moonlight85]

Bon, je vais essayer un petit compte-rendu. Avec mes mots...
J'étais donc au concert de Valentina Lisista hier soir, à Saint-Germain.

Tout d'abord, rappel du programme:

- Beethoven : sonate n°14 "au clair de lune" op 27 n°2 en do dièse mineur
- Bach : 15 inventions à deux voix
- Chopin : trois nocturnes (mi bémol majeur op 55 n°2 / si majeur op 62 n° 1 / mi majeur op 62 n° 2)

- Ravel : Gaspard de la nuit
- Moussorgsky : Tableaux d’une exposition
- Debussy : Clair de lune

Et en bis, le nocturne Op. Posth n°20 de Chopin.
Le piano était un Bosendorfer.

Le programme était donc très dense. J'avais souvenir (d'un concert à la Philharmonie, et de vidéos / audios entendus) de la vélocité de Valentina. Je dis donc à mon ami qui m'accompagnait, avant le début de Beethoven, que je trouve qu'elle joue un peu trop vite le premier mouvement. Et bien non, pas cette fois, c'était lent et "pesant" mais dans le bon sens - en tous cas cela me parlait plus.
Et c'est un peu la remarque (pour la lenteur) que je me suis faite sur une grande part du concert. J'y reviendrai.
Son Beethoven m'a donc beaucoup plu, mais était assez différent de ce à quoi je m'attendais.

Je connaissais peu les inventions de Bach, mais les ai trouvées plaisantes. Elle a une façon de frôler les touches tout en s'assurant une précision assez extraordinaire.

Pour les nocturnes de Chopin, je me suis un peu ennuyée, je l'avoue. J'ai trouvé qu'il y avait peu de variations / nuances entre les 3 morceaux, même s'ils étaient très bien joués. Et de la lenteur, beaucoup de lenteur.

Et on arrive à la seconde partie. J'ai trouvé Ondine magnifique, chantant. Je suis plus mitigée sur la suite. Certaines parties étaient très lentes là aussi, alternées avec des sons parfois noyés (mais peut-être était-ce le piano, où ma place dans la salle). Je serais bien incapable de rentrer dans le détail. Mais globalement, j'ai trouvé son interprétation intéressante et agréable, ce qui est un beau compliment, puisque seule la version de Debargue me fait vraiment voyager

Mon gros bémol va sur les Tableaux. Aux premières notes de la Promenade, je me suis dit que ça promettait une belle interprétation (à mon gout). Et déjà quelques notes avant la fin du premier, quelques choix de rythmes étranges. On arrive sur Gnomus, très très lent... Au final, les tableaux furent bien une suite de tableaux, mais on ne voyait pas, je trouve, le fil conducteur. C'était assez décousu, avec des parties trop rapides, d'autres beaucoup trop lentes. Chacun a sa vision de l'oeuvre, mais ce n'est pas cette vision que je préfère. L'oeuvre était beaucoup, beaucoup trop longue. Et en regardant autour de moi, j'ai cru voir qu'elle avait "perdu" beaucoup de monde. ou peut-être était-ce parce qu'il était tard (le concert a démarré à 20h45 et fini à 23h10, avec 10-15 minutes d'entracte). La fin des tableaux m'a semblé difficile, mais avec un tel programme, cela peut surement se comprendre.

La conclusion était en revanche magnifique, son Debussy comme le nocturne Op. Posth ont été les meilleurs moments du concert pour moi. Beaucoup de délicatesse, de poésie.

C'était donc un concert étonnant/déroutant, et un peu long - parce que les interprétations ne sont pas forcément mes favorites. Néanmoins, Valentina Lisitsa reste une pianiste que j'aime beaucoup et qui mérite qu'on aille la voir en concert.

Je crois que Sotia était aussi dans la salle, elle aura peut être un autre point de vue?

[Envrac]

Mon gros bémol va sur les Tableaux. Aux premières notes de la Promenade, je me suis dit que ça promettait une belle interprétation (à mon gout). Et déjà quelques notes avant la fin du premier, quelques choix de rythmes étranges. On arrive sur Gnomus, très très lent... Au final, les tableaux furent bien une suite de tableaux, mais on ne voyait pas, je trouve, le fil conducteur. C'était assez décousu, avec des parties trop rapides, d'autres beaucoup trop lentes. Chacun a sa vision de l'oeuvre, mais ce n'est pas cette vision que je préfère. L'oeuvre était beaucoup, beaucoup trop longue. Et en regardant autour de moi, j'ai cru voir qu'elle avait "perdu" beaucoup de monde. ou peut-être était-ce parce qu'il était tard (le concert a démarré à 20h45 et fini à 23h10, avec 10-15 minutes d'entracte). La fin des tableaux m'a semblé difficile, mais avec un tel programme, cela peut surement se comprendre.

Les Tableaux etaient catastrophiques; Limoges !! Gros trous de mémoire !
Je me sentais vraiment mal à l'aise.

[lookingforthepianist]

Ton expérience de Valentina a l'air d'avoir été plus agréable que la mienne. Néanmoins ton avis sur les nocturnes que tu as entendu me rassure un peu je t'avoue, je ne suis pas la seule à trouver que son interprétation manque de nuances.

[Moonlight85]

Mon gros bémol va sur les Tableaux. Aux premières notes de la Promenade, je me suis dit que ça promettait une belle interprétation (à mon gout). Et déjà quelques notes avant la fin du premier, quelques choix de rythmes étranges. On arrive sur Gnomus, très très lent... Au final, les tableaux furent bien une suite de tableaux, mais on ne voyait pas, je trouve, le fil conducteur. C'était assez décousu, avec des parties trop rapides, d'autres beaucoup trop lentes. Chacun a sa vision de l'oeuvre, mais ce n'est pas cette vision que je préfère. L'oeuvre était beaucoup, beaucoup trop longue. Et en regardant autour de moi, j'ai cru voir qu'elle avait "perdu" beaucoup de monde. ou peut-être était-ce parce qu'il était tard (le concert a démarré à 20h45 et fini à 23h10, avec 10-15 minutes d'entracte). La fin des tableaux m'a semblé difficile, mais avec un tel programme, cela peut surement se comprendre.

Les Tableaux etaient catastrophiques; Limoges !! Gros trous de mémoire !
Je me sentais vraiment mal à l'aise.

Oui, gros trous de mémoires. J'ai souffert avec elle aussi. Mais j'ai modéré mon propos, car qui sait : il y a peut être des raisons à ces oublis.

[Virgule]

À la demande de Moderato Cantabile, voici mon compte-rendu du récital de Behzod Abduraimov, jeune pianiste ouzbèque qui connaît un beau début de carrière, présenté au Club musical de Québec le 25 septembre dernier. Compte-rendu que j'avais rédigé le 27 septembre en vue de le poster ici, puis un peu oublié.

J'ai découvert ce pianiste sur internet, dans le 3e concerto de Prokofiev avec Gergiev, où il m'avait soufflée, emballée. J'ai ensuite acheté ses deux CDs, qui m'avaient un peu déçue je dois dire, mais ce sont des enregistrements studios, jamais aussi excitants que le concert. Mes attentes étaient quand même grandes avant son récital.

On ne peut pas dire que j'ai été déçue, ce fut un beau concert. Pourtant, je ne suis pas sortie de la salle transportée comme je l'avais été par son concerto, ou comme je l'avais été dans la même salle par Pogorelich, Zimerman, Sokolov, Argerich... Juste un très bon concert. Et une vraie déception, qui a dû l’être pour lui encore plus que pour moi: la salle était à moitié vide ! Les pianistes attirent pourtant du monde, habituellement. Mais c’était le premier concert de la saison (certaines oublient) et il faisait enfin extraordinairement beau dehors, après un long été pourri… Peut-être aussi que le programme en a rebuté certains. Bien triste et décevant pour lui. Qui sait, c’est peut-être pour ça qu’il n’a pas donné de rappel, malgré des applaudissements très nourris.

Le programme:

Bach/Busoni: Toccate et fugue en ré mineur pour orgue, BWV565
Liszt: Sonate en si mineur
Schubert: Moment musical no 2 en la bémol majeur, D.780
Schubert/Liszt: « Valse caprice en la mineur » tirée des Soirées de Vienne, S.427 (no 6)
Prokofiev: Sonate no 6 en la majeur, op. 82

Le Club musical a deux Steinways: un vieux New York restauré qui a été retravaillé cet été; et un Hambourg acheté neuf il y a une vingtaine d'années (sélectionné pour le Club par K. Zimerman soi-même, qui connaissait notre salle et l'a choisi en tenant compte de ses faiblesses). Les pianistes invités choisissent habituellement le Hambourg. Etonnement ce soir: le pianiste a choisi le New York, ce que j'ai entendu clairement dès les premiers accords. Le son était très métallique.

J'ai trouvé la Toccate et fugue excellente, impeccable, chantante, j'en ai même été remuée. Rien ne m'émeut comme Bach, mais surtout dans ses cantates; il est plus rare qu'on réussisse à m'y émouvoir au piano. Et à ma surprise, le Steinway métallique convenait à ce répertoire - les cordes très résonnantes créaient un certain effet 'orgue'.

Sa sonate de Liszt ne m'a guère remuée. Impressionnée, oui. Ce pianiste a d'énormes moyens et une puissance impressionnante - tout à fait dans le style école russe. Par contre, au niveau nuances, il pourrait s'améliorer je pense, même s'il n'a rien du piocheur à la Matsuev. On sent une sensibilité sous sa très ostensible virtuosité, mais ça manquait quand même un peu de couleurs. De plus, je ne percevais pas de discours évident dans sa sonate, je ne l'ai pas trouvée 'construite'. Ni vraiment émouvante, ni narrative, mais quand même une belle performance.

En seconde partie, il enfile un moment musical beau et touchant mais sans plus, pas assez de couleurs et ça ne chantait pas tout à fait assez pour me transporter. Puis une valse-caprice emballante (pour moi et pour plusieurs autour de moi), dansante, viennoise, on avait envie d'aller au bal ! C'est une pièce très virtuose mais j'ai oublié la virtuosité en l'écoutant - ce qui pour moi veut tout dire. Magnifique, je suis ravie !

Et le bouquet final : la sonate de Prokofiev, sans doute davantage dans ses cordes, d'autant qu'il l'a enregistrée sur son premier cd (2012). Et en effet, le niveau était nettement au-dessus du reste du concert - quelle énergie, quel abattage, quel brio ! On percevait aussi davantage une construction derrière son interprétation. Mais en même temps, c'est clair qu'il la tire plus vers le Prokofiev motorique et percussif que vers la poésie (qu'on y trouve aussi). J'ai beaucoup de versions de cette sonate, pas écoutées depuis des lustres, mais je sais laquelle je plaçais au-dessus des autres: celle de Lugansky (www.youtube.com/watch?v=cMnlZNVrn_w). Oui je sais, il y a aussi Pogo, et j'aime aussi beaucoup sa version - mais c'est évidemment du Pogo, obligatoirement 'autrement'. C'est magnifique, mais ça ne peut pas être une référence à laquelle on compare... Abduraimov par exemple. Lugansky oui.

Bref, un très beau concert, aucun regret, mais je n'attends plus de ce pianiste (et peut-être à tort) qu'il devienne davantage qu'un autre des nombreux excellents pianistes qui animent les salles de concert de la planète. Je retournerais sans hésiter l’entendre à Québec, mais ne ferais pas le voyage à Montréal pour lui. Je vous encourage néanmoins à aller l'entendre si l'occasion se présente et à vous faire votre propre idée. Il pourrait surprendre.

[Envrac]

Ce weekend, La Maison de la Radio a présenté une série de récitals autour de la révolution russe de 1917. 6 concerts auxquels j’ai assisté à la moitié.

Samedi soir, c’était Boris Giltburg dans l’Auditorium.

Il a joué le programme suivant :
Rachmaninov – Variations sur un thème de Corelli Op 42
Chostakovitch – Quatuor à cordes no 8 Op 110 (transcription du pianiste)
Medtner – Sonate en la mineur « Reminiscenza » Op 38 no 1
Scriabine – Sonate no 5 Op 53
Stravinsky – Trois Mouvements de Petrouchka
+ trois bis (Kreisler-Rachmaninov Liebesleid, Prokofiev Suggestion Diabolique et Scriabine étude Op 2 no 1).

Je n’ai pas aimé le piano qu’il a choisi (ce fut le même pour Kholodenko le lendemain matin) qui était bien trop percussif à mon sens mais aussi plutôt fade.
Je me doute qu’il l’a choisi pour Petrouchka auquel il était bien adapté, par contre il n’y avait aucune couleur dans le Scriabine.
Néanmoins, Il a joué très bien, surtout dans Petrouchka qui était époustouflant.



Dimanche matin, je me suis levé au chant du coq pour me rendre au concert de Vadym Kholodenko.
J’étais tellement en avance qu’on m’avait demandé de présenter mon badge pour rentrer « euh, j’en ai pas ! »
J’avoue que j’éprouve beaucoup de l’admiration pour Kholodenko qui a souffert une double tragédie pas possible l’année dernière et qui continue quand même à jouer.

Son programme était :

Medtner – 6 Skazki opus 51
Rachmaninov – une sélection de 7 préludes
Scriabine – Sonate no 5 Op 53
+ deux poème de Scriabine joués en bis (op 36 et 34).

J’ai beaucoup aimé ce concert à part la sonate de Scriabine dont j’ai trouvé son interprétation un peu hors des sentiers battus.


L’après-midi c’était Yury Favorin au Studio 104.
J’avais trop hâte de voir en live ce pianiste que je suis depuis longtemps.

Son programme était :
Popov – Grande Suite pour piano Op 6
Feinberg – Sonate no 6 Op 13
Scriabine - Sonate no 10 Op 70
Lourié – Formes en l’air – à Pablo Picasso
Prokofiev – Quatre Etudes Op 2

J’ai adoré ce programme, il a joué avec beaucoup de brio et couleur surtout dans le Feinberg, Scriabine et Prokofiev.
Je suis parti avant les bis pour aller au concert de Virsaladze à la Seine Musicale.

[jean-séb]

Magnifiques enregistrements. Je suis étonné de leur bonne qualité. Merci beaucoup pour ce partage passionnant.

[jean-séb]

Juste un petit mot au sujet du concert de midi trente de l'Ecole Normale, salle Cortot, aujourd'hui, exclusivement consacré à Schumann, sous les doigts de deux pianistes coréens de la classe de Françoise Thinat, travaillant pour le diplôme supérieur de concertiste. Le premier pianiste, Suyoon KIM avait choisi la Grande Humoresque opus 20 ; le second, Sung Chae Lee, a joué les Kreisleriana, opus 16, avec beaucoup de maîtrise.
Bien que les doigts du premier pianiste aient semblé peut-être un peu moins fermes et précis que ceux du second, j'étais heureux d'entendre la Grande Humoresque, une œuvre que je ne connaissais finalement que fort peu car on l'entend bien rarement en concert. J'ai pourtant lu de la part de plusieurs PMistes toute l'admiration qu'ils ont pour cette très belle œuvre, dont rien que l'introduction nous fait pénétrer immédiatement dans un monde sensible et poétique très schumannien, qui n'est pas sans évoquer la merveilleuse partie pianistique qui conclut les Amours du Poète.
Pour ceux qui, comme moi, étaient passé à côté de ce chef d'oeuvre, voici l'interprétation d'Alicia de Larocha :

[Envrac]

Merci pour le compte-rendu !
Je serai à la salle Cortot ce Vendredi pour le concert d’un autre jeune pianiste, Marie-Ange Nguci.
Sinon, hier soir je suis allé à un concert de musique de chambre à la Cité de la musique.
Au programme, du Rihm (très dissonant, ça m’a un peu vriller les oreilles), une œuvre pour soprano, piano et ensemble du compositeur slovène Vito Zuraj (qui était présent dans la salle) et la Quintette de Schumann avec Jean-Frédéric Neuburger !
J’adore la Quintette, une de mes œuvres préférées de Schumann dont le deuxième mouvement me fait toujours penser au début du film Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman.
C’était la première fois que j’ai vu Neuburger sur scène et j’ai adoré. Pour le Zuraj, il alternait entre deux piano (dont un préparé). La moitié de l’ensemble était éparpillée sur les balcons tout autour de la salle. Ce qui faisait un effet sonore plutôt sympa.

[jean-séb]

Le Quintette de Schumann est une œuvre admirable. Je me rappelle encore mon enchantement quand je l'avais découverte en concert dans ma jeunesse et elle me fait toujours beaucoup d'effet. J'ai entendu Neuburger en concert plusieurs fois, toujours avec bonheur.
Hier, j'ai délaissé le piano et la musique de chambre pour un beau concert choral donné (c'est le cas de le dire, concert gratuit) par deux ensembles vocaux, le Madrigal de Paris, sous la direction de Pierre Calmelet, et le Chœur de chambre de l'Ile-de-France, sous la direction de Jean-Sébastien Veysseyre, le tout dans l'église Saint-Antoine des Quinze-Vingts, église parisienne "moderne" (1903, ça fait quand même plus d'un siècle) que je ne connaissais pas et qui n'est pas sans intérêt sur le plan architectural mais surtout pour son excellente acoustique et plus encore pour ses deux magnifiques orgues. L'orgue de tribune est un Cavaillé-Coll et l'orgue de chœur, dans un des bras du transept, est un Merklin. L'histoire du Cavaillé-Coll est fabuleuse ; c'est l'ancien orgue "privé" du baron de l'Espée, dans son hôtel particulier parisien, tandis que son autre grand Cavaillé-Coll du pays basque est maintenant au Sacré-Coeur. Mais je radote, j'en ai déjà parlé :
viewtopic.php?f=1&t=12980&p=204852&hili ... ur#p204852
Ces deux orgues étaient parfaits pour l'interprétation, par les deux ensembles vocaux réunis, de la jolie Messe solennelle de Louis Vierne pour chœur et deux orgues, une œuvre qu'on entend toujours avec plaisir, pratiquement contemporaine de la construction de l'église. Les deux organistes étaient la très jeune Lucile Dollat et l'organiste bien connu Eric Lebrun, titulaire de l'orgue de tribune.
En première partie partie, chaque ensemble avait interprété des extraits de son propre répertoire. Pour le Madrigal de Paris, cela tournait autour du chant grégorien, dans ses versions originales, et surtout dans les versions inspirées par lui à des compositeurs contemporains comme Philippe Chamouard, Knut Nystedt (j'ai déjà parlé d'une de ces pièces fameuses inspirées par Bach) et Pierre Pincemaille. Le Choeur de Chambre avait, lui, choisi de mêler un motet de Bach (Anh.159; Ich lasse dich nicht, une pure merveille), à des pièces d'une compositeur norvégien moderne vivant aux Etats-Unis, Ola Gjeilo. Notamment cet émouvant Ubi caritas, qui semble à la fois fermement ancré dans la tradition et teinté quand même de modernité.

On trouve pas mal d’œuvres de lui sur la Toile. J'aime en général beaucoup.
Le concert était également ponctué d'improvisations d'Éric Lebrun, très réussies à mon goût. Les organistes, plus peut-être que tous les autres instrumentistes, ont su très facilement prendre le tournant de la musique contemporaine, tout en restant dans un courant qui ne heurte pas l'auditeur. La musique peut être résolument moderne, on ne sent pas de cassure par rapport à la tradition.
En résumé, un concert que j'ai trouvé admirable, répondant parfaitement à mes attentes. Eh bien, toute cette beauté offerte n'a attiré qu'une cinquantaine de spectateurs, dont un ou deux mendiants qui ont été heureux de trouver les portes de l'église ouvertes pour se protéger du froid.

[jean-séb]

Il y a un luxe incroyable, presque décadent, qui consiste à bénéficier d'un concert à domicile. Il faut, bien sûr, avoir la chance d'avoir un piano et un peu de place autour pour accueillir un petit public (c'est le premier vrai luxe). Ce fut le cas avant-hier chez moi où j'étais heureux de pouvoir recevoir et entendre deux très bons pianistes : notre cher et encore jeune PMiste Nox, et un encore plus jeune pianiste Elian Ramamonjisoa, étudiant de première année au CNSM, que j'avais entendu et apprécié en mars dernier lors d'une classe de maître avec Wilhem Latchoumia.
J'avais invité, comme public, quelques amis pianistes mais aussi essentiellement des amis locaux, pas forcément mélomanes aguerris, mais appréciant bien sûr l'opportunité d'entendre des pianistes dans ces conditions de proximité et de partage. Cela dit, s'était glissée parmi ces amis locaux une connaissance amie d'ami, qui, approchant les 80 ans, m'a appris qu'elle avait été dans sa jeunesse élève, puis assistante au Conservatoire, de Marguerite Long et qu'elle avait également étudié avec Cortot et Kempf ! C'était un peu d'histoire du piano qui entrait dans la maison !
J'avais opté pour un concert d'une heure, assez tôt en début de soirée pour permettre , après un pot, à chacun de rentrer à une heure raisonnable. Voici le beau programme que nous ont offert les deux pianistes :

Nox
Bach : Fantaisie et fugue en la mineur (BWV 944)
Liszt : Venezia & Napoli (Gondoliera - Canzone - Tarentella)

Elian
Haydn : Sonate en mi bémol majeur Hoboken XVI 49

Nox
Rachmaninoff : Etude-Tableau op.33 n°5
Rachmaninoff : Etude-Tableau op.39 n°9

Elian
Chopin : Etudes 1, 2, 3 de l’opus 25
Ravel : Ondine tiré de Gaspard de la Nuit.

Programme qui a vraiment ravi l'auditoire. À titre personnel, j'ai pu apprécier la formidable progression de niveau de Nox, avec une préférence de ma part pour son très beau Bach, parfaitement maîtrisé, et un Liszt également très bien venu, les Rachmaninoff m'étant parus un peu plus fades par, je le crains, un manque d'inspiration du compositeur. Élian ambitionne une carrière musicale ; il a montré qu'il en a certainement les moyens, tant par la virtuosité jamais gratuite de son jeu que par la belle sensibilité qu'il met dans l'exécution. Un nom à suivre.
Un grand merci aux pianistes, et une expérience que j'ai l'intention de renouveler au cours de l'année qui vient.

[jean-séb]

Pianojar avait eu la bonne idée de signaler un concert gratuit le 9 novembre à la Salle Cortot du Cuarteto Latinomaericano. Placé sous les doubles auspices des ambassades chilienne et mexicaine, c'était un concert très austère mais de haute tenue et magnifique. Une heure de quatuor à cordes dans des compositions très contemporaines écrites par des compositeurs d'Amérique latine.

À part les deux premières œuvres qui m'ont laissé assez indifférent, j'ai apprécié les mille visages que peut prendre la création contemporaine, souvent à la recherche de sonorités inouïes par des effets de toutes sortes, cordes frappées, ou frottées au-delà du chevalet : c'était particulièrement vrai dans les pièces d'Arenas-Fuentes (présent au concert) et plus encore dans le beau nocturne, très évocateur des ambiances sonores de la nuit, de Lavista. Mais les deux plus belles pièces étaient à mon sens le Quatuor très sobre de Vega, et bien sûr, celui de Brouwer, dont la notoriété plus grande n'est pas usurpée tant on sent chez lui une richesse d'écriture et d'inspiration plus importante que chez les autres.