Vos derniers concerts...

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jean-séb
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Vos derniers concerts...

Message par jean-séb »

Sur la suggestion judicieuse d'Athos, nous ouvrons cette rubrique pour que vous puissiez y relater vos derniers concerts.
Athos a écrit :Je crée un nouveau sujet, avec l'artiste, n'ayant pas trouvé de titre genre "vos derniers concerts" (ou alors je l'ai raté).
Ce serait peut-être bien d'avoir ça, épinglé en début de rubrique.

Bref, en dernière minute, suis allé au concert à l'auditorium, attiré notamment par le concerto pour orchestre de Bartok.
Je n'ai que très peu d'écoute en live de l'un de mes compositeurs préféré.

J'y vais donc, sachant qu'en première partie de programme, on donne le premier concerto de Chopin, avec un pianiste asiatique dont je n'ai même pas retenu le nom.

Premier concerto donc bien mené et exécuté par Seong-Jin Cho, sans faille, sans pathos exagéré, très bien !
J'ai préféré les 2 ème et 3 ème mouvement, le premier n'étant pas toujours ma tasse de thé; je parle de la musique, pas de l'interprétation.

Après avoir été acclamé, il revient pour un bis, et nous joue le prélude Op 28 N° 15.
Bon, là, faudrait arrêter, Chopin joué comme ça, c'est juste pas possible ! :lol:
J'ai trouvé ça juste parfait, sans être un mélomane averti, c'est ce que j'attends d'une interprétation.
Beaucoup de maitrise, une force tranquille mais impérieuse. On entre direct dans la musique, ça coule, ça avance, même sur un morceau lent.
Pas "d'effets romantiques", ce que j'abhorre.
Là bizarrement, plus de tousseurs, pendant les silences on aurait pû entendre une mouche voler.

(Ce morceau m'a rappelé les paroles d'un pote (groupe d'amateurs de hifi), qui écoute du classique de temps en temps : Chopin, non, je n'écoute pas, ça soulève en moi des
émotions que je n'ai pas envie de recevoir".
J'avais trouvé ça étrange sur le moment, mais finalement, je comprends ! Et ce prélude, c'est vrai qu'il se pose là....)

Voilà donc, Seong-Jin Cho, Coréen vivant à Paris.
http://next.liberation.fr/culture-next/ ... in_1412702
M'étant renseigné, je sais maintenant qu'il a gagné le concours Chopin à Varsovie, qu'il a sorti plusieurs albums.

Ensuite, j'ai eu un peu de mal par moments pendant le concerto pour orchestre.
Pas toujours rentré dedans, un peu épuisé par ce qui a précédé peut-être.
Remis sur ma chaine hifi (Bartok), ça allait mieux. 8)
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jean-séb
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Re: Vos derniers concerts...

Message par jean-séb »

La semaine dernière, je suis allé quatre fois à la salle Cortot qui est à la fois la salle la plus proche de chez moi et celle dont l'acoustique est la plus favorable au piano.
La série des Concerts de Midi trente est une occasion merveilleuse d'entendre de jeunes pianistes extrêmement talentueux et, bien souvent, de découvrir ou de redécouvrir des œuvres qu'on n'écoute pas tous les jours.
Ainsi, mardi 21 mars, en première partie, Matias Palou, élève de Françoise Thinat à l'école normale, a donné les Soirées de Nazelles de Poulenc avec une élégance et une délicatesse de toucher qui allaient très bien à cette si jolie composition, pleine de tendresse et d'espièglerie.
Ensuite, accompagné par Spyros Thomas, le baryton japonais Hiroshi Hamada a interprété de Fauré l'Horizon chimérique sur des poésies de Jean de La Ville de Mirmont et, de Ravel, les Histoires naturelles sur les textes si poétiques et drôles de Jules Renard. J'ai été absolument sidéré par l'impeccable prononciation du baryton japonais ; je comprenais tout ce qu'il disait. Je lui ai parlé à la fin du concert et, naturellement, il a en parlant un très fort accent mais il a réussi, par un travail qu'il m'a dit être très difficile, à chanter le français d'une manière remarquable. C'est un peu la même chose avec la soprano américaine Susan Graham qui chante sans accent mais parle avec accent.Il a de plus une belle voix, qu'il a aussi mise au service de deux mélodies composées par un compositeur japonais dont je n'avais jamais entendu parler, Yoshinao Nakada. Les mélodies en japonais, dont le titre en français est La Calèche et Mes Oreilles, avaient un parfum très fauréen.
Je vois que certaines mélodies ont été enregistrées :
https://www.amazon.fr/M%C3%A9lodies-Yos ... B00528YHLI
Voici une petite pièce pour piano :
https://www.youtube.com/watch?v=yjaWh29CrPE
Hiroshi Hamada se produira le 8 avril prochain au soir en compagnie de deux compatriotes :
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jean-séb
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Message par jean-séb »

Mardi soir, c'était le concert annuel des profs de Cortot. J'étais déçu car Rena Shereshevskaya, primitivement annoncée, s'était décommandée pour maladie, de même que la flutiste Mihi Kim, victime d'un torticolis, et la pianiste Ludmila Berlinskaïa, retenue à Moscou. Il n'en restait pas moins un beau programme que voici :
Image
Juste quelques remarques.
C'est très rare d'entendre en concert des valses de Waldteufel au piano. Moi qui suis un grand admirateur du génie mélodique de Waldteufel, qui adore ses valses à l'orchestre, et qui aime les jouer -- pour moi -- au piano, j'ai été assez profondément ennuyé par l'interprétation de la valse Manolo, qu'on retrouve ici sur YouTube par son interprète :
https://www.youtube.com/watch?v=jj5P9kAP2Z8
Cette musique paraît très pauvre et primitive au piano ; elle ne soutient pas la comparaison avec le reste du répertoire. Dommage pour Marc-Antoine Pingeon, dont je partage la passion pour ce genre de répertoire et qui fait un travail très honnête de pianiste là-dessus.
Du coup c'était un soulagement pour les oreilles et l'intelligence d'entendre ensuite De mon pays natal, de Smetana.
Le président de l'association des professeurs a rappelé la nécessité de donner des œuvres contemporaines pour que vive la musique et il avait bien raison. Les deux œuvres données, en présence de leur compositeur Antony Girard et Michel Merlet, m'ont néanmoins paru très ennuyeuses ! J'ai du mal tomber.
Le reste des prestations était naturellement de qualité mais guère enthousiasmant, sauf à la fin où Marie-Catherine Girod a su capter l'attention et l'émotion dans les Phantasiestücke de Schumann. Mais celui qui a recueilli tous les suffrages et fait naître enfin l'enthousiasme, ce fut David Lively avec sa sélections de tubes extraits du Song Book de Gershwin, qu'il joue avec beaucoup de talent. Ne le manquez surtout pas s'il passe par chez vous ; il vous mettra en joie.
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Message par jean-séb »

Mercredi 22 mars, c'étaient deux élèves de la classe de Guigla Katsarava. D'abord la Turque Burcu Mest (le "c" se prononce "dj") qui a interprété une honnête sonate en la bémol majeur, op. 26 de Beethoven, et surtout les préludes 1, 3 et 8 de Messiaen. Ce dernier prélude, tout particulièrement, m'a énormément plu. Ensuite le Japonais Mitsuru Yamakawa a joué un très beau programme, avec pour se mettre en mains deux sonates de Scarlatti, parmi les plus connues (Fa mineur K466 et Mi majeur K380) suivies de la toujours séduisante étude de Liszt sur la Campanella. Mais le clou du programme était la sonate n°7 en si bémol majeur op.83 de Prokofiev que je ne rappelais pas avoir entendu interpréter avec autant de fougue, d'aplomb, de virtuosité, sans oublier la belle sensibilité de son Andante. Voilà une œuvre que je ne jouerai jamais, que je ne laisserai peut-être pas non plus jouer sur mon piano par crainte de sa destruction sous les impacts massifs de cette musique, mais que j'adore entendre en concert ; ça vous prend aux tripes.
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jean-séb
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Message par jean-séb »

Jeudi 23 mars, le pianiste était l'Anglais prodige Julian Trevelyan, élève de la classe de Rena Shereshevskaya, et l'événement était parrainé par le magazine Le Pianiste qui avait délégué son Rédacteur en chef Stephane-Friederich pour faire une présentation fort intelligente des œuvres du programme.
Julian Trevelyan est déjà suffisamment célèbre pour qu'on puisse tout savoir sur lui et l'entendre aussi sur la Toile :
http://culturebox.francetvinfo.fr/opera ... pin-229915
http://www.juliantrevelyanpiano.info/gallery
Le concert a été enregistré et sera sûrement disponible quelque part.
Pour commencer, le scherzo n°4 de Chopin. Voilà une musique qui va comme un gant à Julian et je dois dire, parlant de gant, que ses mains sont captivantes, notamment sa main gauche dont les doigts très articulés forment comme les pattes d'une moitié de faucheux qui courent avec une légèreté et une grande grâce sur le piano.
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Ensuite, Noctuelles et Alborada del gracioso de Ravel confirmaient les qualités remarquables du pianiste mais m'ont un peu moins enthousiasmé.
Une création de la compositrice israélienne Betty Olivero, On Water, Wind and Bells, s'est avérée tout à fait prenante et passionnante, mêlant dans une ambiance résolument contemporaine plutôt contemplative des réminiscences de Chopin et de Schubert.
Enfin, de Beethoven, le monument terminal, l'opus 111, la sonate en ut mineur, nous a montré un pianiste extrêmement talentueux et sensible.
Les acclamations enthousiastes du public ne lui ont pas permis de quitter la salle sans un bis, de Chopin mais, bizarrement, je ne me rappelle plus du tout quoi !
En tout cas, du très beau piano !
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jean-séb
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Message par jean-séb »

Mon ancienne chorale donnait jeudi soir un concert à l'Institut National des Jeunes Aveugles, en compagnie de la chorale de cet institut, pour un programme très intéressant et relativement rare, la messe solennelle de Vierne, lui-même un ancien de l'Institut, l'organiste fameux de Notre-Dame, suivie de l'admirable Psaume 42 de Mendelssohn, une des œuvres chorales les plus foncièrement heureuses et confiantes du bien prénommé Félix. Mais d'abord, un mot ou plutôt une photo de la salle André Marchal que je ne connaissais pas, à ma grande honte, car c'est une très belle salle rectangulaire avec une excellente acoustique à ce qu'il m'a semblé :
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La messe de Vierne était accompagnée à l'orgue par Dominique Levacque, organiste aveugle titulaire à l’église Saint-Symphorien de Versailles et professeur à l’INJA, et était dirigée par François Malan, chef de chœur et coordinateur de la musique à l'INJA, également aveugle. Comme je l'ai dit, des choristes aveugles s'étaient mêlés à mon ancienne chorale, certains avec leur partition en braille, mais la plupart sans partition du tout. Je dois dire que j'ai été subjugué par la qualité de ce concert, dans cette atmosphère, et avec autant d'aveugles dans les chanteurs et dans le public. Je n'ai pas encore tout compris du mystère qui permet à un chef aveugle, à un organiste aveugle et à des chanteurs aveugles de si bien se synchroniser.
Ensuite, le Psaume 42, avec la mezzo-soprano (et violoniste) Saskia Salembier, qui, gâtée par les Dieux, joint un beau visage à une voix excellente, a entraîné le petit orchestre, l'orgue et les chanteurs dans un maelström joyeux dont on sort tout réconcilié avec la vie, si jamais l'on a pu douter d'elle. J'observais le visage des choristes aveugles, certains avec lunettes noires, d'autres sans, et j'ai noté l'espèce d'irradiation qui illuminait leurs visages quand ils chantaient ; ça faisait un bien fou à voir (paradoxalement, puisqu'on parle d'aveugles, et je mesurais pas chance d'être bien-voyant).
Voilà, ce n'était pas un concert de piano, mais c'était un concert qui m'a rempli de joie, d'une joie profonde.
J'en profite pour saluer les membres aveugles ou malvoyants de ce forum.
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Message par chantal313 »

Merci jean-seb de nous faire partager tes concerts. Je viens de passer un bon moment à lire tes comptes rendus !
jean-séb a écrit :C'est très rare d'entendre en concert des valses de Waldteufel au piano.
Ah, Waldteufel, c’est toute mon enfance ! Quand j’étais à l’école maternelle (il y a fort longtemps…), nous avions dansé sur la Valse des Patineurs lors du gala de fin d’année. C’est toujours avec beaucoup de nostalgie que je réécoute cette valse.

J’espère que tu continueras (et d’autres PMistes également) à nous relater tes concerts. Tu as de la chance d’habiter à Paris !
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jean-séb
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Re: Vos derniers concerts...

Message par jean-séb »

Ah oui, la Valse des Patineurs, quel bonheur ! Et Dolorès, et Estudiantina, et Amour et Printemps, et tant d'autres... Que d'envoûtantes mélodies.
filolo
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Re: Vos derniers concerts...

Message par filolo »

Hier soir Yuja Wang à la Philarmonie, très bon moment. Surtout les préludes opus 28 de Chopin. Et les rappels.
On en trouve deux ou trois sur You Tube malgré la consigne de ne pas enregistrer ( c pas moa :mrgreen: :wink: j'étais pas si bien placé :cry: )
Et rien à voir avec le piano mais samedi il y avait un ciné-concert également à la Philarmonie avec le batteur Antonio Sanchez qui jouait en Live sa partition, je ne connaissais pas ce film ( Birdman ) et j'ai adoré, vraiment un très bon moment également.
"Maintenant je sais, je sais qu'on ne sait jamais !" Jean-Loup Dabadie
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jean-séb
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Message par jean-séb »

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À l’occasion du centenaire de la naissance de Dino Lipatti, à quelques jours près, l’École Normale et divers cercles roumains ont organisé hier soir à la salle Cortot une soirée spéciale consacrée à ce pianiste mythique, avec une conférence introductive par son biographe roumain Grigore Bargauanu, un concert, et un film de 2010 consacré à la dernière prestation publique de Dino Lipatti au Festival de Besançon en septembre 1950 quelques semaines plus tard. Une exposition était aussi présentée, avec beaucoup de documents intéressants, comme les divers programmes de Lipatti ou certaines de ses correspondances ; il y a en particulier une lettre émouvante qu’il a écrite à Nadia Boulanger quelques jours avant qu’il meure.
La conférence a rappelé brièvement la vie de l’artiste, ses rencontres (notamment avec Cortot qui l’attira à l’École normale) et certains détails dont je retiens particulièrement celui-ci. Il est très connu pour son interprétation du choral de Bach « Jésus que ma joie demeure » de la cantate 147. Ce choral l’a accompagné toute sa vie, mais notamment à deux occasions très touchantes. Une première fois lors d’un concert qu’il a donné en 1935 le jour de la mort de son maître Paul Dukas et où il a joué ce choral en hommage à son professeur et une dernière fois le jour de son dernier concert de 1950 alors qu’il perdait complètement ses forces. Ces circonstances rendent doublement émouvante l’écoute de son enregistrement.
Le concert donnait des œuvres de Lipatti qu’on a rarement l’occasion d’entendre en concert même si on peut les trouver sur YouTube, des œuvres de son maître et compatriote Georges Enesco et enfin des œuvres de Chopin qu’il aimait jouer. Tout cela a été extrêmement bien joué par pianistes de haut niveau, dont plusieurs Roumains.
De Lipatti, j’ai beaucoup aimé les Trois danses roumaines pour deux pianos, qui sont pleines de vitalité et ont été interprétées avec beaucoup de brio et de synchronisation par les deux pianistes, ainsi que le Nocturne qui s’étire longuement mais de manière assez prenante.
https://www.youtube.com/watch?v=Hyg6sLnHFis
https://www.youtube.com/watch?v=jJNuwIMcWBo
Enesco est peu souvent donné en concert ; je crois que sa musique est souvent très difficile à jouer, mais le pianiste s’en est tiré à merveille, avec beaucoup d’élégance dans les deux morceaux tirés de la seconde suite. On devrait le donner plus souvent.
https://www.youtube.com/watch?v=8MGttCbufrc
Le film qui terminait la soirée était évidemment assez triste, ponctué de témoignages de gens qui avaient connu Lipatti et assisté à ce dernier concert de 1950.
Très belle soirée en tout cas.
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jean-séb
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Re: Vos derniers concerts...

Message par jean-séb »

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Le français est une langue prévoyante. On a deux proverbes contradictoires : Tel père, tel fils d’un côté, et À père avare, fils prodigue, de l’autre, pour couvrir toutes les situations.
Le père, ici, c’est Boris Berezovsky. Et le fils, eh bien, c’est une fille, Evelyne Berezovsky.
Difficile de se faire un nom sur son seul mérite quand on est ainsi la fille d’un grand du piano, mais le concert qu’elle a donné ce midi à la salle Cortot semble démontrer des dons héréditaires.
Le premier programme annoncé prévoyait du Rachmaninov et j’étais un peu déçu de voir que le programme définitif s’était finalement limité à un scherzo rebattu de Chopin et aux interminables Davidsbündlertänze de Schumann qui m’ont souvent fait bailler en concert. Eh bien, c’est là qu’on mesure tout ce qu’un excellent pianiste peut faire.
Evelyne B. a du tempérament, une grande énergie mais n’est pas dépourvue de délicatesse et de sensibilité quand il le faut. En fait, elle semble aimer les contrastes qui donnent du relief et de l’animation aux œuvres. Sous ce rapport-là, son Chopin n’était peut-être pas canonique mais il était pétulant. J’aurais souhaité parfois un jeu un peu plus perlé pour la main droite mais c’est un détail.
Mais là où Evelyne B. m’a vraiment enthousiasmé, c’est dans Schumann qu’elle a rendu très vivant et varié. Chacune des dix-huit pièces de cet ensemble possédait sa caractéristique propre de tempo, de timbre, d’émotion, le tout toujours très bien mené. Le tout est passé sans l’ombre d’un début d’ennui.
Ce concert, relativement court, s’est achevé par un petit bis, un prélude doux de Scriabine.
Nénuphar et Sotia qui étaient dans la salle au premier rang pourront compléter les manques de ce rapide compte rendu.
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Message par pianojar »

filolo a écrit :Hier soir Yuja Wang à la Philarmonie, très bon moment. Surtout les préludes opus 28 de Chopin. Et les rappels.
On en trouve deux ou trois sur You Tube malgré la consigne de ne pas enregistrer ( c pas moa :mrgreen: :wink: j'étais pas si bien placé :cry: )
Et rien à voir avec le piano mais samedi il y avait un ciné-concert également à la Philarmonie avec le batteur Antonio Sanchez qui jouait en Live sa partition, je ne connaissais pas ce film ( Birdman ) et j'ai adoré, vraiment un très bon moment également.
De très beaux préludes oui avec quelquefois des choix assez personnels (fin du prélude 20 joué plus fort que d'habitude par exemple) Un 16ème prélude époustouflant !
J'ai même pris beaucoup de plaisir à écouter les variations de Brahms moi qui ne suit pas un fan absolu de toute sa musique de piano.
Des bis nombreux et d'une virtuosité stupéfiante pour certains, mais je trouve que même dans les registres fortissimo il y a un grand contrôle du son, sans parler du contrôle digital dans les passages très très rapides
Puisque cela fait partie du concert avec Yuja il faut quand même dire un mot sur ses toilettes; oui ses car en 1èere partie elle était vêtue d'une robe longue fourreau assez sobre (enfin pour elle !) et en seconde partie une magnifique robe très courte moulante vert fluo
J'ai trouvé le public relativement jeune en moyenne (sans doute l'effet youtube) par contre très belle prestation de quelques tousseurs avec une maîtrise totale (pendant les morceaux, entre les préludes, avec un échauffement préalable dès que les lumières ont diminué........)
En tout cas une superbe pianiste à voir en concert (elle revient l'année prochaine à la philharmonie pour ceux ou celles qui auraient manqué ce récital.
Modifié en dernier par pianojar le sam. 08 avr., 2017 3:01, modifié 1 fois.
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Re: Vos derniers concerts...

Message par pianojar »

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Christof
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Re: Vos derniers concerts...

Message par Christof »

Concert Gil Evans Paris Workshop le 7 avril au New-Morning

nb : j'ai précédemment parlé de ce Big band, lors de l'évocation d'une souscription pour l'aide à la sortie de leur disque. Le Concert de ce 7 avril était là pour fêter cet événement.

Rappelons que le Gil Evans Paris Workshop (GEWP) est un orchestre de seize musiciens dirigé par le pianiste et compositeur arrangeur français Laurent Cugny. Son objectif est de continuer à faire entendre les œuvres connues et méconnues de Gil Evans, arrangeur et orchestrateur canadien, dont il est un inconditionnel admirateur. Il s'agit aussi pour Laurent Cugny de perpétuer son esprit et son attachement à un «orchestre atelier» dont le répertoire, constamment remis sur le métier, s'enrichit de nouvelles compositions.

Reprenant une instrumentation proche de celles qu'affectionnait Gil Evans (voir le fil que je lui avais consacré), avec cor, tuba, guitare et flûte, le GEPW redonne vie aux classiques de l'arrangeur, tout en permettant aux musiciens de la nouvelle génération du jazz français qui le constituent de s'approprier et d'interpréter ce répertoire historique sans le figer.
"Pour moi [explique Laurent Cugny], il est question de faire revivre l'esprit de Gil Evans plutôt que la lettre de sa musique, impossible à recréer. S'appuyer donc sur ses arrangements (des années 60 et 70 - plutôt que ceux des années 50), les utiliser comme base pour faire vivre un orchestre d'aujourd'hui. Mais aussi proposer des arrangements inédits sur des compositions inédites. D'où le terme d'atelier : atelier d'orchestre, atelier d'écriture. Dans ce but, j'ai choisi de m'entourer de cette magnifique génération de musiciens nés autour des années 1980, qui entendent et font le jazz d'aujourd'hui." (...) Il s'agit de trouver, en grande formation, un équilibre entre écriture et improvisation qui permette de réaliser au mieux les potentialités de l'orchestre, un son, atteint grâce à l'écriture. Avec une instrumentation pour l'essentiel acoustique".

Donc, 7 avril, ce concert fêtait la sortie du CD "Spoonful"... en fait un double CD dont l'un est complètement consacré aux
arrangements de Gil Evans. Arrangements qui ont été cependant adaptés et réécrits par Laurent Cugny pour sa formation, comprenant 16 musiciens : piano, guitare électrique, contrebasse, batterie, 4 trompettes, 1 tuba (jouant aussi de la flûte traversière et du piccolo), 2 trombones (dont 1 trombone basse), 1 cor d'harmonie, et 4 saxophonistes : (1 alto, 2 ténors, dont un jouant aussi du soprano) et 1 sax baryton (jouant aussi de la clarinette basse)].
L'autre CD propose des compositions ou des arrangements de Laurent Cugny.

Voilà, le concert va bientôt commencer. Je regarde la scène encore vide.

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J'adore ces instants, l'attente, pour moi comme un recueillement. Cela me fait penser à ce film, "Pretty Woman", la scène ou Richard Gere emmène Julia Roberts à l'opéra. Pour elle c'est la première fois. Alors elle lui dit que peut-être elle ne comprendra pas. "Faites-moi confiance, vous comprendrez. La musique parle d'elle-même. La première fois que quelqu'un voit un opéra, il réagit d'une façon très forte : ou il adore, ou il déteste. S'il adore, il adorera toujours ; dans le cas contraire, peut-être apprendra-t-il à l'apprécier, mais cela ne deviendra jamais une véritable passion."
C'est exactement comme cela pour moi avec les Big bands. La première fois que j'ai pu en écouter un, c'était un concert au CIM (une école de jazz où j'ai appris), l'orchestre d'Ivan Jullien. J'ai immédiatement adoré. C'était il y a 30 ans.

Voilà, ils entrent en scène et c'est parti pour deux heures de musique. Deux parties, d'une heure chacune (certains morceaux, qui sont nouveaux, ne figurent pas sur le disque).

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1ère partie (1'04) :
- Ictus (Laurent Cugny) [ne figure pas dans le disque]
- King Porter Stomp (Jelly Roll Morton, arrangement Gil Evans)
- Tomorrow never Knows (John Lennon,tiré de l'album des Beatles "Rubber soul", arrangement Laurent Cugny) [ne figure pas dans le disque]
- Time of the Barracudas (Gil evans)
- Spoonful (Willie Dixon, arrangement Gil Evans)
- Short Stories (Antonhy Tidd, arrangement Laurent Cugny)
- Honey store shore (je ne suis pas sûr du titre ) Composition de Charlie Mingus, mélange arrangé par Laurent Cugny, mais dont il a pris aussi une partie de l'arrangement de Gil Evans sur l'album "Ah hum"

2ème partie (1'10)
- Drizzling Rain (Masabumi Kikuchi - arrangement Gil evans) [ne figure pas dans le disque]
- Lilla (Milton Nascimento - arrangement Laurent Cugny)
- My man's gone now (Georges Gershwing , tiré de Porgy and Bess) - arrangement original de Gil Evans, réarrangé ensuite par Miles Davis et Marcus MIller)
- Rhythm a ning (Thelonious Monk - Arrangement Gil Evans, Laurent Cugny [ne figure pas dans le disque]
- Louisville (composé et arrangé par Victor Michaud, le corniste de l'orchestre)
- BLue Monk (Thelonious Monk - Arrangement Laurent Cugny) [ne figure pas dans le disque]
- Bud and Bird (Gil Evans)
- Goodby Pork Pie Hat (Charlie Mingus - Arrangement Gill Evans) [ne figure pas dans le disque]

A peine les premières notes, et je suis immédiatement transporté.
Comment vous dire la puissance du son, la subtilité, le mélange d'écrit et d'improvisé, cette osmose entre les musiciens qui ne constituent désormais qu'un seul et même organisme ? Nous voici soudain transportés soixante ans en arrière, dans les meilleurs boîtes d'Harlem.

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Une magie pour les oreilles mais aussi pour les yeux. Il faut les voir pour mieux les entendre ces mariages incroyables de timbres. Mélange d'une flûte, d'un cor et d'un trombone, auquel répond soudain les trompettes qui dialoguent avec les saxos. Regarder chacun avec attention, une magie. Entendre aussi tous les petits trucs qui frottent dans les accords, saveur incomparable.

Arghhhhhh... oui, juste ces 4 trompettes ensemble, jouant avec la sourdine au début de Spoonful... Jamais entendu auparavant ce morceau joué sur un tempo ausi lent, comme si chaque beat voulait s'inscrire le plus au fond du fond. Le morceau durera ici 18 minutes 35 (pour 15 minutes 12 sur le disque)...). Laurent Cugny nous confiera d'ailleurs, qu'au fil des concerts, ils le jouent de plus en plus lentement. C'est aussi cela la magie du jazz... Rien n'est jamais figé. Un disque c'est bien, mais un concert, c'est encore mieux.

Arghhhhh le batteur, Thibault Perrillat (sur le disque il s'agissait de Gauthier Garrigue) batteur aussi d'exception. Il faut savoir la difficulté que c'est de tenir la batterie dans un big band, véritable colonne vertébrale de l'ensemble, au même titre que le contrebassiste, lui aussi extraordinaire...

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D'ailleurs, tous les musiciens sont formidables.
Ils sortent tous, pour la grande majorité d'entre eux, du Conservatoire national supérieur de Paris. Laurent Cugny a toujours eu le don de s'entourer des meilleurs musiciens. Gil Evans jouait encore à l'époque où ils naissaient. Et c'est sûrement aussi pour cela qu'ils revitalisent la tradition : du fait de la génération à laquelle ils appartiennent, ils l'entendent différemment cette musique, heureux aussi d'avoir découvert qu'une telle merveille ait pu être écrite en son temps. Musique des plus nobles, d'une grandeur sans nom. Un big band, ce n'est pas de la fanfare.. C'est ici tout l'art de Gil Evans magnifié, ce mélange des couleurs, de l'épaisseur, de la fluidité et de la finesse.
Je ressens si fort la joie des musiciens qui vivent ce plaisir d'une vision éclairée de cette musique singulière et de la manière de la faire qui en découle.

Laurent Cugny est un super doué. Le savez-vous (il me l'a dit à l'entracte), il est au départ autodidacte. La première fois qu'il a entendu Gil Evans, il était adolescent. Il a voulu comprendre. Les scores de l'artiste n'existaient pas... qu'à cela ne tienne : il a tout relevé !!!!! Un peu lpus tard, il a pris des cours de compositions. Et aussi suivi les cours d'Ivan Jullien (ce que je ne savais pas). Ivan Jullien était aussi un autodidacte.

Voici un extrait du concert, où l'on entend deux morceaux emblématiques de Gil Evans :
Time of the Barracudas, suivi de Spoonful.

Ecouter l'extrait

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Et pour vous montrer aussi combien ces jeunes musiciens sont incroyables, et qu'ils connaissent la tradition sur le bout des doigts, écoutez les chorus du sax alto, puis ténor, puis baryton, puis celui du trombone (avec sourdine wah wha) dans le morceau "Blue Monk"
Notez aussi la richesse de l'arrangement, malgré le fait qu'il n'y a finalement ici que les saxs qui jouent (+ un zeste de piano, contrebasse, batterie), mais pas de trompettes, ni tuba, ni cor... juste un trombone à un moment. Un must !

Ecouter Blue Monk
Modifié en dernier par Christof le jeu. 13 avr., 2017 20:00, modifié 8 fois.
pianojar
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Re: Vos derniers concerts...

Message par pianojar »

2 heures du matin ........ quelle belle manière de finir la semaine de boulot ! (plus que 2 heures et un long week end jusqu'à lundi matin 8h ! : tomorrow never knows )
Merci
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Christof
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Re: Vos derniers concerts...

Message par Christof »

pianojar a écrit : (plus que 2 heures et un long week end jusqu'à lundi matin 8h ! : tomorrow never knows ) : tomorrow never knows ) Merci
Le voici :D
pianojar
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Re: Vos derniers concerts...

Message par pianojar »

Tu as percu mon message subliminal ! :)
Et quoi de mieux que pour commencer cette courte journée de week end, j'aime beaucoup.
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Christof
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Re: Vos derniers concerts...

Message par Christof »

Fred Nardin, le 12 avril 2017, au Duc des Lombards

Ayant souscrit à la Carte Paris Jazz Club (valable un an), je peux assister à un concert gratuit par mois dans les meilleurs clubs de jazz de Paris : Duc des Lombards, Baiser Salé, Sunset-Sunside, Cave du 38 Riv', Petit Journal Montparnasse, ce qui fait donc 60 concerts dans l'année, sachant que sont les clubs qui sélectionnent les concerts auxquels vous pouvez aller.
J'aime beaucoup cette idée, parce que c'est l'occasion pour moi d'aller écouter des artistes que je ne connais pas, dont d'ailleurs souvent je n'avais jamais encore entendu parler.

Dans ce cas, je ne cherche pas à savoir avant qui est l'artiste que je vais aller voir, ce qu'il a fait précédemment, son parcours. J'adore découvrir, sans aucun a priori.

Hier soir, c'était donc Fred Nardin, pianiste, qui passait au Duc des Lombards, accompagné d'Or Bareket à la contrebasse et de Leon Parker à la batterie. Or Bareket, je ne connais pas non plus. Leon Parker, en revanche, je connais...

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... Je l'ai souvent vu dans des clubs de jazz... Un batteur vraiment habité qui n'hésite pas, dans l'inspiration, à jouer aussi avec la simple paume des mains, à même la peau des caisses ou de la cymbale. Aucune esbroufe avec lui. Une seule cymbale, c'est bien suffisant. Parfois il ne peut s'empêcher de jouer aussi le rythme directement sur son corps, voire de chanter le rythme.

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Fred Nardin est jeune, Or Bareket aussi ... J'imagine entre 25 et 30 ans. Leon Parker en a 52.
Voilà, ça commence... Et tout de suite le beau son. En moins de deux je sais que je ne vais pas être déçu. Et puis, ce morceau, c'est "Turn around" d'Ornette Coleman, pas joué si souvent que cela par les jazzmen. Un bon blues des familles, bien swingant, et cette façon bien aguerrie de faire monter la sauce... Fred Nardin remonte l'histoire du jazz. Dans son jeu, j'entends Oscar Peterson, mais aussi Herbie Hancock, Chick Coréa (celui de la meilleure époque, celle de son disque "Now he sings, no he sobs" en 1968), avec un zeste de McCoy Tyner (notamment dans le morceau "The Giant", qu'il a composé en hommage au pianiste Mulgrew Miller).

Alternent standards et compositions personnelles. Des instants magiques, par exemple les mêmes "pêches" au même moment (et je sais que cela n'a pas été écrit), l'osmose. Ou lorsque l'un commence une phrase et que l'autre la finit. C'est un bonheur aussi de regarder le visage du pianiste, aux anges, grands sourires, qui tend le cou vers ses deux autres compères dès qu'il se sert d'un motif pour le jouer tout à coup dans une autre tonalité, puis dans une autre, un jeu "out" qui sonne pourtant toujours juste : il n'y a pas à tortiller, ce pianiste en a vraiment sous le capot. Et il fait tout cela avec une de ces facilités... M'étonnerait pas qu'il ait commencé à jouer tout petit déjà...

Durant le set qui a duré une heure dix, on a pu entendre quatre compositions de Fred, et trois standards, dont deux de Thelonious Monk. Ahh, la musique de Monk, c'est pas évident d'en faire autre chose et que cela soit une réussite. Fred Nardin excelle... Je reconnais Green Chimneys, puis plus tard "I mean you". Superbe arrangement d'ailleurs d'I mean you, cette imbrication entre les phrases du pianiste et du contrebassiste.

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Durant le set, Fred Nardin nous explique qu'ils ont fini juste la veille d'enregistrer le prochain disque (deux jours de studio) et ce sont les morceaux figurant dans le disque qu'ils nous jouent ce soir. Le disque doit sortir fin septembre/début octobre.

Au Duc des Lombards, ils ont interprété successivement :
- Turn Around (Ornette Coleman)
- Parisian Melody (Fred Nardin)
- Green Chimneys (Thelonious Monk)
- The love in your eyes (Fred Nardin)
- The Giant (Fred Nardin) - Composition en hommage à Mulgrew Miller
- The new hat (Fred Nardin)
- I mean you (Monk)
- Travel to (Fred Nardin)

Pour mieux vous rendre compte de l'étendue de la palette de ce trio ébouriffant, voici ici en écoute un extrait du concert
dans lequel j'ai choisi à dessein 4 morceaux : Turn Around ; The Giant ; The love in your eyes ; I Mean you

Rentré un peu plus tard chez moi, je suis alors allé à la pêche aux informations... Eh bien, mes zamis, Fred Nardin, c'est vraiment pas n'importe qui !
Voici par exemple ce qu'on peut trouver sur son site web :

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"Né à Saint-Rémy (Bourgogne) en 1987, il est attiré dès son plus jeune âge par la musique et débute le piano à cinq ans. C'est à l’âge de dix ans qu'il intègre le Conservatoire National de Chalon sur Saône, tout d’abord pour ses études classiques, puis trois ans plus tard, pour rejoindre la classe de Jazz où il étudie notamment la composition ainsi que l’arrangement avec Sylvain Beuf. Il obtient à dix neuf ans son D.E.M (Diplôme d'Études Musicales spécialisation jazz) puis intègre, l’année suivante, le département Jazz et Musiques improvisées du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) où il obtiendra en 2011 son master et se perfectionnera notamment aux côtés d’Hervé Sellin et François Théberge.

Deux ans plus tard, sa passion pour l’écriture et le cinéma l'amène à poursuivre ses études musicales dans la classe de composition de musique à l’image du CNSMDP dirigée par Laurent Petitgirard et Marie-Jeanne Serero dont il sortira diplômé.

Il fonde en 2010, avec ses trois amis Jon Boutellier, Bastien Ballaz et David Enhco, le fameux «The Amazing Keystone Big Band», formation de 18 musiciens réussissant les jeunes musiciens les plus prometteurs de la scène lyonnaise et parisienne. Leurs premier album « Pierre et le Loup ... et le Jazz », ré-adaptation pour grand orchestre de Jazz de la célèbre œuvre de Prokofiev et conté par Denis Podalydès et Leslie Menu, a remporté le prix du « Meilleur album de Jazz Français 2013 de l’Académie du Jazz ». Leur nouvel album, «Le Carnaval Jazz des Animaux» conté par Edouard Bear, est sorti en octobre 2015. L’Amazing Keystone Big Band a déjà collaboré avec de nombreux artistes de renommée internationale tels que : Quincy Jones, Rhoda Scott, Cécile Mc Lorin Salvant, ZAZ, Charles Aznavour, Liz Mc Comb, Nikki Yanofsky, James Carter, Gregory Porter & Kellylee Evans, Christine et Ingrid Jensen, Bill Mobley...

Il reçoit le Prix « Django Reinhardt » (musicien Français de l’année) 2016 de l’Académie du Jazz.

Parallèlement à sa carrière de musicien, il enseigne (de 2009 à 2015) le piano jazz au CRR de Chalon sur Saône, l’arrangement et le piano jazz au Pôle d’Enseignement Supérieur de la Musique de Bourgogne (de 2011 à 2015). Il est également intervenant dans plusieurs stages renommés.

Il s’est également illustré aux cotés de Charnett Moffett, Didier Lockwood, Liz Mc Comb, Scott Hamilton, Jacques Schwarz-Bart, Nancy Harms, Stochelo Rosenberg, Captain Mercier, Richy Ford, Joël Frahm, Sean Smith, François Théberge, Baptiste Herbin, Saul Rubin, Xavier Richardeau, Fabien Mary, Benjamin Henocq, Phil Abraham, Pierre Olivier Govin, Rémi Vignolo, Philippe Soirat, Claude Egéa ..."
Modifié en dernier par Christof le lun. 31 déc., 2018 14:23, modifié 2 fois.
pianojar
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Re: Vos derniers concerts...

Message par pianojar »

Magnifique compte rendu, qui nous fait croiser d'autres chemins et d'autre musiciens.
J'ai hâte d'écouter ce musicien que je ne connais pas non plus.
Modifié en dernier par pianojar le dim. 16 avr., 2017 14:57, modifié 1 fois.
Abegg63
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Re: Vos derniers concerts...

Message par Abegg63 »

Bonjour
J'aimerais d'abord préciser que, si j'interviens dans ce fil c'est uniquement pour parler des concerts que j'ai particulièrement appréciés.
Donc hier soir je suis allée entendre Jean-François BOUVERY dans un programme varié et particulièrement réussi.
Certains connaissent sûrement les enregistrements de ce pianiste des oeuvres pour piano de Robert CASADESUS.
Le récital débuttait par la sonate hob 49 de HAYDN légère, dynamique avec un mouvement lent d'une musicalité envoûtante.
Ensuite une sélection de préludes de Chopin avec les plus connus biensûr mais aussi aussi certains moins souvent joués comme le 17 que j'aime énormément mais difficile à réussir enraison de ses accords répétés qui comportent parfois de grands écarts. En tout cas la technique était là, les pièces parfaitement maîtrisées et une atmosphère différente pour chaque prélude, j'aurais aimé qu'il les joue tous!
ensuite une pièce d'Albeniz que je ne connaissais pas très bien et 2 préludes de DEBUSSY là aussi il a su nous faire entrer dans ces 2 univers très différents.
POur finir la tocata de CASADESUS une prouesse de virtuosité impressionnante. Malgré tout le respect que j'ai pour le grand pianiste qu'était Mr CASADESUS je ne trouve pas que cette oeuvre soit musicalement très intéressante. Techniquement biensûr, cela demande une maîtrises parfaite du piano mais je n'ai pas ressenti de grandes émotions à son écoute. D'où la question qui a sans doute déjà été posée ici les grands pianistes sont-ils forcément de grands compositeurs?
Le récital s'est terminé avec 2 bis une étude de Shimanovski inconnue pour moi mais vraiment très belle et la première de l'opus 10 de Chopin;
J'étais vraiment enthousiaste comme la majorité du public je crois. D'autant que le piano était un ancien Erard qui aurait besoin de quelques "grands travaux", le toucher est irrégulier, la pédale pas très précise et les aiguës résonnent beaucoup. Donc difficile de bien doser le son.
J'ai pu essayer le piano avant le concert car je dois jouer au même endroit demain soir. Je suis d'autant plus admirative de la perforamance de Jean-François Bouvery mais je m'inqiète un peu de ce que je pourrais faire sortir de cet instrument qui, finalement lorsqu'on arrive à le connaître peut rendre beaucoup de belle musique
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