Sauf que Thomas Enhco, je ne l'avais jamais vu jouer en solo avant, je ne savais pas que sa musique était si belle.
Sa musique, c'est comme si je l'avais toujours connue d'avant (je ne mets ici qu'un extrait, sinon on va se faire taper sur les doigts, mais combien j'aimerais pouvoir mettre ici tout le concert en écoute), une musique qui console de tout.
Comme si Thomas Enhco me connaissait tout entier, sans avoir eu besoin de me parler. Depuis toujours.

Tout ce que j'essaie de faire sentir au fil des jours dans ce forum, lui l'a dit sans mot, bien mieux que moi, dans ce concert.
Le fait qu'il n'existe aucune frontière entre "classique" et "jazz", qu'être pianiste, c'est avant tout être musicien car l'instrument n'est qu'un vecteur. Vecteur immédiat de l'émotion, de l'abandon, de la création qui laisse ses traces vers l'autre, dans l'incessante vie qui s'y glisse, une attention constante à ce qui vibre. Une exigence.
L'importance aussi de la structure, de la mélodie (on a pu en parler un tout petit peu), de la joie de la création. Du besoin de liberté, de souffle et de silence.
Ici, son morceau Letting you go.
Et à l'intérieur de cet enregistrement, écoutez bien, j'y entend aussi les battements de coeur, les battements de tous nos coeurs dans la salle.
Je ne sais si la beauté que l'on perçoit peut être restituée par l'écriture, mais elle peut tout du moins nous aider à vouloir en produire. La beauté nous conduit toujours à l'endroit qu'elle désire. Alors, comment ne pas la suivre obstinément.