Les 15h de Piano Majeur pour les 15 ans

[Marie-france]

Ce petit mot pour vous dire combien cette journée est passée vite.
Malgré le nombre d'heures musicales prévues au programme, aucun moment où nous nous soyons ennuyés! Nos maîtres d’œuvre Dom, Lee, zende et nos très sympathiques hôtes de l'Anacrouse ayant maitrisé l'organisation de bout en bout. Bravo et merci à eux. Au programme: piano bien sûr à 2 et 4 mains et 2 pianos à 4 et 8 mains. Certaines personnes parmi le public (de plus en plus nombreux au fil des heures), se sont mêlées à nous pour jouer. Nous avons chanté avec grand plaisir sous la houlette de Dom, écouté un chanteur/compositeur/guitariste excellent, et nous sommes retrouvés à de nombreuses reprises devant un buffet gourmand pour discuter passionnément.. Enfin une très belle journée très conviviale et pleine d'émotions.

cmg, qui a des soucis de connexion actuellement, me demande de vous dire combien elle a apprécié cette journée et remercie les organisateurs.

Belle journée à tous et merci!

[jean-séb]

Ça fait plaisir à lire même si ça avive les regrets d'avoir manqué cette belle réunion.

[Line-Marie]

merci Marie-France pour ce partage qui nous fait gouter la joie que vous avez ressentis tous ensemble.

[Marie-france]

Ça fait plaisir à lire même si ça avive les regrets d'avoir manqué cette belle réunion.

Ah bah voilà! Vous auriez dû!! En plus vous auriez profité du beau soleil du midi!!

[robbi]

Ce fut un grand plaisir de participer à cet événement et de rencontrer toutes ces personnes intéressantes.
C’est la première fois que je faisais une réunion et je n'ai pas été déçu. Comme le disait Marie France, la journée est passé à toute vitesse et s'est terminé pour certains d'entre nous très tard. Ce sera des moments magiques que je n’oublierai jamais. Dom a même réussi à nous faire chanter ce qui frise l exploit. Le pire, et je croie parler au nom de tous, c'est qu'on y a pris beaucoup de plaisir. En tout cas, ça m’a donné envie de participer à de futures réunions.

merci à tous pour cette sympatrique soirée de samedi et cette merveilleuse journée musicale de dimanche.

[alrf31]

Journée très sympathique dont je n'ai malheureusement pas pu profiter jusqu''au bout. Merci à Dom et à tous les organisateur(trice)s

[Jean-Michel Verdier]

Je vois qu'il y en a qui se sont réveillés plus tôt que moi : très belle journée en effet, ou même Dom à réussi à me faire chanter (ce qui n'est pas un mince exploit). Il a mené de main de maître toute la journée avec beaucoup de charisme et de sympathie. Il n'est pas chef de choeur pour rien Il y a eu beaucoup de monde qui est passé pour quelques instants ou plusieurs heures écouter les pianistes. On a eu aussi des pianistes externes à PM, pas prévus, dont un très bon prof de piano qui nous a joué 4-5 préludes de Chopin. C'était vraiment extrêmement convivial. Ca nous a permis aussi de rencontrer de visu des PMistes qu'on ne connaissait que par les pseudos et d'échanger sur nos expériences. Du coup on s'est retrouvé pas mal de montpelliérains ou alentours (Guzelya vient d'arriver dans le coin !) et on a décidé de se revoir régulièrement pour des réunions et des 4 mains .

Bon j'ai tout enregistré (10h de vidéo ). Je vais essayer de "splitter" un peu tout ça et j'enverrai les vidéos à tous les participants, charge à eux de les mettre ou pas sur internet. On a eu droit à un somptueux feu d'artifice avec Sylvain (notre hôte) et Guzelya dans la Rhapsodie in blue à 2 pianos.

[zende]

je voudrais vous écrire très longuement, vous décrire tout ce qui s'est passé, ces belles rencontres, ces portes ouvertes, ce soleil dans les yeux, dans les oreilles et dans le ciel du Midi. Je voudrais vous faire ressentir les émotions fortes, le plaisir d'avoir écouté toutes ces notes qui résonnent encore dans toutes les fibres de nos corps.
La musique réussi cet exploit de nous réunir, de nous unir. Avoir chanté en choeur sous les gestes précis de Dom, avoir écouté ce jeune chanteur-compositeur, toute cette journée aura été magique.
J'ai beaucoup apprécié le respect des autres lors du résultat des élections, de ceux qui n'ont pas voté comme la majorité. Très curieusement, d'ailleurs, Guzelya a joué la toute dernière note du Rêve d'amour de Liszt à 20h00 précises.
Fort heureusement Jean-Michel a oeuvré toute la journée pour tout enregistrer.

MERCI A TOUS

[Jean-Michel Verdier]

Très curieusement, d'ailleurs, Guzelya a joué la toute dernière note du Rêve d'amour de Liszt à 20h00 précises.

En fait, rien n'était dû au hasard : Dom avait tout calculé pour que ça tombe pile poil ce qui nous a permis d'annoncer en direct à 20.00 précises le résultat des élections !

[zende]

c'est du génie

[zende]

Journée très sympathique dont je n'ai malheureusement pas pu profiter jusqu''au bout. Merci à Dom et à tous les organisateur(trice)s

oui, dommage, tu as raté l'apothéose avec Sylvain et Guzelya

[chantal313]

Je viens grossir le chœur des participants à cette rencontre pour en chanter les louanges. Ce furent une soirée de samedi et une journée de dimanche merveilleuses : beaucoup de musique, avec de belles découvertes (merci, alrf31 !) et beaucoup de gentillesse de la part de tous. Merci aux organisatrices et organisateurs de cette manifestation, et merci à Dom qui en fut le chef d'orchestre (et aussi le chef de chœur !).
Tout comme robbi, c'était ma première participation à une rencontre PM, et malgré ma déplorable (et c'est un euphémisme) prestation j'espère bien que ce ne sera pas la dernière.
Un grand merci à tous.

[robbi]

je suis témoin Chantal que ta prestation était loin d’être déplorable, surtout en petit comité. ta belle sonate de Mozart, c'est magnifique. les fautes ne comptes pas,on en fait tous mais l 'âme que l'on y met est plus important et ce que j 'ai pu en entendre était très bien. avec un petit effort,on arrivera tous a jouer avec moins de trac. mention spéciale pour Lee qui visiblement arrive à bien le gérer.

[zende]

je suis témoin Chantal que ta prestation était loin d’être déplorable, surtout en petit comité. ta belle sonate de Mozart, c'est magnifique. les fautes ne comptes pas,on en fait tous mais l 'âme que l'on y met est plus important et ce que j 'ai pu en entendre était très bien. avec un petit effort,on arrivera tous a jouer avec moins de trac. mention spéciale pour Lee qui visiblement arrive à bien le gérer.

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[Jean-Michel Verdier]

je suis témoin Chantal que ta prestation était loin d’être déplorable, surtout en petit comité. ta belle sonate de Mozart, c'est magnifique. les fautes ne comptes pas,on en fait tous mais l 'âme que l'on y met est plus important et ce que j 'ai pu en entendre était très bien. avec un petit effort,on arrivera tous a jouer avec moins de trac. mention spéciale pour Lee qui visiblement arrive à bien le gérer.

Je plussoie ! La prochaine fois ça sera parfait
Et aussi d'accord avec la remarque concernant Lee : tout a été parfaitement maîtrisé et très bien joué

[Mona]

Merci pour ces compte-rendus, qui donnent aux malheureux absents un aperçu des beaux moments vécus lors de ce WE !

[Lee]

Milles mercis à Doubidoudom et Zende pour avoir organisé cette journée de magique à la folie et à tous qui ont participé. Je suis enfin devant mon ordi pour mieux vous écrire. C'était la meilleur (la seule ?) solution ou alternative contre me scotcher énervée à un écran sur les infos belges par savoir plus sur nos élections. Tant perdu. Je ne fais que répéter, mais Doubidoudom nous a assuré une journée fabuleuse, entre chef de coeur (Bella Ciao Ciao Ciao !) et pianiste inspiré qui nous a tous fait envie de danser sur nos chaises ou de simplement écouter ému par les oeuvres qui perçaient au coeur...

Merci beaucoup pour vos compliments les vidéos seront moins gentils et vous entenderez mes accrocs, je publierai pour montrer que le live pardonne plus. (Jean-Michel, prend ton temps, pas pressé !) Je répète ce que j'ai dit aux autres, il n'y a pas de sécret, il s'agit de mon troisième weekend de suite des prestations devant des autres, entre temps j'ai joué dans les gares sur des pianos 2 ou 3 fois, alors c'est vraiment en forgerant qu'on devient forgeron, et j'étais impressionnée par les prestations de ceux qui sont nouveaux à jouer pour des autres - pour Chantal313 la première fois depuis sa reprise, Robbi la première fois parmi des musiciens, Jean-Michel sa deuxième fois jamais, avec toute une sonate de Beethoven, j'aurais jamais osé. De mes expériences et en écoutant d'autres amis, ça améliore chaque fois, surtout si on le fait assez fréquemment. Mais mon aide le plus fort n'est aucun secret, ce sont les fils de Piano Majeur sur gestion du trac, se concentrer, créer son espace, etc., bref, plein des fils plein d'avis !

Déjà j'étais contente d'être arrivée plus tôt, Zendé m'a gâtée avec une visite à l'Opéra Comique, l'exposition Boutographies, ballade des anciennes belles rues de Montpellier. La journée de fête était rayonnant dans tous les sens mais elle a commencé en douceur comme l'aube avec La Mère d'Oye entre juste nous, nous étions un peu fatigués comme la soirée avant terminait tard le jour d'avant et c'était un peu tôt pour un dimanche matin. J'avoue avoir été surprise par ce beau lieu, les moulures et la parquet d'un ancien batîment avec une âme et caractère. Pas longtemps après quelques auditeurs sont arrivés, alors on cherchait des chaises comme Sylvain n'était pas encore arrivé. En voulant ajouter déménager un grand banc, mes doigts se sont coincés dans le couvercle qui ouvrait inopportunement en le bougeant, je ne savais pas si j'allais jouer...heureusement le douleur n'a pas resté jusqu' à l'après-midi, ils étaient juste des bleus compressés pas graves. La chance dans le malheur comme on dit.

La salle de concert disposait d'un Wilh. Steinberg, cétait une belle surprise pour moi. J'ai beaucoup aimé ce piano, le toucher était comme un piano moderne avec peut-être quelques défauts réglage mais d'une sonorité riche et ronde. Mais il y avait un petit ou gros problème selon la personne : comme il était trop sonore ouvert, on a fermé mais avec le pupitre mis dessus, il était sans exagérer LE PLUS HAUT PUPITRE que j'ai jamais vu; ceux qui avaient les lunettes progressives ont ramé ou abandonné. Donc l'expérience fait tout, j'étais trop paresseuse d'essayer mes morceaux le jour avant dans l'Anacrouse (j'avais testé dans la gare de Lyon, mais le jour J, je m'étais perdue dans mon Schumann, la seule oeuvre pas apprise par coeur) aux moins 2 ou 3 fois. Pour d'autres comme Alfr, nous avons carrément déplacer dans la salle à coté, le Kawai droit avec le pupitre bas. Et...c'était le moment que j'avais des larmes aux yeux, le prélude de Scriabine joué par Alfr m'a tellement ému...Robbi m'en avait parlé plus tard, il avait vu ! Alors avec la partition, sur un piano droit, avec l'interprète pas satisfait de sa prestation...et bien, il y a des choses qui ne s'expliquent pas, la musique qui touche tellement. Un grand coup de coeur pour son Dedorat de Severin à Schumann...

Vers midi dans le Midi, j'étais absolument ravie de prendre le soleil qui entrait directe par les très grandes fenêtres vitrés d'Anacrouse, qui nous offrait une vue sur la tourelle de Sainte Anne et le beau ciel bleu. Avec la musique de PMistes, que demandait de plus ? Et que des lumières pour l'accompagner, le brillance de Mozart par Chantal313, la belle étude-tableau de Rachmaninoff par cmg (je faisais note sur ma grande liste de "ce qu'il faut jouer avant de mourir"), les moments par Jean-Michel tellement Beethovian, j'avais aussi pris note sur ma liste (mais bon, il faudrait une discipline autre que le mien et un toucher '"lourd" dans le beau sens Beethovenian défini (expliqué dans un fil d'Okay léger-lourd) pour pouvoir jouer, il faut ce pouvoir dont j'en suis trop loin ! Les jolis brumes de Brahms par Arabesque aussi...en off et en concert...et off en resto ("il y a aucun compositeur qui me parle pas, que je n'aime pas, que je n'ai pas envie de jouer" - bravo ! je salue l'attitude même si je suis clairement épargnée de cela. ) Et mention spéciale pour l'Ondine de Marie-France - la méditation, nous étions transporté dans un autre monde.

C'était très sympa les auditeurs qui restaient pour nous écouter, discuter un peu, jouer ou déchiffrer les oeuvres...par contre du coup mon seul regret de la journée, je n'ai pas entendu notre cher Doubidoum faire des impros, autour des textes selectionnés par Oupsi qui ne pouvait pas être les nôtres ce jour là...je vais peut-être usurper un autre fil pour parler d'une autre impro de la rue...intéressante pour parler en euphemisme...

Et puis Rhapsodie en Blue de Gerschwin, qui était extraordinaire, les feux d'artifice de la soirée, clairement.

Beaucoup de rires quand nous avons pris des verres à la fin de la soirée. "Mais Mozart a bien joué Ravel !" MDR. On voulait partir, on était fatigué, on a beaucoup rit, on prend un autre, la bella ciao à la française, dehors, pieds nus, il faisait beau et chaud et on voulait pas que le moment termine.

En espérant que la prochaine fois ne sera pas en 15 ans ! Vive Piano Majeur ! Milles bravos à tous surtout Zende et Doubidoudom.

(je me permets de revenir avec ce que je voulais dire mais oublié avec mon verre de whisky là).) Ah si, j'étais attristé d'apprendre que Sylvain qui a crée Anacrouse ne va pas garder dans cet état, qu'il va vendre le Kawai droit et le Steinberg queue, tous les deux des sonorités très belles...et qu'il fera location ou autre chose avec ces salles. Et si on faisait un quartier générale dans le Sud pour que ça reste...serait-il possible de garder comme ça ?

[jean-séb]

Merci Lee pour ce compte rendu très vivant !

[Arabesque44]

Un week end fabuleux, remercions encore l'instigatrice, Zende, et le Maestro Doubidoudom.
Merci à Jean-Michel qui m'a accueillie à l'Aéroport. Quel plaisir de faire connaissance avec les "sudistes"! ( je connaissais déjà "ces Dames" mais pas les "Messieurs")
Le samedi nous étions entre nous, ce fut très sympathique, ultimes répétitions sur les pianos de l'Anacrouse ( très contente de pouvoir jouer du 4 mains avec Dom) , puis petit restau branché très agréable à deux pas.
J'avais choisi le même hotel que alrf31, et nous y sommes arrivés au même moment. Hôtel très accueillant et bon petit déjeuner (mais assez cher...quartier prestigieux à 2 pas de l'Anacrouse)
La journée de Dimanche restera dans les mémoires, avec une montée progressive en intensité avec l'arrivée de nombreux invités. Ca permettait de se roder le matin devant un public plus restreint avant d'affronter la "foule" ( enfin...une petite trentaine de personnes!)
Le programme et les artistes étaient très variés, pas un instant d'ennui. IL y a eu des "tubes" du piano, mais aussi de très belles choses moins connues ( notamment les Kodaly de Marie France)
Nous avons tous adoré l'initiation au chant choral de Dom, et le "clou" du spectacle pianistique je pense que personne ne me contredira, a été la "Rhapsodie in Blue" de Sylvain et Guzelya. Chapeau! Je n'aurais pas cru qu'on pouvait faire sortir toute l'orchestration somptueuse de cette oeuvre ( les cuivres notamment...)dans ce petit Kawaï droit , chapeau Guzelya! La salle était en délire!
Et aujourd'hui 4 h de cours avec Guzelya, histoire de mettre au point ( entre autres choses...) ce f... passage de l'opus 116 n°2 qui continue à se refuser à moi avec beaucoup de sadisme.
A refaire, avec encore plus de monde! ( la date n'était peut-être pas idéal?)
Ne pas oublier que beaucoup de villes de province ont une liaison aérienne avec Montpellier, avec des tarifs très attractifs si on s'y prend tôt ( 80€ Nantes Montpellier avec Volotea)

Tiens Lee vient de poster...Je plussoie la nécessité de se produire le plus souvent et le plus tôt possible en public, c'est la meilleure façon de lutter contre le trac. Inutile d'attendre les progrès, car notre niveau d'exigence augmentant au fur et à mesure de notre progression, nous serons toujours insatisfaits de nos prestations . Je me souviens d'un éminent PMiste, pianiste très confirmé qui se reconnaitra s'il passe par là , mécontent de sa (pourtant très brillante ) prestation à Beuvray, parce qu'il avait légèrement écorché un seul trait!
Alors que d'autres se réjouiront d'avoir pu enchainer sans s'arrêter, ou de n'avoir fait "que" 4 ou 5 fausses notes!

[Oupsi]

Chers tous,
j'aurais dû être de la partie, mais des problèmes familiaux pas très marrants m'ont appelée en Allemagne, où je me trouve actuellement. J'ai lu avec gourmandise ces comptes rendus magnifiques, il me semble que vous avez vécu des moments absolument magiques et je m'en réjouis pour plein de raisons. La plus importante sans doute est la preuve incontestable apportée par vous tous que le don et la générosité peuvent véritablement transformer nos vies. Que cet évènement ait eu lieu en même temps que des élections compliquées connote symboliquement la fête des 15 ans de piano majeur. Si une telle énergie sans calcul pouvait se propager de piano en piano, de voix en voix, vocale, électorale et éloquente, dans toute la société celle-ci se porterait sans doute mieux.

Si j'avais été là, j'aurais lu quelques textes ponctuant les improvisations de Doubidoudom. C'est un petit choix au fil de mes lectures, en hommage à la fête du piano, aux chats du forum et aux nombreux fils où nous cherchons à exprimer d'où vient la magie de la musique.
La lecture sur écran ne remplace pas l'écoute d'une voix vivante, mais j'ai quand même envie de poster ces petits textes, histoire de participer un peu, à posteriori, aux beaux moments que vous avez vécus. Voici :

Textes 15 ans piano majeur


« Savez-vous de quoi je rêve ? De jouer à Delft ! À l’endroit où se tenait le peintre. Il y a là une petite maison. Tout en haut, on mettrait le piano. Il est clair que Vermeer peignait d’un étage élevé. Et je rêve de jouer vingt-quatre heures de suite, jusqu’à ce que je m’écroule. Celui qui voudrait écouter s’installerait près de la maison, sur le sable.
A Zelozowa-Wola, où Chopin est né, le principe est le même : on ne voit pas le pianiste, tout le monde se promène dans le jardin, tout oreilles.
Commencer la nuit. Bien sûr, par la Terrasse des Audiences du clair de lune. Quelques intermezzos de Brahms. La dernière des Nachtstücke de Schumann. Ce sont des musiques de nuit.
À l’aube, Schubert : c’était sûrement un lève tôt. (…)
Aux matines : Bach.
Quand le soleil est au zénith, alors de préférence Tchaïkovski, la Barcarolle. Quelqu’un éprouvera le désir de se baigner.
Que Rachmaninov (Moment musical en do majeur) et Ravel (Jeux d’eaux) prennent l’agitation à leur compte !
Après les Visions fugitives de Prokofiev, on peut somnoler une petite heure. N’importe où, de quatre à cinq.
(…) Pour le soir on a beaucoup de choses en réserve ! Au soir de Schumann et les Harmonies du soir de Liszt, cela va de soi. Obligatoirement les deux danses scriabiniennes opus 73. Il faut s’enfoncer dans le Moyen-Âge ! Qui a dit que les Flammes sombres sont des “danses sur les cadavres” ? Probablement Scriabine lui-même. Mais ce n’est pas encore “la ligne noire”. C’est avec le carnaval qu’il faut diminuer la tension, celui des Papillons ; là où, derrière les stores, s’échappent des petits rires de femmes et les douze coups de minuit !
Après minuit, Chopin ! Démoniaque, désaxé, mystique, capricieux, asymétrique, courageux, divin ! Et pour finir, la Septième étude de l’opus 25. Ce sont déjà des adieux, la mort. Après cela, plus rien.
Le plus difficile, c’est de supporter tout ça. J’ai la tête qui tourne un peu.
Je pourrais vous inviter à un pareil concert. Vous viendriez ? Vous vous installeriez sur le sable, avec une bouteille thermos. Vous m’entendriez, mais vous ne me verriez pas !
Scriabine aurait dit en français : “le rêve prend forme”…»
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« Je ne m’adresse qu’à l’homme seul – à celui qui se relève in media nocte, dans la nudité de son existence – comme ressuscité de l’autre côté de sa conscience, toutes choses lui paraissant réelles et étrangères – comme s’il fût venu avec une lampe dans un lieu obscur et encombré d’objets inconnus qu’elle éclaire et transforme à chaque pas. À une heure où il n’était pas attendu, dans un lieu qui pourrait être tout autre… »
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« Si j’interviens parmi les choses, ce n’est pas, certes, pour les appauvrir ou exagérer leur part de singularité. Je remonte simplement à leur nuit, à leurs nudités premières. Je leur donne désir de lumière, curiosité d’ombre, avidité de construction. Ce qui importe, c’est de fonder un amour nouveau à partir d’êtres et d’objets jusqu’alors indifférents. »
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« Avez-vous déjà une muse ? Il vous en faut absolument une. Telle que vous l’avez imaginée, telle elle sera. Figurez-la robuste, musclée, capable de vous défendre. »
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« On ne trouvera pas la pensée dans l’encéphale, si minutieusement qu’on le dissèque ; ni le microscope ne repérera la vie elle-même en scrutant le noyau de la cellule et les chromosomes et les gènes de ce noyau : pas davantage on ne lit le mystère de la mort dans le dernier soupir du mourant […]. Pareillement celui qui cherche la musique quelque part ne la trouvera pas ; notre curiosité sera déçue si nous en demandons la révélation à je ne sais quelle anatomie du discours musical. Mais si nous convenons enfin qu’il s’agit d’un mystère et non point d’un secret matériel, d’un charme et non pas d’une chose, si nous comprenons que ce charme tient tout entier dans l’intention et le moment du temps et le mouvement spontané du cœur, si nous reconnaissons que la fragile évidence, liée à l’impondérable et innombrables facteurs, dépend d’abord de notre sincérité, alors nous connaîtrons peut-être ce consentement au charme qui est, en musique, le seul et véritable état de grâce. »
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« Je n’ai jamais aimé les miroirs. C’est une optique diabolique. Vous vous rappelez la Vénus au miroir de Velázquez ? Une Espagnole nue, une atmosphère extraordinaire… et dans le miroir, un autre visage, tourmenté, vieilli.
Je veux être moi-même un miroir ! Parfois j’y parviens. S’y reflètent ceux que j’aime : Debussy, Chopin… d’autres aussi. Et pour ceux que je n’aime pas, je suis un miroir ordinaire, déformant. »
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« Travaillez avec acharnement. (…) Lorsque vous modelez, ne pensez jamais en surface, mais en relief. Que votre esprit conçoive toute superficie comme l’extrémité d’un volume qui la pousse par derrière. Figurez-vous les formes comme pointées vers vous. Toute vie surgit d’un centre, puis elle germe et s’épanouit du dedans au dehors. De même, dans la belle sculpture, on devine toujours une puissante impulsion intérieure. C’est le secret de l’art antique. (…) Soyez profondément, farouchement véridiques. »
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« Cloches. Cloches de Gênes. / Tān / Ti-rin / tantam /… / Tan… / Je demeure, l’œil fixe sur la cloche qui à cent mètres de moi tinte, détourné – et la main arrêtée qui tient la plume prête – à quoi ? Le vide. / Suspendue sur le vide. Et seuls l’intention, le besoin, l’instinct, le fantôme d’écrire – Écrire quoi ?

Je songe à des écritures parfaites.
Et cette enfantine marque d’ennui, – ce procédé primitif de mettre un bref idéal à l’horizon de chaque instant de paresse, cette impuissance bizarre à laisser simplement une journée se perdre ; et le temps, et l’orgueil, et l’être apparent que l’on est, se ressentir et se souffrir entre eux… tels quels.

Tān / Ti-rin / tantan – Cela chante, au lieu de les compter, les heures. Liquidement, avec une liqueur infinie tintent ces notes. La grave, les grêles – à tous les étages de l’espace, comme si l’air habité de toutes parts, se grattait / s’éveillait, / s’épuçait, se hérissait de sons qu’il s’est trouvés… animal spatial. »
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« Attraper un chat noir dans l’obscurité de la nuit est, dit-on, la chose la plus difficile qui soit. Surtout s’il n’y en a pas.
Je veux dire : surtout s’il n’y a pas de chat dans la nuit où l’on cherche.
Ainsi parle un vieux proverbe chinois à la paternité incertaine. Du Confucius. Paraît-il. J’aurais plutôt pensé à un moine japonais. Ou bien à un humoriste anglais. Ce qui revient à peu près au même.

Je crois comprendre ce que cette phrase signifie. Elle dit que la sagesse consiste à ne pas se mettre en quête de chimères. Que rien n’est plus vain que de partir à la chasse aux fantômes. Qu’il est absurde de prétendre capturer de ses mains un chat quand nul ne saurait discerner, même vaguement, sa forme absente dans l’épaisseur de la nuit.

Mais Confucius, si c’est de lui qu’il s’agit, ou bien le penseur improbable auquel on a prêté son nom, n’affirme pas que la chose soit impossible. Il dit juste que trouver un chat noir dans la nuit est le comble du difficile.

Et que le comble de ce comble est atteint si le chat n’est pas là.

J’ouvre les yeux dans le noir de la nuit. Des lignes, des taches, des ombres, le scintillement d’une forme qui fuit. Quelque chose qui remue dans un coin et envoie ses ondes ricocher au loin vers le vide qui vibre. »
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Sources :
Youri Borissov, Du côté de chez Richter
Raymond Jean, Cézanne, la vie, l’espace
Vladimir Jankélévitch, La Musique et l’ineffable
Paul Valéry, Ego Scriptor
Auguste Rodin, L’Art
Philippe Forest, Le chat de Schrödinger