Lucas Debargue

[Dogane]

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[Virgule]

...j’espère toujours l’édition en CD du deuxième tour du Tchaïkovski que je réécoute régulièrement sur Medici (j’adore le Mozart dont on ne parle jamais)...

C'est vrai qu'on parle rarement de son Mozart, pourtant il est magique son Mozart ! Moi aussi je le réécoute régulièrement, ainsi d'ailleurs que tout son concours Tchaikovsky et pas seulement le second tour.

Voici d'ailleurs 'notre Lucas' confirmant ses affinités mozartiennes dans un autre concerto, le #8 en ut majeur K.246, enregistré à Bratislava le 10 octobre dernier avec le Kremerata Baltica:
www.youtube.com/watch?v=fTok8hz1wB4
www.youtube.com/watch?v=pQzxrHBWKoM
L'image n'a que peu d'intérêt, vous pouvez vous contenter du son, une merveille - je rêve de l'entendre jouer Mozart en concerto, à Québec si possible !
La même fan a aussi posté le dernier mouvement d'un concerto en ré majeur de Haydn joué au même concert, également très intéressant.

[M-Olib]

Merci pour les liens, son esprit ludique et primesautier sied à merveille à ce répertoire. Moi aussi j'aimerai l'y entendre (plutôt que dans Szymanowski ), mais pour ça il va falloir suivre la kremerata Baltica où il devient pour un temps, si j'ai bien lu l'article de Pianiste, soliste attitré. Mozart au programme les 10, 12 et 14 Février au Japon.

[Mathieu79]

Il est passé ce matin à la radio sur France musique, Il était plutôt assez "spécial" dans son interview. je dirai qu'il la loupé , il voulait "philosopher" ... ou donner des points de vue ou il s’emmêler à chaque fois les pinceaux.

Il doit pas être du matin.

Math

[katy]

Il était comme d'habitude j'ai trouvé...Il est spécial de toute façon ! Il a dit des choses très personnelles, profondes, tellement loin des discours attendus et préformatés... Le fait est qu'à un moment il a perdu le fil mais ça arrive... Je pense que ça va très vite dans sa tête aussi, il y a un tellement bouillonnement d'idées, et les mots n'ont pas suivi... Je le trouve touchant parce qu'il est toujours vrai quelque soit l'interlocuteur, il ne porte pas de masque, on n'a pas cette impression du type qui fait le job... Il est lui -même !

[jean-séb]

Oui, je l'avais écouté et il m'a paru plutôt sensé, intellectuel, certes, mais pas dans le mauvais sens du terme.

[M-Olib]

Moi j'ai trouvé cette émission très intéressante, il y répond à une partie de nos interrogations sur sa nouvelle approche des concerts et sur Szymanovski.
Pour son ancienne approche qu'il qualifie lui-même de primitive et plus directe, il envisage d'y revenir car même s'il juge ses prestations actuelles meilleures il pense avoir perdu quelque chose en route : une certaine sauvagerie. Pour Szymanovski, il juge cette musique difficile d'accès, pas très digeste et sans respiration, dit qu'il n'en est lui-même pas un inconditionnel, mais qu'elle doit être connue pour certains de ses aspects uniques. Par ailleurs il se trouve aussi inhibé et assez passif !!! Qu'est-ce que ça va donner quand il se libérera

[Athos]

Mince j'ai raté l'émission et je ne trouve pas le replay.

Pour l'avoir entendu en interview, il va loin dans l'analyse des faits, de ses émotions, de la musique, de sa vie.
Il est comme ça et c'est intéressant (écouter l'interview Qobuz https://www.youtube.com/watch?v=26ndzKeuTdw )

[mieuvotar]

Mince j'ai raté l'émission et je ne trouve pas le replay.

... pourtant facile à trouver: https://www.francemusique.fr/programmes/2017-11-06

[Virgule]

J'ai vraiment beaucoup aimé cette entrevue, malgré le petit dérapage (perte du fil de ses idées) inhabituel chez lui. Manque de sommeil ? Mais plus loin dans l'entrevue, il dira 'j’ai envie de me laisser la possibilité de déraper davantage' . Et toujours cette profondeur, cette réflexion, ce questionnement.

Ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est ce qu'il a dit en parlant de Martha:
«...il y a ce magnifique enregistrement de la Polonaise brillante, … quand j’écoute cette musique jouée par Martha, et même quand je vois encore Martha aujourd’hui, je me dis: bon elle est là, elle est vivante, elle est parmi nous, et en même temps elle représente une forme de vie, un monde qui n’existe plus en fait, qui n’existe déjà plus. Cette liberté, ce feu, cette folie, cette imprévisibilité sont des choses qui ont leurs racines, leur source dans un tempérament, dans quelque chose d’humain, de divin peut-être mais d’humain aussi. Et qui s’autorise à vivre de cette manière, à vivre dans l’instant, dans l’instantané, aujourd’hui ? - mais je parle… même pas forcément chez les musiciens, mais qui, chez qui on peut sentir justement cette possibilité de dérapage ? Parce qu’il y a, quand on écoute cet enregistrement, il y a des dérapages, ça glisse, ça se renouvelle, ça change d’avis. On a quelqu’un qui change d’avis en permanence, y’a un caprice, y’a ‘j’ai envie de faire ça’, après ‘là j’ai envie de faire ça- j’ai envie d’aller dans cette direction, on va marcher pour aller voir la Seine- mais non en fait on va pas aller voir la Seine on va aller chez moi- j’ai envie d’aller au concert- j’ai envie d’aller écouter...- j’ai envie de regarder un film' - En fait on a tous ces changements d’avis, mais qui sont tous motivés par quelque chose d’intérêt, par des sensations, par une sensibilité ! Et se laisser porter par sa sensibilité, voilà quelque chose qui est rare, que je croise très rarement.»

Cette liberté, cette imprévisibilité... Ça glisse, ça se renouvelle, ça change d'avis - comme ça décrit bien le jeu de Martha ! Sauf que malgré son humilité ('je pense que je suis très inhibé, en réalité'), ça décrit aussi le jeu de Lucas, ces changements d'avis, bien que dans une moindre mesure que chez Martha - pour l'instant. 'J’ai envie de laisser évoluer ça, j’ai envie de me laisser la possibilité de déraper davantage, mais cette vie que je mène maintenant, c’est très difficile… de pouvoir déraper avec cette forme de vie.' Ça viendra.

[Virgule]

Pour poursuivre sur cette lancée, après le blitz médiatique motivé par la sortie du nouveau CD, on enchaîne maintenant sur la promotion orchestrée par la Philharmonie de Paris .

Entretien avec Lucas Debargue:
I. Les concours www.youtube.com/watch?v=QDJufinNx0Y
II. La Sonate n° 2 de Szymanowski www.youtube.com/watch?v=k-TQSeP7KEU
III. Le travail de l'interprète www.youtube.com/watch?v=xvIZciOnaB4

Encore du neuf, encore passionnant !

[pochette]

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[ritenuto]

Merci pour ces liens, je trouve que la partie sur les concours nous éclaire un peu la nature de son conflit avec Heisser, non? Sachant que, sauf erreur, les frères Castro-Balbi ont eu eux aussi des ennuis à cause d'avoir participé aux concours au sacrifice de leurs heures de cours - c'est peut-être plus qu'un conflit personnel mais plutôt un rejet de l'institution toute entière.

[Virgule]

Merci pour ces liens, je trouve que la partie sur les concours nous éclaire un peu la nature de son conflit avec Heisser, non? Sachant que, sauf erreur, les frères Castro-Balbi ont eu eux aussi des ennuis à cause d'avoir participé aux concours au sacrifice de leurs heures de cours - c'est peut-être plus qu'un conflit personnel mais plutôt un rejet de l'institution toute entière.

Intéressant... Effectivement, ça pourrait être une explication du conflit avec Heisser. Pourtant, je doute que ça explique tout - et il ne faut pas généraliser son rejet à l'institution entière. Lucas a déjà dit qu'il y avait de bons profs au CNSM. Ensuite, il y a des élèves du CNSM qui participent à des concours - des élèves de Béroff par exemple (Cho a eu le 3e prix au Tchaikovsky en 2011 avant de remporter le Chopin en 2015). Ça serait quand même un comble que des profs qui acceptent de siéger sur des jurys de concours n'autorisent pas leurs étudiants à participer ! Mais Lucas a préparé un (des, en fait) concours avec quelqu'un d'autre qu'Heisser - quelqu'un (Rena) qui n'était même pas du CNSM. On peut imaginer qu'au CNSM on ne voulait pas l'autoriser à y participer à cause de ça ?

[katy]

Moi je pense que c'est plus l'institution qui a rejeté Debargue que l'inverse... et quand il parle du CNSM je pense qu'il parle beaucoup de son prof de piano en fait... il parle positivement d'autres cours...J'aurais tendance à penser qu'il savait quand même qu'il avait de la chance d'être là avec le parcours qu'il avait... et que cette chance il a voulu la saisir... même si on n'y était pas, la réalité c'est qu'il est entré à l'unanimité et sorti par la petite porte, mal classé, sans avoir terminé ses études ! Ce n'est pas normal... Heureusement tout cela n'a plus guère d'importance à présent...

[Virgule]

.....

Ah ben Pochette, pourquoi tu as effacé ton message ? C'était correct et j'apprécie tes remerciements - je n'ai même pas eu le temps d'y répondre !

[pochette]

Ah bon? alors je le restaure ))
J'ai aprrécié beaucoup de ma part ton déchiffrage car il m'arrive de bloquer devant des choses très simples en français oral, juste de ne pas rattraper le sens; et j'ai dit bravo à Lucas qui sait s'exprimer d'une façon qu'on le lit comme un livre saisissant!

[katy]

Eh beh ça décoiffe ces interviews... donc apparemment en plus on lui a mis des bâtons dans les roues pour passer le concours Tchaïkovski... Mais c'est un survivant ce gars

[Virgule]

Ah bon? alors je le restaure ))
J'ai aprrécié beaucoup de ma part ton déchiffrage car il m'arrive de bloquer devant des choses très simples en français oral, juste de ne pas rattraper le sens; et j'ai dit bravo à Lucas qui sait s'exprimer d'une façon qu'on le lit comme un livre saisissant!

Ah ben voilà ! Tu sais Pochette, c'est fréquent sur PM qu'on ne réponde pas aux posts, ou pas tout de suite, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas lus ! Pour ma part ce matin j'ai été interrompue, j'ai une grosse journée et n'oublie pas que je suis de l'autre côté de l'Atlantique, je me lève au moins 7-8 heures après toi ! Ton message précédent du 2 nov, je l'avais lu aussi et je voulais y répondre, mais je n'ai pas encore eu le temps de réécouter qobuz et de retrouver la référence à ce que j'affirmais, concernant la réaction de Rena lorsque Lucas a été admis au CNSM. Tu m'annonces de façon péremptoire que je me trompe - mais je pense que je ne me trompe pas, c'est juste que je ne réfère pas nécessairement à la même partie d'interview que toi...

[Virgule]

Eh beh ça décoiffe ces interviews... donc apparemment en plus on lui a mis des bâtons dans les roues pour passer le concours Tchaïkovski... Mais c'est un survivant ce gars

N'est-ce pas ? Ceci dit, tout ça n'est qu'une supposition. Ce n'est pas impossible, mais on ne saura jamais, comme tu l'écris souvent. Reste qu'il y a quelque chose derrière ce discours sur les concours, aucun doute. D'ailleurs, on peut se demander si l'attitude de Béroff au concours n'aurait pas pris sa source là aussi, dans un conflit qu'il y aurait eu au CNSM à propos de cette participation. Parce qu'enfin, Béroff, autant qu'on sache il n'a pas été le prof de Lucas, alors d'où vient un tel mépris ?
Lucas, un survivant ? Et comment !!