Lucas Debargue

[pianojar]

Oui et puis une certaine Rena lorsqu'elle entend dire Lucas qu'il veut moins jouer pousse des cris d'orfraie

[Moderato Cantabile]

[katy]

Non il ne le dit pas, mais la voix off de Martin Mirabel le dit en conclusion, que Lucas parle souvent d'arrêter le piano mais qu'il ne le fera certainement pas...et cette conclusion sonne assez étrange...
Parce ce qu'il en ressort, c'est un talent tellement extraordinaire et hors-norme...J'ai beaucoup aimé les passages de jazz, et quand il joue Scott Joplin, quand il joue avec des musiciens de jazz à Chicago et que le batteur (si je ne me trompe) lui demande son âge et lui rétorque que ses chaussures sont plus vieilles que lui Pourtant je ne suis pas trop "jazz" en général.

[pianojar]

Non il ne le dit pas,

Certes pas explicitement mais il dit "I would like to be a fulltime composer........"
Va falloir commencer )à penser à la pétition !

[katy]

Oui parce que (j'ose le dire) ce qu'il écrit c'est sympa mais est-ce que ça va bouleverser l'histoire de la musique ... alors qu'il a déjà apporté une empreinte indélébile à plusieurs œuvres du répertoire : avec son Gaspard, il y a un avant et un après, la sonate de Medtner... certaines piécettes même qu'on n'entendra plus jamais de la même manière...

[Virgule]

Quand même cette rencontre avait bien été programmée, et l'annonce précisait bien que Debargue avait été l'élève d'Heisser. Que s'est-il donc passé
Esparza aurait-il voulu les réunir sans savoir qu'ils se détestent (ce que tout le monde sait) ? Un des deux s'est-il braqué ?
En tout cas il est clair qu'Heisser donne toujours pour consigne qu'il ne veut pas en parler, car personne ne lui en parle jamais.

Oui finalement je pense que tu as raison. Peut-être que tout le monde ne sait pas, justement. Mais tu noteras qu'Heisser n'est pas le seul à ne jamais paler de Lucas; ce dernier le lui rend bien. Je n'ai souvenir d'aucune interview, verbale ou à l'écrit, où il l'ait même mentionné, alors qu'il a déja parlé plusieurs fois de mme Muenier et même de Philippe Tamborini. Même à Washington, quand il a parlé de son passage au conservatoire il ne l'a pas nommé, ni même fait allusion directement à lui.

J'ai regardé le documentaire de Martin Mirabel, ce qui m'a un peu fait peur, c'est qu'il parle à la fin, d'arrêter le piano... et c'est quelqu'un de tellement extrême qu'il en est capable... même si son agenda est sans doute déjà bien plein pour les saisons à venir... pourvu que ça n'arrive pas...

Oui bon, c'est pas pour demain, en fait Martin Mirabel n'y croit pas. Mais pour ma part je pense que ça risque d'arriver un jour, que ce soit pour composer à temps plein ou pour faire autre chose-en musique néanmoins. Mais vu mon âge, j'ai des chances que ça n'arrive pas de mon vivant .

Et l'interview ci-dessus, tu l'as écoutée ?

[Virgule]

Katy : il ne dit pas qu'il va arrêter le piano mais seulement qu'il n'est pas (complétement) heureux car il aimerait pouvoir passer son temps à composer , non ?
[...]
Et j'aime beaucoup sa phrase de conclusion !

Moderato, je pense que Katy faisait référence au film de Martin Mirabel et toi à la dernière phrase de l'interview ci-dessus. Moi aussi, j'aime beaucoup sa phrase de conclusion, qui tempère l'effet un peu inquiétant de son envolée sur la désillusion...

[katy]

Oui c'est ça je n'ai pas encore regardé l'interview...
Le silence de Lucas je trouve que ce n'est pas pareil... Lucas a souvent été très critique envers le conservatoire de Paris, les méthodes employées, certes sans nommer Heisser, mais ça veut tout dire. J'ai le souvenir de vagues allusions quand même, il disait par exemple que la 7ème sonate de Beethoven c'est Heisser qui la lui a fait apprendre car très formatrice. Le silence de Lucas c'est de la politesse... il ne veut pas pousser trop loin la polémique.
Mais le silence d'Heisser c'est une insulte.
Je ne sais pas si vous avez écouté jusqu'au bout :
- et demain nous recevons Jos van Immersel et Lucas Debargue, un de vos anciens élèves !
- .........
Heureusement que Lucas maintenant ça lui fait une belle jambe.
Pour revenir au film de Mirabel, j'ai trouvé très touchant le passage où il a dit à la fin qu'il voudrait devenir meilleur, mais une meilleure personne, une bonne personne. J'ai jamais entendu un musicien dire ça. Il est très attachant vraiment !

[Virgule]

Je ne sais pas si vous avez écouté jusqu'au bout :
- et demain nous recevons Jos van Immersel et Lucas Debargue, un de vos anciens élèves !

Vraiment morte de rire !
Non je n'avais pas écouté jusqu'au bout, je le trouve pénible et son Beethoven, 'ordinaire'. Mais ce que cela laisse entendre, a fortiori conjugué au Scarlatti du début, c'est que c'est Heisser qui a refusé la rencontre ! Le commentaire d'Esparza, c'est comme un pied de nez: vous ne voulez pas en parler ? Ben voilà, nous en parlerons quand même. Bravo Esparza, c'est super.

Pour revenir au film de Mirabel, j'ai trouvé très touchant le passage où il a dit à la fin qu'il voudrait devenir meilleur, mais une meilleure personne, une bonne personne. J'ai jamais entendu un musicien dire ça. Il est très attachant vraiment !

Moi aussi j'ai vraiment aimé ce passage. Dépêche-toi d'écouter l'entrevue ci-dessus, tu entendras bien d'autres choses que même l'interviewer aguerri s'exclame n'avoir 'jamais entendu un musicien dire ça'. Jouissif. Qu'est-ce qu'il peut être drôle - jouer en concerto c'est une partie de poker .

[pianojar]

Heisser et Debargue ce sont deux mondes différents
- l'un EST
- l'autre endosse un costume
........
Je ne veux pas critiquer son Beethoven mais ses propos étaient d'une platitude......
Quanr à Lucas c'est sans doute la Dame de Pique qui lui a appris jouer au poker...........

[M-Olib]

Là : on ne peut guère trouver de platitude à ses propos.

[Virgule]

Mais le silence d'Heisser c'est une insulte.

Une insulte, peut-être pas. À bien y penser, je crois que le silence d'Heisser est surtout un aveu d'échec. Ce silence est assourdissant mais il ne nuit finalement qu'à lui-même. Sans doute ne peut-il tout simplement pas faire autrement. Je n'envie pas sa position, c'est sûrement difficile.

La question que je me suis souvent posée est la suivante: au conservatoire, si un prof et un élève ne s'entendent pas du tout, n'existe-t-il aucun mécanisme pour qu'un élève change de prof ? Comment ça fonctionne, quand on est admis: on est admis par un prof spécifiquement et on ne peut entrer au conservatoire qu'à condition d'avoir trouvé un prof qui vous accepte ? ou bien on est admis par un jury et ensuite on vous assigne un prof/ou un prof accepte de vous prendre ? Si Heisser est le seul prof qui se soit porté volontaire pour prendre Lucas à son entrée, alors il faut au moins le remercier pour ça, non ? [mais on ne le saura jamais]. Lucas l'a déjà dit, quand il a été accepté au CNSM cela a changé l'attitude de Rena S., qui a commencé à prendre sa formation vraiment au sérieux. Et puis il n'aurait vraiment eu aucune chance de faire carrière sans le diplôme du CNSM, du moins en France, et je n'envie pas le pianiste professionnel qui n'est pas reconnu dans son propre pays.

Quanr à Lucas c'est sans doute la Dame de Pique qui lui a appris jouer au poker...........

??? Peut-être que je ne suis pas vite, mais c'est qui ta Dame de Pique ?

[Virgule]

Et voilà la meilleure : l'émission Classic Club d'hier avec Heisser et Marianne Crebassa n'est plus disponible à la réécoute ! Elle est bonne celle-là ! Moi qui ai failli avoir pitié de lui, alors là, plus du tout. J'imagine qu'ils vont éditer puis reposter, parce que sinon, ce serait bien injuste pour elle !

[pochette]

.....

[katy]

Il me semble - mais je ne suis pas introduite dans le milieu !! - que les candidats sont recrutés par un jury extérieur et si je me souviens bien Lucas a été reçu à l'unanimité, donc je crois qu'on n'a pas à remercier Heisser de quoi que ce soit.
Je sais aussi que souvent les candidats ont rencontré préalablement un professeur au CNSM - comme c'est par exemple le cas de Chamayou repéré par Heisser à Toulouse, ensuite monté à Paris dans la classe d'Heisser. Lucas vraisemblablement ne connaissait pas Heisser avant le CNSM et sans doute ne connaissait-il personne... Comment il a atterri chez Heisser je pense qu'on ne le saura jamais, j'imagine un peu par hasard...
Il y a environ un an j'ai entendu Dalberto s'exprimer sur cela, le cas Debargue et son échec au CNSM, il a dit que cela arrivait... même souvent, que par exemple quand Grimaud était au CNSM on ne parlait que d'elle et que Volodos dans la même classe était complètement ignoré. Voilà un discours humble et raisonnable...
J'aurais tendance à penser qu'il s'est passé des choses tellement graves, entre ces deux-là et sans doute au vu et au su de tout le monde là-bas qu'il ne peut plus revenir en arrière... Bon je ne m'avance pas trop car ce sont des supputations et on ne peut pas non plus le calomnier mais pour moi il y a un truc pas net là derrière.

Sinon intervention complètement extra-terrestre de Debargue hier soir, qui ne fait pas vraiment de promo au sens classique, mais parle de Schubert totalement habité, et ce qu'il dit est si profond, si vécu de l'intérieur...
Pas vraiment de dialogue entre les 2 invités, par contre je ne sais pas comment il faut comprendre cette phrase de Jos Van Immersel : Gershwin c'est le Schubert du XXème siècle.

[Presto]

Gershwin c'est le Schubert du XXème siècle.

Je n'ai pas écouté, mais effectivement, c'est du lourd
J'ignoras totalement que Volodos avait étudié à Paris. ce que tu rapportes est étrange, quoi... bon..., c'est Paris. ou alors il a totalement franchi le mur du son ensuite, ce qui arrive aussi.

[pianojar]

??? Peut-être que je ne suis pas vite, mais c'est qui ta Dame de Pique ?

Lucas en tant que grand admirateur de Tchaikowsky et de la littérature russe a certainement du lire Pouchkine.......

[pianojar]

Sinon intervention complètement extra-terrestre de Debargue hier soir, qui ne fait pas vraiment de promo au sens classique, mais parle de Schubert totalement habité, et ce qu'il dit est si profond, si vécu de l'intérieur...

Oui on entre là dans un autre monde loin des interviews promotionnelles habituelles

[katy]

Gershwin c'est le Schubert du XXème siècle.

Je n'ai pas écouté, mais effectivement, c'est du lourd
J'ignoras totalement que Volodos avait étudié à Paris. ce que tu rapportes est étrange, quoi... bon..., c'est Paris. ou alors il a totalement franchi le mur du son ensuite, ce qui arrive aussi.

Hors sujet car ne concerne pas Debargue, mais l'autre jour j'écoutais un Passion Classique de Bellamy consacré à Volodos, où Bellamy lui a demandé justement pourquoi il est venu en France, vu le prestige de l'école russe, et Volodos a répondu que c'était pour rejoindre son père qui vivait à Paris, il était alors dans la classe de Jacques Rouvier tout comme Grimaud.

[katy]

Sinon pour revenir à ce que tu disais Virgule, qu'avec Heisser il a au moins obtenu son diplôme au CNSM, il a eu sa licence avec mention AB, ce qui ne vaut probablement pas grand-chose, si je ne me trompe - encore une fois, s'il y a des gens qui connaissent mieux le système, qu'ils précisent - mais il me semble qu'une mention AB ne suffit pas pour continuer ses études.
La preuve, c'est qu'il n'a pas continué et a passé sa licence de concert à l'école normale - et cette fois-ci haut la main- sans doute pour avoir un diplôme plus solide.