Accord CORDIER ou la quinte juste

mécanique, commerces/achat, facteurs...
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Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Bonjour a tous, je vais enfin pouvoir écouter avec une qualité acceptable vos exemples d'accords . (jusque la , téléphone portable et ordi sans prise casque ...)

Pour varier voici un enregistrement de ce pneumatique midifié Ricca (US) que j'avais remis au diapason en 2010 (plus 1/ ton) et accordé avec la méthode CHAS (tres utile la partie qui permet d'anticiper la rechute lors de l'accord des unissons) . Bref le piano a depuis fait 1600 km en camionette (3 déplacements) une exposition en plein air au festival des Geais, plusieurs déménagements, j'ai donc été extremement surpris d ele trouver au diapason et tres facile a accorder (alors que je pensais devoir réparer ou changer quelques chevilles dans le suraigu, certaines notes la cle d'accord revenait carrément en arriere lors de l'accord en 2010)

Ce coup ci j'ai oublié le CHAS, qui rendait le piano trop clair, et accordé normalement sans trop me compliquer vu le répertoire a jouer.

Ceci tendrait a prouver que le bon calage d'une cheville est quelque chose de définitif, j'ai trouvé mes chevilles tendues (certains disent bandées) , comme la table d'harmonie de ce piano est raide (il date de 1920 qq chose) et les cordes aussi, le désaccord éventuel viendrait plutot des chevilles.

Or la, ça ne bouge pas. A force dy réfléchir, je pense quil fuat tenir compte de l'élasticité de la cheville mais aussi de l'élasticité du bois qui la supporte; au final la cheville est plus ou moins en train de "flotter" entre la résistance qu'elle subit de la part du bois du sommier, et celle qu'elle reçoit de la corde.
Le bon équilibre entre ces résitances (élastiques) donne un calage "définitif"

Voici "le cauchemar de l'accordeur " (fox trot si je ne me trompe ) , la version officielle nécessite un piano préparé (avec le sol 5 un peu désaccordé) !

http://youtu.be/Ny0ZREgPkEY

Que j'aime ce do majeur !! Bonne journée à tous !
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chnikov
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par chnikov »

Bonjour Olek,
Vu la profondeur de l'engin, tu as dû te casser le dos pour l'accorder..!
Le calage est à mon avis la part du métier la plus difficile à théoriser et donc à expliquer. Il n'y a pas de méthode standard mais plutôt autant de façons de faire que ce qu'il y a d'accordeurs..!
Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Oui j'ai passé la journée debout sur un banc , pas tellement pour l'accord mais il y a eu pas mal de réglages, dressage clavier, enfoncement echappement, piquer les marteaux, etc, j'avais juste passe une grosse apres midi dessus en 2010, et la il avait fallu remettre au ton et tout resserrer, nettoyer, faire le minimum quoi, étonemment GPTO avait fait un super boulot d'electronique mais n'avait rien touché a la mécanique.

J'ai cru longtemps que les accordeurs avaient chacun leur méthode pour caler, de fait c'est vrai qu'on a des "coups de clé" différents, mais après 35 ans j'ai enfin une vision cohérente et complète (je pense) du processus réel, et c'est le même pour tous les pianos.

Ce qui manque (encore) c'est une description claire et précise du processus, je pense qu'on augmente énormément notre vision et notre compréhension du process si on utilise la méthode d'accord la plus lente, en ajoutant juste de la torsion très lentement et progressivement. Ceci est un peu difficile au début, et oblige a augmenter encore notre sensibilité au niveau de la clé, mais ça donne une bonne image des niveaux d'élasticité dans le systeme. (et zéro approximation, contrôle quasi total, et calage "définitif", si qq chose bouge par la suite, c'est la table, le cadre, la corde dans sa partie sonore, etc, pas le "noeud" réalisé au niveau de la cheville)

C''est très confortable de savoir exactement ou on en est. Après bien sur on fait ce qu'on veut de ces nouvelles sensations, , on peut toujours accélérer sa façon de faire tant qu'on sait bien reconnaitre l'état de tension des chevilles, et le niveau adéquat pour le sommier.

L'approche habituelle est de faire vite et deux fois, il y a moyen d'éviter ça mais il faut anticiper la rechute du diapason lorsque les unissons sont accordés (bande). La l'expérience joue beaucoup. Mais on a besoin d'un controle très précis sur le calage profond si on veut éviter trop de manipulations, alors je pense que sur un piano "rodé" (les tours ne se desserrent plus, l'acier est a son état de stabilité final) on peut prendre le temps d'installer cet accord profond, il semble bien que ceci facilite tous les accords a venir, donc ce surplus de temps n'est pas inutile. (de pus je n'en reviens toujours pas de chevilles qui se réparent d'elle même, c'est pourquoi j'aimerais savoir si on finit par vriller sur elle même la cheville avec ce procédé (en plus de la torsion installée juste pour l'élasticité)



Les différences se situent au niveua des coudes et de la friction a l'avant des chevilles, ce qui implique de jouer pus ou moins fort, essentiellement, mais du point de vue de la cheville on installe l'accord au plus bas de la cheville (ce qui prend plus de temps qu'un calage +- standard) et l'élasticité du bois et des chevilles permet de petits affinements.

Ce que je voudrais obtenir c'est une idée du niveau de stress qu'une cheville (Allemande) reçoit, et de combien elle se vrille sous ce stress:

Je pense que le calcul est facile mais je ne sais le faire : on a un cylindre d'acier (différentes élasticité selon les marques de chevilles, meme entre Klinke et Biene l'élasticité est différente) diametre 7.00 . la cheville est freinée environ 2 cm sous le point ou la corde tire dessus.

Mon impression est que la torsion pour rendre la cheville aussi élastique que la corde, est de l'ordre d'un demi degré ou 1°, mais, comme elle est répartie entre la résistance due au bois du sommier (et du tourillon) et la force reçue de la corde , c'est difficile a envisager.

Pour le piano ci dessus, je l'ai accordé au diapason ou je l'ai trouvé c'est a dire qu'une simple remise au ton et un accord on suffi il y a deux ans. le piano était homogène et au diapason, rien a remonter vraiment, les octaves 5 par la de l'ordre du demi degré, les aigus descendus (passage du Chas a un accord plus standard) les basses remontées (idem) Et ça joue durement, les marteaux sont tous impregnés et les soufflets neufs !

Le calage, c'est transmettre l'élasticité de la corde à la cheville c'est a dire les équilibrer (avec une tendance a donner un petit avantage a la cheville en situation de concert, par précaution.

Quelqu'u saurait de combien un cylindre d'acier de 7 mm sur 20mm va vriller: se tordre sous une contrainte de 75 Kg en un point ?
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BM607
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par BM607 »

Olek a écrit :Je pense que le calcul est facile mais je ne sais le faire : on a un cylindre d'acier (différentes élasticité selon les marques de chevilles, meme entre Klinke et Biene l'élasticité est différente) diametre 7.00 . la cheville est freinée environ 2 cm sous le point ou la corde tire dessus.....
Quelqu'un saurait de combien un cylindre d'acier de 7 mm sur 20mm va vriller: se tordre sous une contrainte de 75 Kg en un point ?
Le problème n'est pas si simple à modéliser, car il y a un mouvement dans le bois, un vrillage entre la partie la plus profonde et la partie en limite de surface du bois, fonction du coefficient de glissement bois/métal et de la manière dont vous (les accordeurs) avez calé cette cheville peut-être (en fait : si vous avez amené la cheville à sa position sans faire le moindre retour en arrière).
C'est aussi valable pour la flexion qui débute sous le plan défini par la surface du bois (flexion qui comprime le bois, en haut et en bas également). Et la flexion intervient évidement sur la valeur de la tension de la corde.
Donc faire une modélisation est complexe, et surtout risque de donner des résultats très approximatifs en l'absence de valeurs fiables des différents paramètres (modules de l'acier mais aussi du bois pour la flexion, coefficient de frottement, etc...).

Bref tout ça pour dire personnellement que je ne me risquerais pas à le calculer, les résultats seraient trop probablement très éloignés de la réalité (sauf coup de chance !!). Désolé (mais peut-être existe-t-il par ailleurs cette valeur dans la littérature ?)

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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Merci Bm, c'est bien analysé,mais ce que je cherche a comprendre c'est lebete niveau de torsion a supposer que la cheville soit sur un support rigide (mettons qu'elle soit freinée et on ne parle pas de friction juste qu'elle est freinée a un endroit donné et maintenue dans son axe, , on tire dessus a 75 Kg d'un coté, de combien le métal va vriller, en degrés.

Pratiquement c'est sur que la cheville doit se tortiller quelque peu dans son logement mais les valeurs sont sans doute assez faibles, je pense qu'on arrive a la transformer en ressort qui va alors s'appuyer de façon désaxée a l'intérieur du logement grace a l'élasticité. En tout cas une chevile laissée a elle même et qui se mettrait en place juste a la suite des impulsions reçues par la corde, ne tient pas bien, elle est facile a tourner, ainsi qu'une cheville calée "rapidement" par en haut. Une cheville calée profondément est comme collée, difficile a tourner dans les deux directions. simplement si le stress laissé est plus fort que ce que le sommier peut freiner , ca va remonter dans le temps, il faut donc doser...
A partir d'un piano bien calé, on peut même réchauffer l'accord sans devoir tourner la moindre cheville.

Je vais essayer d'avoir les valeurs nécessaires au calcul. il faut le module d'élasticité, surtout , si je comprend bien. (doit etre assez différent selon les marques quand on voit la différence de comportement de chevilles Japonaises ou Allemandes)

Quand je tourne une cheville très lentement sur elle même , elle peut faire plus de 10 minutes de rotation avant que le bas ne bouge...
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BM607
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par BM607 »

Si tu veux calculer l'angle de torsion en supposant un simple couple avec l'autre extrémité encastrée et sur un simple cylindre plein, là effectivement c'est très nettement plus simple.
On trouve ça dans tout cours de résistance des matériaux.
Par exemple là :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Torsion
(voir le chapitre "Torsion uniforme d'un arbre circulaire").

Mais bon les résultats seront TRES approximatifs de la réalité.

BM
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par piano bien tempéré »

Savoir de combien les chevilles doivent être détordues (soit par agissement sur la clef , soit par traction naturelle de la corde) dans le sommier n'est pas aisé à déterminer ... Trop de paramétres viennent se conjuguer , lesquels varient en fonction de la qualité des aciers employés (tant cordes que chevilles) , de la non homogénéité du serrage de la cheville sur sa longueur enchassée dans le sommier (présence ou non de tourillons dans le cas de cadres modernes ) de équilibre plus ou moins instable dus au rapport entre les frottements des cordes (plus ou moins libres dans le système sillet-contre sillet ou agrafes ) et des tensions en présence (qualité des aciers et longueur des brins de corde)

Lorsqu'on tourne la cheville on sent plus ou moins bien l'homogénéité du serrage dans le sommier . De même dès qu'on exerce le début de cette rotation la corde réagit soit immédiatement soit tardivement : ce qui renseigne immédiatement sur les opérations à mener pour le calage ... Plus la corde réagit vite plus il faut tasser (vers le bas pour le droit vers la queue pour le piano du même nom) . De la même façon la dureté de la tenue de la cheville renseigne sur l'effet de détortion à mener (plus ou moins simultanément avec la flexion de la cheville) . D'autre par on sent bien en fin de processus , la plus ou moins grande stabilité du coincement de la corde dans le système sillet-contre sillet ou agrafe ce qui indique plus ou moins précisèment l'effet de détord et de flexion à donner . A un certain degrés d'instabilité de la corde dans le système sillet contre sillet ou agrafe , toute flexion et détord trop importants sont immédiatement détectés ... avec un minuscule coup de clef dans le sens inverse (détord seulement !)

Il en résulte que l'on doit venir à l'accord par traction un peu plus haut que le point d'accord (dépend de la quantité de rotation à effectuer pour que la cheville tourne complètement dans le sommier et des facultés de glissement de la corde , donc également de l'élongation de celle-ci en rapport des efforts de tension) et revenir à l'accord par flexion et/ou détord (dépend de la dureté du sommier).
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chnikov
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par chnikov »

piano bien tempéré a écrit :Il en résulte que l'on doit venir à l'accord par traction un peu plus haut que le point d'accord (dépend de la quantité de rotation à effectuer pour que la cheville tourne complètement dans le sommier et des facultés de glissement de la corde , donc également de l'élongation de celle-ci en rapport des efforts de tension) et revenir à l'accord par flexion et/ou détord (dépend de la dureté du sommier).
Je suis d'accord avec ce résumé ici fait par PBT. Tout en sachant qu'encore une fois, c'est la pratique et encore la pratique qui fait que l'accordeur va trouver "instinctivement" les bons gestes. Il en est ainsi pour tous les métiers manuels, a fortiori pour l'accordeur qui passe une bonne partie de sa vie à manier sa clé.
Modifié en dernier par chnikov le mer. 18 juil., 2012 18:43, modifié 1 fois.
Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

piano bien tempéré a écrit :Savoir de combien les chevilles doivent être détordues (soit par agissement sur la clef , soit par traction naturelle de la corde) dans le sommier n'est pas aisé à déterminer ... Trop de paramétres viennent se conjuguer , lesquels varient en fonction de la qualité des aciers employés (tant cordes que chevilles) , de la non homogénéité du serrage de la cheville sur sa longueur enchassée dans le sommier (présence ou non de tourillons dans le cas de cadres modernes ) de équilibre plus ou moins instable dus au rapport entre les frottements des cordes (plus ou moins libres dans le système sillet-contre sillet ou agrafes ) et des tensions en présence (qualité des aciers et longueur des brins de corde)

Lorsqu'on tourne la cheville on sent plus ou moins bien l'homogénéité du serrage dans le sommier . De même dès qu'on exerce le début de cette rotation la corde réagit soit immédiatement soit tardivement : ce qui renseigne immédiatement sur les opérations à mener pour le calage ... Plus la corde réagit vite plus il faut tasser (vers le bas pour le droit vers la queue pour le piano du même nom) . De la même façon la dureté de la tenue de la cheville renseigne sur l'effet de détortion à mener (plus ou moins simultanément avec la flexion de la cheville) . D'autre par on sent bien en fin de processus , la plus ou moins grande stabilité du coincement de la corde dans le système sillet-contre sillet ou agrafe ce qui indique plus ou moins précisèment l'effet de détord et de flexion à donner . A un certain degrés d'instabilité de la corde dans le système sillet contre sillet ou agrafe , toute flexion et détord trop importants sont immédiatement détectés ... avec un minuscule coup de clef dans le sens inverse (détord seulement !)

Il en résulte que l'on doit venir à l'accord par traction un peu plus haut que le point d'accord (dépend de la quantité de rotation à effectuer pour que la cheville tourne complètement dans le sommier et des facultés de glissement de la corde , donc également de l'élongation de celle-ci en rapport des efforts de tension) et revenir à l'accord par flexion et/ou détord (dépend de la dureté du sommier).

Bonjour, tu décris bien l'attitude et les réactions qu'on a, mais au final je pense que c'ests même plus simple : la tension au niveau sommier et cheville doit etre équivalente a celle que procure la corde.

Je laisse de coté les sillet qui retiennent trop la corde, ou l'inverse, le calage sera toujours le même si je suis dans de bonnes conditions.

Ce qui perturbe et empêche de bien réaliser ce qui se passe, ce sont d'une part les tourillons, d'autre part les pianos neufs avec leur chevillage parfois trop dur. (coté corde trop freinée, c'est le travail de la main qui joue, pas celui de la clé d'accord)

On a alors des sensations très "filtrées" , et aucune envie d'aller essayer de maitriser completement le mouvement tout au bout de la cheville, ce qui prendrait 2 fois plus de temps au moins. Alors on trouve des moyens d'aller plus vite, par exemple pour les pianos avec tourillon j'oriente ma clé a 90 ° afin de vriller la cheville encore plus, ce qui la rigidifie, tend la corde plus et donc casse mieux la friction de la corde. Ou encore on bande la cheville le plus possible et on essaye de la faire sauter d'un coup la ou on veut. reste qu'il n'y a qu'avec le mouvement hyper lent qu'on a vraiment le contrôle sur ce qui se passe, a mon avis. (ca semble bizzarre et ça m'a beaucoup énervé quand j'ai vu faire la première fois, mais on augmente la sensibilité de beaucoup en fait)

EN tout cas, a force on ne prend pas tout a fait conscience du couple qui reste dans la cheville, on compte un peu plus sur la friction du sous diapasonnement ou sur la fermeté du sommier, pour maintenir en place un arrangement qui au final n'est pas identique d'une cheville à l'autre.

Honnêtement juste trouver l'équilibre de tension entre la corde et la cheville est la façon la plus simple, en revanche bien sur la cheville est différemment tenue dans les sommiers selon les pianos, j'aurai tendance a penser qu'elle est plus libre que ce qu'on croit en fait, et que c'est le travail de bandage qui la met en position de freinage.

j'ai demandé a Klinke si ils avaient des informations. Et puis je vais essayer dans un étau, pour voir si une cheville de bonne qualité se déforme quelque peu sous des contraintes normales. Ce n'ets pa strès logique si une cheville vrillait un peu sur elle meme, elle tendrait a être moins grosse, alors pourquoi la fermeté du chevillage se corrige t'elle à ce point après quelques manipulations - quelques accords ?)

Quand on met de la force sur la cheville avec la clé, on la souleve de son lit, alors la sensation qu'on a ne représente pas exactement les capacités de blocage de l'ensemble cheville/sommier. Je crois que sur un piano sans tourillons, tant que la clé ne revient pas en arriere lorsqu'on la lâche, on arrive a caler, quel que soit le niveau de friction initial , avec des tourillons c'est moins évident le tourillon fait un peu roulement a bille, il permet le vrillage mais dissipe les sensations. (surtout il empêche la cheville de vibrer !)
Si on prend en compte l'élasticité de tous les composants, la cheville est prise (flotte !) entre le sommier et la corde. tant que le bas de la cheville grippe un peu on arrive a faire quelque chose du reste en utilisant l'élasticité. Le problème est que pour bien en prendre conscience et l'évaluer il faut quasiment dormir sur la cheville !
Serge
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Serge »

sur un instrument moderne et de qualité suffisante, si il y a micro torsion de la cheville, il faut peut être chercher le point le plus faible. c à dire le trou d'insertion de la corde.
Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

chnikov a écrit :
piano bien tempéré a écrit :Il en résulte que l'on doit venir à l'accord par traction un peu plus haut que le point d'accord (dépend de la quantité de rotation à effectuer pour que la cheville tourne complètement dans le sommier et des facultés de glissement de la corde , donc également de l'élongation de celle-ci en rapport des efforts de tension) et revenir à l'accord par flexion et/ou détord (dépend de la dureté du sommier).
Je suis d'accord avec ce résumé ici fait par PBT. Tout en sachant qu'encore une fois, c'est la pratique et encore la pratique qui fait que l'accordeur va trouver "instinctivement" les bons gestes. Il en est ainsi pour tous les métiers manuels, a fortiori pour l'accordeur qui passe une bonne partie de sa vie à manier sa clé.

Tout ça est bien évident, mais avoir une bonne image mentale de ce qui se passe est très utile, et au final c'est exactement la même chose a chaque piano (au niveau de la cheville et du, du sous diapason ) on apprend a avoir les sensations adaptées mais comme on travaille vite (on essaye) on ne sait pas les décomposer vraiment.

La pratique fait que l'accordeur "sait" que ça va tenir, il "fait confiance" au piano (dans la plupart des cas) , il "sent" le fonctionnement.

Cette méthode de travail hyper lente ou l'on sent la montée de l'élasticité, chaque déformation et la mise en contrainte de tout l'ensemble i
( comme si on travaillait sur un seul élément au lieu de trois) donne une connaissance "définitive" du fonctionnement, très utile, et surtout
permet de gérer de façon fine le niveau de contrainte de la cheville et du sommier, et la, c'est surtout le résultat qui est "meilleur" .

Au final, aussi, on bouge moins les chevilles que par la méthode des petits déplacements.

On devrait tous apprendre a faire ça, car la montée en sensibilité au niveau de la clé est importante, après quoi quelle que soit la méthode employée on aura gagné en contrôle.

SI je vous dit que j'ai gagné en finesse et en stabilité après 30 ans d'accord vous pouvez me croire je pense ;)

j'avais fait une vidéo ou je compare un calage rapide avec le calage méthode lente c'est sur un piano avec un chevillage très léger, facile a manipuler donc on voit peu les chevilles se déformer :

http://youtu.be/Kw89pDlWcKE

Je pense que la contrainte pour contrer la corde est de l'ordre de 1/2 degré (a 1 degré) sur une cheville Klinke (tres élastique) j'ai regardé hier la cheville de 7.10 se vrille de 7 degrés avant de fournir 16 Nm, Je vais essayer de calculer ça plus finement, les chevilles sont dans un acier tendre on peut es tordre en frappant dessus avec un marteau, j'ai réussi a en vriller une sur elle même de 1 a 2 degrés avec un gros levier, je ne pense pas que la cheville se vrille vraiment avec l'accord, mais elle peut se déformer un peu. EN tout cas j'aimerais comprendre comment se fait il quon puisse remonter la fermeté dans un sommier ...
Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Serge a écrit :sur un instrument moderne et de qualité suffisante, si il y a micro torsion de la cheville, il faut peut être chercher le point le plus faible. c à dire le trou d'insertion de la corde.
Tu asraison, c'ets le point "faible" , sur le 7° relevés hier je pense quil y en a bien 1 ou 2 au niveau du trou.

Mais tout matériau sousmis a une contrainte met son élasticité a l'épreuve, une cheville comme un boulon ou une vis, c'est juste quon y pense pas.

Trouver le couple appliqué par une corde a 75Kg sur un cylindre de 3.5 mm de rayon ne doit pas etre bien difficile (en nM ou Kp)

AU "pif je dirai 0.5 degrés, c'est la valeur que je "perd" lors du calage de la cheville, plus ou moins.

Il y a aussi une torsiion sur le plan vertical, les deux se conjuguent, mais essaye une cheville dans un étau tu verras bien que l'élasticité est loin d'etre négligeable.
Olek
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

chnikov a écrit :
piano bien tempéré a écrit :Il en résulte que l'on doit venir à l'accord par traction un peu plus haut que le point d'accord (dépend de la quantité de rotation à effectuer pour que la cheville tourne complètement dans le sommier et des facultés de glissement de la corde , donc également de l'élongation de celle-ci en rapport des efforts de tension) et revenir à l'accord par flexion et/ou détord (dépend de la dureté du sommier).
Je suis d'accord avec ce résumé ici fait par PBT. Tout en sachant qu'encore une fois, c'est la pratique et encore la pratique qui fait que l'accordeur va trouver "instinctivement" les bons gestes. Il en est ainsi pour tous les métiers manuels, a fortiori pour l'accordeur qui passe une bonne partie de sa vie à manier sa clé.
Une des écoles d'accord prétend qu'on doit "neutraliser" toute torsion de la cheville, c'est ce concept qui est incomplet, tout est sous contrainte et donc la cheville aussi , la cheville c'est le prolongement de la corde, niveau traction, et elle dissipe cette traction sur sa longueur, pas juste a l'extèrieur du sommier, dans le meilleur des cas.
Serge
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Serge »

oui cet aspect "scientifique" est important mais bon courage parce que je ne pense pas que cette micro flexibilité soit répartie uniformément. le trou de cheville, le tour de corde, l'espace entre le bas du tour de corde et le sommier....
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Serge a écrit :oui cet aspect "scientifique" est important mais bon courage parce que je ne pense pas que cette micro flexibilité soit répartie uniformément. le trou de cheville, le tour de corde, l'espace entre le bas du tour de corde et le sommier....

Un accordeur sait "sentir" l'extrémité de la cheville à travers le manche de sa clé d'accord (c'est comme un stéthoscope.

JUstement c'est l'avantage de cette façon de caler : la mise sous contrainte progressive et maximale de la cheville permet de sentir et d'égaliser cette déformation élastique.

On "décharge" la cheville en redescendant pour avoir une zone de lecture plus large, la main qui joue s’occupe de maintenir le niveau d'énergie adéquat pour que la corde soit libre, la cheville, rendue très élastique et plus rigide, renvoie de son coté des sensations exacerbées, .

Ceci donne l'impression (peut etre trompeuse mais je ne crois pas) de maitriser précisément son accord comme avec une simple vis micrométrique. une fois quon s'est habitué a travailler avec une cheville déformée a l'extrème. avec un piano sans tourillons c'est d'un confort extrème !

Lors dun accord, de toute façon le but final c'est d'accorder précisément le pied de la cheville soit la partie la moins accessible. Un piano moderne permet de "tricher" et de corriger pas mal entre le pied de la cheville et la partie extèrieure, mais dans l'idéal on obtient la meme contrainte a chaque cheville
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Patrice Scanavini
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Patrice Scanavini »

La modelisation de toutes les contraintes liees à la tenue de l'accord n'a qu'une valeur indicative.
C'est la main le bras et l'epaule de l'accordeur qui acquierent une forme d'intelligence gestuelle apres min 10000 pianos pour faire tenir a coup sur toutes les chevilles de n'importe quel piano.
(sous reserve d'un etat technique acceptable)
PS
Rétablisseur professionnel d'harmonie perdue http://www.pianos-accordeur.ch/416626944
Serge
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Serge »

oui on est d'accord. ceci dit je n'ai pas souvent la sensation que le "vrillage" descend jusqu'à la base de la cheville. c une autre contrainte. tout ceci est assez subtile.
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Patrice Scanavini
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Patrice Scanavini »

Serge a écrit :oui on est d'accord. ceci dit je n'ai pas souvent la sensation que le "vrillage" descend jusqu'à la base de la cheville. c une autre contrainte. tout ceci est assez subtile.
Personellement j'obtiens de meilleurs resultats en ajustant plus la flexion que la torsion
Pour moi une note qui tient c'est une combinaison torsion/flexion ou la flexion sera preponderante.
De cette façon j'obtiens des accords qui se "remettent en place" parfois tout seul au grand etonnement du proprietaire
:D
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Patrice Scanavini a écrit :
Serge a écrit :oui on est d'accord. ceci dit je n'ai pas souvent la sensation que le "vrillage" descend jusqu'à la base de la cheville. c une autre contrainte. tout ceci est assez subtile.
Personellement j'obtiens de meilleurs resultats en ajustant plus la flexion que la torsion
Pour moi une note qui tient c'est une combinaison torsion/flexion ou la flexion sera preponderante.
De cette façon j'obtiens des accords qui se "remettent en place" parfois tout seul au grand etonnement du proprietaire
:D
Il faudrait faire des comparaisons sur un même piano, mais pendant longtemps j'utilisais plus la flexion (le bandage) que la torsion, ça a l'inconvénient quon tend a un peu trop forcer sur la partie avant du logement de cheville, ne seriat ce que pour sentir l'élasticité on doit aller un peu au dela.

Maintenat je travaille parfaitement dans l'axe et en torsion, et du coup je suis sur de ne pas forcer sur le sommier. Le but ultime c'est de démarrer la contrainte au plus profond de la cheville, je parle de calage "définitif" de ce point de vue , une fois l'extrémité de la cheville positionnée le petit degré" de torsion bloque complètement la cheville dans son logement.

Il y a bien sur aussi flexion , la preuve, si je tire sur la clé la note ne descend quasiment pas, alors que si je pousse dessus elle monte (rapport 1/3 2/3) C'est aussi ce qui me permet d'etre sur de ne pas laisser trop de contrainte, si la note ne descend pas du tout out il y a quelque chance qu'elle remonte a un moment donné.

EN concert on tend a laisser une petite surtension de sécurité susceptible de contrer le coup de fouet d'une note jouée très fort, en ce cas, au pire si la calage se défait, la note remonte ce qui est censé être plus discret que le contraire ...

On a donc 3 éléments sinon 4, qui influencent la contrainte sur la cheville, le pied est retenu dans le sommier (bien plus que n'importe ou plus haut je pense) , puis la torsion (et le bandage) fait sans doute pousser la cheville en biais dans le sommier, et dans la partie haute et a l'extèrieur, le bandage pour terminer ..., avec la corde qui elle tire de son côté bien sur..
Modifié en dernier par Olek le jeu. 19 juil., 2012 12:18, modifié 1 fois.
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Re: Accord CORDIER ou la quinte juste

Message par Olek »

Serge a écrit :oui on est d'accord. ceci dit je n'ai pas souvent la sensation que le "vrillage" descend jusqu'à la base de la cheville. c une autre contrainte. tout ceci est assez subtile.
Je te suggère d'essayer sur quelques notes la mise en torsion super progressive de la cheville décollée de son "lit" (apres avoir destressé la cheville) . AU lieu de sentir un "tick" comme avec la méthode de base classique, on arrive a sentir l'extrémité opposée de la cheville se décoller, et de la gérer son déplacement très précisément. Il faut etre très patient , mais du coup on a un moyen de gérer le niveau de torsion sur la longueur. En fait des quon sent que ça va bouger on réduit la pression pour vraiment prendre le contröle, ou alors on laisse la cheville partir et on l'accompagne, le sous diapasonnement est a ce moment tellement surtendu que la friction y est basse, c'est rare que ça pose problème a ce niveau (aux agrafes parfois)

Le gros avantage que j'y trouve aussi c'est la remontée en fermeté du chevillage, passer de notes que je considérais "a réparer" (cheville plus grosse ou autre placage) , a une friction normale, permettant l'accord, c'est un effet auquel je ne m'attendais pas (et que je ne comprend toujours pas, possible que la fibre s'oriente dans le logement et que du coup on gagne en friction)

Evidemment de l'entrainement et des centaines de pianos accordés génèrent la sensibilité du poignet, mais j'ai vu des débutants , une fois bien guidés, prendre le coup de main assez vite , alors qu'en les explications standard pour accorder , même si elles sont meilleures maintenant (méthode Japonaise entre autres) ne permettent pas d'apprendre dès le départ a sentir le niveau de contrainte sur la cheville, du coup le calage est resté pendant des générations un "truc" un peu mystérieux et secret !!!

Vous avez de la chance , c'est l'essentiel du "secret" des "accordeurs de concert" !

C'est ça ou alors jouer fort comme un malade pour obtenir la mise en place de la cheville par les coups de fouets reçus depuis la corde (bonjour les oreilles et les doigts !)
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