Bonjour à tous,
je suis nouveau sur le forum et envisage l'achat d'un Yamaha SU 118 neuf, dont j'ai beaucoup apprécié le son (merveilleuses basses mais aussi équilibre des différents registres), ayant essayé plusieurs modèles mais en occasion, seulement. Sur les modèles testés, j'ai été un peu déçu par la mécanique, en particulier la répétition (dans une pièce comme Masques de Debussy, ça pardonne difficilement...) et le contrôle des pianissimi, mais peut-être les modèles essayés étaient-ils fatigués ? Pourtant, j'ai lu que c'était là un point fort de ce modèle, et qu'il était justement utilisé par des professionnels comme instrument de travail en raison de la qualité de sa mécanique.
J'ai deux questions à ce sujet :
1) Y a-t-il parmi vous des pratiquants du SU 118 qui pourraient partager leur expérience concernant sa mécanique (et pourquoi pas ses autres qualités ou défauts) ?
2) Dans quelle mesure un bon réglage de la mécanique peut-il optimiser ses capacités de répétition et de contrôle des pianissimi ? (Je sais bien que ce n'est pas un piano à queue !)
Merci d'avance !
Mécanique Yamaha SU 118
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Vraiment pas de réponse ? Il doit pourtant bien y avoir des afficionados du SU 118, et aussi des détracteurs !
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Un peu de patience, les specialistes du modele ne sont jamais loin.
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Ecalucie
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Re: Mécanique Yamaha SU 118
Moi j'adore le SU118, pour les raisons que vous avez évoquées dans votre premier post. Pour ce qui est de la mécanique, je ne sais que dire. Les pros s'entrainent sur piano à queue avec mécanique double échappement permettant des répétitions bien plus précises et fluides. Avez vous déjà essayé un modèle neuf ou que des modèles d'occasion ?
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Que des modèles d'occasion. D'où ma question !
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6gale13
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- Mon piano : yamaha UX-1 et yamaha SU 118c (la 442)
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Merci Hichem pour le MP qui m'a fait connaitre ce message. @ Volodia, nous ne sommes pas tout le temps sur pianomajeur donc en effet il peut y avoir un peu de délai pour les questions très spécifiques. Dans ma réponse je vais comparer mes 2 pianos pour dire ce que je sais sur la base de mes observations sans chercher à généraliser.
Le SU 118c ne fait pas de miracles : il faut comparer sa mécanique non pas à des pianos à queue mais à celles d'autre piano droits, or justement j'ai un UX-1 sur lequel je joue aussi souvent que sur le SU 118c. Une différence observable vient de ce que le SU a des pilotes en métal et non en plastique et qu'ils sont très bas. En revanche sur le UX-1 comme sur les U1 et surtout U3 les pilotes sont haut pour permettre au marteau de taper plus haut sur la corde. Il s'ensuit que la friction pilote-chevalet n'a pas la même consistance. Le toucher est plus "élastique" sur le SU 118c.
Pour obtenir cela, les cordes sont plus basses : pas de roulettes et même un cadre qui passe par un évidement dans le bas de la caisse du piano (près des pédales). Conjointement, le clavier du SU 118 est plus haut que celui du UX-1.
Or le UX-1 a une particularité par rapport au SU 118c c'est qu'il a des touches plus longues. Donc ce qu'on perd avec les pilotes, on le gagne un peu avec la longueur de touche. Finalement entre ces deux instruments le SU 118c donne un jeu plus réactif, avec moins d'écart entre le poids de descente (50 g) et le poids de remontée que le UX-1. Mais quand on joue des accords avec les doigts très avancés sur les touches le UX-1 prend une forme d'avantage.
Cela dit, quand j'avais essayé des piano, j'avais trouvé aussi bien le SU 118 que le UX-1 particulièrement convainquants du point de vue du clavier, notamment contre des pianos allemands qui m'avaient paru plus inégaux. Je dois dire que mes mécaniques que je règle moi-même (sous contrôle de mon accordeur) le sont au micro poil car je me donne le temps de faire les opérations. Peut-être, Volodia, êtes-vous tombé sur un piano médiocrement réglé. D'ailleurs, les jeux se modifient avec les conditions climatiques et il est permis de penser qu'un réglage, même excellent au Japon puisse devenir médiocre en France. Ainsi lors d'un automne pluvieux, tous mes petits jeux d'échappement avaient disparus mettant la mécanique en tension constante : 2x88 réglages à faire.
Pour finir je pense que si on peut attendre du SU 118 une très bonne mécanique Yamaha il est surtout remarquable par son timbre. Et même, par son rapport encombrement-timbre. Car ce n'est pas un instrument "no limit" mais bien au contraire un petit piano compact (faible hauteur et profondeur) qui fait un son riche. Ainsi le plan de corde est-il différent du UX-1, avec des cordes plus inclinées et plus longues. Les chevalets de cordes sont également différents. Je vous rejoins sur le fait qu'avec le SU 118c, il n'est pas facile de jouer pp, surtout avec l'instrument loin du mur et ouvert.
Peut-être le SU118 est-il un peu plus véloce que le UX-1.
J'ai été un peu long par souci de vous donner des éléments aussi précis que possible pour vous faire votre opinion. En termes de recommandations, j'essaierai un autre SU 118 pour voir si votre observation est généralisable ou pas. Je comparerais aussi à des U1 et U3 ou YU (le YU5 a par exemple de très grandes touches très agréables... mais pas la même qualité sonore à mon avis). Puis aussi à d'autres pianos de la même gamme, mais toujours en droit.
Racontez-nous vous essais !
Le SU 118c ne fait pas de miracles : il faut comparer sa mécanique non pas à des pianos à queue mais à celles d'autre piano droits, or justement j'ai un UX-1 sur lequel je joue aussi souvent que sur le SU 118c. Une différence observable vient de ce que le SU a des pilotes en métal et non en plastique et qu'ils sont très bas. En revanche sur le UX-1 comme sur les U1 et surtout U3 les pilotes sont haut pour permettre au marteau de taper plus haut sur la corde. Il s'ensuit que la friction pilote-chevalet n'a pas la même consistance. Le toucher est plus "élastique" sur le SU 118c.
Pour obtenir cela, les cordes sont plus basses : pas de roulettes et même un cadre qui passe par un évidement dans le bas de la caisse du piano (près des pédales). Conjointement, le clavier du SU 118 est plus haut que celui du UX-1.
Or le UX-1 a une particularité par rapport au SU 118c c'est qu'il a des touches plus longues. Donc ce qu'on perd avec les pilotes, on le gagne un peu avec la longueur de touche. Finalement entre ces deux instruments le SU 118c donne un jeu plus réactif, avec moins d'écart entre le poids de descente (50 g) et le poids de remontée que le UX-1. Mais quand on joue des accords avec les doigts très avancés sur les touches le UX-1 prend une forme d'avantage.
Cela dit, quand j'avais essayé des piano, j'avais trouvé aussi bien le SU 118 que le UX-1 particulièrement convainquants du point de vue du clavier, notamment contre des pianos allemands qui m'avaient paru plus inégaux. Je dois dire que mes mécaniques que je règle moi-même (sous contrôle de mon accordeur) le sont au micro poil car je me donne le temps de faire les opérations. Peut-être, Volodia, êtes-vous tombé sur un piano médiocrement réglé. D'ailleurs, les jeux se modifient avec les conditions climatiques et il est permis de penser qu'un réglage, même excellent au Japon puisse devenir médiocre en France. Ainsi lors d'un automne pluvieux, tous mes petits jeux d'échappement avaient disparus mettant la mécanique en tension constante : 2x88 réglages à faire.
Pour finir je pense que si on peut attendre du SU 118 une très bonne mécanique Yamaha il est surtout remarquable par son timbre. Et même, par son rapport encombrement-timbre. Car ce n'est pas un instrument "no limit" mais bien au contraire un petit piano compact (faible hauteur et profondeur) qui fait un son riche. Ainsi le plan de corde est-il différent du UX-1, avec des cordes plus inclinées et plus longues. Les chevalets de cordes sont également différents. Je vous rejoins sur le fait qu'avec le SU 118c, il n'est pas facile de jouer pp, surtout avec l'instrument loin du mur et ouvert.
Peut-être le SU118 est-il un peu plus véloce que le UX-1.
J'ai été un peu long par souci de vous donner des éléments aussi précis que possible pour vous faire votre opinion. En termes de recommandations, j'essaierai un autre SU 118 pour voir si votre observation est généralisable ou pas. Je comparerais aussi à des U1 et U3 ou YU (le YU5 a par exemple de très grandes touches très agréables... mais pas la même qualité sonore à mon avis). Puis aussi à d'autres pianos de la même gamme, mais toujours en droit.
Racontez-nous vous essais !
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Merci beaucoup pour ces précisions techniques très détaillées. J'ai déjà essayé énormément de pianos droits haut de gamme. Reste à prendre la "bonne décision", sachant qu'il s'agira de toutes façons du meilleur compromis possible, mais que ça restera un compromis...
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6gale13
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- Mon piano : yamaha UX-1 et yamaha SU 118c (la 442)
Re: Mécanique Yamaha SU 118
Justement Volodia, faites nous part de vos essais : je suis sûr qu'un compte rendu pourra intéresser beaucoup de Pmistes vu que vous avez testé beaucoup de pianos et que - d'après votre signature- vous avez un U3 dans les doigts et dans les oreilles. Une référence qui est déjà très estimable et qui vous permet de juger les autres pianos par rapport à elle (plus ceci, moins cela).
Vous êtes nouveau et cela va vous donner une belle occasion de contribuer aux connaissances de la communauté : un beau cadeau à lui faire !
J'avais essayé des U3 et vous voyez, je leur ai préféré le SU 118c car je trouve que le son du U3 n'a pas la richesse du SU 118. Idem pour la mécanique qui m'est apparue moins agréable sur les U3 que sur les U1 (avec des pilotes plus bas) et a fortiori sur le SU 118. L'évolution du U3 qu'est le YU5 m'a semblé très bien pensée, mais hélas sans la richesse sonore du SU. Eh oui, quand on a tout, c'est un SU-7 (et c'est pas le même prix). Finalement, le YU5 aurait été une bonne montée en gamme par rapport au UX-1 pour bien faire le job (mais sans le côté charmeur du timbre SU).
Justement, le passage d'une mécanique U1-3 à SU 118 peut être un peu déroutant (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai deux pianos, histoire de ne pas avoir une toucher trop conditionné par une seule mécanique). On finit par s'habituer même à des défauts et à en tirer partie. Par exemple les frictions de ces grands pilotes peuvent permettre de mieux contrôler le jeu pp et la mécanique très réactive du SU 118c peut sembler difficile à dompter.
Si je joue exclusivement sur un instrument pendant une semaine et que je passe à l'autre, il me faut un temps d'adaptation, d'ailleurs plus long du UX-1 vers le SU que le contraire.
Du UX-1 vers le SU, je suis troublé par mes pp, le toucher en haut des touches et le côté nerveux du clavier. Puis peu à peu, je me mets à apprécier le fait que je peux beaucoup mieux faire ressortir les différentes voix, chacune d'entre elle ayant une palette plus diversifié que sur le UX-1, plus chantante, plus "en dehors". Le contact de ce clavier nerveux et très direct devient également très agréable. Par exemple on sent très bien le retour en arrière des marteaux sur des accords lents et on a un très bon contrôle "dans la touche", sans lever les doigts.
Si je travaille à présent mon interprétation sur le SU 118 et qu'après une semaine je repasse sur le UX-1, je trouve tout un peu terne, un peu gris en comparaison. C'est facile et tristounet, un peu comme lorsqu'on passe d'une voiture de sport à un diesel atmosphérique : pas de risque de faire une sortie de route ! Puis là aussi, petit à petit je retrouve mes marques. Pour extraire une mélodie d'une note d'un accompagnement d'accords de 5-6 notes il faut plus l'accentuer de manière scolaire. Beaucoup plus de choses sont pardonnées, le son moins riche fait mieux ressortir la fondamentale ce qui peut être plaisant (un peu comme manger une soupe de légume après des repas trop riches
)
De fait, je me sers surtout du UX-1 pour le déchiffrage et la mise en place et du SU 118c pour l'interprétation. Je travaille la vitesse et la mémoire sur les deux.
(n'oubliez pas de nous faire partager vos compte-rendus, et puis coucher ses impression sur le papier c'est aussi un moyen de les mettre au clair pour nous-même
)
Vous êtes nouveau et cela va vous donner une belle occasion de contribuer aux connaissances de la communauté : un beau cadeau à lui faire !
J'avais essayé des U3 et vous voyez, je leur ai préféré le SU 118c car je trouve que le son du U3 n'a pas la richesse du SU 118. Idem pour la mécanique qui m'est apparue moins agréable sur les U3 que sur les U1 (avec des pilotes plus bas) et a fortiori sur le SU 118. L'évolution du U3 qu'est le YU5 m'a semblé très bien pensée, mais hélas sans la richesse sonore du SU. Eh oui, quand on a tout, c'est un SU-7 (et c'est pas le même prix). Finalement, le YU5 aurait été une bonne montée en gamme par rapport au UX-1 pour bien faire le job (mais sans le côté charmeur du timbre SU).
Justement, le passage d'une mécanique U1-3 à SU 118 peut être un peu déroutant (c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai deux pianos, histoire de ne pas avoir une toucher trop conditionné par une seule mécanique). On finit par s'habituer même à des défauts et à en tirer partie. Par exemple les frictions de ces grands pilotes peuvent permettre de mieux contrôler le jeu pp et la mécanique très réactive du SU 118c peut sembler difficile à dompter.
Si je joue exclusivement sur un instrument pendant une semaine et que je passe à l'autre, il me faut un temps d'adaptation, d'ailleurs plus long du UX-1 vers le SU que le contraire.
Du UX-1 vers le SU, je suis troublé par mes pp, le toucher en haut des touches et le côté nerveux du clavier. Puis peu à peu, je me mets à apprécier le fait que je peux beaucoup mieux faire ressortir les différentes voix, chacune d'entre elle ayant une palette plus diversifié que sur le UX-1, plus chantante, plus "en dehors". Le contact de ce clavier nerveux et très direct devient également très agréable. Par exemple on sent très bien le retour en arrière des marteaux sur des accords lents et on a un très bon contrôle "dans la touche", sans lever les doigts.
Si je travaille à présent mon interprétation sur le SU 118 et qu'après une semaine je repasse sur le UX-1, je trouve tout un peu terne, un peu gris en comparaison. C'est facile et tristounet, un peu comme lorsqu'on passe d'une voiture de sport à un diesel atmosphérique : pas de risque de faire une sortie de route ! Puis là aussi, petit à petit je retrouve mes marques. Pour extraire une mélodie d'une note d'un accompagnement d'accords de 5-6 notes il faut plus l'accentuer de manière scolaire. Beaucoup plus de choses sont pardonnées, le son moins riche fait mieux ressortir la fondamentale ce qui peut être plaisant (un peu comme manger une soupe de légume après des repas trop riches
)De fait, je me sers surtout du UX-1 pour le déchiffrage et la mise en place et du SU 118c pour l'interprétation. Je travaille la vitesse et la mémoire sur les deux.
(n'oubliez pas de nous faire partager vos compte-rendus, et puis coucher ses impression sur le papier c'est aussi un moyen de les mettre au clair pour nous-même
)