J'étais ce week-end à Lausanne, et j'ai donc contacté avant notre ami Patrick Scanavini pour savoir s'il avait des studios de répétition à louer. En fait il n'en a pas pour l'instant, mais il m'a très aimablement proposé de venir travailler le samedi matin, pratiquement en dehors des heures d'ouverture du magasin, ce qui était extrêmement sympathique de sa part.
J'ai donc pris le petit train pour aller de Lausanne à Romanel (moins de 15 mn en fait) et ai été accueilli par lui. Il a de nombreux instruments sur lesquels il semble perpétuellement en train de travailler pour les améliorer.
J'ai travaillé essentiellement sur un Feurich 178 cm pro 2 version Chrom-line (le cadre est de couleur grise et les parties métalliques sont chromées, de couleur argentée par conséquent). C'est un piano qui se situe dans une gamme de prix très accessible pour un quart de queue (ce n'est pas à moi de donner des prix ici), avec un clavier précis et assez confortable à jouer (les touches noires sont à arêtes un peu plus vives que d'ordinaire, ce qui oblige à plus de précision) et un son intéressant dans les basses et le médium, peut-être un peu maigre dans les aigus ; je pense que c'est lié à la longueur assez faible des cordes aiguës sur un piano de cette dimension, mais il y sûrement moyen de gagner sur le son tout en minimisant le bruit de la frappe, c'est en tout cas ce qu'il pense, car il n'avait pas fini de travailler sur ce piano qu'il était en train de préparer. Quoi qu'il en soit, l'impression d'ensemble est très agréable. j'ai joué aussi un Steinway O (180 cm) des années 1920, entièrement refait, très confortable, avec des basses très bien définies et un aigu très chantant.
J'ai vu un piano exceptionnel, un piano droit de 150 cm de haut, de marque W Knobloch Offenburg, totalement inconnue de moi jusqu'ici, au son assez bluffant après restauration complète par Patrice Scanavini.
Il a également créé un prototype de piano hybride avec un Feurich 116 dont il a retiré les cordes, en faisant ainsi l'équivalent d'un NU1 Yamaha. Je ne suis vraiment pas habitué à ce genre d'instrument, mais ça m'a paru assez convaincant. Bien sûr il y a plusieurs pianos droits Feurich, dont un 122 cm que j'ai trouvé très agréable à jouer.
Nous avons ensuite écouté, autour d'un café offert par le maître des lieux, le système acoustique qu'il a conçu avec une enceinte constituée d'un caisson parallélépipédique surmonté d'une ove, au rendu vraiment exceptionnel , surtout pour le piano j'ai trouvé.
j'ai fait également quelques essais avec le fameux œuf (pas de reprise de la polémique ici, pitié !) qui m'ont laissé une impression variable en fonction des passages joués ; c'est peut-être dans des passages forte à l'unisson (octaves parallèles aux deux mains) que j'ai le plus remarqué une certaine différence, mais c'est vraiment très difficile de se faire une idée ex abrupto sur ce genre de dispositif.
En tout cas, l'accueil est génial et je ne peux que remercier chaleureusement Patrice de mettre ses pianos à disposition de façon aussi conviviale.