Bourrac » Jeu 04 Fév, 2016 22:26
Il faut replacer les choses dans leur époque. On ne demandait pas aux diligences d'aller sur la lune.
C'est tout le problème des jugements portés a posteriori.

Erard ne pouvait pas créer un instrument du XXIe siècle avec 150 ans d'avance.
Je persiste à écrire que la maison Erard a été à la pointe de l'innovation à son époque. Je maintiens donc mon parallèle avec Paulello aujourd'hui.
Érard a eu la chance "d'éclore" dans une époque où l'art et les artistes étaient considérés, et influents! Ses instruments ont été inscrits dans un courant très fort de bouleversements de l'expression musicale, et ont ainsi contribué à ce que le piano sorte des salons, devienne un moyen de transmission. Avec le recul, le génie de ses réalisations nous paraît aujourd'hui évident, et inimitable!
Concernant Paulello, il arrive dans une époque de désaffection culturelle, où l'expression musicale est assez marginalisée, voire anesthésiée; les artistes ne sont plus autant considérés, et encore moins influents, malgré tout leur talent... Aussi, les techniciens vont jouer un rôle décisif dans les années qui viennent, mais nous ne serons plus là dans 150 ans pour savoir si ce piano est bien celui "du XXI° siècle".
Les initiatives récentes (Boganyi, Barenboïm, Paulello) permettront peut-être de réveiller un peu la "belle endormie", et de donner un nouvel éclairage à l'expression musicale... Infatigable utopiste que je suis!
