gestion du trac...
gestion du trac...
oui j'ai déjà lu beaucoup sur ce sujet sur ce site... mais bon.... je n'arrive toujours pas à le maîtriser...
Aujourd'hui, j'ai jouer à une audition, l'impromptu n°3 op.142 de Schubert... je ne le maîtrisait pas parfaitement, mais suffisamment pour me faire plaisir..et peut-être donner un peu de plaisir au public (peu nombreux)
Je suis arriver à 18h20 dans la salle où commençait l'audition (18h30)... j'avais déjà un nœud dans le ventre...j'ai essayer de respirer tranquillement, d'écouter les autres musiciens (je jouait à la fin)... je me sentais assez calme finalement... et puis je me suis assise au piano... mon prof était là... je jouais sur le piano à queue sur lequel je joue en cours...j'ai commencer dans le calme le thème.... et puis à la première variation , j'ai senti mes bras se raidir...je ne suis pas arriver à reprendre mon calme... je suis arriver jusqu'au bout, avec quelques pains...çà m'énerve!!!
Mon prof m'a dit que je visais la performance et non le plaisir....pfffffffffff je crois que je ne comprends pas ce qu'il veut dire... je voulais , moi, me faire plaisir et aussi faire plaisir au gens qui m'écoutent...c'est vrai que j'aurais voulu que toutes les heures passées à peaufiner ce magnifique impromptu, me permette de montrer comme c'est beau... peut-être est-ce présomptueux....
en tout cas je suis déçue... je voudrais ne pas être aussi crispée quand je joue en public et je ne sais pas comment y parvenir...
Aujourd'hui, j'ai jouer à une audition, l'impromptu n°3 op.142 de Schubert... je ne le maîtrisait pas parfaitement, mais suffisamment pour me faire plaisir..et peut-être donner un peu de plaisir au public (peu nombreux)
Je suis arriver à 18h20 dans la salle où commençait l'audition (18h30)... j'avais déjà un nœud dans le ventre...j'ai essayer de respirer tranquillement, d'écouter les autres musiciens (je jouait à la fin)... je me sentais assez calme finalement... et puis je me suis assise au piano... mon prof était là... je jouais sur le piano à queue sur lequel je joue en cours...j'ai commencer dans le calme le thème.... et puis à la première variation , j'ai senti mes bras se raidir...je ne suis pas arriver à reprendre mon calme... je suis arriver jusqu'au bout, avec quelques pains...çà m'énerve!!!
Mon prof m'a dit que je visais la performance et non le plaisir....pfffffffffff je crois que je ne comprends pas ce qu'il veut dire... je voulais , moi, me faire plaisir et aussi faire plaisir au gens qui m'écoutent...c'est vrai que j'aurais voulu que toutes les heures passées à peaufiner ce magnifique impromptu, me permette de montrer comme c'est beau... peut-être est-ce présomptueux....
en tout cas je suis déçue... je voudrais ne pas être aussi crispée quand je joue en public et je ne sais pas comment y parvenir...
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Re: gestion du trac...
Les auditeurs n'entendent pas forcément ce qu'on entend nous quand on joue. On a tendance à amplifier tout ce qui ne va pas et à ne voir que ça.
Albert
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- André Quesne
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Re: gestion du trac...
Oui et un petit trou de mémoire d'un bref instant donne toujours l'impression pour le pianiste qu'il dure plus longtemps et que le morceau est foutu...
Ma chaîne youtube: https://www.youtube.com/user/AndreQuesne/videos
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Re: gestion du trac...
Gérer le trac peut être quasi impossible. Je fais partie des personnes très handicapées par ce problème. A mon avis, une des meilleures façons d'améliorer les choses est d'arriver à jouer en public assez souvent, ne pas avoir l'impression qu'on a trop de choses à "prouver" sur un seul concert, s'habituer à "s'exposer" en quelque sorte. Cela donne une expérience de la scène et du jeu en public assez irremplaçable, que je regrette bien de n'avoir pas eue quand j'avais l'âge des concours. Sinon chacun essaie de développer diverses recettes qui marchent de façon variable.
- André Quesne
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Re: gestion du trac...
La médecine des arts parle des bêta-bloquants. On en a déjà parlé à une époque mais je ne veux pas remettre de l'huile sur le feu
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Re: gestion du trac...
André Quesne a écrit :La médecine des arts parle des bêta-bloquants. On en a déjà parlé à une époque mais je ne veux pas remettre de l'huile sur le feu
Re: gestion du trac...
Je pense que si on ne joue pas au début, dans la mesure du possible, il ne faut pas s'assoir dans le public pour regarder les prestations d'avant. Il vaut mieux écouter ça des coulisses ou autres, mais ne pas s'identifier au public.
- JPS1827
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Re: gestion du trac...
Oui, mais les béta-bloquants ne font que diminuer les manifestations physiques du trac (accélération du rythme cardiaque essentiellement, mains moites et tremblement aussi pour certains béta-bloquants…), ils sont sans aucun effet sur le phénomène psychique du trac.André Quesne a écrit :La médecine des arts parle des bêta-bloquants. On en a déjà parlé à une époque mais je ne veux pas remettre de l'huile sur le feu
Re: gestion du trac...
Cependant, on ne peut pas nier qu'il y a une sorte de "réaction en chaine" dans le phénomène du trac. les manifestations physiques du trac renforcent la panique mentale.
L'action des bêta-bloquants peut briser ce processus, car on a l'esprit beaucoup plus libre lorsqu'on n'entend pas le coeur battre dans les oreilles, lorsque les mains ne tremblent pas du tout, et que l'on peut respirer profondément...
Je parle bien sûr en connaissance de cause, pour avoir recours à ce stratagème dans certains moments "clefs" de ma pratique musicale.
Je ne suis pas en train de recommander ce système, je partage juste mon expérience et je préfèrerais pouvoir m'en passer... mais j'assume ce recours.
Encore un peu d'huile ?
L'action des bêta-bloquants peut briser ce processus, car on a l'esprit beaucoup plus libre lorsqu'on n'entend pas le coeur battre dans les oreilles, lorsque les mains ne tremblent pas du tout, et que l'on peut respirer profondément...
Je parle bien sûr en connaissance de cause, pour avoir recours à ce stratagème dans certains moments "clefs" de ma pratique musicale.
Je ne suis pas en train de recommander ce système, je partage juste mon expérience et je préfèrerais pouvoir m'en passer... mais j'assume ce recours.
Encore un peu d'huile ?
Re: gestion du trac...
Moi je me drogue au Gelsenium (homéopathie). Depuis je n'ai plus les mains ni les pieds qui tremblent et c'est déjà beaucoup. Peut-être placebo ? Ca me rassure et c'est déjà beaucoup.
Depuis quelques mois, je pratique la gestion de la respiration, du souffle quotidiennement + un peu de méditation.
J'ai joué mes morceaux plusieurs fois avant en mini public (ma famille)
J'ai eu une audition semaine dernière qui pour la 1ère fois s'est très bien passée. J'étais dans mes morceaux, pas ailleurs. A l'aise. Est-ce dû à ces exercices ? Ou au fait qu'au dernier moment j'ai décidé de jouer avec partition ?
Depuis quelques mois, je pratique la gestion de la respiration, du souffle quotidiennement + un peu de méditation.
J'ai joué mes morceaux plusieurs fois avant en mini public (ma famille)
J'ai eu une audition semaine dernière qui pour la 1ère fois s'est très bien passée. J'étais dans mes morceaux, pas ailleurs. A l'aise. Est-ce dû à ces exercices ? Ou au fait qu'au dernier moment j'ai décidé de jouer avec partition ?
- alex2612
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Re: gestion du trac...
+1 je rajoute meme que dans certains cas c'est fortement conseillé.titof a écrit :Cependant, on ne peut pas nier qu'il y a une sorte de "réaction en chaine" dans le phénomène du trac. les manifestations physiques du trac renforcent la panique mentale.
L'action des bêta-bloquants peut briser ce processus, car on a l'esprit beaucoup plus libre lorsqu'on n'entend pas le coeur battre dans les oreilles, lorsque les mains ne tremblent pas du tout, et que l'on peut respirer profondément...
Je parle bien sûr en connaissance de cause, pour avoir recours à ce stratagème dans certains moments "clefs" de ma pratique musicale.
Je ne suis pas en train de recommander ce système, je partage juste mon expérience et je préfèrerais pouvoir m'en passer... mais j'assume ce recours.
Encore un peu d'huile ?
de toutes facons ce n'est que ponctuel car quelqu'un qui joue regulierement en public apprend a gerer ces montées d'adrénaline.
(ou plutot le corps qui "banalise l'évenement)
dans mon cas c'était catastrophique . Hypertention (26) , mains glacées et trous de mémoire. le cerveaux perd une partie de ces capacités car tout l'afflut sanguin est concentré sur les organes vitaux et les muscles.
de plus vous restez sur cette impression d'avoir raté completement votre prestation et ca marque énormement .
a voir avec votre medecin mais c'est a mon avis le seul médicament efficace pour combatre un tel phénomene.
les anxiolitiques ou les antidepresseurs sont en revanche a évité .
plutot homeopathie , sophrologie . acupucture , pendant les périodes qui precedent l'écheance si vous angoissez a l'avance .
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Re: gestion du trac...
Pour ma part, je suis aussi une grande stressée (comme on a pu voir dans mes recents post pour l'examen)
etrangement je n'avais pas fais autant de fautes que je pensais. Pratiquement pas je crois. Je me suis arrétée un peu à un moment et encore, mais je me suis reprise presque aussitot. Mes mains jouaient toutes seule à force d'avoir révisé.
Pour le trac, ce que j'ai fais, j'ai preparé l'evenement en faisant 3H de piscine juste avant. Je comptais sur ca pour enlever "completement" le trac, mais non. J'avais juste un minimum. Et c'est ce minumum qui m'a fait faire la faute. Sinon je suis restée très très calme, et d'après ma prof c'était la première fois qu'elle me voyait sans bouger. (Parce que moi quand je trac,... comment dire,... je m'exprime!!)
etrangement je n'avais pas fais autant de fautes que je pensais. Pratiquement pas je crois. Je me suis arrétée un peu à un moment et encore, mais je me suis reprise presque aussitot. Mes mains jouaient toutes seule à force d'avoir révisé.
Pour le trac, ce que j'ai fais, j'ai preparé l'evenement en faisant 3H de piscine juste avant. Je comptais sur ca pour enlever "completement" le trac, mais non. J'avais juste un minimum. Et c'est ce minumum qui m'a fait faire la faute. Sinon je suis restée très très calme, et d'après ma prof c'était la première fois qu'elle me voyait sans bouger. (Parce que moi quand je trac,... comment dire,... je m'exprime!!)
Re: gestion du trac...
Je ressors ce fil car le tremblement de mes mains à cause du trac est devenu mon ennemi numéro 1 !
Je me permets d'ajouter à ce fil quelques méthodes que j'ai lu sur un autre fil et un autre plus récemment, et si vous avez d'autres, je suis preneuse. Je vais tout essayer. Si je m'empoisonne ce n'est pas grave, mais vous saurez où je suis allée...
Je me permets d'ajouter à ce fil quelques méthodes que j'ai lu sur un autre fil et un autre plus récemment, et si vous avez d'autres, je suis preneuse. Je vais tout essayer. Si je m'empoisonne ce n'est pas grave, mais vous saurez où je suis allée...
Doubidoudom a écrit :Il y a aussi la gestion du stress du concert. Mon médecin m'a conseillé d'essayer la cohérence cardiaque. Je débute là-dedans mais ça me paraît très prometteur http://christineangelard.com/2012/12/08 ... e-nouveau/
bluenote a écrit :Pour ce qui est de l'homéopathie, après avoir essayé sans le moindre succès "gelsemium sempervirens" (très souvent conseillé en pharmacie, mais ça s'applique plutôt aux anxieux), je prends depuis peu "argentum nitricum" qui semble vraiment avoir une action. Et au vu du peu de conviction dont j'ai fait preuve au début, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un effet placebo. Ca a une réelle action sur le trac, je perds moins mes moyens en public. Vraiment, à essayer
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: gestion du trac...
Ah oui , c'est terrible ce problème... Je cherche aussi désespérément comment le combattre... Même devant mon prof je stresse !! Ca va mieux qu'avant mais je suis toujours tendue avant les cours, et je ne suis pas au meilleur de ma forme devant lui... Des fois ça passe bien, et des fois je me mets à trembler comme une feuille... Pourtant il est vraiment patient, il ne me met en rien la pression, c'est moi toute seule, du seul fait de jouer sous le regard (et les oreilles....) de quelqu'un. Malheureusement, je crois que ce n'est qu'en jouant le plus souvent possible en public qu'on peut petit à petit s'habituer à gérer la tension... J'essaie de jouer quand je le peux devant un public, même restreint, des amis, avec d'autres pianistes ou pendant de petites auditions. Le résultat est irrégulier, des fois ça va, des fois c'est la catastrophe... Je ne parviens pas à contrôler mon état émotionnel... Je pense que le pire du pire, ce serait si je devais jouer devant une assemblée de PMIstes lors d'un concert dans une grande salle avec un piano à queue en plein milieu.... Bon heureusement rien qui ressemble de près ou de loin à ce genre d'événement n'est prévu dans les mois qui viennent !!
Re: gestion du trac...
c'est une des 2 raisons pour lesquelles je me suis décidé à prendre des cours , vaincre le trac, en jouant devant quelqu' un
qui regarde qui juge , dans un environnement différent ,sur un piano différent , sans avoir le temps de se préparer.
qui regarde qui juge , dans un environnement différent ,sur un piano différent , sans avoir le temps de se préparer.
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Re: gestion du trac...
Lorsque le trac se manifeste essentiellement par des troubles physiques, comme tremblements,sueurs, palpitations....Les médicaments bétabloquants ont de grandes chances d'être efficaces, en respectant totalement la vigilance ( ils ne passent pas la barrière méningée, pas d'effet sur le système nerveux central. Seul le système nerveux "végétatif" va être concerné.)
Je ne peux qu'en conseiller l'usage ( ponctuel en général) pour ceux et celles dont les mains tremblent au point de ne pas pouvoir jouer.
Le seul hic: contre-indiqué chez les asthmatiques, à manier avec prudence en cas de tension artérielle très basse ou de rythme cardiaque très lent.
A se faire prescrire par un médecin, voire un cardiologue dans certains cas.
Je suis concernée aussi. Je suis restée au moins deux jours totalement paralysée devant ma prof, mais après, j'ai trouvé le courage d'aller essayer des pianos en magasin, et même de jouer en appartement malgré un voisinage...plutôt hostile!
S'enregistrer en vidéo est aussi un moyen d'avancer.
Et maintenant, je crois que je pourrais même le cas échéant jouer devant un petit public. Inimaginable il y a un an.
Je ne peux qu'en conseiller l'usage ( ponctuel en général) pour ceux et celles dont les mains tremblent au point de ne pas pouvoir jouer.
Le seul hic: contre-indiqué chez les asthmatiques, à manier avec prudence en cas de tension artérielle très basse ou de rythme cardiaque très lent.
A se faire prescrire par un médecin, voire un cardiologue dans certains cas.
A faire aussi dans tous les cas, évidemment.c'est une des 2 raisons pour lesquelles je me suis décidé à prendre des cours , vaincre le trac, en jouant devant quelqu' un
qui regarde qui juge , dans un environnement différent ,sur un piano différent , sans avoir le temps de se préparer
Je suis concernée aussi. Je suis restée au moins deux jours totalement paralysée devant ma prof, mais après, j'ai trouvé le courage d'aller essayer des pianos en magasin, et même de jouer en appartement malgré un voisinage...plutôt hostile!
S'enregistrer en vidéo est aussi un moyen d'avancer.
Et maintenant, je crois que je pourrais même le cas échéant jouer devant un petit public. Inimaginable il y a un an.
Re: gestion du trac...
J'ai la flemme de tout lire
Mais étant moi même (malgré ce que peuvent croire certains) un traqueux, voilà ma vision des choses :
- je n'aime pas le fait de devoir recourir à un médicament quelconque. Pour moi le stress amène une adrénaline qui peut également être profitable à condition de savoir la gérer. Par ailleurs, c'est bête mais je me sentirais un peu comme un athlète devant se doper
- le stress vient dans mon cas du fait que sur une pièce donnée, il amène une part d'ombre et d'imprévisible. Je sais que je suis capable de jouer un morceau plus ou moins correctement, mais je ne sais pas de quoi je suis capable en public, et en situation de stress justement. Et c'est ça qui amène le stress. Je sais que je ne suis pas "blindé", et que je peux me vautrer à cause de cette faille.
J'ai 3 éléments de réponse pour ce second point :
1/ Il faut mettre à son répertoire des pièces "faciles" techniquement (ce qui ne veut pas dire qu'elles n'apportent rien à la progression pianistique), et qui permettent de se faire de l'expérience en public en limitant le stress
2/ Outre le travail psychologique à faire sur soi, pour se convaincre que le plaisir du public ne dépend pas de la perfection de l'exécution, il est pour moi nécessaire de jouer un morceau en public au moins 3 fois.
La première fois sera forcément très stressante, et il faut y aller avec beaucoup de précautions : s'astreindre à jouer un cran ou deux en dessous du tempo cible. Si cette prestation se passe bien, la suivante se passera mieux, parce qu'on sait qu'on est capable de bien jouer en public. Plus on joue, plus la confiance est là. Si ça se passe mal, essayer une autre prestation public. Si même la seconde prestation se passe mal, c'est pour moi que le morceau est un niveau au-dessus de ce qu'on peut faire.
3/ Par ailleurs, il est bon de prévoir un maximum de concerts avec un programme un peu long, où l'on joue plusieurs pièces. Cela permet de gérer son stress, et de se constituer un sacré capital confiance.
Le fait d'avoir un programme long, avec des choses faciles, des choses difficiles, éventuellement de l'accompagnement ou du 4 mains etc...ça permet de se donner de la marge de manoeuvre. On commence par des morceaux facile, justement pour se mettre en confiance. Après 2 ou 3 morceaux bien passés, on commence de fait à se décontracter et on peut caser un premier morceau difficile. Ensuite de nouveau 1 ou 2 facile pour se détendre et reprendre un peu de confiance si le morceau difficile s'est mal passé.
J'en ai fait l'expérience ce week-end (je mettrai des enregistrements sur le forum) : un concert d'1h, avec 30 min de piano seul, et 30 min d'accompagnement. J'ai commencé avec un morceau d'accompagnement très lent, qui ne me posais aucun soucis. C'est indispensable car le premier morceau est un vrai sasse de décompression.
Voilà à quoi ressemblait le programme :
- Morceau d'entrée, lent et facile, en accompagnement, pour "faire connaissance" avec le public, le piano, l'acoustique etc...
- 1er morceau de piano solo, facile techniquement (sonate de Galuppi)
- 2ème morceau de piano solo, plus conséquent et plus difficile (6 romances sans paroles op.19 de Mendelssohn) - à ce stade là, j'ai déjà 2 morceaux qui se sont bien passés, et je commence à me sentir mieux, à reprendre le contrôle et à faire ce que je veux.
- 2 morceaux d'accompagnement simples, pour souffler après le morceau précédent
- 1 morceau d'accompagnement un peu plus allant
- dernier passage de piano solo, le plus délicat (4 études de Chopin) - Celui-là, je sais que si j'avais du le jouer sans tout le reste avant, ça aurait pu être très moyen. Là ça s'est merveilleusement passé, et je sais que je pourrai rejouer ces études en public maintenant. Elles sont "exorcisées", le stress est vaincu, je sais que je peux les jouer en public.
- dernier morceau brillant pour conclure (en accompagnement), pour le plaisir de conclure et de montrer ce que je peux faire en étant enfin maître de moi-même
Ce genre d'expérience, c'est long à préparer mais une fois passé, c'est de l'or en barre au niveau de l'expérience et la gestion du stress.
Mais étant moi même (malgré ce que peuvent croire certains) un traqueux, voilà ma vision des choses :
- je n'aime pas le fait de devoir recourir à un médicament quelconque. Pour moi le stress amène une adrénaline qui peut également être profitable à condition de savoir la gérer. Par ailleurs, c'est bête mais je me sentirais un peu comme un athlète devant se doper
- le stress vient dans mon cas du fait que sur une pièce donnée, il amène une part d'ombre et d'imprévisible. Je sais que je suis capable de jouer un morceau plus ou moins correctement, mais je ne sais pas de quoi je suis capable en public, et en situation de stress justement. Et c'est ça qui amène le stress. Je sais que je ne suis pas "blindé", et que je peux me vautrer à cause de cette faille.
J'ai 3 éléments de réponse pour ce second point :
1/ Il faut mettre à son répertoire des pièces "faciles" techniquement (ce qui ne veut pas dire qu'elles n'apportent rien à la progression pianistique), et qui permettent de se faire de l'expérience en public en limitant le stress
2/ Outre le travail psychologique à faire sur soi, pour se convaincre que le plaisir du public ne dépend pas de la perfection de l'exécution, il est pour moi nécessaire de jouer un morceau en public au moins 3 fois.
La première fois sera forcément très stressante, et il faut y aller avec beaucoup de précautions : s'astreindre à jouer un cran ou deux en dessous du tempo cible. Si cette prestation se passe bien, la suivante se passera mieux, parce qu'on sait qu'on est capable de bien jouer en public. Plus on joue, plus la confiance est là. Si ça se passe mal, essayer une autre prestation public. Si même la seconde prestation se passe mal, c'est pour moi que le morceau est un niveau au-dessus de ce qu'on peut faire.
3/ Par ailleurs, il est bon de prévoir un maximum de concerts avec un programme un peu long, où l'on joue plusieurs pièces. Cela permet de gérer son stress, et de se constituer un sacré capital confiance.
Le fait d'avoir un programme long, avec des choses faciles, des choses difficiles, éventuellement de l'accompagnement ou du 4 mains etc...ça permet de se donner de la marge de manoeuvre. On commence par des morceaux facile, justement pour se mettre en confiance. Après 2 ou 3 morceaux bien passés, on commence de fait à se décontracter et on peut caser un premier morceau difficile. Ensuite de nouveau 1 ou 2 facile pour se détendre et reprendre un peu de confiance si le morceau difficile s'est mal passé.
J'en ai fait l'expérience ce week-end (je mettrai des enregistrements sur le forum) : un concert d'1h, avec 30 min de piano seul, et 30 min d'accompagnement. J'ai commencé avec un morceau d'accompagnement très lent, qui ne me posais aucun soucis. C'est indispensable car le premier morceau est un vrai sasse de décompression.
Voilà à quoi ressemblait le programme :
- Morceau d'entrée, lent et facile, en accompagnement, pour "faire connaissance" avec le public, le piano, l'acoustique etc...
- 1er morceau de piano solo, facile techniquement (sonate de Galuppi)
- 2ème morceau de piano solo, plus conséquent et plus difficile (6 romances sans paroles op.19 de Mendelssohn) - à ce stade là, j'ai déjà 2 morceaux qui se sont bien passés, et je commence à me sentir mieux, à reprendre le contrôle et à faire ce que je veux.
- 2 morceaux d'accompagnement simples, pour souffler après le morceau précédent
- 1 morceau d'accompagnement un peu plus allant
- dernier passage de piano solo, le plus délicat (4 études de Chopin) - Celui-là, je sais que si j'avais du le jouer sans tout le reste avant, ça aurait pu être très moyen. Là ça s'est merveilleusement passé, et je sais que je pourrai rejouer ces études en public maintenant. Elles sont "exorcisées", le stress est vaincu, je sais que je peux les jouer en public.
- dernier morceau brillant pour conclure (en accompagnement), pour le plaisir de conclure et de montrer ce que je peux faire en étant enfin maître de moi-même
Ce genre d'expérience, c'est long à préparer mais une fois passé, c'est de l'or en barre au niveau de l'expérience et la gestion du stress.
- jean-séb
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Re: gestion du trac...
Tu caches bien ton jeu !nox a écrit :Mais étant moi même (malgré ce que peuvent croire certains) un traqueux, [...]
Cela dit, beaucoup de grands pianistes admettent être toujours rongés de trac, et une part importante de leur "grandeur" vient justement du fait qu'ils arrivent malgré tout à jouer très bien, AVEC le trac.
Re: gestion du trac...
Moi, évidemment, ça m'épate!
J'aimerais bien être traqueuse comme ça!
J'aimerais bien être traqueuse comme ça!
Re: gestion du trac...
Ce qui fait rêver, c'est justement de se dire que même les plus grands ne sont qu'à 30-50-80% de leurs capacités quand on les entend.jean-séb a écrit : Cela dit, beaucoup de grands pianistes admettent être toujours rongés de trac, et une part importante de leur "grandeur" vient justement du fait qu'ils arrivent malgré tout à jouer très bien, AVEC le trac.
Quelle merveille aurait-on entendu en plaçant un micro à côté du piano personnel de S.Richter par exemple, qui n'était jamais satisfait de ses prestations publiques...