Clavier bien tempéré de Bach

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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Christophe
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Clavier bien tempéré de Bach

Message par Christophe »

Je vous propose un topic pour regrouper toutes les informations, analyses ou enregistrements du fameux Clavier Bien Tempéré de Bach .


Je vais pour ma part parler de la seconde fugue en do mineur :
Je préfère personnellement la version URTEXT même si il n’y a pas les doigtés, j’ai du mal à comprendre pourquoi il faudrait imposer des notations dynamiques alors que Bach laissai toute liberté à l’interprète (c’est une des nombreuses choses que j’apprécie chez Bach).


L’ analyse complète de cette fugue se trouve ici. Le texte est en anglais mais je vais essayer de proposer une traduction dés que le temps me le permettra.

Je n’ai pas grand chose à ajouter mais si cette fugue est une de mes préférée, je crois que cela vient du thème plus que de la construction même de la fugue. Il est difficile d’exprimer avec des mots ce que jouer cette musique nous procure comme sensations. Je pense qu'il y a une part d'indicible dans la musique de Bach même dans sa musique profane.


Je mettrai en ligne l’intégrale des deux cahiers du CBT ce soir à 23h :wink: . Sans plaisanter, n’hésitez pas à proposer vos enregistrements d’une de ces pièces. Je crois que le CBT propose des pièces pour tous les niveaux et que si vous n’avez pas de matériel d’enregistrement vous pouvez faire un bon investisemment (c'est avant tout un excellent outil de travail).

J’utilise un piano Seiler, un micro Sony ECM-MS907, une carte son standard et le logiciel TotalRecorder : le résultat est plutôt moyen. Je ne suis pas spécialiste, mais le maillon faible de ma chaîne d’enregistrement doit être la carte son (c’est de toute façon plus facile à changer que le piano et le Seiler ne me semble pas être en cause ici).

Voici mon enregistrement de cette fugue : il reste encore quelques problèmes de régularité au niveau rythmique et le sujet est parfois un peu haché (l’enregistrement ne pardonne rien). Toutes les remarques sont les bienvenues, elles ne peuvent que me faire avancer.
Fichiers joints

[L’extension mp3 a été désactivée et ne peut plus être affichée.]

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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

Dans le stress de la prépa d'un voyage pour septembre(dois bientôt réserver) je peux direct te conseiller Richter!
Totalement fan de la 2ème Ballade de Chopin...
Samson
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Ta Fugue en ut m / CBT

Message par Samson »

Fugue en ut m :
Bravo, beau travail, c'est courageux de proposer cette fugue si connue.
Christophe, si tu veux la faire évoluer, je te donne mon point de vue :
- çà manque d'un projet : tu joues bien les notes au tempo etc. mais on ne sait pas ce que tu veux raconter dans ta fugue.
Le sujet est pourtant assez suggestif : il annonce quelque chose d'incertain, à pas de loup, tout au long des entrées de l'expo. faut jouer la dessus, planter un décor expressif.
à partir des 7 dernieres mesures (basse : sol-la-si-do-ré-mi-fa-sol-fa-la....)
celà doit atteindre une dimension un peu plus dramatique, non ?

Le silence de la 4e avant la fin : respires et suspends vraiment le propos avant de résoudre sur la pédale finale !

- ça manque de respiration, par conséquent d'une dynamique de nuances (l'enregistrement sommes toute très audible, bravo, y est aussi pour quelquechose).

Autrefois j'avais jouer celà avec une articulation inversée : double croches détachées, croches liées. C'est pas mieux, mais vraiment autre chose.

Voilà.
louna
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Message par louna »

bon boulot, bravo !

moi, j'ai une version cd à vous conseiller, au clavecin...
c'est celle de blandine verlet. je la trouve très interessante et vraiment très claire et précise.
midol-monnet nous l'a conseillée chez couperin, moi, je vous la conseille vivement dans le clavier bien tempéré ! :)
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Christophe,
Je trouve ton interprétation très propre et très sobre ce qui ne manque pas de charme.

Si tu me le permets, je voudrais te dire quelques bricoles:
Par exemple mesure 5 et 6 (et à tous les passages similaires), ta md est détachée certes, mais l'ennui c'est que ta mg, par phénomène d'imitation, en fait de même dans les doubles croches dessous et ne devrait pas; elle devrait rester legato d'un bout à l'autre du trait. C'est un problème d'indépendance des mains. Il faudrait que tu reprennes tous ces passages extrêmement doucement mains ensemble, en veillant au legato mg opposé à la md détachée.

Par ailleurs j'ai remarqué une certaine impatience dans le tempo au niveau de certaines croches lorsque les deux mains ne jouent que des croches, comme si tu voulais accélérer ces croches (légèrement).

Pour l'interprétation générale, mais cela est plus subjectif de ma part, je ferais plus de différence de nuances dans l'attaque des voix, et plus de legato dans les doubles croches.

Bon, désolée d'être si critique, cela n'a rien de péjoratif, c'est juste des petites remarques.

Si un jour, j'enregistre quelque chose, vous allez pas me rater :D
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Question : c'est quoi une partition Urtext ?
J'ai comparé les deux, et je ne vois pas l'intérêt de la version Urtext. Il n'y a ni doigté, ni phrasé, ni accents.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
louna
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Message par louna »

Gastiflex a écrit :Question : c'est quoi une partition Urtext ?
J'ai comparé les deux, et je ne vois pas l'intérêt de la version Urtext. Il n'y a ni doigté, ni phrasé, ni accents.
là est tout l'interet, justement !
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ToToF
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Message par ToToF »

Franz Liszt a écrit :(...) je peux direct te conseiller Richter!
Je suis tout à fait d'accord avec Franz ! C'est à mes oreilles, LA référence.

C'est une excellente idée que tu as là, Christophe.

(Les Christophe n'ont que des bonnes idées, d'ailleurs... ;-) )

Oserais-je me risquer d'enregister le prélude en DO Maj ?...

Bah pourquoi pas ! Cela me permettrait de profiter des conseils, avisés et constructifs de Marie-France.

(Marie-France, tu vas encore avoir du boulot cet Eté... :D)

Bon, j'ai juste un petit investissement à faire (un Steinway D274, un studio d'enregistrement complet...) et je vous fait écouter ça ;-)

Trève de plaisanterie... J'attends encore un peu que mon piano se stabilise dans son nouvel environnement, que je le fasse ré-accorder et harmoniser, et promis, j'enregistre.

Que serions-nous sans Bach ?...
Les pianos, c'est comme les chèques: ça ne fait plaisir qu'à ceux qui les touchent. (Erik Satie)
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Bah pourquoi pas ! Cela me permettrait de profiter des conseils, avisés et constructifs de Marie-France.

(Marie-France, tu vas encore avoir du boulot cet Eté... )
Tant que j'ai le temps pas de problème!!! :D

S'il y a un domaine où je peux être utile aux autres c'est à ce niveau-là!
Pour le reste je m'en réfère à vous.
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Christophe
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Message par Christophe »

Dans le stress de la prépa d'un voyage pour septembre(dois bientôt réserver) je peux direct te conseiller Richter!
La version du CBT que je préfère est sans hésitation celle de GULDA. Elle est vraiment extraordinaire d'inventivité : chaque pièce à son caractère, son expression propre (on entend parfois de l'orgue parfois du clavecin ...).


Merci beaucoup pour vos encouragements et vos précieux conseils. Samson et Marie-France, toutes vos remarques sont vraiment intéressantes et vont beaucoup m'aider.
çà manque d'un projet : tu joues bien les notes au tempo etc. mais on ne sait pas ce que tu veux raconter dans ta fugue.


Je crois que l'absence de projet, de fil conducteur est récurrent chez moi et il ne s'agit ici que d'une petite pièce (en taille) je suis encore très loin de pouvoir jouer correctement une sonate même si la technique suivait.
Il m'est difficile d'écouter la version de GOULD en son entier mais pas celle de GULDA . J'ai l'impression que pour GOULD il y a une seule idée directrice dans tout le cahier alors que pour GULDA une idée par pièce en toute liberté.

Pour la dynamique, cela vient effectivement de l'enregistrement mais pas seulement. Et ce nivellement de la dynamique à l'enregistrement va me permettre de la travailler encore plus profondément (des Piano PP des Forte FF ce sera je pense un bon exercice).

Je vais retravailler lentement pour la régularité rythmique et chercher à ajouter du sens à cette fugue. Marie-France, pour la mesure 5 et 6, à vrai dire c'était voulu :oops:, je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, cela me semblait bien à l'oreille mais c'est peut-être une erreur.

Gastiflex
Question : c'est quoi une partition Urtext ?
J'ai comparé les deux, et je ne vois pas l'intérêt de la version Urtext. Il n'y a ni doigté, ni phrasé, ni accents.
J'utilise personnellement l'éditon HENLE URTEXT avec les doigtés c'est le compromis idéal. Les notations dynamiques de la première partition ne viennent pas de Bach mais de l'éditeur et leur ajout enlève une partie de l'intérêt de ces préludes et fugues. Il y a mille et une façons de jouer ces œuvres, la liberté que Bach nous laisse est l'un des plus beaux cadeaux qu'un compositeur puisse nous faire.
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quasimodo
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Message par quasimodo »

Bon s’il y a un sujet sur lequel il ne faut pas me lancer c’est bien le Clavier Bien Tempéré (WTC pour faire court et branchouille).

Je suis un auditeur chevronné de ces pièces, cela fait des années que je les écoute en boucle, cela date d’il y a bien longtemps avant que je ne décide de me (re)mettre au piano. Et, je crois bien que c’est essentiellement ce qui m’a décidé à me payer le U1, le jour de mes 37 piges. Mon grand rêve, mon Graal, c’est de pouvoir jouer les 48, un jour (lointain, s’il n’arrive jamais, ce qui compte ce n’est pas le Graal lui-même, c’est la quête…).

Bach dédie ces deux recueils « pour la jeunesse musicale désireuse d’apprendre et particulièrement pour les loisirs de ceux déjà avancés dans cette étude… ». Il semblerait que dans l’esprit du compositeur, ces pièces n’étaient pas destinées au concert mais bien plus à l’étude, tant de la théorie musicale de l’époque que de la technique de l’instrument lui-même. Ou plutôt DES instruments car, quand bien même il semblerait qu’il ait personnellement préféré le clavicorde, Bach n’a jamais spécifié d’instrument préférentiel pour les jouer, cela pouvait être le clavecin, le clavicorde, voire l’orgue (j’ai croisé quelques interprétations à l’orgue qui, ma foi, ont été fort agréable à mon oreille). Pour la petite histoire, il fut présenté à Bach l’un des tout premiers prototypes de fortepiano et il trouva que c’était intéressant mais qu’il était trop difficile d’en jouer.

Je passe sur la question de tempérament (nos experts - techniciens pourraient en parler infiniment mieux que moi), mais au-delà de cette innovation majeure, Bach n’était pas à une révolution près : il fût aussi l’un des premiers à prescrire l’usage des pouces !!! Eh oui : à l’époque on « touchait » le clavier avec 8 doigts et non 10, Bach faisait figure d’hérétique par rapport à la Nomenklatura musicale de son temps.

Pour la question de l’interprétation, je vous livre ici mes vues très personnelles (qui sont bien évidemment largement influencées par tout ce que j’ai pu lire et entendre) sur le sujet. Si je suis to-ta-le-ment partisan de jouer Bach et les baroques au piano moderne en faisant usage de toutes les possibilités offertes par l’instrument, notamment la pédale, éternel débat, il me semble absolument essentiel, préalablement à toute tentative d’interprétation du WTC de l’avoir écouté joué au clavecin,.car cela ouvre une toute autre perspective sur le contenu musical de ce chef d’œuvre. Du fait que le clavecin permet peu (pour ne pas dire aucune) nuance sonore, on perçoit beaucoup mieux la « respiration » intrinsèque à la partition et l’on évitera ainsi d’introduire des effets pianistiques qui iraient à l’encontre de ce souffle dont le compositeur lui-même est à l’origine. Il ne faut pas non plus perdre de vue que, toujours du fait que les instruments du temps de Bach permettaient peu de nuances sonores, la liberté de l’interprète résidait dans le tempo, les effets de rythme et les ornementations. Il faut donc privilégier cela en premier lieu avant d’aller plus loin dans la « coloration » du son.

Et, bien sûr il faut écouter, écouter, autant que faire se peut, plusieurs versions différentes. Au clavecin, la référence est l’enregistrement de Ralph Kirkpatrick qui est pédagogique dans sa démarche (il a aussi enregistré au piano mais je n’ai pas eu le plaisir de l’entendre). Au piano je voudrais d’abord aller à contre-courant de ce qui se dit le plus souvent, à savoir Richter et Gould, loin de moi l’idée de dire que leurs enregistrements ne sont pas bons. Ils sont magnifiques mais de là à les considérer comme des références absolues, il y a un pas que je ne franchirai pas. Si référence il devait y avoir ce serait plutôt du côté de Madeline Tureck qu’il faudrait regarder (oops, écouter plutôt) Bien avant Gould et avec un travail musicologique plus systématique, elle fût la première à conduire un projet de Bach interprété au piano. Elle est d’ailleurs aussi l’auteur d’ouvrages pédagogiques sur le sujet. Cela étant dit, il n’existe pas d’enregistrement de l’intégrale du WTC qui soit 100% géniale. Il faut reconnaître à Richter qu’il y a beaucoup de bon, peu de « moyen » et rien de mauvais dans son WTC, ce que je ne dirais pas de Gould, qui à mon sens en massacre quelques unes parmi ces 96 pièces, à l’image d’une fugue BWV 878 (Mi majeur, livre II) jouée beaucoup trop vite et ainsi dénaturée de son caractère « choral ». Les choix de tempo et d’articulation iconoclastes de Gould sont discutables sur plusieurs de ces pièces mais ils sont parfois brillants (fugue BWV 872 en Do dièse, livre II). Pour Richter, ce qui est dommage c’est la qualité du son et de l’acoustique qui sont assez pauvres.

D’autres enregistrements célèbres sont ceux d’ Emil Gilels, de Friedrich Gulda ou d’Andras Schiff. Les deux premiers sont corrects sans forcément me toucher plus que ça, quant à Schiff ne gaspillez surtout pas vos économies sur ses enregistrements de Bach (ni d’ailleurs sur ces autres disques).

Il y a aussi… Keith Jarrett, qui au-delà du côté « curiosité » réussit une version plus que correcte. Sans prétentions mais très efficace.

Je suis de ceux qui pensent que les pianistes de la jeune génération valent le détour, ainsi, au-delà des légendes évoquées plus haut, Ivo Janssen et Angela Hewitt sont des musts dans cette grande épopée du WTC enregistré, le premier par le goût très sûr dont ses choix interprétatifs témoignent et par la délicatesse de son jeu (valable aussi pour ses variations Goldberg), la seconde par sa grande rigueur musicologique et la pureté de sa technique.
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Merci Quasimodo (et contente de te retrouver sur le forum :D ) pour toutes ces explications très instructives concernant l'oeuvre de Bach, et si j'en ai l'occasion, j'écouterais les versions dont tu parles.
Si je ne mets absolument pas en doute ce que tu dis, je ne peux que m'interroger alors sur l'enseignement que j'ai reçu.
En effet, mon professeur et ceux enseignant dans ce conservatoire, étaient issus du cnsm de Paris.
Hors, il nous était demandé d'interprèter Bach avec des nuances. Ce que je fais toujours d'ailleurs, et par contre sans aucune pédale.
Il me semblerait donc que ce soit un apport supplémentaire dû aux possibilités apportées par le piano, qui j'en concède, ne pouvaient exister à l'époque de Bach.
Penses-tu vraiment que Bach, s'il avait pu le faire, n'aurait pas utiliser la dynamique du clavier du piano pour accentuer les entrées de voix par exemple?

Que penser donc!
Pour ma part j'apprécie les interprétations avec nuances, mais je dois dire, ainsi que je l'ai déjà exprimé, que j'ai aimé l'interprétation de Christophe, très sobre, et assez légère.

Sur ce, je m'en vais écouter une version de Glenn Gould, du deuxième cahier du CBT, et des variations Golberg.
Je découvre! Je viens de le prendre à la bibliothèque.
Je vous dirai ce que j'en pense. :)
MIDOL-MONNET
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Message par MIDOL-MONNET »

Pour faire écho à ce que Marie-France nous rapporte, je pense qu'il faut oublier tous les intégrismes qui peuvent être formulés de ci et de là au sujet du "pas de pédale, pas de nuance, pas de bonne interprétation sans instrument d'époque", et j'en passe, et des meilleurs...

Je crois qu'il faut effectivement respecter le plus possible la partition, mais bien effectivement garder à l'esprit que la partition n'est qu'une trame d'informations. Et au delà du fait que Bach n'a pas connu les instruments d'aujourd'hui, on remaruqe que même sur des partitions beaucoup plus récentes, il manquera toujours beaucoup d'information.

Ce qui rend évidemment d'autant plus noble l'interprétation.

Anecdote : en fouillant un jour rue de Rome dans un bac (sans mauvais jeu de mots) à partitions chez A..... et B......, j'ai retrouvé une vieille édition des suites anglaises, publiée je crois chez LITOLFF (un vieil éditeur allemand dont j'écorche certainement le nom) dans les années 20 , qui contient des indications de nuances. Il ne faut évidemment pas prendre cette édition pour argent comptant, mais cela montre que le problème de l'interprétation des oeuvres de Bach n'est pas récent.

Pour conclure, je n'ai pas encore pu écouter l'extrait de notre ami Christophe, mais c'est promis, je vais le faire. Pour ma part, je ne possède que 3 interpétations du WK : Gustav Lehonardt, au clavecin et qui pour cet instrument reste ma référence, même si j'ai entendu parfois d'excellents extraits par Blandine Verlet, Glenn Gould au piano, qui sans être péjoratif, nous livre du Gould, et enfin, Richter qui est pour moi la meilleur version pianistique que je connaisse.

J'espère bien sûr pouvoir remettre en cause ce tiercé à tout moment, si je découvre une meilleur interprétation.

Ce soir commencent mes vacances, et normalement dans une seamine, mon PIV sera livré. Je vous tiendrai au courant à la rentrée...
"La musique est entre les notes"
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yannis
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Message par yannis »

on dit que le WTC est l'"Ancien Testament" du piano (le nouveau étant les 32 sonates), et je pense qu'il y a du vrai : on a avec cette œuvre un peu les mêmes relations qu'avec la Bible. La Bible est immense, elle est bien éloignée de notre époque (tellement éloignée que l'on s'y retrouve facilement par une abstraction, puisque les répères culturels sont très éloignés), elle est plein de métaphores qui permettent des interprétations différentes jusqu'à la contradiction, elle appartient aux fondements même de notre civilisation.

Devant une œuvre immense, chacun réagit à sa manière, et je constate que vous êtes parmi les plus courageux ! (de mon côté je me suis amusé à colorier par des crayons les différentes voix, le sujet principal et le sujet secondaire, c'est un plaisir de jouer en suivant els couleurs...)

En ce qui concerne les interprétations, je voudrais en signaler encore deux :

celle d'Edwin Fischer, que je trouve radicalement différente de celles citées et que je vous conseille vivement (même si le son est celui d'un disque 78 tours), ne serait-ce que pour ses choix musicaux innovateurs

celle de João Carlos Martins http://www.aobrasil.com/chroniques/articles/jcm.php http://www.jsbach.org/martinswelltemper ... 1and2.html que je n'ai pas encore réussi à mettre la main dessus (quelqu'un l'aurait peut-être ???) mais qui, d'après ce que j'ai lu sur le Web, doit être très intéressante. C'est ce pauvre gars qui a voulu combiner le piano (du Bach) et le foot et qui par une série de malchances s'est retrouvé avec la main gauche seule (mais ceci après avoir enregistré tout Bach !)

PS. Que pensez-vous des 24 préludes et fugues de Chostakovitch et du Ludus tonalis de Hindemith, bâtis sur le même principe que le WTC ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Ca fait 3 mois que j'essaie de retrouver le nom de ce pianiste brésilien ! Merci Yannis, je m'aprétais à poser la question sur le forum ! J'ai vu un reportage sur lui sur Arte et j'ai eu envie d'écouter ses interprétations.
Sinon j'ai de bien meilleures relations avec le WTC qu'avec la Bible.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
MIGHYA
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CTB

Message par MIGHYA »

Bonsoir à tous, merci pour tout les renseignements donnés sur le forum

Si certains s'inquiètent de moi (il parait... et je vous remercie. non;

ce DONT je vous remercie ,je crois que c'est ça qu'on dit; n'est-ce pas??)

donc: si.il y en a qui..! Je vais très bien et je fais de progrès.grace à tous vos écrits.

Juste un petite rectification: il ne s'agit pas de MADELINE; mais de ROSALYN TURECK . Juste si quelqu'un a besoin de rechercher ce d v d .

qui effectivement;est très très instructeur quand à travailler BACH


A bientôt et bonnes vacances à tous même s'ils ne partent pas...


MIGHYA
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quasimodo
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Message par quasimodo »

mais tu as tout à fait raison, Mig !!!
Oui c'est bien Rosalyn, ma fourche à langué, comme on dit.
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yannis
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Re: CTB

Message par yannis »

MIGHYA a écrit :Bonsoir à tous, merci pour tout les renseignements donnés sur le forum

Si certains s'inquiètent de moi (il parait... et je vous remercie. non;

ce DONT je vous remercie ,je crois que c'est ça qu'on dit; n'est-ce pas??)

donc: si.il y en a qui..! Je vais très bien et je fais de progrès.grace à tous vos écrits.
Pas seulement on s'inquiète pour toi, mais à un moment, il y a quelques semaines, on avait consacré tout à un topic à des conjectures sur toi : es-tu Allemande ? de la Réunion ou des Îles ? on s'est posé plein de questions [tout à fait indiscrètes] qui n'ont jamais été répondues... La preuve que tu fais partie des membres les plus mystérieux et intriguants de ce forum :-)
MIGHYA a écrit :Juste un petite rectification: il ne s'agit pas de MADELINE; mais de ROSALYN TURECK . Juste si quelqu'un a besoin de rechercher ce d v d .

qui effectivement;est très très instructeur quand à travailler BACH
Rosalyn Tureck Image http://www.connectedglobe.com/tbrf/tureck.html est la grande dame de Bach, l'adversaire farouche de Glenn Gould. Sur les pages qui lui sont consacrées on lit même des commentaires assez acerbes sur Glenn et sa manière de jouer...

Elle a même produit un DVD où elle joue les Goldberg, sans doute parce que Glenn en avait fait de même http://www.rottentomatoes.com/m/rosalyn ... ariations/

Je cite un site belge http://www.ramifications.be/Anniversair ... tureck.htm : <i>C’est en peaufinant la pensée de Bach qu’elle est parvenue à libérer les lignes mélodiques des Variations Goldberg dont l’histoire fut longtemps et inextricablement liée à l’illustre Canadien Glenn Gould, d'ailleurs son grand admirateur ! A l’endroit même où Gould joue sur l’équilibre des mains pour libérer les tensions harmoniques et se consacrer entièrement aux lignes mélodiques, Tureck thésaurise et agrémente dans la rigueur le même discours dont elle extrait la moelle et qu’elle intellectualise avec détermination. Cette quête opiniâtre met en évidence un cheminement fondé sur la pensée musicale d’une harmonie d’ensemble qui doit être sans failles ni équivoque. N’hésitant pas lors de conférences à démontrer ses dires à l’aide d’un piano, d’un clavecin ou même d’un synthétiseur, elle clarifiait sa conception avec une hardiesse imparable, selon des schémas proches d’équations mathématiques dont elle sortait toujours victorieuse, verbalement et musicalement !</i>

C'est vrai qu'elle est est un peu plus "pianistique" que Glenn, cela fait du bien de comparer et d'alterner l'écoute de l'une et de l'autre. Et une chose est sûre : pas de frédonnement chez Tureck :-)

Une autre interprétation dont je voudrais bien posséder les CDs (hélas, ma bourse ne suit pas...) : celle de Tatiana Nikolaïeva, la grande dame du piano Russe (avec un grand "R") Image
Quelqu'un l'a déjà écouté ??
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quasimodo
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Message par quasimodo »

En effet, l'enregistrement de Nikolaïeva est très réputé mais je ne le connais pas.

En revanche je l'ai écoutée sur les P&F de Shostakovitch dont elle était la dédicataire et c'est excellent. Elle décéda d'un accident cardiaque après un récital consacré à ces P&F Op.87.
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Stereden
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Message par Stereden »

Merci Christophe pour ton enregistrement et le lien vers l'analyse de cette fugue : l'animation permet de bien suivre sur la partition les phases successives de l'oeuvre.
Pour mon goût, ton interprétation est trop sèche, sans doute en raison de l'absence de pédale. Je sais qu'il y a bien des débats sur la façon d'interpréter Bach au piano, et que mon goût n'est peut-être pas bien orthodoxe ...
De Bach, je ne joue que le célèbrissime premier prélude du premier livre BWV 846, peut-être avec trop de pédale (et avec quelques accrocs mais au bout de trois ou quatre tentatives d'enregistrement, je n'ai plus la motivation pour recommencer).
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