Petit casse tête pianistique amusant

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Samson
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Petit casse tête pianistique amusant

Message par Samson »

Si vous ne le connaissez pas, je vous livre ce petit jeu de mon cru qui a beaucoup amusé un jeune élève aujourd'hui.

Recette du deux préludes en un (genre "on a pas le temps pour en jouer deux") :

Prenez le 1er prélude du Clavier Bien tempéré, que aurez soigneusement appris par coeur pour le jouer de la main gauche (doigté 421-21/421).
Facile.

Jouer le maintenant avec un armure de do mineur (ne pas hésiter à mettre les pouces sur les touches noires dès le 2e mesure).
Plus compliqué.

Prenez le 2cd prélude du même recueil, dont aurez bien sûr appris au moins la main droite.

Reste plus qu'a jouer le deux ensembles au tempo du 1er prélude.
Pas simple du premier coup!

(En fait ça "colle" harmoniquement tout seul au debut, après il faut un peu adapter le plan de modulations et inventer une coda au passage)

On peu inventer des "cuisineries" de ce genre à perte de vue, ça aiguise la créativité sur de bonnes bases !
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

Bach a encore plein de secret à révéler ;)
Totalement fan de la 2ème Ballade de Chopin...
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Christof
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Re: Petit casse tête pianistique amusant

Message par Christof »

Peut-être que ces vidéos ont déjà été signalées dans le forum ?
En tous cas, c'est avec plaisir que je les signale ici

Contrapunctus 4 de l'art de la fugue :


Maintenant, voici ce que cela donne pour ce contrapunctus si les notes sont réécrites en miroir, c'est à-dire en inversant les écarts (par exemple si une note descend d'un demi-ton par rapport à la précédente (la première), elle doit monter d'un demi-ton à la place... ).Le schéma ci-dessous vous montrera mieux la recette à appliquer...
Image

Écouter le résultat



Ci-dessous, différentes combinaisons à partir d'une phrase musicale (tirée du canon 1 à 2 de l'Offrande musicale)... Le manuscrit décrit une séquence musicale unique qui doit être jouée d'avant en arrière et d'arrière en arrière....



Enfin, ce fil qui montre que la première étude de Chopin (opus 10 n°1) s'inspire du premier prélude de Bach du Clavier bien tempéré 1... (dommage, le pdf de la partition témoin n'est plus disponible, mais on peut entendre ce que cela donne un peu plus bas dans le fil)...
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dominique
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Re: Petit casse tête pianistique amusant

Message par dominique »

Bach ou Chopin.pdf
(99.46 Kio) Téléchargé 211 fois
Merci, Christof, d'avoir fair remonter le fil sur l'étude de Chopin à la mode Bach !
Je vous remets la partition.
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bernard
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Re: Petit casse tête pianistique amusant

Message par bernard »

sympas les vidéos, merci pour le partage Christof.

cela me fait penser à ce livre que j'ai lu il y a quelques années, passionnant mais ardu

https://zeboute-infocom.com/2011/02/28/ ... ificielle/
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Christof
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Re: Petit casse tête pianistique amusant

Message par Christof »

bernard183 a écrit : jeu. 17 janv., 2019 7:42 cela me fait penser à ce livre que j'ai lu il y a quelques années, passionnant mais ardu
https://zeboute-infocom.com/2011/02/28/ ... ificielle/
Merci Bernard d'avoir cité ce livre.

ImageImage
Les associations d'idées, c'est toujours incroyable. Après son "Gödel, Escher, Bach - Les brins d'une guirlande éternelle", Douglas Hofstadter a publié "Je suis une boucle étrange - Que veut dire «je» ? ", dans lequel il propose d'utiliser le concept de boucle étrange - dont parle aussi l'article que tu as cité-, pour décrire notre conscience.

Ce qui m'entraîne ici : pour en revenir à Bach, cela me fait penser alors à ce passage du livre "Musique de nuit" de Michel Schneider que je viens de rechercher :
Image
"La musique contrapuntique de Bach atteint son sommet dans l'Art de la fugue, fugue de fugues, autoréférence entre formes autoréférentes précisément parce que l’œuvre est construite sur un thème très simple, comme si l'horizontalité mélodique devait être réduite à l'extrême, ainsi que le développement tonal (toutes les fugues sont dans la même tonalité) pour laisser à la forme verticale, à l'entrelacement des voix, toute sa plénitude.
Cette forme, pourtant Bach ne l'achève pas. Non pas, comme l'ont dit de romanesques biographes, parce qu'il fut atteint de cécité peu avant que la main de la mort ne vienne desserrer ses doigts de la plume qui traçait les ultimes mesures de la fugue à trois voix de l'avant-dernier contrepoint, celle où apparaissait noté le nom propre de Bach*. Cette inachèvement n'est donc pas dû au hasard ou au destin, mais touche peut-être à des raisons plus fondamentales, tenant à la structure interne de l'oeuvre. Parvenu au point extrême de l'autoréférence - Bach écrivant le nom de Bach -, c'est comme si Bach devait disparaître, comme si l’œuvre désormais se refermait sur lui. Non que la mort de l'auteur ait condamné au silence l'ultime voix de l’œuvre : ce serait l’œuvre qui a enseveli l'auteur. Il y a donc plus qu'un expédient pour Bach, ou une préférence pour l'interprète dans le fait de "terminer" L'art de la fugue sur le Choral que Bach dicta à son beau-fils quelques jours avant de mourir. Le seul achèvement possible est en fait un élément rapporté, un autre morceau provenant d'une autre langue : la forme ne trouve son achèvement qu' hors d'elle-même.

(..) Bach pense Gödel pensant le monde dénombrable. Mais en même temps, l'art est lui-même incomplet, dédoublé. Escher, se peignant a toujours une main de reste. Bach composant ses labyrinthes harmoniques sait qu'il n'en est pas tout a fait l'auteur. Selon une telle perspective, Bach et la musique en général fournissent, en homologue avec celle de Gödel, une autre preuve d'incomplétude : "dire qu'on ne peut tout dire".


* sur cette fugue, le nom de BACH est transcrit par les notes : sib, la, do, si bécarre (en notation allemande) dans le 3ème sujet du contrepoint XIX.



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