Pourquoi Bach?
Re: Pourquoi Bach?
Ce que j'adore chez Bach, c'est la joie pure qu'il est capable de faire sortir de ses œuvres.
L'ouverture de la quatrième partita, par exemple, (la partita entière d'ailleurs) est tellement prenante, si je l'écoute, à chaque fois, je l'ai dans la tête, et, dès que j'y pense, le sourire me monte aux lèvres.
Bach est le créateur du bonheur, l'artisan de la joie. Il peut l'exprimer sous toutes ses formes, le bonheur rayonnant, la satisfaction discrète, l'heureuse oisiveté, ...
Quand il est mineur, il n'est jamais larmoyant, son écriture est toujours empreinte d'une noblesse, d'une dignité, jamais d'abattement. Comme Schubert, il fait preuve d'une pudeur et d'une retenue certaines.
L'ouverture de la quatrième partita, par exemple, (la partita entière d'ailleurs) est tellement prenante, si je l'écoute, à chaque fois, je l'ai dans la tête, et, dès que j'y pense, le sourire me monte aux lèvres.
Bach est le créateur du bonheur, l'artisan de la joie. Il peut l'exprimer sous toutes ses formes, le bonheur rayonnant, la satisfaction discrète, l'heureuse oisiveté, ...
Quand il est mineur, il n'est jamais larmoyant, son écriture est toujours empreinte d'une noblesse, d'une dignité, jamais d'abattement. Comme Schubert, il fait preuve d'une pudeur et d'une retenue certaines.
Re: Pourquoi Bach?
Je ne peux pas ne pas ajouter ma pierre à cet édifice... Bach, évidemment!
Pourtant, comme plusieurs autres l'ont écrit avant moi, ce n'était pas forcément la musique qui m'attirait le plus au départ. J'étais plutôt de sensibilité romantique, et j'aimais (j'aime) les choses torturées. Et c'est d'abord par ses oeuvres les plus romantiques (avant l'heure) que Bach m'a attiré. J'étais pré-adolescent quand j'ai été envoûté par ma mère jouant la Fantaisie chromatique et Fugue (elle m'apprit par la suite que je connaissais déjà cette oeuvre "de l'intérieur", elle l'avait jouée à un examen pendant qu'elle m'attendait). Evidemment aussi, j'adorais l'inévitable Toccata et Fugue en ré mineur (et j'ai autant aimé par la suite celle en ré dorien). J'aimais également la fantaisie en do mineur pour clavecin... toutes ces oeuvres (et d'autres que j'ai découvertes par la suite), pour moi, anticipent les romantiques comme aucun des contemporains de Bach n'était en mesure de le faire.
Par la suite, je tombé dans le Clavier bien tempéré pour ne plus jamais en ressortir. Ce qui m'apparaissait tout d'abord comme une oeuvre austère, rebutante et uniquement didactique (sauf pour les quelques préludes et fugues les plus connus, que jouait également ma mère) révéla subitement sa vraie nature: un condensé plus multiforme et varié -mais aussi plus concis, comme dit plus haut, il n'y a rien à jeter, même lorsque le thème d'un morceau est un peu moins joli- qu'aucun auteur n'en a jamais proposé. Et quel plaisir à "déchiffrailler" (j'apprenais à l'époque tout seul et n'importe comment). Comme dit plus haut, même ânonné par un gougnafier, Bach restait beau. Tout autre auteur mal joué -en particulier Beethoven- ne ressemblait à rien.
Partant de là, et surtout du fait que Bach ne se répétait pratiquement jamais, il y avait toujours quelque chose de nouveau à découvrir, il était évident qu'il me fallait connaître le reste de son oeuvre, ce qui fut fait au fur et à mesure. Quasi méprisé de son vivant pour sa musique que personne ou presque ne comprenait, Bach composait pour son propre plaisir et celui de sa famille, sauf sa musique religieuse, qui lui imposait de pondre des cantates tous les dimanches, et dans laquelle on trouve des redites (et beaucoup de réarrangements). Mais on reste loin des productions quasi commerciales que pouvaient parfois produire ses successeurs.
Et donc, ce qui fait que Bach est le plus grand, c'est que non content d'avoir fait faire un bond de géant à la musique, il est le seul à condenser toutes les qualités des autres compositeurs, dans tous les registres musicaux possibles. D'ailleurs, tous les "grands" qui lui ont succédé ont été nourris à sa musique, il est le plus universel de ce point de vue. En tant que pianistes, beaucoup ici mettent Chopin au pinacle, mais il ne faut pas oublier que Chopin n'a pratiquement composé que pour le piano, et essentiellement dans un registre musical qui lui est propre. Pour ma part, ce que je préfère chez lui (et je ne m'en lasse pas), ce sont ses oeuvres qui, précisément, transcendent le clavier bien tempéré, en particulier ses études et ses préludes. Bach ne disposait pas des capacités du piano, Chopin est, comme dit plus haut, celui qui a libéré l'écriture pour piano (encore qu'il ne faille pas oublier les contributions de Liszt).
Bref, ne dites jamais que Bach, c'est de la musique abstraite et sans âme, parce que ce n'est pas vrai, il n'y a qu'à songer à la ferveur religieuse avec laquelle il écrivait toutes ses compositions. Ce n'est pas à travers cette ferveur que je les apprécie, mais celle-ci est la preuve qu'il n'écrivait pas comme un robot. Dites plutôt que vous n'arrivez pas à vibrer avec cette musique, et que c'est bien dommage parce que vous ratez quelque chose d'essentiel (c'est ce que je me dis avec d'autres compositeurs, parfois).
Quant au fait que cette musique soit trop riche et trop parfaite dans sa construction, depuis quand faut-il trouver laid un palais ou un bâtiment au prétexte qu'il est richement orné et que ses formes sont géométriquement parfaites? Faut-il n'aimer que l'insipide arche de la Défense placée en travers soi-disant pour faire moderne, alors que c'est uniquement pour des raisons d'ingénierie sous-terraine (passage du RER)?
Pourtant, comme plusieurs autres l'ont écrit avant moi, ce n'était pas forcément la musique qui m'attirait le plus au départ. J'étais plutôt de sensibilité romantique, et j'aimais (j'aime) les choses torturées. Et c'est d'abord par ses oeuvres les plus romantiques (avant l'heure) que Bach m'a attiré. J'étais pré-adolescent quand j'ai été envoûté par ma mère jouant la Fantaisie chromatique et Fugue (elle m'apprit par la suite que je connaissais déjà cette oeuvre "de l'intérieur", elle l'avait jouée à un examen pendant qu'elle m'attendait). Evidemment aussi, j'adorais l'inévitable Toccata et Fugue en ré mineur (et j'ai autant aimé par la suite celle en ré dorien). J'aimais également la fantaisie en do mineur pour clavecin... toutes ces oeuvres (et d'autres que j'ai découvertes par la suite), pour moi, anticipent les romantiques comme aucun des contemporains de Bach n'était en mesure de le faire.
Par la suite, je tombé dans le Clavier bien tempéré pour ne plus jamais en ressortir. Ce qui m'apparaissait tout d'abord comme une oeuvre austère, rebutante et uniquement didactique (sauf pour les quelques préludes et fugues les plus connus, que jouait également ma mère) révéla subitement sa vraie nature: un condensé plus multiforme et varié -mais aussi plus concis, comme dit plus haut, il n'y a rien à jeter, même lorsque le thème d'un morceau est un peu moins joli- qu'aucun auteur n'en a jamais proposé. Et quel plaisir à "déchiffrailler" (j'apprenais à l'époque tout seul et n'importe comment). Comme dit plus haut, même ânonné par un gougnafier, Bach restait beau. Tout autre auteur mal joué -en particulier Beethoven- ne ressemblait à rien.
Partant de là, et surtout du fait que Bach ne se répétait pratiquement jamais, il y avait toujours quelque chose de nouveau à découvrir, il était évident qu'il me fallait connaître le reste de son oeuvre, ce qui fut fait au fur et à mesure. Quasi méprisé de son vivant pour sa musique que personne ou presque ne comprenait, Bach composait pour son propre plaisir et celui de sa famille, sauf sa musique religieuse, qui lui imposait de pondre des cantates tous les dimanches, et dans laquelle on trouve des redites (et beaucoup de réarrangements). Mais on reste loin des productions quasi commerciales que pouvaient parfois produire ses successeurs.
Et donc, ce qui fait que Bach est le plus grand, c'est que non content d'avoir fait faire un bond de géant à la musique, il est le seul à condenser toutes les qualités des autres compositeurs, dans tous les registres musicaux possibles. D'ailleurs, tous les "grands" qui lui ont succédé ont été nourris à sa musique, il est le plus universel de ce point de vue. En tant que pianistes, beaucoup ici mettent Chopin au pinacle, mais il ne faut pas oublier que Chopin n'a pratiquement composé que pour le piano, et essentiellement dans un registre musical qui lui est propre. Pour ma part, ce que je préfère chez lui (et je ne m'en lasse pas), ce sont ses oeuvres qui, précisément, transcendent le clavier bien tempéré, en particulier ses études et ses préludes. Bach ne disposait pas des capacités du piano, Chopin est, comme dit plus haut, celui qui a libéré l'écriture pour piano (encore qu'il ne faille pas oublier les contributions de Liszt).
Bref, ne dites jamais que Bach, c'est de la musique abstraite et sans âme, parce que ce n'est pas vrai, il n'y a qu'à songer à la ferveur religieuse avec laquelle il écrivait toutes ses compositions. Ce n'est pas à travers cette ferveur que je les apprécie, mais celle-ci est la preuve qu'il n'écrivait pas comme un robot. Dites plutôt que vous n'arrivez pas à vibrer avec cette musique, et que c'est bien dommage parce que vous ratez quelque chose d'essentiel (c'est ce que je me dis avec d'autres compositeurs, parfois).
Quant au fait que cette musique soit trop riche et trop parfaite dans sa construction, depuis quand faut-il trouver laid un palais ou un bâtiment au prétexte qu'il est richement orné et que ses formes sont géométriquement parfaites? Faut-il n'aimer que l'insipide arche de la Défense placée en travers soi-disant pour faire moderne, alors que c'est uniquement pour des raisons d'ingénierie sous-terraine (passage du RER)?
Re: Pourquoi Bach?
Je n'ai rien à ajouter au message de Midas. Je suis d'accord avec tout ce que tu dis.
Re: Pourquoi Bach?
Un sujet "anti Bach" aurait été plus amusant.
Bach est d'abord pratique quand on apprend le piano. Il y a des oeuvres pour les petits niveaux comme pour les grands qui sont intéressantes à étudier... Et belles (ce qui n'est pas si fréquent...) !
Je dirais que même pour ceux qui se destinent à jouer plutôt d'autres genres que du Classique, Bach est un des rares passages "obligés" (à moins d'y être particulièrement allergique, avoir un mot du médecin, etc). Nombreux sont les pianistes de jazz qui en jouent régulièrement, ne serait-ce que par "hygiène" (ce n'est pas joliment dit, mais il y a un peu de ça). Un prélude comme le Ré majeur de CBT1 peut-être pris comme un excellent exercice technique de main droite.
Après, je n'abonderai pas forcément dans le côté soi-disant "universel" de sa musique, qui l'est surtout tant qu'on reste dans le monde occidental ou parmi les amateurs de musique.
Je me souviens de mon prof d'écriture qui nous avait conseillé d'acheter les chorales de Bach pour en étudier, mais aussi en nous disant que c'est le genre de musique qu'on peut ressortir lorsqu'on se retrouve dans un creux de la vague comme il peut arriver dans l'existence. Ca sentait le vécu et c'était assez fort...
Bach est d'abord pratique quand on apprend le piano. Il y a des oeuvres pour les petits niveaux comme pour les grands qui sont intéressantes à étudier... Et belles (ce qui n'est pas si fréquent...) !
Je dirais que même pour ceux qui se destinent à jouer plutôt d'autres genres que du Classique, Bach est un des rares passages "obligés" (à moins d'y être particulièrement allergique, avoir un mot du médecin, etc). Nombreux sont les pianistes de jazz qui en jouent régulièrement, ne serait-ce que par "hygiène" (ce n'est pas joliment dit, mais il y a un peu de ça). Un prélude comme le Ré majeur de CBT1 peut-être pris comme un excellent exercice technique de main droite.
Après, je n'abonderai pas forcément dans le côté soi-disant "universel" de sa musique, qui l'est surtout tant qu'on reste dans le monde occidental ou parmi les amateurs de musique.
Je me souviens de mon prof d'écriture qui nous avait conseillé d'acheter les chorales de Bach pour en étudier, mais aussi en nous disant que c'est le genre de musique qu'on peut ressortir lorsqu'on se retrouve dans un creux de la vague comme il peut arriver dans l'existence. Ca sentait le vécu et c'était assez fort...
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Pourquoi Bach?
Tu veux dire qu'on joue un peu de jazz et ensuite on tire la chasse avec un bon Bach (joué PQ de préférence) ?Gracou a écrit :Nombreux sont les pianistes de jazz qui en jouent régulièrement, ne serait-ce que par "hygiène"
Re: Pourquoi Bach?
Mais quel vilain tu fais, toi...
Pour parler du top, Keith Jarrett ne se cache pas de beaucoup travailler Bach.
Le problème quand on se centre sur le jazz, c'est qu'on fait beaucoup d'improvisation, et donc qu'on fait des choses techniquement assimilées (globalement). Il faut donc trouver des sources extérieures pour travailler la technique, qui peuvent être des exercices, des oeuvres classiques ou des relevés de jazz. L'intérêt du travail du répertoire classique peut être multiple pour un jazzeux : technique, mais aussi pour aller puiser de nombreux éléments du langage, pouvant relever d'idées mélodiques, d'enchaînements harmoniques, d'arrangement ou de manière d'envisager l'instrument.
Bref, le bon jazzeux (c'est comme le bon ou le mauvais chasseur) ne rechignera pas à aller fureter chez les anciens compositeurs. D'ailleurs, ce n'est pas nouveau. Le piano jazz s'est énormément développé depuis un siècle car ces pianistes allaient aussi travailler le répertoire classique (comme l'ont fait Fats Waller ou Bill Evans, par exemple, et tant d'autres).
Ha, si les classiqueux allaient autant travailler les autres répertoires que le leur, comme le font les jazzeux... (paf, la petite attaque gratuite, mesquine et trollesque du mardi matin ).
Pour parler du top, Keith Jarrett ne se cache pas de beaucoup travailler Bach.
Le problème quand on se centre sur le jazz, c'est qu'on fait beaucoup d'improvisation, et donc qu'on fait des choses techniquement assimilées (globalement). Il faut donc trouver des sources extérieures pour travailler la technique, qui peuvent être des exercices, des oeuvres classiques ou des relevés de jazz. L'intérêt du travail du répertoire classique peut être multiple pour un jazzeux : technique, mais aussi pour aller puiser de nombreux éléments du langage, pouvant relever d'idées mélodiques, d'enchaînements harmoniques, d'arrangement ou de manière d'envisager l'instrument.
Bref, le bon jazzeux (c'est comme le bon ou le mauvais chasseur) ne rechignera pas à aller fureter chez les anciens compositeurs. D'ailleurs, ce n'est pas nouveau. Le piano jazz s'est énormément développé depuis un siècle car ces pianistes allaient aussi travailler le répertoire classique (comme l'ont fait Fats Waller ou Bill Evans, par exemple, et tant d'autres).
Ha, si les classiqueux allaient autant travailler les autres répertoires que le leur, comme le font les jazzeux... (paf, la petite attaque gratuite, mesquine et trollesque du mardi matin ).
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Re: Pourquoi Bach?
Ben oui mais c'est pas évident d'essayer de travailler du répertoire qui n'est pas écrit !
(bon il y a quand même des transcriptions des concerts de Jarett)
Est-ce que les musiciens de jazz travaillent aussi Ravel, Messiaen, Ligeti, Bartok, Stravinsky, etc. ? Là il y a plein de choses "nouvelles" qui pourraient être intégrées et assimilées !
Mais je crois que ça se fait dans le jazz fusion ou autre (je sais plus comment s'appelle ce style )
(bon il y a quand même des transcriptions des concerts de Jarett)
Est-ce que les musiciens de jazz travaillent aussi Ravel, Messiaen, Ligeti, Bartok, Stravinsky, etc. ? Là il y a plein de choses "nouvelles" qui pourraient être intégrées et assimilées !
Mais je crois que ça se fait dans le jazz fusion ou autre (je sais plus comment s'appelle ce style )
Re: Pourquoi Bach?
Quand on y pense, s'atteler à travailler un répertoire écrit n'est pas évident non plus. Combien passons-nous d'années avant de pouvoir lire correctement quelques notes avec leurs rythmes, leurs nuances, leurs phrasé, etc. Plus sérieusement, peut-être que cela vient des profs aussi. Je n'ai tout simplement jamais entendu parler d'un prof de piano classique qui faisait bosser sérieusement du jazz (ou d'autres répertoires) à ses élèves. Et comme c'est parmi ces élèves que se trouvent les futurs profs... Enfin j'arrête là sur ce sujet, je vais encore passer pour un anti-classiqueux-conservatoires primaire tendance crypto-progressiste prônant les mariages musicaux pour tous.
Pour ce qui est des autres pianistes de jazz, tout dépend des gens (et de leurs niveaux). Parmi les grands noms, je dirais que la plupart travaillent sérieusement les noms que tu as cité (Jarrett, Bill Evans, Oscar Peterson, Chick Corea). Charlie Parker avait une admiration connue pour Stravinsky, Wayne Shorter parle énormément des compositeurs classiques dans ses interviews.
Le but n'est souvent pas de jouer ces oeuvres en public, mais de les décortiquer, de se les approprier, de les faire siennes, d'une certaine manière. On peut par exemple avoir envie d'aller chercher des accords (ou des manières de les jouer, de les décomposer) dans du Schönberg sans avoir dans l'idée d'un jour le jouer ou l'enregistrer.
Les frontières sont plus minces qu'elles n'y paraissent entre grands compositeurs ou musiciens, qu'il s'agisse de jazz, de classique ou d'autre style, de même qu'elles sont minces entre les genres si on s'amuse à comparer certaines choses du contemporain avec d'autres du jazz contemporain par exemple.
Pour ce qui est des autres pianistes de jazz, tout dépend des gens (et de leurs niveaux). Parmi les grands noms, je dirais que la plupart travaillent sérieusement les noms que tu as cité (Jarrett, Bill Evans, Oscar Peterson, Chick Corea). Charlie Parker avait une admiration connue pour Stravinsky, Wayne Shorter parle énormément des compositeurs classiques dans ses interviews.
Le but n'est souvent pas de jouer ces oeuvres en public, mais de les décortiquer, de se les approprier, de les faire siennes, d'une certaine manière. On peut par exemple avoir envie d'aller chercher des accords (ou des manières de les jouer, de les décomposer) dans du Schönberg sans avoir dans l'idée d'un jour le jouer ou l'enregistrer.
Les frontières sont plus minces qu'elles n'y paraissent entre grands compositeurs ou musiciens, qu'il s'agisse de jazz, de classique ou d'autre style, de même qu'elles sont minces entre les genres si on s'amuse à comparer certaines choses du contemporain avec d'autres du jazz contemporain par exemple.
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Re: Pourquoi Bach?
Bach n'est pas mon compositeur préféré, loin de là. Je dis ça très sereinement, malgré le fait que, depuis que j'ai repris les cours il y a 3 ans, j'ai toujours un morceau de Bach en cours d'apprentissage. Cette affirmation pourrait donc paraître fausse.
Alors pourquoi toujours Bach ? (alors que ce n'est pas mon compositeur préféré) ? Pourquoi cette acharnement ?
Tout simplement car mon but dans l'apprentissage du piano est de progresser, et je pense que la musique pour clavier de Bach est un des meilleurs moyen de progresser.
En voici les 4 grandes raisons :
1) Bach fait travailler la rigueur : une note fausse dans un morceau de Bach s'entend plus que chez les autres compositeurs (car toutes les notes, y compris la main gauche, font parties d'une mélodie).
2) Bach fait travailler l'écoute : il faut entendre chaque voix. Cela peut servir tout le temps, notamment lorsqu'on travaille avec d'autres musiciens. En quelque sorte, lorsqu'on travaille Bach, on travaille avec plusieurs musiciens : 1 musicien pour chaque voix.
3) Bach fait travailler la technique digitale : l'indépendance des doigts. En principe on joue sans pédale, ou parcimonieusement. On peut se concentrer alors sur les autres aspects, dont l'aspect digitale.
4) Bach est plaisant à jouer. On apprend et on se fait plaisir car on aboutit à un "vrai" morceau. On peut progresser en faisant du Hanon, je n'en doute pas (je n'en ai jamais joué), mais quel plaisir y prend-on ? Que présentez à sa famille/ses amis à la fin d'une période d'apprentissage ?
Et je terminerai par une phrase : si j'ai fais des progrès dernièrement, j'estime que je le dois à 50% à mon prof, à 40% à Bach, et à 10% au reste des compositeurs : cela en dit long sur l'importance qu'à Bach à mes yeux.
Alors pourquoi toujours Bach ? (alors que ce n'est pas mon compositeur préféré) ? Pourquoi cette acharnement ?
Tout simplement car mon but dans l'apprentissage du piano est de progresser, et je pense que la musique pour clavier de Bach est un des meilleurs moyen de progresser.
En voici les 4 grandes raisons :
1) Bach fait travailler la rigueur : une note fausse dans un morceau de Bach s'entend plus que chez les autres compositeurs (car toutes les notes, y compris la main gauche, font parties d'une mélodie).
2) Bach fait travailler l'écoute : il faut entendre chaque voix. Cela peut servir tout le temps, notamment lorsqu'on travaille avec d'autres musiciens. En quelque sorte, lorsqu'on travaille Bach, on travaille avec plusieurs musiciens : 1 musicien pour chaque voix.
3) Bach fait travailler la technique digitale : l'indépendance des doigts. En principe on joue sans pédale, ou parcimonieusement. On peut se concentrer alors sur les autres aspects, dont l'aspect digitale.
4) Bach est plaisant à jouer. On apprend et on se fait plaisir car on aboutit à un "vrai" morceau. On peut progresser en faisant du Hanon, je n'en doute pas (je n'en ai jamais joué), mais quel plaisir y prend-on ? Que présentez à sa famille/ses amis à la fin d'une période d'apprentissage ?
Et je terminerai par une phrase : si j'ai fais des progrès dernièrement, j'estime que je le dois à 50% à mon prof, à 40% à Bach, et à 10% au reste des compositeurs : cela en dit long sur l'importance qu'à Bach à mes yeux.
Ma chaine youtube : http://www.youtube.com/MrBigrounours
Re: Pourquoi Bach?
Ah, dans ce domaine, je pense que Mozart ou Haydn sont bien plus impitoyables. Mozart surtout demande une telle précision à tous les niveaux que c'est parfois décourageant à travailler.bigrounours a écrit : 1) Bach fait travailler la rigueur : une note fausse dans un morceau de Bach s'entend plus que chez les autres compositeurs (car toutes les notes, y compris la main gauche, font parties d'une mélodie).
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Re: Pourquoi Bach?
Je connais très peu Mozart, c'est souvent trop "frivole" sa musique pour piano (en fait je suis allergique à sa marche turque je crois). Néanmoins j'ai travaillé récemment un mouvement lent d'une de ses sonates, mais ce mouvement était (très) lent, et pas trop de difficultés techniques, je n'ai pas pu me faire une idée précise sur la question.nox a écrit :Ah, dans ce domaine, je pense que Mozart ou Haydn sont bien plus impitoyables. Mozart surtout demande une telle précision à tous les niveaux que c'est parfois décourageant à travailler.bigrounours a écrit : 1) Bach fait travailler la rigueur : une note fausse dans un morceau de Bach s'entend plus que chez les autres compositeurs (car toutes les notes, y compris la main gauche, font parties d'une mélodie).
Ayant travaillé une sonate de Haydn, j'ai trouvé ça moins impitoyable que Bach du point de vue de la rigueur, mais encore une fois ça venait peut être du morceau en lui même.
En revanche chez Bach, je trouve que la moindre faute s'entend, et ce dans n'importe lesquels de ses morceaux.
Ma chaine youtube : http://www.youtube.com/MrBigrounours
Re: Pourquoi Bach?
En recherchant dans le wikipédia de Richter ceci :
"après s'être rendu compte que depuis des décennies il jouait une fausse note (un fa dièse au lieu d'un fa naturel) dans le Concerto Italien de Bach, il insista pour que des excuses détaillées fussent imprimées sur la pochette du CD contenant l'enregistrement de cette œuvre."
Je suis tombé sur cette phrase de Richter :
« Il ne fait aucun mal d'écouter Bach, de temps en temps, même si ce n'est qu'une question d'hygiène !!! »
"après s'être rendu compte que depuis des décennies il jouait une fausse note (un fa dièse au lieu d'un fa naturel) dans le Concerto Italien de Bach, il insista pour que des excuses détaillées fussent imprimées sur la pochette du CD contenant l'enregistrement de cette œuvre."
Je suis tombé sur cette phrase de Richter :
« Il ne fait aucun mal d'écouter Bach, de temps en temps, même si ce n'est qu'une question d'hygiène !!! »
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Pourquoi Bach?
C'est peut-être de là que mon prof tirait sa formule lorsqu'il me disait que "c'est le meilleur médicament possible au piano", pour me donner au moins une bonne raison d'en jouer, tant je n'aimais pas ça (ce n'est pas comme si j'avais eu le choix, mais au moins je pouvais me dire que ça servait à quelque chose).Gracou a écrit :Je suis tombé sur cette phrase de Richter :
« Il ne fait aucun mal d'écouter Bach, de temps en temps, même si ce n'est qu'une question d'hygiène !!! »
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Re: Pourquoi Bach?
et ça marche pour toi ?Okay a écrit :C'est peut-être de là que mon prof tirait sa formule lorsqu'il me disait que "c'est le meilleur médicament possible au piano", pour me donner au moins une bonne raison d'en jouer, tant je n'aimais pas ça (ce n'est pas comme si j'avais eu le choix, mais au moins je pouvais me dire que ça servait à quelque chose).
Re: Pourquoi Bach?
Je dois reconnaitre que oui, avant de travailler du Bach avec lui je ne savais pas vraiment jouer legato et encore moins dessiner le phrasé. Aujourd'hui quand j'en travaille, ça soigne clairement mon jeu car le contrôle du son y est plus draconien qu'ailleurs. Lorsque je rechange de repertoire, je dois dire que je sens mon jeu digital purifié par rapport à avant. C'est une bonne chose de toujours avoir un Bach sur le feu.
Mon prof m'a fait commencer par l'invention en sol mineur à 3 voix (mon tout premier morceau avec lui), puis plus tard 2 ou 3 préludes et fugues, et comme je n'y trouvais toujours pas goût il m'a donné l'année suivante la 6e partita en entier. Avec beaucoup d'intelligence, il a longuement commenté et m'a demandé de bien prendre conscience de la démarche que Bach annonce :
Avec mes restes d'allemand et un coup de pouce de Google Translate, ma traduction en serait (c'est du vieil allemend, donc je suis peut-être tombé approximativement) : "Exercice pour clavier composé de Préludes, Allemandes, Courantes, Sarabandes, Gigues, Menuets et autres galanteries;
composé pour le plaisir des amoureux de la musique
Par Jean-Sebastien Bach."
C'est quand même une intention extraordinaire, déclarée si ouvertement en page de couverture des 6 partitas. Bach, qui a tant écrit de "Klavierübungen" (textuellement des exercices, dont le CBT entier) avec une visée didactique, déclare cette fois composer avec pour fin en soi le plaisir des amoureux de la musique (si je traduis bien). Il s'agit d'y exercer autre chose que les doigts cette fois-ci. Peut-être le coeur ?
Autrement dit, voilà Bach qui nous affirme que son objectif de composition était avant tout dicté par des préoccupations de plaisir esthétique musical. Celà ne veut pas dire que les partitas ne soient pas d'un artisanat aussi sur que le reste de sa production, mais elles ont une place à part, leur projet a une ambition artistique sans précédent dans sa musique pour clavier.
J'ai donc joué le jeu au propre comme au figuré, à penser au but de ces pièces en les travaillant, et c'est là que j'ai commencé à enfin changer un peu d'avis.
Mon prof m'a fait commencer par l'invention en sol mineur à 3 voix (mon tout premier morceau avec lui), puis plus tard 2 ou 3 préludes et fugues, et comme je n'y trouvais toujours pas goût il m'a donné l'année suivante la 6e partita en entier. Avec beaucoup d'intelligence, il a longuement commenté et m'a demandé de bien prendre conscience de la démarche que Bach annonce :
Sacré titre pour un recueil dont les noms des pièces le composant ressemblent à tant d'autres, non ?Clavier Übung
Bestehend in Praeludien, Allemanden, Couranten, Sarabanden, Giguen, Menuetten, und andern Galantieren;
Denen Liebhabern zur Gemüths Ergoetzung verfertiget
Von Johann Sebastian Bach
Avec mes restes d'allemand et un coup de pouce de Google Translate, ma traduction en serait (c'est du vieil allemend, donc je suis peut-être tombé approximativement) : "Exercice pour clavier composé de Préludes, Allemandes, Courantes, Sarabandes, Gigues, Menuets et autres galanteries;
composé pour le plaisir des amoureux de la musique
Par Jean-Sebastien Bach."
C'est quand même une intention extraordinaire, déclarée si ouvertement en page de couverture des 6 partitas. Bach, qui a tant écrit de "Klavierübungen" (textuellement des exercices, dont le CBT entier) avec une visée didactique, déclare cette fois composer avec pour fin en soi le plaisir des amoureux de la musique (si je traduis bien). Il s'agit d'y exercer autre chose que les doigts cette fois-ci. Peut-être le coeur ?
Autrement dit, voilà Bach qui nous affirme que son objectif de composition était avant tout dicté par des préoccupations de plaisir esthétique musical. Celà ne veut pas dire que les partitas ne soient pas d'un artisanat aussi sur que le reste de sa production, mais elles ont une place à part, leur projet a une ambition artistique sans précédent dans sa musique pour clavier.
J'ai donc joué le jeu au propre comme au figuré, à penser au but de ces pièces en les travaillant, et c'est là que j'ai commencé à enfin changer un peu d'avis.
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Re: Pourquoi Bach?
Je suis presque sûr que tu as commencé à sentir les progrès "dûs" à Bach seulement à partir du moment où tu as aimé en jouer.
Je cite bigrounours:
Je cite bigrounours:
bigrounours a écrit :pour moi, pour progresser, il faut avant tout aimer ce qu'on fait, le moteur est là.
Re: Pourquoi Bach?
Et bien je dois reconnaître que non. J'ai appris à faire certaines choses via Bach (je n'avais jamais entendu parler du poids, etc) que j'aurais peut-être et sans doute pu apprendre ailleurs. Mais chez Bach c'est si épuré, il n'y a pas grand chose à quoi de raccrocher si ces choses la ne sont pas au point. Disons que j'aurais pu faire ce genre de progrès avec de la musique que j'aimais davantage, mais ça aurait été malgré tout un "moins bon médicament", car noyé avec beaucoup d'autres choses.
C'est le contraire en fait, j'ai commencé à l'apprécier quand j'ai eu les outils permettant de me faire plaisir. Peut être finalement que je n'aimais pas car j'étais tout à fait incapable de me rendre sa musique plaisante à mes oreilles. C'est tellement difficile.
C'est le contraire en fait, j'ai commencé à l'apprécier quand j'ai eu les outils permettant de me faire plaisir. Peut être finalement que je n'aimais pas car j'étais tout à fait incapable de me rendre sa musique plaisante à mes oreilles. C'est tellement difficile.
Re: Pourquoi Bach?
Bon quel est le(s) substituts pour les effets de Bach ?
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Re: Pourquoi Bach?
Ce que je veux dire, c'est que je pense que tu n'as véritablement commencé à tirer profit de Bach qu'à partir du moment où tu as su ce que tu voulais obtenir (comme son, comme phrasé, comme exécution, comme résultat) en le travaillant. Tu dis toi-même que tu "aurais sans doute pu apprendre ce que tu y as appris ailleurs."
Mon propos est que Bach ni aucun autre compositeur ne possède un "pouvoir curatif intrinsèque" (ou bien alors, qu'attend-on pour le canoniser ? ), il n'y aucune magie, ni de "passage obligé". Va-t-on considérer indispensable à un chanteur lyrique de travailler du gospel pour améliorer son son lyrique ? A un chanteur de rock de travailler du lyrique ? Ca n'a pas de sens. Pourquoi absolument devoir travailler de la technique dans Bach pour pouvoir jouer du jazz ? (par contre travailler Bach comme ouverture sur d'autres styles et enrichir le sien, oui)
Cela dit, je ressens comme toi chez les pièces (du moins, ses '"klavierübung") de Bach, un côté "systématique" des lignes musicales (tu appelles ça "épuré", c'est bien plus élégant ), qui fait que la décomposition en éléments simples facillite grandement le travail, d'où le côté extrêmement pédagogique. Par exemple dans Beethoven, il y a tout un tas de choses qui semblent se mélanger, c'est plus difficile de progresser sur tous les aspects en même temps (je comprends maintenant pourquoi j'ai autant de mal ).
Dans tous les cas, un travail efficace ne peut se concevoir que lorsqu'on apprécie le son qu'on produit, qu'on s'écoute alors intensément, qu'on se dit qu'on pourrait l'écouter pendant des heures, qu'on est heureux de le répéter et de l'améliorer. Quand ce soit dans une pièce de Bach ou autre. J'arrive vraiment à mettre le doigt dessus ces derniers temps.
J'arrive presque à comprendre pourquoi les inventions de Bach (certaines) me rebutaient tout jeune. Cette musique archaïque (toutes ces quartes qui sonnent si dur et entrecoupées trop rarement pas des tierces ou des sixtes !), ces motifs répétitifs lassants qu'on ne perçoit que comme mécaniques, cette absence de "liberté", de flexion dans les phrases... Ca rendait impossible la recherche d'un "beau son".
Aujourd'hui je n'ai évidemment plus du tout le même avis. Bach a commencé à me parler !
(à part ça, il est vrai que techniquement, travailler le son gospel permet d'améliorer le son lyrique, et une composante technique du son lyrique peut également aider à améliorer son son gospel. On parle bien là de la technique d'émission vocale du son. Mais il n'y a nul besoin de travailler du répertoire gospel/lyrique si on n'aime pas ça !)
Mon propos est que Bach ni aucun autre compositeur ne possède un "pouvoir curatif intrinsèque" (ou bien alors, qu'attend-on pour le canoniser ? ), il n'y aucune magie, ni de "passage obligé". Va-t-on considérer indispensable à un chanteur lyrique de travailler du gospel pour améliorer son son lyrique ? A un chanteur de rock de travailler du lyrique ? Ca n'a pas de sens. Pourquoi absolument devoir travailler de la technique dans Bach pour pouvoir jouer du jazz ? (par contre travailler Bach comme ouverture sur d'autres styles et enrichir le sien, oui)
Cela dit, je ressens comme toi chez les pièces (du moins, ses '"klavierübung") de Bach, un côté "systématique" des lignes musicales (tu appelles ça "épuré", c'est bien plus élégant ), qui fait que la décomposition en éléments simples facillite grandement le travail, d'où le côté extrêmement pédagogique. Par exemple dans Beethoven, il y a tout un tas de choses qui semblent se mélanger, c'est plus difficile de progresser sur tous les aspects en même temps (je comprends maintenant pourquoi j'ai autant de mal ).
Dans tous les cas, un travail efficace ne peut se concevoir que lorsqu'on apprécie le son qu'on produit, qu'on s'écoute alors intensément, qu'on se dit qu'on pourrait l'écouter pendant des heures, qu'on est heureux de le répéter et de l'améliorer. Quand ce soit dans une pièce de Bach ou autre. J'arrive vraiment à mettre le doigt dessus ces derniers temps.
J'arrive presque à comprendre pourquoi les inventions de Bach (certaines) me rebutaient tout jeune. Cette musique archaïque (toutes ces quartes qui sonnent si dur et entrecoupées trop rarement pas des tierces ou des sixtes !), ces motifs répétitifs lassants qu'on ne perçoit que comme mécaniques, cette absence de "liberté", de flexion dans les phrases... Ca rendait impossible la recherche d'un "beau son".
Aujourd'hui je n'ai évidemment plus du tout le même avis. Bach a commencé à me parler !
(à part ça, il est vrai que techniquement, travailler le son gospel permet d'améliorer le son lyrique, et une composante technique du son lyrique peut également aider à améliorer son son gospel. On parle bien là de la technique d'émission vocale du son. Mais il n'y a nul besoin de travailler du répertoire gospel/lyrique si on n'aime pas ça !)
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Re: Pourquoi Bach?
Quand j'ai écouté ça (très jolie interprétation, PianoNewb, au passage!), je me suis vraiment dit qu'un bon prof pourrait en tirer d'excellents sinon meilleurs résultats en acceptant de le travailler avec un élève réticent à Bach et qui le lui proposerait. Qu'en pensez-vous ?Lee a écrit :Bon quel est le(s) substituts pour les effets de Bach ?