Pourquoi Bach?

[Berug]

http://www.youtube.com/watch?v=nir_Cq4a ... re=related

ah les fans...

[jeanphilippeherbien]

dans la 911 Martha met du swing et de l'andalou dans son jeu c'est .................... (.........)..............................

oui je deviens pur fan depuis que je comprends ce que jouer du piano peut vouloir dire.

[partita]

merci Bergamotte,,
je vais demain en ville ,, et j'achète les partitas,,,,,, j'adore !!!

[dominique]

dans la 911 Martha met du swing et de l'andalou dans son jeu c'est .................... (.........)..............................

oui je deviens pur fan depuis que je comprends ce que jouer du piano peut vouloir dire.

Et alors ??? Enfin, une réponse ! Ça veut dire quoi, de jouer du piano ????

[jeanphilippeherbien]

ça veut dire que depuis que je m'escrime à pianoter pour parvenir à la musique,

je comprends mieux l'art de ces grands pianistes....

et je suis admiratif.......

Petrucciani/ Jamal/ Argerich .............. me mettent dans un état extatique

voilà pour préciser mon propos dominique....

[jeanphilippeherbien]

(Dominique au risque d'être ridicule je réponds pour moi.... je joue beaucoup Bach en ce moment......)

lorsque je joue Bach correctement,

tout à coup j'entends des chants, j'entends des voix, à tel point que parfois je m'arrêterais volontiers pour les écouter, mais je sais que le chant vient de la musique même alors je m'applique,
corps décontracté,
esprit concentré,
tempo,
mesure,
justesse,
alors, surgissent des accents qui parlent à celui qui joue, depuis son époque, et son histoire,
pour moi,
tantôt jazz,
tantôt musique orientale,
tantôt andalou.....
tantôt d'autres musiciens classiques,
et à nouveau un passage plus strict où se jouent un menuet, une fugue, retour à la source, une voix
simplicité de la mélodie,
invention des lignes de basses.......
et tenir tout un morceau dans cette rigueur qui permet d'entendre du neuf..........
j'ai l'impression que le génie de cet homme a été de nous contraindre à passer par des expériences musicales initiatiques.

quand la note ultime s'évanouit, j'ai vécu quelque chose d'unique

et je n'ai pas perdu ma vie.

JPH

[dominique]

Oui, certes, JP, la musique, on connait. Mais, jouer du piano, ça veut dire quoi ?

[jeanphilippeherbien]

que veux tu dire par

"jouer du piano ça veut dire quoi ?".........

je ne comprends pas ta question.......

[dominique]

dans la 911 Martha met du swing et de l'andalou dans son jeu c'est .................... (.........)..............................

oui je deviens pur fan depuis que je comprends ce que jouer du piano peut vouloir dire.

Juste, tu disais avoir compris ce que jouer du piano pouvait vouloir dire... Si c'est faire de la musique, je suis contente que tu aies compris, mais pour moi, c'était évident !Je m'attendais à une révélation sur le sens plus profond de tout ça ! Mais je m'en remettrai, ne t'inquiète pas.

[jeanphilippeherbien]

La révélation peut venir de toi qui as une pratique importante de Bach. Où en es tu ?

[dominique]

Sauf que moi, je ne recherche ni révélation, ni vérité suprême (de volaille), ni sens supérieur et universel de la musique ou de la vie. Et encore moins à imposer ma compréhension personnelle aux autres.
Pour ce qui est de Bach, j'en suis à encore et toujours l'admirer ; je n'en joue pas tous les jours, mais très souvent. J'ai des œuvres "dans mes doigts" - 1e et 6e partita, qques préludes et fugues, morceaux de suites - mais donc très peu. Surtout, je le lis et relis, principalement dans le CBT ou les chorals, mais je ne prends pas le temps d'en apprendre de nouveaux en ce moment. Je suis beaucoup plus sur les sonates de LvB.

[jeanphilippeherbien]

j'ai le droit de chercher le plaisir dans la musique de Bach,

la vérité, l'universel, la vie, on a le droit aussi de chercher...

je ne comprends pas ta critique, ou alors une volonté de recadrage de modérateur... mais je ne suis pas ton élève....

liberté de penser... on pose une question pourquoi Bach

je réponds, ou alors tu préfères que je retourne à la majorité silencieuse de ceux qui vous lisent et vous laissent écrire "entre vous " ?

y a pas de problème.

"Sauf que moi, je ne recherche ni révélation, ni vérité suprême (de volaille), ni sens supérieur et universel de la musique ou de la vie. Et encore moins à imposer ma compréhension personnelle aux autres."

ben moi non plus, tu me comprends très mal, et je ne cherche pas à apparaître sur un forum comme un prof, un pro, ou un modérateur, ou un type qui quémande la sympathie des autres......... les copains de cours de récré, passé l'âge... je cherche du plus fondamental.

ici je disais juste mon amour de Bach, tu trouves cela ridicule, ok, je me tais.

[Rubato]

Il n'en demeure pas moins vrai que se posent deux questions importantes :

1) Pourquoi la musique de Bach nous émeut-elle ? (pour beaucoup d'entre nous)
2) Pourquoi jouer Bach au piano est-il si fondamental ? (avec la même restriction).

Pour le 1) j'y ai déjà répondu en citant Zhu Xiao Mei qui dit, en gros, que la musique de Bach se déploie horizontalement et que cette construction, formelle diront certains, est magnifique.
Pour moi qui suis mathématicien, j'y retrouve un plaisir qui est autant dans l'écoute du "comment c'est fait" que du résultat.

Pour le point 2), je pense -mais cette une question qui mérite d'être posée -, que ce qui nous intéresse, nous autres pianistes (tous niveaux confondus), c'est que cet instrument à lui seul est un petit orchestre mais plus "humain" que l'orgue par exemple car le son produit l'est directement par un toucher sensible. Cette polyphonie, peu de compositeurs l'ont autant que développé que Bach. Elle engendre un dialogue entre plusieurs voix, qui pourraient être des voix humaines (qui est d'ailleurs le nom d'un registre à l'orgue). Peu d'instruments, peu de compositeurs ont cette faculté...(à mon avis ).

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:

[Marie-france]

Vous allez peut-être touver ce qui suit comme ridicule, mais mon idée est que ces voix qui s'entremêlent, c'est comme une araignée qui vous ficelle:
Un premier fil démarre, et alors qu'on le suit, un autre apparaît, il vient d'ailleurs, lui ressemble, puis arrive un autre et un autre, puis le premier revient, puis le deuxième etc.. on est comme embobiné, la proie de ses fils, prisonnier de toutes ces voix, et la note finale qui nous laisse pantois est la seule délivrance.
Alors il y a des gens qui n'aiment pas. En fait, ils ne se laissent pas prendre, regardant de loin (a priori, oreille moins affûtée, je ne sais pas). Et d'autres comme beaucoup d'entre nous, qui ne pouvons nous empêcher d'écouter et de se laisser prendre.
Ceci dit Argherich dans Bach c'est une merveille, mais Gould dans les Goldberg, c'est magnifique.
Et dire que je n'aimais pas Bach quand j'étais jeune (A priori d'ordre familial!)

[Chaupain]

Allez, ca fait du temps que j'ai pas pris la parole dans ce forum...bien que je le suive toujours regulierement.

Alors je vais le faire pour donner cette parole a quelqu'un d'autre, Catherine David, dont le premier chapitre de "Crescendo" est consacre a Bach:

" Par la fenêtre du salon j'entends le piano bouillir sous les doigts agiles de mon père. Concerto de Bach en la majeur. Les arpèges rebondissent, dopés par les trilles. Je rentre de l'école, la vie est belle à pleurer, comme dans un film de Capra. La main gauche, de croche en croche, se fait violoncelle, doum, doum, doum et voici que le second thème, déjà, prend appui sur un fa dièse jouissif, puis monte, redescend, se transforme, s'envole et gambade, coeur battant, promeneur à quatre temps, acrobate des harmonies. [...]
Bach est le compositeur avec lequel un pianiste tend à passer le plus de temps, la terre ferme à laquelle il revient entre deux errances, entre Brahms et Debussy, entre Schumann et Liszt. Comme les exercices à la barre des danseurs, mieux que les sempiternels Czerny ou Hanon qui n'assouplissent que les doigts, Bach peut servir d'echauffement, d'exercice. Sa rigueur est contagieuse, son austère beauté favorise le receuillement, oblige à la transparence, la précision. Chez Bach, le pianiste a rendez-vous avec le centre de lui-même dans l'intimité du clavier. [...] Bach, à la fois mobile et immuable, géométrique et sensible, Héraclite et Parménide, cristal de temps resplendissant. La moindre page de Bach fait naitre un espace clair, ou l'esprit peut aller danser ce soir, loin des petites misères."

[Rubato]

Ce teste est très beau et donne envie d'acheter le livre !
Je vois ce que veut dire Marie-France mais je ne me sens pas prisonnier de Bach, bien au contraire.
Pour illustrer cela, j'ai enregistré un court extrait de la grande fugue en la mineur BWV 543 pour orgue, transcrite par Liszt.
C'est quelque chose que j'ai toujours adoré écouter et je l'ai écouté à de très nombreuses reprises à l'orgue.
Je trouve cela sublime et à chaque fois l'entrée en matière du thème, de ce thème si calme survenant après ce prélude très mouvementé, m'apaise comme peu de musique sait le faire. . Loin de m'emprisonner, ces voix qui s'entrecroisent me suscitent toujours la même émotion.

[Rubato]

Ce matin, j'ai posté quelques mesures de cette fugue pour répondre à Marie-France. J'ai trouvé sur Youtube la version de Fazil Szay que j'ai en CD et que j'aime beaucoup. Franchement, à mon sens, ce n'est pas une toile d'araignée qui s'écrit là mais une architecture harmonieuse et apaisante qui s'élabore.

[Impromptu]

C'est en effet sublime.
Cette fugue me laisse sans voix

[Rubato]

A propos de cette fugue, j'ai un souvenir très personnel.
Comme un certain nombre de forumistes le savent, mon père est un organiste très connu.
Comme je fréquentais le conservatoire et savait lire une partition, il m'est arrivé à plusieurs reprises de l'accompagner dans des concerts pour tourner les pages. De tous les morceaux que j'ai pu entendre (et je peux dire sans erreur que je connais tout Bach à l'orgue, mon père ayant enregistré l'intégrale et nous l'ayant fait écouter au fur et à mesure de sa parution qui s'est étalée sur plusieurs années), c'est le morceau qui m'a le plus marqué, plus que la toccata en ré mineur ... Pourquoi ? Parce que, très tôt, j'entendais toutes les voix de cette fugue superbe et les attendais avec impatience, l'orgue permettant encore mieux que le piano par la registration cette distinction . J'entendais un dialogue, un dialogue apaisant, que j'aurais voulu ne jamais voir s'arrêter...
Et puis, avant la fugue, il y a ce prélude si fougueux...c'est vraiment magnifique !
Je vous mets la version de Marie-Claire Alain.

[GUS-67]

on se sent emporté dans cette musique comme dans un tourbillon...en effet c'est magnifique et magique!