Faut-il voir loin?

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Xiro
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Faut-il voir loin?

Message par Xiro »

Bonjour, je n'ai pas de piano cette année (pour cause de P1 :shock: ) mais je ne peux pas m'empêcher de chercher mes futurs morceaux pour la P2 (enfin, pour dès juin en fait :D ) L'idée de base était:
-1è ballade de Chopin (je sais c'est pas original, mais depuis le temps que je veux la jouer :D
-Dernière sonate de Schubert ou waldstein ou appassionnata?

Le problème que j'ai c'est que depuis 1 mois j'ai vraiment découvert la sonate op 109 de Beethoven et qu'elle me plait plus que n'importe quel autre morceau. Elle me semble à la fois très aboutie et incroyablement profonde et concise :P

Alors niveau difficulté il est évident que la sonate de schubert est bien en deça, donc la question concerne par rapport à la waldstein & à l'appassionnata. En effet j'ai toujours entendu dire que les 109 110 111 étaient après la 106 les plus dures chez Beethoven mais en lisant les3 qui m'occupent, j'ai vraiment l'impression que la waldstein et l'appassionnata sont plus dures, d'autant plus quelles sont deux fois plus longues.

Donc j'aimerais avoir votre opinion sur le programme 109 / 1è ballade (sur une année de travail, voire plus je suis pas pressé) sachant que je joue des morceaux comme:
-1er mvt pathétique
-passepied Debussy
-La tempête
-Le rêve d'amour

Alors, je suis suicidaire? :D
Modifié en dernier par Xiro le sam. 14 mars, 2009 15:00, modifié 1 fois.
Jarozse
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Re: Il faut voir loin

Message par Jarozse »

Pour ne parler que de ce que j'ai joué, l'opus 109 (dans sa globalité) est clairement un gros cran au-dessus de ce que tu as joué. Le deuxième mouvement est le plus facile, et me semble abordable pour toi, j'ai plus de réserve en ce qui concerne le premier (qui au niveau difficulté est d'apparence trompeuse) et le troisième, qui est une plaie à travailler.
De toutes celles que tu as cité, l'opus 110 (dans sa globalité) me paraît la sonate la plus abordable. Néanmoins, si tu souhaites t'attaquer aux dernières sonates de Beethoven, une bonne idée à mon sens serait de commencer par l'opus 90.

Plus généralement, jouer deux grosses oeuvres en comptant sur la durée pour compenser la difficulté de l'apprentissage ne me paraît pas une bonne idée, surtout après une année entière avec peu ou pas de pratique. Tu vas en avoir marre au bout d'un moment, et risque de bâcler la fin des morceaux.
Xiro
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Re: Il faut voir loin

Message par Xiro »

Jarozse a écrit :Pour ne parler que de ce que j'ai joué, l'opus 109 (dans sa globalité) est clairement un gros cran au-dessus de ce que tu as joué. Le deuxième mouvement est le plus facile, et me semble abordable pour toi, j'ai plus de réserve en ce qui concerne le premier (qui au niveau difficulté est d'apparence trompeuse) et le troisième, qui est une plaie à travailler.
De toutes celles que tu as cité, l'opus 110 (dans sa globalité) me paraît la sonate la plus abordable. Néanmoins, si tu souhaites t'attaquer aux dernières sonates de Beethoven, une bonne idée à mon sens serait de commencer par l'opus 90.

Plus généralement, jouer deux grosses oeuvres en comptant sur la durée pour compenser la difficulté de l'apprentissage ne me paraît pas une bonne idée, surtout après une année entière avec peu ou pas de pratique. Tu vas en avoir marre au bout d'un moment, et risque de bâcler la fin des morceaux.

Merci pour ton avis Jarozse, mais plusieurs choses m'intriguent:
-Pour la difficulté inter mouvement, je trouve bizzare que tu mettes le 2nd en plus simple étant donné le tempo :shock: et je ne vois pas les endroits difficile dans le 1er mvt. En ce qui concerne, je vois bien les difficultés des var III et surtout VI avec les trilles plus la mélodie sur les doigts extérieurs, mais le reste semble abordable. Et en ce qui concerne le coup des trilles, il ya la même difficulté dans la waldstein non?

-Donc est-ce que tu pourrais m'indiquer quelques passages qui t'ont donné beaucoup de fil à retorde que je me fasse une idée?

-Pour les 110 et 111 je ne les envisage pas du tout, et c'est tout :D , donc rien à dire de plus dessus :D , idem pour la 90 c'est pas du tout "l'envie de m'attaquer aux dernières sonates", c'est un attrait irrésistible pour celle là :D

-Question subsidiaire, quend tu as attaqué la 109, tu jouais quoi déjà de Beethoven (où d'autres), juste pour me faire un idée n'y vois pas une curiosité inapropriée :D

-Aucun risque que je me lasse par contre, je suis pas préssé, mais cela ne signifie pas que je délaisse les morceaux (à la fin del'été dernier, je maintenais environ une 15aine de pièces (avec 1 mvt = une pièce :oops: ), et puis je n'ai pas arrêté complet, je joue environ une semaine tous les deux mois depuis septembre (aux vacances quoi) et j'ai été agréablement surpris de ne perdre que très peu, et de récupérer ce peu en 2 jours. En fait c'est même mieux de faire une pause parce que tous les tics sont partis, les crispations. Je n'aurais pas progressé ette année, mais rien perdu en tout cas :D

-Sinon si d'autres ont joué la 109 je veux bien leur opinion. Et puis entre 109 & la ballade,c'est du même niveau???

Merci d'avance (et si je suis trop long et relou dites le :P )
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Gastiflex
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Re: Faut-il voir loin?

Message par Gastiflex »

Uniquement dans les sonates de Beethoven que tu cites, j'aurais dit que c'est l'Appasionata la plus facile.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
Jarozse
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Re: Faut-il voir loin?

Message par Jarozse »

Ce n'est pas parce que c'est plus lent que c'est forcément plus facile, même sur le plan purement technique. Il y a un coup à prendre avec le poignet et le coude dans le premier mouvement qui n'est pas évident, et l'interprétation est beaucoup plus à rechercher que dans le deuxième mouvement. Le premier mouvement est plus subtil, aussi bien du point de vue technique que de l'interprétation, dans des aspects qu'on ne voit pas au premier abord, et c'est en cela qu'il est piégeux. Le deuxième mouvement est direct, la technique relativement classique, l'interprétation assez basique (ce qui ne veut pas dire médiocre, loin de là). J'ai souvenir d'avoir été content (et naïf) de boucler le premier rapidement, avant de me rendre compte que si ça avait de l'allure, ce n'était que du vent ; j'ai dû tout reprendre à zéro. En revanche, je n'ai pas eu de problèmes sur le deuxième.
Après, c'est mon vécu, qui est donc différent du tien.

Le troisième mouvement est nettement plus dur que les deux premiers. Personnellement, j'ai trouvé que les variations allaient en difficulté croissante. Dans ce mouvement, j'ai dû particulièrement travailler les trilles dans la variation II, qui faisaient tâche dans l'interprétation, surtout lorsque je comparais avec ce que Kempff faisait ; la première descente dans la variation III, où j'avais d'assez grandes difficultés à être bien régulier ; et les trilles du début de la dernière variation, une véritable horreur. A ce propos, il me semble intéressant d'insister sur le chant lors du passage avec les doubles en 3-4 : on voit/entend assez souvent les interprètes utiliser le pouce uniquement pour le chant (sol-mi-etc. de mémoire), ce qui facilite l'exécution du passage, mais l'utilisation du pouce et de l'index pour lier me semble capital.
Plus globalement, ce sont les variations III et IV qui m'ont posé problème, la dernière variation étant surtout problématique à cause des trilles sur quelques mesures au départ. C'est vrai qu'on retrouve ces trilles dans la Waldstein et l'opus 111 (peut-être en 4-5 au lieu d'1-2), cela ne veut pas pour autant dire qu'ils sont faciles à jouer :) Ces sonates sont plus dures que l'opus 109 à mon avis.

En ce qui concerne mon contexte pianistique à ce moment-là, j'avais déjà joué de Beethoven le 1er mouvement de la sonate au clair de lune (un peu comme tout le monde ^^), le 1er de la sonate opus 49 n°2, le 3è de la Tempête, le premier de l'opus 90, et des déchiffrages poussés de quelques mouvements (deuxième de l'opus 90, 3è de l'opus 110, etc.) Une partie de la difficulté pour moi résidait donc aussi dans le fait de travailler une sonate entière d'un coup et non pas par morceaux. Pour situer en-dehors de Beethoven, j'avais alors joué quelques temps auparavant St-François de Paule marchant sur les flots de Liszt, mais la technique n'a pas grand chose à voir, à part l'aspect détente dans les tremolos. J'avais également joué des morceaux tels que la Tarentelle de Chopin, ou l'impromptu n°2 de Fauré, ce qui fait que j'ai peut-être un avis biaisé sur le deuxième mouvement, puisque j'avais déjà vu la technique ailleurs.

Voilà, je raconte ma vie, mais en espérant que ça te serve...
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