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Re: votre morceau préféré du moment
Moi j'ai trouvé mon grand-père idéal ! Je voudrais l'adopter ! et j'aime aussi grieg ...
http://fr.youtube.com/watch?v=1yCMp1c_fpM
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- Gastiflex
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Re: votre morceau préféré du moment
Je suis un peu lent à la détente, désolé. A propos du prélude de Chopin, dans l'édition de travail de Cortot, celui-ci donne pour chaque prélude une phrase, censée décrire ce que lui évoque le morceau. Par exemple pour le quinzième : "Mais la Mort est là, dans l'ombre...". Comme quoi, les titres, c'est selon chacun...
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
- Rubato
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Re: votre morceau préféré du moment
Le titre est de George Sand, pas de Chopin !
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
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Re: votre morceau préféré du moment
Je reprends le thème et variation de Schubert
(3e impromptu en si bémol M) que j' avais travaillé avec un prof sans aucun plaisir il y a très longtemps.
(3e impromptu en si bémol M) que j' avais travaillé avec un prof sans aucun plaisir il y a très longtemps.
Sensible mais tonique
Re: votre morceau préféré du moment
Pas mal "La fileuse" de Mendelssohn par Rubinstein... c'est sûr que comme grand-père ça doit être sympa !!
en tout cas la fileuse je l'ai joué, et c'est le genre de morceau à ne pas jouer si on a pas fait des gammes au préalable (sauf si on veut avoir des crampes à la main droite au bout d'une page )
en tout cas la fileuse je l'ai joué, et c'est le genre de morceau à ne pas jouer si on a pas fait des gammes au préalable (sauf si on veut avoir des crampes à la main droite au bout d'une page )
Re: votre morceau préféré du moment
http://youtube.com/watch?v=9XTpwihpddI
J'adore, un véritable concentré de violence, de cynisme, de haine, de force brute... Un régal, un vrai morceau qui prend bien aux tripes (et que je ne jouerais jamais...^^)
J'adore, un véritable concentré de violence, de cynisme, de haine, de force brute... Un régal, un vrai morceau qui prend bien aux tripes (et que je ne jouerais jamais...^^)
Re: votre morceau préféré du moment
WAOUHAAA !!!!! impressionnant !!!! c'est clair, net précis, et sans "chichi",contrairement à hélène ci dessus que j'ai beaucoup de mal à regarder........merci Xiro pour ce lien !!!Xiro a écrit :http://youtube.com/watch?v=9XTpwihpddI
J'adore, un véritable concentré de violence, de cynisme, de haine, de force brute... Un régal, un vrai morceau qui prend bien aux tripes (et que je ne jouerais jamais...^^)
Re: votre morceau préféré du moment
Je trouve que les termes sont un peu exagérés (je ne pense pas qu'il faille jouer ca de maniere haineuse, violente ou brutale, surtout pas), mais c'est vrai que c'est un morceau tres fort.Xiro a écrit :http://youtube.com/watch?v=9XTpwihpddI
J'adore, un véritable concentré de violence, de cynisme, de haine, de force brute... Un régal, un vrai morceau qui prend bien aux tripes (et que je ne jouerais jamais...^^)
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De rien Lafloma.
Nox, tu as mal compris, ce n'est pas le jeu qui doit être / est brutal , presque haineux, c'est l'émotion que dgage la pièce; ce n'est pas du tout la même chose.
Après c'est subjectif, mais quand j'écoute ce morceau, j'ai plutôt l'impression d'une baffe cynique que d'une tapette amicale sur l'épaule
Tiens d'ailleurs à propos de Mazeppa, est-ce que vous croyez que c'est jouable "un jour", (12 ans de piano actuellement), j'entends dans une 20aine d'années sachant que je peux y passer 2 ans dessus sans problèmes? où c'est totalement infaisable? (tempo plutôt 7min 20 que 6 min)
Nox, tu as mal compris, ce n'est pas le jeu qui doit être / est brutal , presque haineux, c'est l'émotion que dgage la pièce; ce n'est pas du tout la même chose.
Après c'est subjectif, mais quand j'écoute ce morceau, j'ai plutôt l'impression d'une baffe cynique que d'une tapette amicale sur l'épaule
Tiens d'ailleurs à propos de Mazeppa, est-ce que vous croyez que c'est jouable "un jour", (12 ans de piano actuellement), j'entends dans une 20aine d'années sachant que je peux y passer 2 ans dessus sans problèmes? où c'est totalement infaisable? (tempo plutôt 7min 20 que 6 min)
Re: votre morceau préféré du moment
Ah ? je ne sais pas, je ne ressens pas de haine, beaucoup de passion, une sorte de violence c'est vrai notamment au début (c'est la chevauchée à travers la steppe du pauvre mazeppa traîné par son cheval, me semble-t-il), avec ce sentiment de grandiose "il tombe, enfin, et se relève roi".Xiro a écrit : Nox, tu as mal compris, ce n'est pas le jeu qui doit être / est brutal , presque haineux, c'est l'émotion que dgage la pièce; ce n'est pas du tout la même chose.
Après c'est subjectif, mais quand j'écoute ce morceau, j'ai plutôt l'impression d'une baffe cynique que d'une tapette amicale sur l'épaule
Rien n'est infaisable avec beaucoup de travailXiro a écrit : Tiens d'ailleurs à propos de Mazeppa, est-ce que vous croyez que c'est jouable "un jour", (12 ans de piano actuellement), j'entends dans une 20aine d'années sachant que je peux y passer 2 ans dessus sans problèmes? où c'est totalement infaisable? (tempo plutôt 7min 20 que 6 min)
On diabolise beaucoup cette pièce, et elle est effectivement monstrueusement difficile, mais quand meme pas injouable.
Oui pour moi après 15-20 années de piano, on peut deja arriver à un résultat sur cette étude.
Surtout si tu la re-déchiffre régulièrement.
- dominique
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Re: votre morceau préféré du moment
MAZEPPA
Extrait des "Orientales "
Victor Hugo, mai 1828
I
Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure,
A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu'un sabre effleure,
Tous ses membres liés
Sur un fougueux cheval, nourri d'herbes marines,
Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines
Et le feu de ses pieds ;
Quand il s'est dans ses noeuds roulé comme un reptile,
Qu'il a bien réjoui de sa rage inutile
Ses bourreaux tout joyeux,
Et qu'il retombe enfin sur la croupe farouche,
La sueur sur le front, l'écume dans la bouche,
Et du sang dans les yeux,
Un cri part ; et soudain voilà que par la plaine
Et l'homme et le cheval, emportés, hors d'haleine,
Sur les sables mouvants,
Seuls, emplissant de bruit un tourbillon de poudre
Pareil au noir nuage où serpente la foudre,
Volent avec les vents !
Ils vont. Dans les vallons comme un orage ils passent,
Comme ces ouragans qui dans les monts s'entassent,
Comme un globe de feu ;
Puis déjà ne sont plus qu'un point noir dans la brume,
Puis s'effacent dans l'air comme un flocon d'écume
Au vaste océan bleu.
Ils vont. L'espace est grand. Dans le désert immense,
Dans l'horizon sans fin qui toujours recommence,
Ils se plongent tous deux.
Leur course comme un vol les emporte, et grands chênes,
Villes et tours, monts noirs liés en longues chaînes,
Tout chancelle autour d'eux.
Et si l'infortuné, dont la tête se brise,
Se débat, le cheval, qui devance la brise,
D'un bond plus effrayé
S'enfonce au désert vaste, aride, infranchissable,
Qui devant eux s'étend, avec ses plis de sable,
Comme un manteau rayé.
Tout vacille et se peint de couleurs inconnues ;
Il voit courir les bois, courir les larges nues,
Le vieux donjon détruit,
Les monts dont un rayon baigne les intervalles ;
Il voit ; et des troupeaux de fumantes cavales
Le suivent à grand bruits !
Et le ciel, où déjà les pas du soir s'allongent,
Avec ses océans de nuages où plongent
Des nuages encor,
Et son soleil qui fend leurs vagues de sa proue,
Sur son front ébloui tourne comme une roue
De marbre aux veines d'or ;
Son oeil s'égare et luit, sa chevelure traîne,
Sa tête pend ; son sang rougit la jaune arène,
Les buissons épineux ;
Sur ses membres gonflés la corde se replie,
Et comme un long serpent resserre et multiplie
Sa morsure et ses noeuds.
Le cheval, qui ne sent ni le mors ni la selle,
Toujours fuit, et toujours son sang coule et ruisselle,
Sa chair tombe en lambeaux ;
Hélas ! voici déjà qu'aux cavales ardentes
Qui le suivaient, dressant leurs crinières pendantes,
Succèdent les corbeaux
Les corbeaux, le grand-duc à l'oeil rond, qui s'effraie,
L'aigle effaré des champs de bataille, et l'orfraie,
Monstre au jour inconnu,
Les obliques hiboux, et le grand vautour fauve
Qui fouille au flanc des morts, où son col rouge et chauve
Plonge comme un bras nu !
Tous viennent élargir la funèbre volée ;
Tous quittent pour le suivre et l'yeuse isolée
Et les nids du manoir.
Lui, sanglant, éperdu, sourd à leurs cris de joie
Demande en les voyant : qui donc là-haut déploie
Ce grand éventail noir ?
La nuit descend lugubre, et sans robe étoilée.
L'essaim s'acharne, et suit, tel qu'une meute ailée,
Le voyageur fumant.
Entre le ciel et lui, comme un tourbillon sombre,
Il les voit, puis les perd, et les entend dans l'ombre
Voler confusément.
Enfin, après trois jours d'une course insensée
Après avoir franchi fleuves à l'eau glacée,
Steppes, forêts, déserts,
Le cheval tombe aux cris des mille oiseaux de proie,
Et son ongle de fer sur la pierre qu'il broie
Éteint ses quatre éclairs.
Voilà l'infortuné gisant, nu, misérable,
Tout tacheté de sang, plus rouge que l'érable
Dans la saison des fleurs
Le nuage d'oiseaux sur lui tourne et s'arrête ;
Maint bec ardent aspire à ronger dans sa tête
Ses yeux brûlés de pleurs.
Eh bien ! ce condamné qui hurle et qui se traîne,
Ce cadavre vivant, les tribus de l'Ukraine
Le feront prince un jour.
Un jour, semant les champs de morts sans sépultures,
Il dédommagera par de larges pâtures
L' orfraie et le vautour.
Sa sauvage grandeur naîtra de son supplice.
Un jour, des vieux hetmans il ceindra la pelisse,
Grand à l'oeil ébloui ;
Et quand il passera, ces peuples de la tente,
Prosternés, enverront la fanfare éclatante
Bondir autour de lui !
II
Ainsi, lorsqu'un mortel, sur qui son dieu s'étale
S'est vu lier vivant sur ta croupe fatale,
Génie, ardent coursier,
En vain il lutte, hélas ! tu bondis, tu l'emportes
Hors du monde réel, dont tu brises les portes
Avec tes pieds d'acier !
Tu franchis avec lui déserts, cimes chenues
Des vieux monts, et les mers, et, par delà des nues,
De sombres régions ;
Et mille impurs esprits que ta course réveille
Autour du voyageur, insolente merveille,
Pressent leurs légions !
Il traverse d'un vol, sur tes ailes de flamme,
Tous les champs du possible, et les mondes de l'âme !
Boit au fleuve éternel ;
Dans la nuit orageuse ou la nuit étoilée,
Sa chevelure, aux crins des comètes mêlée,
Flamboie au front du ciel.
Les six lunes d'Herschel, l'anneau du vieux Saturne,
Le pôle, arrondissant une aurore nocturne
Sur son front boréal,
Il voit tout ; et pour lui ton vol, que rien ne lasse,
De ce monde sans borne à chaque instant déplace
L'horizon idéal.
Qui peut savoir, hormis les démons et les anges,
Ce qu'il souffre à te suivre, et quels éclairs étranges
A ses yeux reluiront,
Comme il sera brûlé d'ardentes étincelles,
Hélas ! et dans la nuit combien de froides ailes
Viendront battre son front ?
Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.
Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable
Il ploie avec effroi ;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.
Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,
Et se relève roi !
Extrait des "Orientales "
Victor Hugo, mai 1828
I
Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure,
A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu'un sabre effleure,
Tous ses membres liés
Sur un fougueux cheval, nourri d'herbes marines,
Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines
Et le feu de ses pieds ;
Quand il s'est dans ses noeuds roulé comme un reptile,
Qu'il a bien réjoui de sa rage inutile
Ses bourreaux tout joyeux,
Et qu'il retombe enfin sur la croupe farouche,
La sueur sur le front, l'écume dans la bouche,
Et du sang dans les yeux,
Un cri part ; et soudain voilà que par la plaine
Et l'homme et le cheval, emportés, hors d'haleine,
Sur les sables mouvants,
Seuls, emplissant de bruit un tourbillon de poudre
Pareil au noir nuage où serpente la foudre,
Volent avec les vents !
Ils vont. Dans les vallons comme un orage ils passent,
Comme ces ouragans qui dans les monts s'entassent,
Comme un globe de feu ;
Puis déjà ne sont plus qu'un point noir dans la brume,
Puis s'effacent dans l'air comme un flocon d'écume
Au vaste océan bleu.
Ils vont. L'espace est grand. Dans le désert immense,
Dans l'horizon sans fin qui toujours recommence,
Ils se plongent tous deux.
Leur course comme un vol les emporte, et grands chênes,
Villes et tours, monts noirs liés en longues chaînes,
Tout chancelle autour d'eux.
Et si l'infortuné, dont la tête se brise,
Se débat, le cheval, qui devance la brise,
D'un bond plus effrayé
S'enfonce au désert vaste, aride, infranchissable,
Qui devant eux s'étend, avec ses plis de sable,
Comme un manteau rayé.
Tout vacille et se peint de couleurs inconnues ;
Il voit courir les bois, courir les larges nues,
Le vieux donjon détruit,
Les monts dont un rayon baigne les intervalles ;
Il voit ; et des troupeaux de fumantes cavales
Le suivent à grand bruits !
Et le ciel, où déjà les pas du soir s'allongent,
Avec ses océans de nuages où plongent
Des nuages encor,
Et son soleil qui fend leurs vagues de sa proue,
Sur son front ébloui tourne comme une roue
De marbre aux veines d'or ;
Son oeil s'égare et luit, sa chevelure traîne,
Sa tête pend ; son sang rougit la jaune arène,
Les buissons épineux ;
Sur ses membres gonflés la corde se replie,
Et comme un long serpent resserre et multiplie
Sa morsure et ses noeuds.
Le cheval, qui ne sent ni le mors ni la selle,
Toujours fuit, et toujours son sang coule et ruisselle,
Sa chair tombe en lambeaux ;
Hélas ! voici déjà qu'aux cavales ardentes
Qui le suivaient, dressant leurs crinières pendantes,
Succèdent les corbeaux
Les corbeaux, le grand-duc à l'oeil rond, qui s'effraie,
L'aigle effaré des champs de bataille, et l'orfraie,
Monstre au jour inconnu,
Les obliques hiboux, et le grand vautour fauve
Qui fouille au flanc des morts, où son col rouge et chauve
Plonge comme un bras nu !
Tous viennent élargir la funèbre volée ;
Tous quittent pour le suivre et l'yeuse isolée
Et les nids du manoir.
Lui, sanglant, éperdu, sourd à leurs cris de joie
Demande en les voyant : qui donc là-haut déploie
Ce grand éventail noir ?
La nuit descend lugubre, et sans robe étoilée.
L'essaim s'acharne, et suit, tel qu'une meute ailée,
Le voyageur fumant.
Entre le ciel et lui, comme un tourbillon sombre,
Il les voit, puis les perd, et les entend dans l'ombre
Voler confusément.
Enfin, après trois jours d'une course insensée
Après avoir franchi fleuves à l'eau glacée,
Steppes, forêts, déserts,
Le cheval tombe aux cris des mille oiseaux de proie,
Et son ongle de fer sur la pierre qu'il broie
Éteint ses quatre éclairs.
Voilà l'infortuné gisant, nu, misérable,
Tout tacheté de sang, plus rouge que l'érable
Dans la saison des fleurs
Le nuage d'oiseaux sur lui tourne et s'arrête ;
Maint bec ardent aspire à ronger dans sa tête
Ses yeux brûlés de pleurs.
Eh bien ! ce condamné qui hurle et qui se traîne,
Ce cadavre vivant, les tribus de l'Ukraine
Le feront prince un jour.
Un jour, semant les champs de morts sans sépultures,
Il dédommagera par de larges pâtures
L' orfraie et le vautour.
Sa sauvage grandeur naîtra de son supplice.
Un jour, des vieux hetmans il ceindra la pelisse,
Grand à l'oeil ébloui ;
Et quand il passera, ces peuples de la tente,
Prosternés, enverront la fanfare éclatante
Bondir autour de lui !
II
Ainsi, lorsqu'un mortel, sur qui son dieu s'étale
S'est vu lier vivant sur ta croupe fatale,
Génie, ardent coursier,
En vain il lutte, hélas ! tu bondis, tu l'emportes
Hors du monde réel, dont tu brises les portes
Avec tes pieds d'acier !
Tu franchis avec lui déserts, cimes chenues
Des vieux monts, et les mers, et, par delà des nues,
De sombres régions ;
Et mille impurs esprits que ta course réveille
Autour du voyageur, insolente merveille,
Pressent leurs légions !
Il traverse d'un vol, sur tes ailes de flamme,
Tous les champs du possible, et les mondes de l'âme !
Boit au fleuve éternel ;
Dans la nuit orageuse ou la nuit étoilée,
Sa chevelure, aux crins des comètes mêlée,
Flamboie au front du ciel.
Les six lunes d'Herschel, l'anneau du vieux Saturne,
Le pôle, arrondissant une aurore nocturne
Sur son front boréal,
Il voit tout ; et pour lui ton vol, que rien ne lasse,
De ce monde sans borne à chaque instant déplace
L'horizon idéal.
Qui peut savoir, hormis les démons et les anges,
Ce qu'il souffre à te suivre, et quels éclairs étranges
A ses yeux reluiront,
Comme il sera brûlé d'ardentes étincelles,
Hélas ! et dans la nuit combien de froides ailes
Viendront battre son front ?
Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.
Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable
Il ploie avec effroi ;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.
Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,
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caminante, no hay camino, se hace camino al andar.
Veritas odium parit, obsequium amicos
Veritas odium parit, obsequium amicos
Re: votre morceau préféré du moment
Ouaips peut etre mais sur la base de mon experience, ce qui fascine a 20 ans cote "technique ebouriffante" n'a plus aucun interet a 40...je pense qui si on ne joue pas ces trucs la jeune on ne les joue jamais car apres on prefere passer son temps sur d'autre chose plus gratifiantes intellectuellement et emotionellement...car Mazeppa c'est quand meme un peu simpliste de ces cotes la a mon sens....JFnox a écrit :Ah ? je ne sais pas, je ne ressens pas de haine, beaucoup de passion, une sorte de violence c'est vrai notamment au début (c'est la chevauchée à travers la steppe du pauvre mazeppa traîné par son cheval, me semble-t-il), avec ce sentiment de grandiose "il tombe, enfin, et se relève roi".Xiro a écrit : Nox, tu as mal compris, ce n'est pas le jeu qui doit être / est brutal , presque haineux, c'est l'émotion que dgage la pièce; ce n'est pas du tout la même chose.
Après c'est subjectif, mais quand j'écoute ce morceau, j'ai plutôt l'impression d'une baffe cynique que d'une tapette amicale sur l'épauleRien n'est infaisable avec beaucoup de travailXiro a écrit : Tiens d'ailleurs à propos de Mazeppa, est-ce que vous croyez que c'est jouable "un jour", (12 ans de piano actuellement), j'entends dans une 20aine d'années sachant que je peux y passer 2 ans dessus sans problèmes? où c'est totalement infaisable? (tempo plutôt 7min 20 que 6 min)
On diabolise beaucoup cette pièce, et elle est effectivement monstrueusement difficile, mais quand meme pas injouable.
Oui pour moi après 15-20 années de piano, on peut deja arriver à un résultat sur cette étude.
Surtout si tu la re-déchiffre régulièrement.
-Aimez vous Beethoven...?
-Oui beaucoup mais juste un petit verre...
-Oui beaucoup mais juste un petit verre...
Re: votre morceau préféré du moment
Penser que je suis un "adepte naïf de la "technique ébouriffante"", est l'une des pires insultes que tu puisse me faire, c'est mal me connaître. t puis je ne suis pas d'accord, je trouve que ce morceau recèle une véritable puissance émotionnelle (mais bon les goûts et les couleurs...), à partir du moment où l'écoute deviens une sorte d'abandon à la course de Mazeppa (merci Dominique pour le poème d'ailleurs, je ne connaissais pas).
Intellectuelement, je ne vois pas très bien de quoi tu parles, pourrais tu donenr des exemples?
Dernier point, si tu connais des morceaux émotionnellement forts, ça m'intéresse , car ma foi, je n'aipas la prétention de connaître tout le répertoire pianistique.
Nox merci pour ton avis. De la haine, c'est vrai que j'ai été un peu excessif^^. Maintenant que j'ai lu le poème, je comprend mieux le morceau. Je pense moi aussi que ce sera possible un jour,j'ai le temps de toute façon. (*rajoute Mazeppa à la liste des 16843684368morceaux à faire un jour dans sa vie de pianiste..... )
Intellectuelement, je ne vois pas très bien de quoi tu parles, pourrais tu donenr des exemples?
Dernier point, si tu connais des morceaux émotionnellement forts, ça m'intéresse , car ma foi, je n'aipas la prétention de connaître tout le répertoire pianistique.
Nox merci pour ton avis. De la haine, c'est vrai que j'ai été un peu excessif^^. Maintenant que j'ai lu le poème, je comprend mieux le morceau. Je pense moi aussi que ce sera possible un jour,j'ai le temps de toute façon. (*rajoute Mazeppa à la liste des 16843684368morceaux à faire un jour dans sa vie de pianiste..... )
Re: votre morceau préféré du moment
on se demande bien quelles sont les oeuvres "intellectuelles"...Intellectuelement, je ne vois pas très bien de quoi tu parles, pourrais tu donenr des exemples?
peut-être que je suis limitée intellectuellement, en tout cas pour moi les études d'éxécution transcendantes sont des chefs-d'oeuvre, et satisfont tout à fait mon intellect.
Re: votre morceau préféré du moment
Bon je vais developper
Comme le dit mon poste plus haut, je fait part de mon experience personelle. a 18 ans j'essayais de jouer la campanella et je faisait semblant de travailler mazeppa...et je croyais que s'etait ca le piano et j'ecoutais cziffra en boucle sur ce type d'oeuvre... aujourd'hui cela ne m'interese plus, meme a ecouter ou alors a dose vraiment homeopathique.
par ailleurs et sans chercher la comparaison...A schnabel s Richter et plus recemment E Kissin ont dit pour ce qui les concerne des choses semblables en deniant tout interet a ce type d'oeuvre ( et eux ils peuvent ou pouvaient les jouer...)
Emotionnel et Intellectuel. On est dans le subjectif bien sur mais pour ce qui me concerne, l'emotionnel doit etre rafinne et je trouve de ce point de vue la les ET un peu vulgaire ou facile... alors que je trouve beaucoup d'autres oeuvres de Liszt tres belle, je citerai Lecture de dante ou la sonate par exemple qui me prennent aux tripes..
Intellectuel les constructions contrapuntiques de bach par exemple il faut vraiment s'arracher la cervelle pour les jouer proprement ou pour les ecouter intelligemment.
quant a beethoven il fait souvent tout a la fois c'est pour cela que c'est leplus grand d'ailleurs
...alors pour moi les ET ne sont plus que des etudes de virtuosite transcendante, impossible a jouer ( pour moi) et ennuyeuse a ecouter....mais tous les points de vue sont ici respectables et personne ne doit se sentir insulter...je prends simplement date avec les plus jeunes pour voire comment ils evolueront. JF
Comme le dit mon poste plus haut, je fait part de mon experience personelle. a 18 ans j'essayais de jouer la campanella et je faisait semblant de travailler mazeppa...et je croyais que s'etait ca le piano et j'ecoutais cziffra en boucle sur ce type d'oeuvre... aujourd'hui cela ne m'interese plus, meme a ecouter ou alors a dose vraiment homeopathique.
par ailleurs et sans chercher la comparaison...A schnabel s Richter et plus recemment E Kissin ont dit pour ce qui les concerne des choses semblables en deniant tout interet a ce type d'oeuvre ( et eux ils peuvent ou pouvaient les jouer...)
Emotionnel et Intellectuel. On est dans le subjectif bien sur mais pour ce qui me concerne, l'emotionnel doit etre rafinne et je trouve de ce point de vue la les ET un peu vulgaire ou facile... alors que je trouve beaucoup d'autres oeuvres de Liszt tres belle, je citerai Lecture de dante ou la sonate par exemple qui me prennent aux tripes..
Intellectuel les constructions contrapuntiques de bach par exemple il faut vraiment s'arracher la cervelle pour les jouer proprement ou pour les ecouter intelligemment.
quant a beethoven il fait souvent tout a la fois c'est pour cela que c'est leplus grand d'ailleurs
...alors pour moi les ET ne sont plus que des etudes de virtuosite transcendante, impossible a jouer ( pour moi) et ennuyeuse a ecouter....mais tous les points de vue sont ici respectables et personne ne doit se sentir insulter...je prends simplement date avec les plus jeunes pour voire comment ils evolueront. JF
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-Oui beaucoup mais juste un petit verre...
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Re: votre morceau préféré du moment
il n'y a pas que la construction qui fait le génie d'une oeuvre. il y a aussi l'imagination, l'inventivité, l'audace, l'écriture..... je m'arrache autant la cervelle quand je joue du Bach, du Liszt ou n'importe qui d'autre....
et si le résultat semble "vulgaire" ou "facile", alors c'est l'interprète qui est médiocre parce que c'est un non-sens de réduire ces oeuvres à leur seule virtuosité.
et si le résultat semble "vulgaire" ou "facile", alors c'est l'interprète qui est médiocre parce que c'est un non-sens de réduire ces oeuvres à leur seule virtuosité.
Re: votre morceau préféré du moment
Je respecte ton avis, mais justement, pour moi, l'adjectif "transcendant", plus que de montrer que ces études outrepassent la difficulté pianistique évoque une transcendance dans l'émotion pure et fougeuse, cette débauche d'énergie contenue dans ces 12 morceaux. Un petit test ridicule mais vrai je pense pour essayer de te réconcillier avec ces ET, écoute Mazeppa en fermant les yeux et en t'imaginant lancé au grand galop dans la pampa! (oulalala je m'enflamme )jeff62 a écrit :Bon je vais developper
Comme le dit mon poste plus haut, je fait part de mon experience personelle. a 18 ans j'essayais de jouer la campanella et je faisait semblant de travailler mazeppa...et je croyais que s'etait ca le piano et j'ecpitais cziffra en boucle sur ce type d'oeuvre... aujourd'hui cela ne m'interese plus, meme a ecouter ou alors a dose vraiment homeopathique.Je n'essaye pas de jouer ce genre d'oeuvre, je n'ai ni la technique, ni la maturité pour cela, loin de moi la prétention
Cziffra n'est pas mon pianiste préféré, loin de là. Il joue très bien c'est vrai, brillament est le qualificatif le mieux adapté je pense. Mais je trouve qu'il y à trop de désinvolture dans certaine de ces pièces. Par exemple quand je le vois sourire sur le début de la 2nde Rhapsodie de Liszt alors que c'est plutôt grave, j'ai l'impression qu'il n'est pas immergé dans le morceau, quastion de goût cependant. J'y préfère Kempff par exemple qui reste quasi immobile, mais dans les yeux une profondeur digne du lac Powell (pour ceux qui comme moi n'ont que 5 chaines de TV et qui sautent sur l'unique émission culturelle du mois à l'instar d'un somalien sur un grain de riz (même si nous ne sommes pas là pour discutailler TV où misère Africaine. FIN DE DIGRESSION!)
par ailleurs et sans chercher la comparaison...A schnabel s Richter et plus recemment E Kissin ont dit pour ce qui les concerne des choses semblables en deniant tout interet a ce type d'oeuvre ( et eux ils peuvent ou pouvaient les jouer...)Je pense aussi qu'ils n'ont pas abordé ces oeuvres de la même manière. Pour eux, ils devaient les jouer pour montrer qu'ils étaient de grands pianistes, moi je n'en suis pas un et je ne cherche pas à le devenir, simplement à jouer ce qui me plait. Forcément, après, ils ont pu jouer ce qu'ils voulaient et, le répertoire étant immense ils ont trouvé leur bonheur ailleurs; j'ai une démarceh inverse...
Emotionnel et Intellectuel. On est dans le subjectif bien sur mais pour ce qui me concerne, l'emotionnel doit etre rafinne et je trouve de ce point de vue la les ET un peu vulgaire ou facile... alors que je trouve beaucoup d'autres oeuvres de Liszt tres belle, je citerai Lecture de dante ou la sonate par exemple qui me prennent aux tripes..Ben en fait, je considère que la palette émotionnelle qui peut être explorée au piano est très large, c'est ce qui est intéressant. Cela va de la nostalgie à l'euphorie amoureuse, en passant par la tristesse, la douleur, le rêve, l'évasion, la sérénité, la plénitude, j'en passe des rondes et des noires pointés (je suis bien obligé d'adapter l'expression, vous avez déjà vu des partitions vertes? et des pas mures? moi pas...)
La technique est au service de ces émotions. Et à mon sens, pour faire apparaître du tourmenté, un grand galop éffréné, il faut une tempête de notes, quelque chose de vaste, de puissant; ce qui oblige à avoir une partition plutôt "chargée". Je vous met une version de l'appassionata de Richter:
http://youtube.com/watch?v=Bxh5i0lXj1Q c'est rapide, et pourtant, toutes les personnes qui savent apprécier la musique, et je suis persuadé que tu en fais partie ne se posent pas la question de savoir si Richter "il gère", mais rentrent dans le morceau, sont saisis par la tourmente de Beethoven rendue par le pianiste.
Intellectuel les constructions contrapuntiques de bach par exemple il faut vraiment s'arracher la cervelle pour les jouer proprement ou pour les ecouter intelligemment.Je suis tout à fait d'accord, Bach avec son contrepoint maniè à la perfection m'a toujours évoqué un horloger nous montrant les rouages d'une montre. Avec Liszt c'est selon moi le compositeur qui fais le plus appel à l'intellect pour faire passer de l'émotion.Code : Tout sélectionner
quant a beethoven il fait souvent tout a la fois c'est pour cela que c'est leplus grand d'ailleursC'est vrai qu'il est au carrefour des époques: héritier du classique et du baroque, précurseur des romantiques, c'est ce qui lui donne toute sa profondeur. C'est moi aussi (je suppose que "le plus grand" veux dire que tu l'apprécie tout particulièrement) mon compositeur préféré. C'est d'ailleurs pour ça que je m'escrime sur sa Tempête depuis 4 mois^^ (mais je commence à en voir le bout....de la Tempête, pas de Beethov!)
...alors pour moi les ET ne sont plus que des etudes de virtuosite transcendante, impossible a jouer ( pour moi) et ennuyeuse a ecouter
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(désolé pour ma longue "dissection de message", mais tu y avais abordé tellement de thèmes que j'ai préféré prendre le temps)
Sur ce, bonne nuit
- egtegt
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Re: votre morceau préféré du moment
Bon, quand vous aurez fini de vous empoigner pour savoir qui à le plus grand .... intellect , on pourra peut-être parler musique ?
Re: votre morceau préféré du moment
1-On ne fais qu'échanger nos opinions sur les ET (bon pas que mais bon.... )egtegt a écrit :Bon, quand vous aurez fini de vous empoigner pour savoir qui à le plus grand .... intellect , on pourra peut-être parler musique ?
2-On parle musique (où tu ne nous a pas bien lus)
3-J'ai posté un lien dans mon précédent post; j'ai oublié de le préciser, mais ça aussi je l'écoute beaucoup en ce moment (donc je reste dans le sujet!)
4-Oui, je suis bel et bien en chieur.
Merci et bonne journée