Alors tu admets qu'on peut apprendre une mélodie à l'oreille. On peut également apprendre le reste à l'oreille, de la même manière. Ca peut prendre du temps, dépendant le morceau (et puis dépendant l'oreille), mais c'est possible. Il suffit d'un peu de rigueur : celui qui transposera dans la tonalité qui lui convient, pour que ça sonne comme dans sa tête, peut décider de "jouer juste", il prend le CD, il écoute, et il joue dans la bonne tonalité. Il continue, il apprend les accords, il met le tout ensemble, et hop, il sait son morceau (par analogie, on pourrait dire que la phase de déchiffrage est terminée).nox a écrit :D'ailleurs beaucoup de personnes qui jouent à l'oreille ne jouent pas dans la tonalité originale. L'essentiel pour eux est que ca sonne comme il l'ont en tete.
Eux ce qu'ils retiennent c'est la mélodie, la maniere dont les notes se suivent. Et c'est tout...
Dans un contrepoint (invention de Bach), ce n'est plus une mélodie qui colle sur un accord, mais deux mélodies qui collent sur un rythme. Je ne trouve pas que ce soit vraiment plus compliqué, peut-être même au contraire : rechercher les accords demande un certain effort (si on veut être précis), tandis qu'une invention, les deux voix (ou plus) sont directement mémorisées en tant que tel, ce qui rend l'apprentissage plus facile (dans une certaine mesure).
Oui bien sûr, il faut bien qu'ils tâtonnent un peu. (Note, je n'ai pas d'élèves, hein, je suis pas prof.) Mais ils y arriveraient quand même, preuve qu'ils connaissent la mélodie pour y arriver. Et dès le moment où c'est mécanique, il aura terminé son stade de "déchiffrage" (bon il n'y avait pas de déchiffrage, mais je veux dire par là que quelqu'un qui a finit de déchiffrer sa partition en est aussi là : à un "mouvement mécanique"), et il peut commencer à se pencher sur la musicalité.nox a écrit :On a pas les memes eleves hein !!! les miens seraient bien incapable de transposer un morceau aussi facilement, fut-ce ce bon vieux Frere Jacques ! En tout cas pas du premier coup, y'aurait du tâtonnement, et à force ce qu'il retiendrait c'est "si je commence la apres faut que j'appuie la" et c'est purement mécanique ca n'a pu rien a voir avec la musique.
Hum, c'était un exemple, mais c'était pour "prouver" qu'on peut reproduire une mélodie qu'on connaît. Quand on chante, on chante la mélodie, parce qu'on ne peut pas tout chanter. Mais quand on se passe une musique dans sa tête, ce n'est pas que la mélodie qu'on entend, c'est le tout.nox a écrit :1/ ce qui est retenu dans le cas des morceaux joués à l'oreille, c'est la mélodie
C'est juste que la mélodie est plus "forte" que le reste, et donc on aurait tendance à commencer par ça. On a deux mains, le réflexe naturel serait de faire une main après l'autre, et on commence naturellement par la mélodie. Mais la suite logique (pour ceux qui n'ont pas trop la flemme) serait de mettre les accords, car ça s'entend aussi quand même.
Non, seulement comme je le disais, c'est la mélodie qu'on joue plus facilement que le reste. Donc non, ce que j'entends par "l'avoir dans l'oreille", c'est l'avoir de telle sorte que c'est comme si on l'écoutait (sauf que ça reste quand même très abstrait). Oui en fait voilà : l'avoir dans l'oreille, c'est la connaître de telle sorte que si on te la rejoue en omettant une mesure ou une note, par exemple, tu t'en rendes compte.nox a écrit :Ok ! On se limite à la mélodie donc !
Oui, c'est vrai qu'il doit y avoir des limites. Mais je pense qu'à partir d'un certain niveau, on peut les "contourner" en se concentrant sur des voix différentes, et donc retrouver la partition d'une symphonie de Beethoven à l'oreille, ça doit être possible mais ça demande sûrement un travail gigantesque (du moins pour certaines oreilles).nox a écrit :On accorde beaucoup plus d'attention à la ligne mélodique. Apres pour pouvoir suivre à l'oreille une symphonie de Beethoven par exemple et retrouver la partition à l'oreille, faut soit etre un put*** de phénomene comme ce bon vieux Franz Liszt, soit passer des heures et des heures pour tout entendre.
Tout est question d'oreille finalement. Sur un topic parlant de l'oreille absolue, dernièrement, quelqu'un a raconté l'anecdote d'un professeur "absolutiste" qui arrivait à reproduire une Polonaise de Chopin (enfin du moins qui en avait saisi toutes les notes).
D'accord, mais alors tu entends plusieurs notes en même temps, comme je le disais (encore heureux :p) ! Preuve que ton oreille peut très bien entendre quelque chose de polyphonique.nox a écrit :Quand tu me joues un accord de re mineur comme tu dis, j'entends la note principale (en générale la plus aigue) et je trouve l'accord non pas parce que j'entends Ré-Fa-La mais parce que je reconnais l'accord tout entier à l'oreille. Je sais que ce son la, c'est l'accord de ré mineur, apres pour vérifier j'essaye d'entendre les autres notes éventuellement.
Non non mais je sais, quand je dis "mettre le tout ensemble", j'entends par là monter le morceau, exactement comme lorsqu'on déchiffre une partition.nox a écrit :Ah non la par contre je m'insurge !! on parle d'interpréter !!! c'est toi le premier qui a parlé d'interprétation !! mélodie, une voix ou toutes les voix, ca ne suffit pas pour faire un morceau, sinon tu fous toutes les voix dans un ordi, t'assembles et t'as un morceau ? que nenni mon cher XD !!
À moins d'une excellente indépendance des mains, ce n'est pas évident, en effet. Mais si t'as retenu les deux voix, tu sais comment elles vont, et c'est comme si t'étais en train de déchiffrer. Le problème est le même quand tu lis une partition.nox a écrit :Si t'écoutes une invention à 2 voix de Bach t'as retenu la mélodie, ca tu sais la rejouer, mais rejouer plus d'une ou 2 mesure avec les 2 voix c'est pas évident.
Tu peux développer ? Parce que pour ma part, tout ce travail d'analyse, je ne le fais pas sur partition, je le fais en écoutant, encore et encore, en "isolant" une voix, en comparant avec d'autres passages, etc. Mais pour ça, il n'y a pas besoin de partitions (ou si oui, c'est pour noter, quand j'ai peur d'oublier).nox a écrit :On n'a qu'un fil conducteur, mais la ou on est d'accord, c'est que ce fil conducteur, c'est pas juste les notes de la mélodie, y'a "un tout" effectivement, mais apres analyser, reconnaitre ce "tout", c'est une autre paire de manche ! et c'est la que le solfege est indispensable...pour reproduire ce "tout" faut le nommer et utiliser les notes...
Mais dès le moment où tu l'as "dans l'oreille", tu ne le rejoues pas comme tu l'as entendu, mais comme il est. (Enfin tu le rejoues comme tu l'as entendu, sauf que ce que tu entends, c'est comme il est. Je ne parle pas de reproduire un morceau de 20 minutes après une seule écoute.)nox a écrit :Quand t'entends un morceau, tu peux le rejouer à peu pres comme tu l'as entendu et retenu, mais pour tomber pile sur les notes de la partitions, ca prend du temps...
D'une certaine manière, ce débat me fait penser à la question philosophie "peut-il y a avoir une pensée sans langage ?" ^^ (Bien entendu, je suis persuadé que oui :p)