Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

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Jacques Béziat
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par Jacques Béziat »

fritz a écrit : mar. 29 juin, 2021 0:40

2h pour l'acte ? C'est plus qu'il ne m'en faut :mrgreen:
:shock: :lol:
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roulroul2
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par roulroul2 »

Il y a des gens pour qui la question ne se pose même pas, tout simplement parce que la gêne, ou la souffrance fait déjà partie du quotidien, et il faut composer avec : mal au poignets, mal au dos...Perso, je ne vois pas souffrir au sens aigu du terme lorsque je pratique une activité, quelle qu'elle soit. Il faut à tout prix que ça reste du bonus, un plaisir, et tant pis si les résultats ne correspondent pas toujours aux attentes.
£rin
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par £rin »

seskap a écrit : lun. 28 juin, 2021 16:27 "Il n'y a point de chemin vers le bonheur. Le bonheur, c'est le chemin".
Vu le nombre d'heures passées pour maitriser un pièce, c'est une conseil pertinent.
Jacques Béziat a écrit : lun. 28 juin, 2021 21:27
Chtilli a écrit : lun. 28 juin, 2021 19:26 Tout à fait, j'ai toujours plus de plaisir à travailler une pièce qu'à la jouer une fois achevée, alors que c'est souvent au prix de beaucoup de frustrations, et parfois même de douleurs physiques... arrivé au bout d'un apprentissage, on devrait avoir un sentiment d'accomplissement non ? Pourtant chez moi c'est l'inverse, ça crée surtout une sensation de vide, comblée en me lançant dans une autre pièce
Ce vide me fait penser au proverbe chinois, qui dit à peu près que dans un voyage, la destination n'est pas le plus important, mais est le voyage lui-même.
À rapprocher de la métaphore sur l'art du tir à l'arc, où la cible n'est pas le plus important, mais la préparation au décoché de la flèche elle-même.

Bon, bien évidemment, la satisfaction est réelle quand on parvient à exécuter un morceau qu'on estime être joué correctement, mais elle semble de courte durée.

Une fois cette quête du morceau à atteindre finalisée, on a en effet besoin de se replonger aussitôt dans un autre, cela me fait le même effet, nous devons être très nombreux dans ce cas. :)

Bref, le désir est-il plus excitant que l'acte ??

Vous avez deux heures, ensuite je ramasse les copies ! :lol:
Il s'agit d'un adage tibétain :"le bonheur n'est pas au bout du chemin, il est le chemin"
Et c'est tout à fait vrai.

Mais c'est clair que, sentir qu'on a finalement pu parvenir à une exécution qui nous satisfasse et ce, après des heures et des heures et des heures de labeur, de recherches, de remises en question, de doutes etc ....c'est tout de même "quelque-chose".

Après en effet il y a un vrai besoin de remettre le couvert avec autre-chose (et cela s'appelle "la passion de la musique") une recherche perpétuelle, une quête du Graal, et tout en sachant très très bien qu'on va encore devoir ramer. Et puis surtout, c'est sans fin puisque rien n'étant jamais parfait, on peut/doit encore essayer de toujours faire mieux....
Et donc quoi de plus excitant c'est sûr. 8)
Donc à ta question Jacques je dirais : oui.

Mais puisque le titre du fil est "faut-t'il souffrir pour apprendre le piano ....
j'ajouterais que ...quelque part il y a quelque chose d'un peu mystérieux dans le plaisir paradoxal qu'on éprouve quelquefois à confronter la difficulté, donc là encore joyeux mélange des deux.
Bon ce serait tout de même trop beau si tout s'obtenait comme ça sans la moindre peine, il y a forcément des moments où c'est dur, sinon autant pratiquer une activité plus.. disons "simple", sans trop de "prises de tête.. et encore... parce-que mais même là lorsqu'on veut bien faire les choses il y a des efforts à fournir quand-même.
Quand on commence quelque chose, il faut le faire jusqu'au bout, enfin c'est mon avis à moi (sans tomber dans le masochisme ça va de soi) :D

Le mot "souffrance" est tout relatif quand-même.
"La musique, c'est ce qu'il y a entre les notes" Isaac Stern.
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Jacques Béziat
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par Jacques Béziat »

£rin a écrit : mer. 30 juin, 2021 8:45 Il s'agit d'un adage tibétain :"le bonheur n'est pas au bout du chemin, il est le chemin"
Oui, voilà, c'est cela.
C'est d'une profondeur incroyable.
Le mot "souffrance" est tout relatif quand-même.
Bien sûr, comme je le précisais dans la présentation du sujet, c'était une petite provocation.

Ceci étant dit, je crois que pour certains virtuoses en herbe passant de 4 à 8 heures par jour à répéter, le mot n'est peut-être pas si exagéré que cela.

Pour ceux qui ont aussi un travail à côté, ou bien pour qui le piano est pratiqué en dilettante, le mot souffrance est carrément hors-sujet.

L'effort, la persévérance, sans être une réelle souffrance, y compris au piano demande quelques sacrifices : répéter même si on n'en a pas trop envie, même s'il fait beau, même si des loisirs nous feraient plaisir, est en effet une quête et une jouissance intellectuelle, au même titre que le sportif qui trouve plaisir dans l'effort, ou le scientifique dans ses recherches et ses calculs.

L'accomplissement personnel, le surmoi, jouent aussi, certainement, un rôle important : parvenir, même sans public, à exécuter correctement un morceau qui nous donne de la joie est d'abord une satisfaction personnelle, même si on a un esprit modeste.
J'enfonce des portes ouvertes, mais j'essaie de comprendre nos motivations, qui engendrent aussi quelques contradictions.
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par Oukee »

Jacques Béziat a écrit : mer. 30 juin, 2021 12:40 L'effort, la persévérance, sans être une réelle souffrance, y compris au piano demande quelques sacrifices : répéter même si on n'en a pas trop envie, même s'il fait beau, même si des loisirs nous feraient plaisir, est en effet une quête et une jouissance intellectuelle, au même titre que le sportif qui trouve plaisir dans l'effort, ou le scientifique dans ses recherches et ses calculs.
C'est assez général je pense : si tu annonce en début d'année scolaire à une classe que quels que soient les efforts fournis par les élèves, ils auront tous l'examen final, la première réaction de leur part sera un immense soulagement. Mais par la suite, le sentiment de n'avoir pas "mérité" leur résultat l'emporte et le sentiment final est plutôt négatif. L'accomplissement se soi passe inévitablement par l'effort, les tatônnements, la confrontation aux difficultés.
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Re: Faut-il souffrir pour apprendre le piano ?

Message par Jacques Béziat »

Oukee a écrit : jeu. 01 juil., 2021 9:24
C'est assez général je pense : si tu annonce en début d'année scolaire à une classe que quels que soient les efforts fournis par les élèves, ils auront tous l'examen final, la première réaction de leur part sera un immense soulagement. Mais par la suite, le sentiment de n'avoir pas "mérité" leur résultat l'emporte et le sentiment final est plutôt négatif. L'accomplissement se soi passe inévitablement par l'effort, les tatônnements, la confrontation aux difficultés.
La seule différence, avec l'exemple que tu donnes, est que l'école est obligatoire, alors que le piano, pour le sujet qui nous concerne ici, est une contrainte d'apprentissage voulue.
Il y a des moments où je me dis : mais qu'est-ce que tu as à passer des heures enfermées tout seul sur ton instrument, bien souvent à t'échiner dessus, alors que tu pourrais faire autre chose, te balader ? #-o
Parce que même s'il y a du plaisir à jouer, il y a aussi tout le côté Je ne suis pas satisfait de moi, ce n'est pas parfait, je ne maîtrise pas ce passage, etc....

Cela doit dépendre aussi de la personnalité de chacun, tout le monde ne s'échine pas forcément sur son piano, ou bien à des degrés divers.
Cette quête du toujours plus, toujours mieux, du renouvellement perpétuel, doit faire partie d'une part de perversion, de perfectionnisme, comme si le plaisir ne pouvait naître que de la souffrance, ou tout au moins de l'effort, comme la maxime À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.

Ceci étant dit, jouer un instrument demande de sacrés efforts, d'autant plus grands selon son ambition et la hauteur où on décide de mettre la barre.

Bon, encore une fois, tout cela dépend de sa volonté, de sa personnalité. 8)

Finalement, la musique est une drogue, elle procure des moments de plaisir intense et profonds, et par-delà les efforts et les sacrifices consentis, cela reste la motivation principale, ou doit rester la motivation principale.
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