Merci beaucoup Ninoff!!Ninoff a écrit : ↑jeu. 06 janv., 2022 21:58 Beau plaidoyer Carla,
Chopin revient en force entre tes mains, toujours agréable de sentir ta vision de ces œuvres.
Dans le rythme du nocturne , je suis de l’avis de Quazart, la régularité va accentuer la profondeur, mais j’aime bien que chacun puisse jouer avec son ressenti profond.
Bravo en tout cas pour ta ténacité et cette analyse profonde de ton jeu.
En s’écoutant et en s’analysant , survient la lumière de la compréhension, c’est capital
Continue ainsi
J’ai repéré les endroits où je fluctue, ce sera corrigé c’est fou ça m’avait pas frappé au premier abord?!? Par contre j’avais pas non plus remarqué qu’il y a des variations de tempo indiquées “piu mossso” à l’entrée des triolets pour les tonnerres, puis tempo primo à la reprise du thème et enfin “stretto” quand le thème initial dévie gentiment en feu d’artifice. Qu’est-ce qu’elles tombent bien !
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Sujet bien vaste que les limites de la liberté inhérente à l’interprétation personnelle.. ça soulève plein d’autres questions, faudrait tout redéfinir et pour ça faudrait qu’on se lève tous très tôt tous les matins!!
Bon je vous livre aussi ma réflexion perso
Celle de
est très intéressante.
Je pense que l’essentiel est de faire en sorte qu’il y ait une structure qui reste intacte dans le morceau et en même temps qu’elle connecte avec celle de l’interprète (le compositeur s’est fondu dans le morceau). Faire en sorte que l’essence soit là pour permettre à la musique (ou à la vie) de s’exprimer en tant qu’entité complète et stable. Et cette essence ne prend vie (ou forme) qu’au sein d’un espace structuré.
Fluctuer du tempo c’est bien si c’est fait de manière structurée, pas tout à coup sans raison ni logique et fait que la structure reste solide.
Et pis la musique exprime la force de vie qui se niche toujours dans une relation, parce que la force de vie c’est rien d’autre que de l’amour et ça se passe toujours “entre” les éléments et de manière unique selon le moment, le sujet, les acteurs etc. Ce qui explique ce que tu dis
!
Donc au départ c’est une alchimie entre l’âme du compositeur et cette force de vie. Le compositeur a permis à la vie de se créer/manifester au sein d’une structure mais il s’agit toujours d’une interaction entre lui et cette force. Une fois mouru, il va s’agir de faire revivre cette interaction, et la tâche revient aux interprètes avec leur individualité. Les créations n’appartiennent pas aux créateurs, elles sont à la vie puisque ce sont la vie, tout comme on peut pas mettre l’amour dans une boîte.
Et après il y a encore les auditeurs qui entrent en relation donc les modes d’époques sont importantes, jouer juste pour soi ça n’a du sens que si on reste chez soi.
Tout est question de dosage.
Tout ce blabla ça nous ramène à la question fondamentale de pourquoi la musique finalement?
Pour faire l’amour au lieu de la guerre, je ne vois pas d’autre
réponse. Le compositeur est mort comme nous allons mourrir, mais la vie (la force de vie) reste en vie et c’est elle que nous célébrons par la musique, et nous ne pouvons la célébrer qu’ensemble.