@ Fritz, André Quesne, Ninoff, Marcel et Oukee : Sincèrement, merci du fond du coeur. Tellement contente que vous ayez perçu l'évolution de mon jeu ! Ce changement, je le dois à tous ceux qui ici m'ont apporté leur éclairage, leurs remarques, et à mes tout récents cours avec mon prof. Il m'apprend à faire ressortir la m.d. qui selon lui ne jouait pas plus fort que la m.g., il me donne quelques pistes sur le phrasé, les rubatos, la "vie" des morceaux que je joue, ce qui immédiatement me parle. Depuis que j'ai commencé ces cours (ce sera mon 5ème demain), j'ai l'impression que je passe d'un monde aux couleurs pastel à un monde aux couleurs plus franches.... Faut dire que son piano c'est quelque chose, et j'ai bcp de mal à chaque début de cours, avec le volume sonore, j'ai l'impression que même les nuances piano "hurlent" !!! Et pourtant il me dit de jouer plus fort encore...
# les Inconnus (D.B.) : "Il m'a dit de le faire plus fort, je le fais plus fort !"
La dernière fois il a passé qqs mn à me montrer comment ARTICULER dans les guirlandes. Je n'ai aucun souvenir dans mon passé d'élève que l'on m'ait parlé d'articulation. Et là aussi, je ne sais pas, c'est comme si, bien que cela soit tout récent et que je ne maîtrise pas le truc, cela me donnait plus d'assurance techniquement parlant.
Mon ennemie, c'est la précipitation (aggravée par le fait de s'enregistrer), et Thomas, mon prof, m'a dit de prendre le temps dans les "guirlandes" ou ce qu'il nomme les "broderies", sortes de passages quasi improvisés écrits par Chopin.
Je commence aussi à entrevoir la nécessité de laisser "respirer" la musique. Faire entendre les silences, les non-dits, l'implicite....
En gros, c'est comme si jusqu'à maintenant j'avais joué en retenant mon souffle et en allant trop vite... Peut-être parce que je me sentais comme illégitime, à travailler en solo, et aussi parce l'on m'avait souvent dit (mon entourage familial) que le piano faisait "trop de bruit", que ça "dérangeait". Bon, ça fait analyse psychologique.... mais le piano n'est-il pas le miroir de notre âme pour chacun d'entre nous ?
Et le baptême piano / gare m'a aussi fait avancer dans mon rapport à la musique et au partage. Mais bon, s'enregistrer reste le plus stressant de toutes les expériences....
@André : Cette Polonaise est aussi un vieux souvenir (de 27 ans pour moi) que j'ai ressuscité en revenant au piano. Je pense tjs au professeur qui me l'avait donnée à jouer, un prof génial, que je n'ai eu hélas que durant une année d'étudiante (donc qqs mois)... Pour moi, mener à bien la "réanimation" de ce morceau, c'était aussi une forme de remerciement à l'intention de ce professeur qui m'a marquée.
Il me semble que bcp d'entre nous l'avons jouée cette Polonaise !
@Marcel : Si si, l'Op27.2 est un magnifique mur lisse, je n'arrive pas encore à trouver de bonnes prises pour m'y hisser. Mais c'est un Nocturne, et c'est de Chopin, donc je ferai tout pour aller jusqu'à la double barre finale (quitte à verser sang et larmes...) Mais non, mais non, je ne suis pas du tout excessive ! Il faut dire que je n'avais jamais envisagé de déchiffrer ce sommet de poésie, surtout après l'avoir entendu jouer à la perfection, par certains d'ici...