Bonjour,
Je vous soumets une petite question qui me taraude : pour quelqu'un qui a un niveau tout juste correct en solfège, mais franchement médiocre en harmonie (capable de faire laborieusement une analyse et un chiffrage "basiques" d'une pièce simple, mais de manière quelque peu décorellée de la pratique instrumentale), est-ce que cela peut valoir le coup de prendre carrément des cours d'harmonie, en parallèle des cours de piano ?
Je précise que je ne suis pas (aujourd'hui) spécialement intéressé par la composition ou l'improvisation, mon objectif principal est de progresser au piano... Et je me demande si mon niveau faiblard en harmonie ne constitue pas un frein.
Exemple concret : si je travaille un prélude de Chopin, je suis capable d'en étudier la progression harmonique (quoique de manière superficielle). Mais si j'apprends ce même morceau par cœur, je vais le faire en me fiant uniquement à mon oreille et à ma mémoire digitale. Je ne vais absolument pas me servir de l'analyse que j'aurai faite au préalable. En fait, j'ai l'impression qu'il me manque des "automatismes". Comme si la pratique instrumentale et l'analyse musicale étaient chez moi dans deux compartiments un peu étanches. J'aimerais bien tenter de percer le mur
Merci pour vos retours éclairés !
Apprentissage au piano et connaissance de l'harmonie
Re: Apprentissage au piano et connaissance de l'harmonie
Bonjour,
hé bien comme tu le dis, même pour quelqu'un qui n'est pas attiré par la composition, l'analyse permet de comprendre ce que tu joues et surtout de le retenir plus vite et plus longtemps en apprenant des schémas plutôt que des suites ou empilements de notes qui "sonnent bien ensemble'. J'ai déjà vu des gens franchement doués, à la fois en lecture et en interprétation, avec des années de pratique, qui ne savaient toujours pas sortir un accord de do majeur, si on leur demandait pour moi c'est dommage.
Comme toujours, je t'invite à regarder cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=dT6RSHmyoN0&t=188s
Pour rester sur l'exemple de Chopin, la plupart de ses œuvres sont relativement faciles à comprendre, mais d'autres beaucoup moins, comme le Prélude 4 par exemple...
hé bien comme tu le dis, même pour quelqu'un qui n'est pas attiré par la composition, l'analyse permet de comprendre ce que tu joues et surtout de le retenir plus vite et plus longtemps en apprenant des schémas plutôt que des suites ou empilements de notes qui "sonnent bien ensemble'. J'ai déjà vu des gens franchement doués, à la fois en lecture et en interprétation, avec des années de pratique, qui ne savaient toujours pas sortir un accord de do majeur, si on leur demandait pour moi c'est dommage.
Comme toujours, je t'invite à regarder cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=dT6RSHmyoN0&t=188s
Pour rester sur l'exemple de Chopin, la plupart de ses œuvres sont relativement faciles à comprendre, mais d'autres beaucoup moins, comme le Prélude 4 par exemple...
Modifié en dernier par Chtilli le ven. 10 avr., 2020 14:39, modifié 1 fois.
Chopin - Rachmaninoff. Répéter.
- EusebiusLesage
- Messages : 473
- Enregistré le : mar. 07 avr., 2020 11:07
- Mon piano : Yamaha C3
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Re: Apprentissage au piano et connaissance de l'harmonie
J'ai tendance à croire que ce sont des choses très décorrélées.
Jouer du piano c'est beaucoup un travail de mémoire musculaire, physique, on ne veut surtout pas être en train d'intellectualiser trop de trucs quand on joue.
Le travail d'analyse peut-être utile pour te forger un conception de l’œuvre, de sa structure et justifier des choix d'interprétation en amont. Mais on rencontre même à haut niveau des gens qui se fient juste à leur instinct et pas vraiment à de l'analyse pour ça.
Après ça va dépendre du rapport à la musique qu'on a aussi je pense, il n'y a sûrement pas de voie unique. Mais en tout cas cela ne me semble pas être un élément crucial pour progresser a priori. Même si à titre personnel je suis plutôt un geek de l'aspect théorie musicale.
Jouer du piano c'est beaucoup un travail de mémoire musculaire, physique, on ne veut surtout pas être en train d'intellectualiser trop de trucs quand on joue.
Le travail d'analyse peut-être utile pour te forger un conception de l’œuvre, de sa structure et justifier des choix d'interprétation en amont. Mais on rencontre même à haut niveau des gens qui se fient juste à leur instinct et pas vraiment à de l'analyse pour ça.
Après ça va dépendre du rapport à la musique qu'on a aussi je pense, il n'y a sûrement pas de voie unique. Mais en tout cas cela ne me semble pas être un élément crucial pour progresser a priori. Même si à titre personnel je suis plutôt un geek de l'aspect théorie musicale.
- Jacques Béziat
- Messages : 4412
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- Mon piano : CLP-675 + orgue Hoffrichter/Hauptwertk
Re: Apprentissage au piano et connaissance de l'harmonie
Pour mémoriser une œuvre, il y a certes une logique sémantique qui permet de faciliter les choses.
Bien entendu, la mémoire globale utilise à la fois la mémoire des notes, les mélodies (mémoire auditive), l'enchaînement harmonique, mais aussi la mémoire des doigts et des positions, c'est un tout en synchronisation.
Quand on joue un morceau, que ce soit pas cœur ou en s'aidant de la partition, on ne réanalyse pas systématiquement le morceau en l'exécutant.
C'est un ensemble d'éléments utilisant des repères et des raccourcis, avec une partie d'automatisation non contrôlée à l'intérieur du cerveau basée sur le rabâchage, la répétition des gestes et des repères, les notes n'étant que des repères finalement.
On doit fournir certains efforts pour apprendre un morceau, mais tout le reste ce sont des connexions neuronales qui créent des raccourcis, non contrôlables, on compte bien dessus pour apprendre un morceau !
Plus il y a de raccourcis, moins il y a d'efforts à faire, jouer vite revient à réfléchir vite, plus on peut anticiper sur ce qui va suivre, mais pour réfléchir vite et anticiper il faut qu'il y ait eu des raccourcis effectués, qui ont été créés par le rabâche des gestes et la lecture des notes, avec bien sûir la mémoire auditive en synchronisation.
La connaissance de l'harmonie n'est qu'un supplément éventuel de repères supplémentaires, certainement pas un élément décisif ni indispensable.
C'est ce qui me vient à l'esprit d'un seul jet en vous lisant.
Bien entendu, la mémoire globale utilise à la fois la mémoire des notes, les mélodies (mémoire auditive), l'enchaînement harmonique, mais aussi la mémoire des doigts et des positions, c'est un tout en synchronisation.
Quand on joue un morceau, que ce soit pas cœur ou en s'aidant de la partition, on ne réanalyse pas systématiquement le morceau en l'exécutant.
C'est un ensemble d'éléments utilisant des repères et des raccourcis, avec une partie d'automatisation non contrôlée à l'intérieur du cerveau basée sur le rabâchage, la répétition des gestes et des repères, les notes n'étant que des repères finalement.
On doit fournir certains efforts pour apprendre un morceau, mais tout le reste ce sont des connexions neuronales qui créent des raccourcis, non contrôlables, on compte bien dessus pour apprendre un morceau !
Plus il y a de raccourcis, moins il y a d'efforts à faire, jouer vite revient à réfléchir vite, plus on peut anticiper sur ce qui va suivre, mais pour réfléchir vite et anticiper il faut qu'il y ait eu des raccourcis effectués, qui ont été créés par le rabâche des gestes et la lecture des notes, avec bien sûir la mémoire auditive en synchronisation.
La connaissance de l'harmonie n'est qu'un supplément éventuel de repères supplémentaires, certainement pas un élément décisif ni indispensable.
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